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Critiques de Clément Bouhélier (129)
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Chaos, tome 1 : Ceux qui n'oublient pas

Découvert aux Imaginales 2016 lors de la conférence "Quand on a la santé", Chaos m'a tout de suite intriguée. Il nous raconte l'histoire d'une France frappée par une maladie inconnue qui rend les infecter amnésiques, voire qui les transforme en coquille vide. On observe alors petit à petit l'effondrement de notre société et les différentes réactions que cela provoque chez les survivants. On comprend également assez rapidement que cette maladie n'est pas naturelle et qu'elle revêt un aspect fantastique.

Je dois avouer que je n'avais absolument pas perçu ce côté fantastique (je n'ai même pas lu la quatrième de couverture en achetant le livre !) et il m'a complétement surprise et décontenancée. Il apporte toutefois du mystère à l'histoire.

J'ai beaucoup apprécié le déroulement des événements, la réaction des gens et du gouvernement dont l'auteur nous fait une description précise. Toutefois, cela amène également des longueurs et des redites. On se perd un peu au milieu des différents protagonistes à qui il arrive finalement les mêmes choses et il n'aurait donc pas été nécessaire de les redécrire à chaque fois.



En conclusion, il s'agit d'un bon premier roman, avec selon moi quelques détails à améliorer, mais cela ne m'empèchera pas de lire la fin de ce dyptique.

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Le Pacte de sang

Quand on pense à Clément Bouhélier, la série Olangar nous vient tout de suite à l’esprit. Il faut dire que cette quadrilogie est d’une grande qualité et a confirmé l’auteur dans son statut d’écrivain en Imaginaire français. Mais la bibliographie de l’auteur compte d’autres titres, comme Chaos en 2016 dans le registre science-fiction post apo, ou encore Passé déterré en 2017, plus orienté fantastique horreur. Avec Le pacte de sang publié chez Critic, Clément Bouhélier revient au fantastique tendance horrifique. A noter que la préface est signée d’Adrien Party, spécialiste de la figure du vampire et auteur de Vampirologie.



Le récit suit deux fils narratifs différents en parallèle. Tout d’abord, de nos jours, un groupe de salarié d’une entreprise lyonnaise est en séminaire en Bretagne depuis plusieurs jours. Lors de la dernière nuit, un escape game est organisé dans un grand château proche d’Auray. Pour la majorité des personnes présentes, c’est la nuit de trop et il leur tarde de rentrer chez eux, le climat de l’entreprise étant assez tendu. D’autant plus que la nuit va vite tourner au cauchemar. En 1364, la bataille d’Auray s’est soldée par une déroute pour les troupes de Bertrand Duguesclin. Deux chevaliers en fuite trouvent refuge à l’intérieur d’un mystérieux château abandonné. Ils vont y trouver une horreur pire que celle de la bataille.



Les deux époques s’entremêlent pour former un tout, et s’éclairent l’une l’autre au fur et à mesure du récit. Elles sont tout aussi intéressante à découvrir l’une que l’autre, Clément Bouhélier instillant assez de suspense pour que l’on ait envie de savoir ce qui arrive par la suite dans chacune d’elle. Clément Bouhélier tient parfaitement son lecteur en haleine et connaît très bien les codes du genre fantastique/horreur. Le roman est très visuel, les descriptions sont réalistes et cinématiques. Le lecteur est très vite plongé dans cette sombre histoire sans temps mort et véritable page turner.



Dans Le Pacte de sang, Clément Bouhélier propose une réécriture du mythe faustien et de la figure du vampire avec une créature monstrueuse fort réussie. Le fait que l’on connaisse les pensées de la bête, que l’on voit son évolution au travers des âges, son lien avec les croyances et superstitions, avec l’industrialisation et les changements au fil du temps apporte beaucoup à l’histoire. La bête est une créature fascinante, mortelle et parfaitement mise en scène. Clément Bouhélier arrive à réinventer cette figure du fantastique, à se l’approprier et à la confronter à notre époque. Le contraste entre cette créature et les personnages très représentatifs de notre société est saisissant.



A travers cette histoire, Clément Bouhélier nous fait aussi nous questionner sur la notion de monstre. La bête est par nature monstrueuse, mais on peut se demander si certains humains ne sont pas plus monstrueux par leurs agissements. Ces réflexions se retrouvent tout au long du roman.



Avec Le pacte de sang, Clément Bouhélier nous propose une traversée dans le temps depuis le XIVe jusqu’à aujourd’hui en entremêlant 2 fils narratifs dans une histoire macabre. L’auteur maîtrise parfaitement son récit et joue avec les nerfs de ses lecteurs. A lire pour découvrir une autre facette de l’auteur et lire une belle réussite dans le genre fantastique/horreur également.
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Olangar, tome 3 : Le combat des ombres

Mesdames et messieurs, la fantasy française a une nouvelle référence nommée Olangar, et il est temps de vous y mettre !



« Classique » ça fait désuet et ça renvoie à une fantasy d'un autre temps, alors je préfère vous parler de référence. Du genre solide et qui convint en un rien de temps, que vous offrez chaque année à Noël à un proche (véridique, j'ai déjà offert le premier tome trois fois, alors c'est dire) et qui se taille une place de choix dans votre bibliothèque. Pour résumer ce qui fait d'Olangar un grand succès, je dirais : une fantasy sale et crasseuse dans une ville qui l'est tout autant (1), une trame aux revendications sociales modernes dans un contexte industriel émergeant (2), des héros meurtris et malmenés qui se partagent une narration rythmée (3).



Alors, on est tentés de mettre un pied à Olangar ?



Dans cet ultime tome Olangar souffre, Olangar pleure, mais Olangar se bat : depuis les égouts et les caves des tavernes, la résistance harcèle comme elle peut le nouveau pouvoir en place, celui des Duchés qui d'une poigne de fer étouffe la ville à l'agonie. Le peuple a froid, le peuple a faim et quand ce n'est pas la maladie qui sévit, ce sont les exécutions pour l'exemple qui fauchent les citoyens. Mais avec le Groendal aux côtés des Duchés ce sont les nains qui paient le prix fort de cette occupation depuis les treppos, ces camps de travail où le pouvoir les parque comme des bêtes. En bref Olangar meurt, et l'urgence de la situation pousse Torgend et Evyna dans leurs retranchements : ils ébauchent un plan fou pour libérer la ville de la férule des duchés, un plan désespéré qui nécessitera l'appui de la résistance naine plus que jamais divisée... et quelques figures haut placées.



Quelle suite et quelle conclusion que voilà ! Un an après les évènements de Une cité en flammes, nous retrouvons Olangar et ses protagonistes-clés dans une détresse absolue : Olangar, c'est la terre des lions après que Scar en ait pris possession (à la différence qu'il n'y a jamais fait bon vivre initialement) ; ou plus sérieusement, c'est n'importe quelle ville européenne étouffée par l'occupation allemande lors de la seconde guerre mondiale. Clément Bouhélier nous a précédemment parlé de la lutte des classes, de la question écologique et de la chose politique ; il nous adresse aujourd'hui une piqûre de rappel sur l'importance de faire bloc face à l'intolérance et l'inhumanité, et les conséquences de la haine de l'autre (entre autres, hein, loin de moi l'idée de surinterpréter et de politiser un texte à plusieurs niveaux de lecture). Une leçon qu'on vit à mille à l'heure à travers son récit haletant et ses personnages meurtris.



A l'image du profond désaccord entre les protagonistes de ce volume (Nockis, Baldek, Evyna, Torgend, Keiv, Reginald Laupos, Lec Rossio et j'en passe) et de leur incapacité à agir de concert, l'intrigue se veut sombre et tentaculaire. C'est chacun dans leur coin qu'ils vont agir à leur façon pour le bien (ou la chute) d'Olangar. Les méthodes et les résultats sont discutables et la situation part rapidement à vau-l'eau : dès les premières pages le rythme se veut très soutenu – on ne s'ennuie pas et on se délecte de ce capharnaüm regrettable et maîtrisé. Leçon numéro deux du Combat des ombres : « seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ». Une grosse partie du récit n'est que désaccord et actions persos, mais bien entendu sur la fin l'ordre fait son grand retour via des retournements de situations ingénieux (je ne m'étais pas laissée dupée et je n'en suis pas peu fière, a-ha !) et on assiste à des scènes d'anthologie dignes des émois du premier tome Bans et barricades.



Olangar rejoint le club très select des sagas qui tiennent la route de leurs débuts à leur conclusion.



Pour terminer sur un point plus fâcheux qui n'engage que moi, j'ai regretté l'utilisation abusive du flash-back le long de ce dernier volume. Pratiquement tous les retournements de situation tournent autour de ce procédé dont Clément Bouhélier fait énormément usage ici – trop pour moi et pour que je savoure la chose à la longue, même s'il faut avouer que la double narration présent/passé et les allers-retours permanents insufflent beaucoup de rythme à l'ensemble. Mais ensuite, enfin, il y a cette conclusion douce-amère, belle et tragique à la fois qui met un point final à quatre volumes que je me suis régalée à parcourir. Une référence, je vous dis !
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Olangar, tome 3 : Le combat des ombres

En aout 2018 paraissait le premier tome du roman Olangar Bans et barricades de Clément Bouhélier. Le second tome suivait peu de temps après. Le roman rencontra son public et eu la chance de voir une suite publiée, Olangar, une cité en flammes en juin 2020. Ainsi la cité d’Olangar est devenue une trilogie avec la sortie de Olangar, Le Combat des ombres, toujours chez Critic qui offre le point final à cette excellente saga atypique de fantasy française.



Olangar est plus que jamais le personnage principal de cette série dans ce dernier tome. Quasiment toute l’histoire se déroule dans cette ville symbolique de cet univers de fantasy industrielle, dans lequel on croise des elfes, des nains, des orc et des humains, un monde également marqué par la guerre et les luttes des classes pour obtenir plus d’égalité. Cette cité est non seulement la la capitale du royaume, mais aussi un enjeu de pouvoir pour beaucoup du fait de sa position. Certains y voient le moyen d’y trouver la gloire, d’autres le pouvoir, d’autres veulent seulement plus d’égalité. Olangar est une ville qui a souffert, elle est dorénavant conquise et occupée. Elle n’est plus que l’ombre de ce qu’elle fut par le passé. Les habitants ont peur, ils craignent le nouveau pouvoir en place qui n’hésite pas à recourir à des représailles sanglantes ou à des exécutions. L’ambiance mise en place par Clément Bouhélier est plus sombre que dans les précédents. Non seulement l’injustice est prédominante dans la ville, mais en plus un étrange tueur sévit dans les rues de Olangar, offrant quelques scènes assez gores.



L’histoire du roman est celle de la résistance, de la lutte pour reprendre la capitale, pour lui offrir un meilleur avenir. Même si tout semble perdu pour la ville, plusieurs personnes officient dans l’ombre pour faire basculer le pouvoir en place. La lutte contre l’oppression et la tyrannie est plus que jamais le thème central de la saga avec un hommage à ceux qui combattent dans l’ombre et n’hésitent pas à mettre leur vie en danger pour la cause à laquelle ils croient. Dans ce tome, l’action n’est plus dans les barricades, elle est portée dans les ombres, les complots pour libérer la ville. L’action est toujours présente, tout comme les rebondissements. Le style de l’auteur est fluide et efficace, on retrouve avec plaisir ces personnages et cette cité tentaculaire. Des personnages qui ont combattu à de nombreuses reprises, vieillis prématurément, usés par le destin comme Torgend Aersellson, un elfe banni par les siens et qui s’est lié d’une forte amitié pour Evyna d’Enguerrand, héroïne au grand courage et au fort caractère, ou encore les nains Baldek et Nockis symboles de la lutte des classes. Mais surtout des protagonistes qui ont évolué, vécu et gagné en profondeur et qu’on est triste de quitter une fois la dernière page tournée avec un pincement au cœur.



Avec Olangar, Le Combat des ombres, Clément Bouhélier pose avec brio la dernière pierre d’une saga de fantasy militante et atypique. Une fantasy âpre et incisive qui dépeint avec brio la lutte contre l’oppression, contre la tyrannie, le combat pour plus d’égalité dans un monde qui ressemble fortement au notre. Une série à lire sans hésitation.


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Olangar, tome 1-1 : Bans et Barricades

L’intrigue étant assez dense, le roman s’avère très prenant : on n’est pas nécessairement à bout de souffle toutes les trois pages, mais il y a tellement d’enjeux différents qu’il est difficile de se sentir serein pour tous les personnages. Du coup… le roman se dévore plus qu’il ne se lit, il faut bien l’avouer !

Le mélange entre fantasy, aventure, roman noir et préoccupations sociales est aussi palpitant que saisissant, d’autant que le récit se fait volontiers épique. Évidemment, tout n’est pas résolu (pour cela, il faudra lire le deuxième volume du roman), mais on a déjà un assez net tableau des forces en présence, une idée des enjeux qui se disputent et, pour ma part… la féroce envie de savoir comment tout cela va se terminer !
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Chaos, tome 2 : Les terres grises

En Résumé : Je suis ressorti de ma lecture de ce second tome de ce diptyque avec une impression pas complètement convaincu. L’ensemble n’est pas non plus complètement mauvais, mais voilà trop de longueurs ont fait que je n’ai jamais été totalement happé par ce récit. Les terres grises ne sont pas mauvaises et donnent envie d’en apprendre plus par son côté mystérieux, mais aussi par son ambiance sombre, sauvage, violente avec aussi ce petit côté inhospitalier qui fait qu’on tourne les pages pour savoir comment ils allaient s’en sortir. Sauf que la façon dont l’intrigue avance m’a paru un peu trop répétitive, reprenant un peu le même schéma. Concernant les personnages, même s’ils ne manquent pas non plus d’attrait je trouve que ce qui les rendaient différents dans le premier tome ici disparait pour nous offrir un « simple » groupe d’aventuriers. De plus certaines relations et certains liens m’ont paru un peu brusques voir mal construits. Cela ne les empêche pas pour autant d’offrir de nombreux rebondissements et aussi de se révéler intéressants dans leurs envies et leurs émotions. J’ai aussi regretté une fin un peu « happy-end » à mon goût même si cela ne l’empêche pas d’être percutante, quelques simplicités ainsi que le fait de ne pas voir plus de mondes pour ce genre de récit. Au final une lecture mitigée même si intéressante, le tout porté par une plume incisive et efficace et je lirai avec plaisir d’autres écrits de l’auteur pour voir son évolution et ce qu’il propose.





Retrouvez la chronique complète sur mon blog.
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Olangar, tome 1-1 : Bans et Barricades

Il y a un moment, il faut bien se mettre au travail et commencer à bosser sur ce fichu mémoire concernant l’écologie et les luttes sociales dans la fantasy française. Et ça tombe bien, Clément Bouhélier a sorti un joli bouquin de 900 pages que les éditions Critic ont coupé en deux mais tout en acceptant de sortir ses suites, Bans et barricades. Premier tome de la trilogie Olangar, il déploie un monde de fantasy tout à fait classique, à l’exception d’un léger détail : le cadre médiéval a été remplacé par la Révolution industrielle.

C’est donc parti pour la découverte du royaume d’Olangar, dont la capitale du même nom tente de faire survivre une illusion de démocratie. Après une Révolution que l’on devine très proche de celle de 1789, le pays s’est enfermé dans le compromis de la monarchie parlementaire, où le chancelier possède malgré tout la plupart des pouvoirs et est élu en fonction des élections législatives. Depuis des siècles, le pouvoir est réparti entre les unionistes (en gros : LREM) et les régionalistes (en gros : le PS). Mais depuis une guerre contre les orcs ayant profondément traumatisé les citoyens, un troisième parti prônant ouvertement les discriminations des non-humains a fortement gagné en popularité. Les nobles réactionnaires, les pauvres sans éducation politique, et les petits propriétaires soucieux de garder leurs bénéfices peuvent désormais tous s’unir dans une haine fraternelle contre l’étranger. C’est-y pas magnifique.

On pourrait donc penser qu’il s’agit d’un simple décalque de la politique française à l’époque où est sorti le bouquin, LR et LFI en moins. Mais Bouhélier sait distiller de petites variantes afin de ne pas accoucher d’un pamphlet doté de la subtilité d’un AK-47 : si en France la centralisation s’est imposée avec la victoire des Jacobins sur les Girondins, ici elle est beaucoup plus contestée. C’est donc plus sur un clivage centralisation-décentralisation que sur le clivage gauche-droite que Bouhélier construit son monde politique. La gauche traditionnelle, habituellement associée au productivisme (PCF, SFIO, trotskystes, ect.), reprend donc une caractéristique de la Deuxième Gauche et s’oppose ainsi autrement aux mécanismes du capitalisme qui voudrait concentrer le plus de capitaux en un endroit précis et sous-traiter les périphéries.

L’idée de décentralisation n’est jamais traitée de manière manichéenne : elle permet aux provinces du Sud une semi-indépendance et donc à ses habitants de s’auto-déterminer face à un Nord plus autoritaire. Mais il est aussi un des derniers bastions du pouvoir religieux, et si les luttes du prolétariat y ont fait leur petit bonhomme de chemin grâce aux doctrines sociales de la religion locale (une sorte de christianisme revu façon lutte des classes avant Robespierre), celles-ci pourraient bien laisser place à des idéologies beaucoup plus réactionnaires. Ce qui nous amène à Malberg.

Malberg n’est que la face visible d’une extrême-droite que l’on devine bien plus tentaculaire. Si le parallèle avec le RN est évident, il existe également d’autres organisations beaucoup plus violentes, qui m’ont évoqué le GUD, Génération Identitaire, les mafias traditionnelles, et toutes ces autres organisations dangereuses et nauséabondes faisant la fierté de notre terroir. On trouvera le Groendal, mystérieuse association dissoute mais aux membres encore bien actifs ; Alnarea de Boixseaux, officière de l’armée m’ayant pour ma part beaucoup fait penser à Marion Maréchal Le Pen ; mais aussi la pègre de Mandrac, sorte de méchant en mode maître du monde mouhahaha, mais suffisamment froid et rusé pour être crédible.

Enfin, si comme moi vous ne vous reconnaissez pas dans toutes les organisations qui vous ont été présentées, sachez qu’une extrême-gauche existe aussi, mais en-dehors des partis. Le syndicat de la Confrérie, spécialement créé pour les nains (mon Dieu, une organisation non-mixte !), pèse beaucoup grâce à son leader Baldek Istömin. Mais autant vous prévenir, ses méthodes sont moins proches de la CFDT que de Don Corleone ! Torture, assassinats, soulèvements armés : ce nain est engagé dans une spirale de violence qui pourrait bien détruire tout le monde, y compris lui-même.

Et c’est tout à l’honneur de ce bouquin de faire valdinguer à ce point tout manichéisme : aucun camp n’est parfait, qu’il s’agisse du parti centriste corrompu ou de l’association extrême prête à tuer sans état d’âme. Si nous suivons principalement le camp des travailleurs, nous ne les idéalisons pas non plus : leur lutte est brutale, au jour le jour, et sans transcendance.

On ne s’étonnera donc pas de retrouver des tropes du polar ou du western dans cet univers impitoyable. Nous y suivons Evyna d’Enguerrand, jeune noble du Sud venant libérer Torgend Aersellson, elfe banni des siens pour avoir combattu auprès des humains. Elle enquête en effet sur l’assassinat de son frère à l’armée, lequel pourrait bien avoir un lien avec les élections qui sont sur le point d’arriver. Commence alors un périple à travers tout le royaume d’Olangar, dévoilant un monde tourmenté par une industrialisation dévorante : des longues plaines monotones à l’enfer de Frontenac, nous affrontons un univers où l’être humain a définitivement pris le pas sur la nature, et pourrait bien sombrer à son tour s’il ne calme pas son orgueil.

Bref, rien qu’avec un background pareil, je ne pouvais pas passer une mauvaise lecture. Pourtant, j’ai eu l’impression que l’auteur pouvait pousser son délire encore plus loin. Prenons la décentralisation des régionalistes : elle pourrait être un premier pas vers des revendications écologistes dont cet univers aurait grand besoin. Mais que dalle, on en reste à de simples luttes de pouvoir entre nobles ayant rejoint la bourgeoisie. Pareil pour la société elfique : si au départ elle semble tout ce qu’il y a de plus cliché, on la découvre peu à peu sclérosée dans son conservatisme, mais nous n’en saurons jamais beaucoup plus sur ses luttes internes.

Les personnages eux aussi auraient gagné à être exploités davantage. J’ai beaucoup aimé Evyna pour son petit côté « catho de gauche », assez peu exploité en fantasy, mais il disparaît bien vite dès lors que sa quête de vérité se transforme en quête de vengeance. De la même manière, Baldek Istömin ne rencontre jamais de contradicteur sérieux qui lui permettrait de réagir en déployant sa vision du monde en profondeur : moi qui aime les personnages jusqu’au-boutistes et tourmentés, je trouve qu’on perd en fascination pour le personnage.

Enfin, l’absence de réel espoir sur une bonne partie du roman crée une ambiance quelque peu étouffante. Pour quelqu’un qui comme moi a tendance à ne voir aucune issue à la montée des fascismes, au désastre écologique et social et aux répressions des luttes contre les minorités (du moins jusqu’à récemment : je vous avoue que je vois la grève actuelle d’un très bon œil), le fait de découvrir une société exactement « comme la nôtre, mais en pire » est un assez gros frein. L’absence d’un parti progressiste, certes nécessairement imparfait, mais réellement exigeant dans ses engagements manque à un univers ne se voulant pas dark fantasy mais tout de même bien sombre par moments. La révolution est considérée comme déjà passée, tout n’est désormais plus qu’affaire de luttes sans fin ; or pour une histoire se déroulant en plein pseudo-XIXe siècle, il serait bête de passer à côté de thématiques comme la révolution socialiste, sachant que même un univers comme Dragon Blood que je considère plus axé sur l’aventure et le divertissement possède un équivalent féminin de Karl Marx.

Bref, ce premier tome d’Olangar offre une fantasy postmédiévale d’une grande maîtrise et d’une grande maturité, proposant un univers politique complexe et cohérent ainsi qu’une intrigue riche et trépidante. Mais l’absence de tout espoir (du moins dans sa première partie), et l’impression que certains pans auraient pu être encore plus développés, font que je n’ai pas non plus eu de véritable coup de cœur. Reste que ces défauts relativement légers s’estompent peu à peu, ce qui n’augure que du bon pour les suites. Que je lirai naturellement avec un grand plaisir car après tout, c’est pour ma culture…
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Passé déterré

J'ai passé un bon moment avec Passé déterré avec des ingrédients que j'aime bien. Un mystère, de l'histoire et du fantastique.



Un village est endeuillé par un accident de car, causant la mort d'enfants et de deux adultes. On se reconstruit comme on peut, quand six ans plus tard une série de meurtres inexpliqués rouvre les cicatrices.



On suit plusieurs personnages qui nous permettent petit à petit de comprendre ce qu'il se passe, comme un puzzle qui se construit lentement. On comprend l'horreur qui se prépare, et on tremble avec certains héros, on attend la montée de cette peur. Cela se lit très vite, facilement. Les courts chapitres ne nous laissent pas le temps de respirer... mais le final n'est pas à la hauteur de l'attente, du moins de mon attente. On la voit arriver d'assez loin.

C'est le seul bémol que je peux apporter à cette critique.



Un auteur que je ne connaissais pas mais son style m'a donner envie d'en lire plus de lui. Merci Babelio pour ce livre reçu dans le cadre de la masse critique.
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Olangar, tome 1-2 : Bans et Barricades

Voilà un roman comme on les aime, tout est là, des orcs, des elfes, des traîtres, des anti héros, des héroïnes le tout teinté de modernisme, usine et pétrole, Clément bouhelier nous offre 900 pages de pure bonheur.

On peut parler de gros coup de cœur avec un jeune auteur à suivre de près.
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Olangar, tome 1-2 : Bans et Barricades

Une suite directe avec le premier tome. On voit que le récit a été fait d'un seul bloc. Pas de coupure de temps ni dans l'intrigue. Nous avons du coup un récit de bonne qualité, du même acabit au tome précédent.

A une différence, c'est que l'histoire se concentre plus sur Evyna, Silja et Torgend. Si on parle encore politique, la lutte sociale sur le port est en stand by. On a encore les points de vue de différents personnages permettant un récit complet, et de comprendre touts les tenants et les aboutissants. On change de décor, on découvre le désert et la mer des Tempêtes. On s'approche de la résolution. On peut se projeter, faire le parallèle avec notre propre monde et nos problématiques.

La fin est très bien faite. On a toutes les réponses à nos questions. Pas tout rose ou tout noir. J'ai aimé la projection des personnages dans l'avenir sans trop en dire. Et l'effet inéluctable du quotidien.

Les personnages sont très attachants. Avec leurs côtés sombres. On a l'impression de les connaitre en profondeur. J'ai eu moins de mal avec Evyna.



Une très bonne histoire, qui change de ce qu'on peut lire et avec une fin réussie.
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Olangar, tome 1-2 : Bans et Barricades

Non, vous ne rêvez pas, le premier tome d’Olangar vient tout juste de paraître et la suite est déjà presque là, le 6 septembre pour être précise. C’est suffisamment rare pour être souligné. Les deux tomes réunis font environ 900 pages, d’où la coupure en deux. C’est la première incursion de Clément Bouhélier en fantasy, et son expérience en politique se ressent dans Olangar.



Une des grandes réussites d’Olangar est son univers qui mêle la période de la révolution industrielle et les peuples traditionnels de la fantasy, à savoir elfes, nains, orcs et humains. Il y a 17 ans, une terrible guerre a opposé les orcs au royaume d’Olangar. Les humains ont été aidés par une partie des elfes. Ils ont réussi à repousser les orcs mais la guerre a laissé de nombreuses traces sur le monde et ses habitants. Les élections pour le futur chancelier se déroulent dans un climat tendu et la récente grève menée par les nains n’arrange pas le moral des politiciens. Baldek Istömin est à la tête du mouvement de grève. Dans cette situation difficile, Evyna d’Enguerrand cherche à trouver la vérité sur la mort de son frère qui a eu lieu sur le mur. Ce fameux mur a été érigé pour protéger le royaume des orcs. Dans sa quête, Evyna va être aidé par un elfe appelé Torgend qui a fait la guerre avec le père d’Evyna.



Voici le point de départ de l’intrigue de cette série en 2 tomes. Le premier tome posait les bases de l’univers et de l’histoire, ce second tome développe l’univers en nous faisant voyager. On découvre ainsi notamment la ville de Frontenac, ville incroyable construite sur une gigantesque chute d’eau où la vie est très difficile pour les gens qui y travaillent. Ce second tome permet de découvrir également le fameux mur, ainsi que le reste du continent. Toutes ces découvertes permettent d’étoffer un univers déjà très riche et d’utiliser à nouveau les lieux caractéristiques de la révolution industrielle. La ville de Frontenac en est un parfait exemple, véritable labyrinthe de fer utilisant la nature pour améliorer les performances industrielles au détriment de l’humain. Les décors deviennent ainsi un miroir des problèmes de la société. Le fait d’utiliser cette période industrielle avec des races classiques de la fantasy permet de jouer avec les codes de la fantasy et de surprendre le lecteur.



Ce second opus revient également sur le passé de Torgend et comment les elfes ont vécu la guerre. On en apprend aussi plus sur le mode de fonctionnement de la société elfe, et le fait que les elfes ne sont pas immortels, mais vieillissent bien et meurent comme tout un chacun. L’intrigue se révèle très riche en rebondissements, portée par des intrigues politiques et des complots à grande échelle. La dernière partie du roman est particulièrement réussie, alternant les points de vue et rendant l’action très palpitante. Le final est vraiment brillant et explosif.



Ce deuxième et dernier tome d’Olangar vient donc confirmer tout le bien que j’en avais pensé suite au premier opus. Le mélange des peuples de fantasy et de l’époque industrielle parvient à jouer avec le genre, tout comme les personnages qui ne sont pas ce à quoi on pourrait s’attendre. L’univers très riche et l’intrigue complexe sont portés par la plume fluide et entrainante de Clément Bouhélier. On se prend à rêver d’autres romans ou nouvelles dans cet univers.
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Passé déterré

Avec Passé déterré, je m'attendais à un thriller un brin fantastique, mais certainement pas à un récit d'horreur aussi palpitant (et parfois flippant).

Si j'ai eu, au départ, l'impression que le récit ne se constituait que d'une somme de petits riens (fort efficaces, au demeurant), j'ai vite été embarquée dans une intrigue menée tambour battant. Le suspens tient sans aucun doute à l'ambiance fantastique qui s'installe par très petites touches, aux très nombreuses questions que l'on se pose, et à ces allers-retours que l'on fait entre passé et présent. D'autant qu'on ne retourne pas à l'époque de l'accident de bus, mais sous l'Occupation, pour des scènes pleines de tension mais qui, dans un premier temps, génèrent plus de questions que de réponses, ce qui alimente évidemment la tension générale.

Les personnages, de leur côté, offrent des portraits très touchants, ce qui permet d'adoucir un peu l'histoire.

Je suis arrivée à la fin avec un petit pincement au cœur car, tout flippant qu'il était, le roman était extrêmement prenant ; et mon pincement a redoublé quand j'ai découvert le retournement de situation sur lequel s'achève l'intrigue !

Je note donc soigneusement le nom de Clément Bouhélier, dont je lirai sans aucun doute d'autres titres !


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Chaos, tome 1 : Ceux qui n'oublient pas

Premier volet d'un diptyque commençant comme une histoire de zombies assez classiques. Pourtant, quelques indices laissent présager autre chose, que le deuxième tome permettra d'éclaircir vraiment. Les zombies de Bouhélier ne sont pas agressifs, ils sont d'abord des victimes et représentent le mal invisible qui frappe et détruit tout, jusqu'à l'Etat. Et les monstres ne sont pas ceux que l'on croit.
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Olangar, tome 1-1 : Bans et Barricades

Ma saga préférée (toutes œuvres confondues) pour le moment et pourtant la concurrence était rude et plus que prestigieuse !

Toutes les thématiques qui me font vibrer y sont. Le mélange explosif et audacieux de fantasy classique (elfes, nains, hommes, orques), de cadre moderne (révolution industrielle à la sauce steampunk) et d'engagements divers et assumés (égalité et lutte des classes, places des minorités, intrigues politiques, combat et protection des opprimés, acceptation de soi, ...) fonctionne à merveille !

Les destins et problématiques individuelles des différents personnages s'enlacent avec des causes plus vastes et sociétales dans une harmonie maitrisée jusqu'au bout des doigts.

Le système de narration peut-être assez déroutant au premier abord, mais cette prise de risque elle aussi audacieuse se révèle être une grande réussite. La narration développée sur de nombreux chapitres courts et sautant de personnages en personnages donne un aspect feuilletonnant à l'histoire qui est très agréable et dynamise le récit.

La galerie de personnages est très hétéroclite et au fil de la saga, tous sont développés avec brio, chacun avec ses spécificités, ses forces et ses faiblesses. Aucun n'est cliché et j'ai aimé suivre leurs évolutions au fil des romans, certains m'ont surpris, d'autres non, mais ils ont tous su me marquer à leur manière. Là où de nombreuses saga dévoilent une galerie impressionnante de personnages secondaires creux et peu ou pas développés, l'auteur réussit ici à donner une profondeur et une âme, même à des protagonistes mineurs, présents uniquement le temps d'un chapitre.

Que plus personne ne dise que la fantasy française n'existe pas, elle gagne ici ses lettres de noblesse ! Il est rare que je sois si dithyrambique après une lecture, mais c'est à mes yeux un sans faute !
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Passé déterré

Merci à Babelio et à Masse Critique pour ce roman.



Vernay dans le Doubs. Petite bourgade de 1500 âmes. Marquée à jamais par une tragédie survenue six ans auparavant : un car scolaire a percuté une voiture. Un accident qui a fait neuf morts dont sept enfants. Le chauffeur, ivre, est indemne. Sept familles brisées qui gèrent leur deuil comme elles peuvent.



Vernay maintenant. Un crime atroce est commis qui va raviver le passé. Thierry Sévenin, le chauffeur du car, est littéralement massacré. Si les policiers et les habitants pensent tout de suite à une vengeance (dans ce cas pourquoi attendre six ans ? Premier point bancal de l'histoire), une femme n'ayant rien à voir avec l'histoire est également violemment assassinée. Et si ces meurtres avaient un lien avec le passé douloureux du village ? Et si des tueurs d'outre-tombe venaient accomplir une funeste vengeance ?



Mêler les genres policier et fantastique pour aborder la relation des vivants envers le passé est très ingénieux. Mais ça s'arrête là. Malheureusement, il y a beaucoup d'incohérences au niveau du récit (quel âge a le maire ??). Il faut aussi déplorer de nombreuses fautes de conjugaison et des erreurs au niveau des noms des personnages. Un bon roman à lire dans le train ou sur la plage.



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Olangar, tome 3 : Le combat des ombres

La saga de Clément Bouhélier dans son univers d’Olangar s’achève avec ce troisième roman de près de 600 pages.



Le décor reste le même mais l’ambiance a quelque chose changé suite aux événements qui se déroulaient à la fin du précédent volume. La cité d’Olangar est occupée, un régime collaborationniste pourchasse et torture ses opposants, et la résistance a bien du mal à survivre. Le seul espoir pourrait venir du Sud, où le chancelier est parvenu à s’exiler avec l’armée royale.



On retrouve, probablement pour la dernière fois, les personnages que l’on a pris plaisir à suivre dans les premiers romans. L’aristocrate humaine Evyna d’Enguerrand et l’elfe banni Torgend Aersellson s’organisent dans le Sud pour venir en aide à la cité d’Olangar, où le nain Baldek Istömin tente de maintenir organisée la Résistance tiraillée entre l’espoir d’une aide extérieure et la soif d’en découdre avec l’oppresseur.



Le récit est rythmé, bien mené et, hormis quelques rares baisses de rythme au milieu du roman, m’a globalement captivé du début à la fin. L’ambiance est d’abord lourde, oppressante, avant que l’action ne s’emballe au point de basculer quasiment dans un récit épique.



La conclusion, que je révélerai évidemment pas ici, est douce-amère et m’a totalement séduit. C’est une très jolie façon de quitter les personnages que l’on a aimé suivre tout au long de la saga. On sent bien l’émotion de l’auteur à leur dire au revoir, et c’est contagieux pour le lecteur.



Je garderai un excellent souvenir de cette saga, à la fois pour l’intérêt et l’originalité de son univers, pour les thématiques sociales et politiques abordées, pour la fine construction des récits de chaque roman et de la trame d’ensemble, et pour la qualité de ses personnages. C’est vraiment de la très bonne fantasy, un parfait exemple de que peut offrir de mieux ce genre souvent décrié.
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Olangar, tome 2 : Une cité en flammes

Après avoir adoré la premier tome Olangar Bans et Barricades, je me suis replongée avec un grand plaisir dans l’univers d’Olangar. Le premier tome se suffisait à lui-même, la fin était cohérente et bien bouclée. Nous avons donc ici une nouvelle intrigue avec les mêmes personnages et de nouveaux. Le dépaysement est encore une fois garanti, l’action est au rendez-vous, le courage, le suspense également.



J’ai été très heureuse de retrouver l’intrépide Evyna qui a bien grandi dans ses responsabilités depuis le précédent tome. Elle force toujours le respect et remplit parfaitement son rôle d’héroïne à qui l’on souhaite ressembler. J’ai été ravie de la retrouver et de voir qu’encore une fois, elle n’écoute que son courage et va au-devant du danger, prête à porter l’intrigue de ce roman.



On retrouve aussi d’autres personnages, je ne vous en dis pas plus pour conserver la surprise. Parmi nos chers nains, j’ai eu un peu moins de facilité à me glisser à leurs côtés. Il est difficile d’égaler Baldek ! Parmi les nouveaux personnages, j’ai tout de suite apprécié le jeune Keiv, qui est très intéressant et apporte un vent de fraîcheur dans cette histoire tout de même sombre et difficile.



Malgré ses presque 700 pages, j’ai englouti ce roman. J’ai été tout de suite immergée par l’histoire et la plume parfaitement maîtrisée de l’auteur. Tous les personnages sont fouillés, on veut connaitre leur histoire et leur destin, et bien sûr on veut que les manigances politiques soient révélées au grand jour. Mais rien n’est jamais simple à Olangar. J’aime cet aspect que rien n’est gagné, voire que tout est presque perdu, cela change et fait bien plus réaliste.



Les réels desseins restent bien cachés tout au long du roman. Si l’auteur a distillé des indices, je n’en ai trouvé aucun ! J’ai été aussi surprise et désemparée que nos chers personnages. Encore une fois l’action a une belle place dans le roman avec de grandes et spectaculaires batailles sanglantes et terribles. L’auteur devait se réinventer après l’impressionnante scène de bataille du train de Bans et Barricades. Le pari est réussi ! Au-delà, l’auteur nous dépeint également des combats sociaux et politiques parfaitement transposables à notre époque.



Vous l’aurez donc compris, j’ai adoré ma lecture. La violence côtoie l’humain dans cette aventure palpitante, dépaysante et prenante. Je vous la conseille très fortement.
Lien : https://emiliemilon.com/2021..
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Olangar, tome 2 : Une cité en flammes

On a pu découvrir le monde d’Olangar avec le premier double tome qu’était « Bans et Barricades » ; volume qui se suffisait à lui-même et n’appelait pas nécessairement une suite. Clément Bouhélier en a décidé autrement en choisissant de prolonger l’aventure. On se retrouve donc cinq ans après les évènements du tome précédent en compagnie de visages connus (les nains Kalin et Nockis, Evyna ou encore Torgend) mais aussi de nouvelles têtes. Même si l’intrigue de ce roman est toute fraiche, il est utile de lire les livres précédents pour ne pas être larguer quant aux relations entre les différents personnages.





Pas de grosses nouveautés au niveau de l’univers qui croise fantasy et industrialisation. Ça change du médiéval. Par ses talents de conteur, l’auteur nous immerge dans son monde, nous fait apprécier ses personnages, nous accroche grâce à une intrigue bien équilibrée en action et suspens.





C’est du solide et il s’avère vite compliqué de lâcher ce bouquin une fois ouvert.
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Olangar, tome 1-1 : Bans et Barricades

Des nains, des elfes, des orcs et des hommes… mais aussi des trains, des armes à feu, le télégraphe. Clément Bouhélier s’écarte de la fantasy médiévale traditionnelle pour un univers proto-industriel. Voilà qui nous change. L’intrigue, elle, mêle complots, lutte des classes, enquête avec ce petit souffle épique que l’on attend d’un roman de ce genre.





Une réussite donc. L’auteur prend le temps de développer ses personnages et leur environnement. On se sent dès lors investi dans leurs quêtes et leurs actions. Bien rythmé et immersif, ce roman garde suffisamment de mystères de côté pour donner envie au lecteur de se plonger rapidement dans la suite.
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Olangar, tome 1-1 : Bans et Barricades

De la fantasy dans un univers steampunk, ce n'est pas si courant. Et pourtant ça permet de renouveler un peu le genre. Adieu quête magique et guerres de royaumes, bonjour révolte ouvrière, politique et enquête militaire. Un mélange passionnant et rythmé où foisonnent des éléments différents pour une intrigue pleine de rebondissements et complexe. Il n'y a aucun temps mort, de l'action avec des points de vue différents que ce soit celle d'Evyna et l'enquête sur la mort de son frère, celle de la confrérie naine, de la Commandante ou de la pègre. Avec des liens plus ou moins clairs, une vraie toile d'araignée. Et ça nous réserve encore de belles surprises et de révélations pour la suite et fin car on ne fait qu'entrevoir certaines problématiques et leurs liens.

L'enquête n'est pour l'instant pas mise en premier plan. Elle a surtout permis de mettre à jour un complot à grande échelle dans l'économie et la politique d'Olangar. On se retrouve de ce côté avec quelques actions éparses avec des résolutions un peu rapides. Ca n'a pas encore pris son envol.

Le petit manque est chez les personnages. Intéressants et variés, mais avec à peine assez de psychologie. On en sait trop peu sur eux. Torgend, l'elfe, est très énigmatique et on sent que l'auteur en garde sous le pied pour la suite. Mais il est très sympathique avec un côté torturé entre un passé glorieux avant la chute dont on ne sait rien. Evyna est plus agaçante. Pourtant elle a des nuances, fille noble mais qui n'a pas peur de se salir les mains, c'est une femme de caractère et qui n'a pas les pieds dans le même sabot. Elle a quelques fragilités. pour autant elle ne sonne pas toujours juste. Baldek, le nain, a un caractère bien tranché, franc, on le cerne tout de suite et attire la sympathie. Les personnages secondaires chez les "méchants" sont bien pensés et détaillés comme il faut pour donner de la profondeur au récit.



En bref un tome haletant qui promet une suite qu'on a envie de découvrir aussitôt.
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