AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Clément Bouhélier (132)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Chaos, tome 2 : Les terres grises

Le premier tome est bien efficace et parfois glaçant. Les récits post-apo, je n’en lis pas forcément beaucoup, mais j’aime beaucoup ça et je me suis ici régalée. Ce premier tome raconte les différentes étapes de l’épidémie – les cas isolés, les premiers éclairs de compréhension, la tentative d’enrayer le phénomène, la panique – jusqu’à l’effondrement de la société. J’ai adoré suivre la progression inéluctable des petits parasites, suivre cette « maladie de l’oubli » foudroyante s’étaler à travers le pays comme une nappe d’huile. On saute rapidement d’un personnage – à la fois très cool et tellement ordinaires, ces personnages – à l’autre et le bouquin se dévore.



Malheureusement, ça n’a pas vraiment été le cas du second tome qui a eu beaucoup de mal à m’intéresser. Les personnages sont réunis et tout est beaucoup plus confus. Pas étonnant, me direz-vous, car nous entrons dans une autre facette de la science-fiction et se dessine alors un multivers incompréhensible pour nos petits pions. Les voilà projetés dans des terres désertiques et hostiles pour essayer de comprendre qui a foutu leur monde en l’air. Je n’ai pas détesté ce tome qui est plutôt riche en péripéties (mais peut-être pas autant que je l’espérais en révélations même si l’une d’entre elle m’a bien touchée), j’ai fini par enchaîner les deux cents dernières pages à toute allure, mais ce n’est pas l’excellente lecture que j’espérais.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
Commenter  J’apprécie          30
Chaos, tome 1 : Ceux qui n'oublient pas

Ce premier tome est bien efficace et parfois glaçant. Les récits post-apo, je n’en lis pas forcément beaucoup, mais j’aime beaucoup ça et je me suis ici régalée. Ce premier tome raconte les différentes étapes de l’épidémie – les cas isolés, les premiers éclairs de compréhension, la tentative d’enrayer le phénomène, la panique – jusqu’à l’effondrement de la société. J’ai adoré suivre la progression inéluctable des petits parasites, suivre cette « maladie de l’oubli » foudroyante s’étaler à travers le pays comme une nappe d’huile. On saute rapidement d’un personnage – souvent cool et tellement ordinaires, ces personnages – à l’autre et le bouquin se dévore.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
Commenter  J’apprécie          30
Olangar, tome 1-2 : Bans et Barricades

Pour conclure, j’ai adoré Olangar et je ne regrette pas d’avoir cédé à la tentation de découvrir ce diptyque en deux pavés qu’on dévore avec plaisir. Clément Bouhélier est un auteur talentueux qui écrit avec une plume immersive et maîtrisée. Il dépeint le quotidien d’une galerie de personnages très attachants qu’il humanise et nuance avec brio. Si l’intrigue souffre peut-être de certaines facilités (tout dépendra de vos goûts en la matière) je n’ai eu aucune problème à me passionner pour ce roman que je vous recommande plus que chaudement.
Lien : https://ombrebones.wordpress..
Commenter  J’apprécie          30
Olangar, tome 1-2 : Bans et Barricades

Après avoir dévoré et adoré la première partie d'Olangar, je me suis replongée avec régal dans la deuxième et dernière partie.



Je vous conseille de les lire à la suite sans trop tarder car c'est une seule et même histoire découpée en deux parties, on reprend avec une grande fluidité là où on avait laissé nos personnages à la fin de l'autre tome. D'ailleurs, l'éditeur a sorti les 2 livres de manière très rapprochée ce qui vous laisse (presque) aucune excuse pour ne pas les enchaîner ^^



À l'image du T1, l'auteur nous ramène en arrière pour en dévoiler davantage sur le passé de l'ami Torgend et en particulier savoir comment et pourquoi il avait été déchu. Donc nous apprenons enfin ce qui s'est réellement passé à Ke-Enor. Encore une fois, nous avons nos réponses au travers d'un flash back maîtrisé du bout des doigts.



Nos héros sont séparés car Baldek est resté à Olangar pour préparer le futur tandis que Torgend, Evyna et Silja sont sur la route de l'Ouest pour découvrir la vérité sur la mort d'Andréan, le frère d'Evyna. Sur leur route, ils vont rencontrer de nouveaux compagnons de voyage éphémères et Eran, un orc qui nous permet d'en apprendre plus sur ce peuple craint qui a ravagé le pays. On découvre en détail la ville de Frontenac dans cette partie. Autant vous dire qu'entre cette cité de fer et Olangar, personnellement moi j'irai vivre dans le sud d'où est originaire Evyna.



Curieusement, alors que j'adore les récits d'aventure, j'ai préféré l'ambiance du premier tome avec ses complots, les syndicats des nains et toutes les magouilles mises à nu. J'ai quand même beaucoup aimé ce deuxième tome mais je me suis sentie plus distante des personnages. Baldek est en retrait et très affecté par les morts qui sont survenus durant la révolte. Torgend aussi est lointain, plongé dans ses souvenirs. Evyna, c'est un peu normal car c'est le chemin nocif de la vengeance qui la guide. Elle apprend à ses dépens ce que "se venger à tout prix" veut dire. Au fil de son voyage le "prix" se révèle et la question "est-ce que cela en valait la peine ?" commence à la hanter sur la fin. La jeune femme est encore touchée par la bataille de train et on la sent dépérir au fil du trajet. En fait, globalement, ce tome est bien plus morose si l'on se base sur le moral de nos héros. Heureusement qu'ils rencontrent d'autres personnages pour les pousser et que Silja est là pour soutenir Evyna et Torgend. Elle se révèle bien plus importante que prévue au final.



La vérité éclate au grand jour et est tout à fait cohérente et réaliste avec l'époque dépeinte ici. Tous les rouages politiques sont bien huilés et tout coule de source une fois qu'on remonte la piste. C'est un jeu très bien mené par l'auteur.



La tension est aussi vive que dans le premier tome, j'ai frémi pour l'avenir de nos héros plusieurs fois et on ne peut pas dire qu'ils s'en sortent indemne. Loin de là. Ils découvrent tous la vérité mais... pour quoi ? Ont-ils vraiment œuvré pour le bien d'Olangar ? Je dois avouer que je suis sortie de cette lecture un peu déprimée. Justice est rendue mais tous doivent se reconstruire, la seul lueur d'espoir nous provient de Torgend qui enfin parvient à trouver la paix de l'esprit. La fin reste largement ouverte, avec une énorme invitation à écrire un autre roman dans cet univers du côté des Orcs ! Je suis juste un peu déçue de ce qui attend Silja après tout ce qu'elle a fait, j'ai trouvé que sa fin manquait un poil d'empathie. Elle ne méritait pas cela à mes yeux. Cela a rajouté une couche à l'ambiance plus triste de cette partie.



En tout cas j'ai passé d'excellentes heures de lecture à Olangar. L'histoire est passionnante, les héros sont attachants et originaux, l'ambiance est très différente entre les deux parties mais est très bien retranscrite. Bref, c'est un très bon roman de fantasy qui change assez dans le paysage éditorial, engagé avec des échos identifiables à notre société.



C'est encore une fois une belle découverte !
Lien : http://dryade-intersiderale...
Commenter  J’apprécie          30
Passé déterré

Le pitch vous place l'ambiance... Tout commence dans un bus au retour d'une excursion scolaire, le chauffeur a passé son après-midi à boire, enfin il ne se rappelle plus très bien combien de verres il a pris mais il a du mal à garder les yeux ouverts... au détour d'un virage le bus fait une embardée et fonce dans une voiture venant en sens inverse... l'accident fera neuf morts dont sept enfants. Ambiance, ambiance donc... Clément Bouhélier vous fout une claque dès le premier chapitre histoire d'être bien sûr d'avoir attiré votre attention et à partir de là, son récit peut se dérouler. On se retrouve très exactement 6 ans après cet accident, la vie a repris son court dans la petite ville Vernay cadencée chaque année par une cérémonie en mémoire des disparus. Nous retrouvons plusieurs des familles endeuillées qui chacune à leurs manières essayent de continuer à vivre sans ceux qui ont disparus. La cérémonie de cette année est cependant différente des précédentes et pour Estelle et Alexandre, les questions restaient au fond de leurs esprits endeuillés vont refaire surface dès que la violence va de nouveau frapper le village.Un fait divers comme on en voit de temps en temps aux actualités comme point de départ à un roman qui de contemporain va petit à petit tendre vers le huis-clos fantastique. Clément Bouhélier a une plume immersive, tout comme pour Ceux qui n'oublient pas, il part d'une situation très réelle pour nous plonger ensuite vers le fantastique en créant une ambiance de plus en plus sombre et une atmosphère tendue et quelque peu opressante. J'avoue avoir frissonner à l'idée de commencer ce livre. Le sujet de la mort d'enfants revenant d'une sortie scolaire ça donnerait des frissons à n'importe quel parent. Et c'est justement là où la plume de Clément Bouhélier est extrêmement fine : pas de patos inutile, de détails trop gores ou dérangeants, le fait divers est traité avec tact. Pour moi c'est la marque d'un très bon auteur, pas besoin d'en faire trop pour que l'histoire porte.



Dans Passé déterré, en plus de nous faire suivre plusieurs personnages et autant de points de vue différents, Clément Bouhélier nous transporte également à Vernay à la fin de la 2nde Guerre Mondiale. J'avoue, j'adore ces jeux d'écriture qui, s'en être très novateurs, font toujours leur petit effet... surtout que l'auteur rajoute en plus quelques immersion dans les pensées des personnages ce qui étoffe encore plus l'aspect secret qui transpire dans l'histoire de Vernay. Les petites natures comme moi, préfèreront lire ce livre en pleine lumière, ceux qui aiment bien se faire peur, le soir sous la couette avec une lumière tamisée. Passé Déterré n'est pas à proprement parlé un livre d'horreur, mais quel ambiance !Il y a beaucoup de ressemblance entre Ceux qui n'oublient pas et Passé Déterré et la première c'est qu'on ne s'est pas vraiment à quoi s'attendre en commençant chacun des livres : on a des idées (souvent fausses) et Clément Bouhélier prend un malin plaisir, il me semble, à brouiller les pistes... SF, Fantastique, Urban Fantasy, zombies, vampires, fantômes... un peu de tout ça et pas tout à fait en même temps ;) La seconde c'est cet attachement à l'actualité comme une marque de fabrique qui nous immerge encore plus facilement dans le récit.



Ce qui fait, au final, de Passé déterré une très bonne lecture, immersive, attachante et ce huis-clos villageois, j'adore ! Je regrette finalement de ne pas l'avoir lu plus tôt. Après trois livres lus et très appréciés, Clément Bouhélier est pour moi un auteur à suivre et je lirais à coup sur son nouveau diptyque de Fantasy : Olangar.
Lien : http://chutmamanlit.blogspot..
Commenter  J’apprécie          30
Passé déterré

Un petit village, un drame de la route, d’étranges meurtres et une palette de personnages brossée avec soin, celui d’Estelle Maupin, de Fred et d’Alexandre sont forts et touchant à la fois. Qu’ont-ils en communs ? Ils sont les parents des petites victimes de l’accident du bus scolaire conduit par un chauffeur ivre. Six années ont passé et l’on retrouve le chauffeur de bus assassiné dans de terribles circonstances. J’avais très envie de lire ce livre car le scénario m’avait vraiment emballé. Pourtant je dois dire que j’ai très vite déchanté, tout d’abord ce qui a été difficile pour moi c’est la lenteur à laquelle les choses se passent, c’est mou de chez mou. J’ai eu le sentiment que ça n’avançais pas, et je me suis pas mal ennuyée avec certain chapitre. J’ai quasiment failli avoir une panne de lecture, j’ai eu le temps de lire 2 autres livres en même temps. Pourtant, j’ai persévéré car malgré tout, j’avais envie de savoir le fin fond de l’histoire et puis il y eu des passages qui m’ont particulièrement touché et ému comme tout ce que Clément Bouhélier écrit à propos du deuil et de l’horreur de survivre à son enfant. Ces passages là sont forts, beaux et ont trouvé un écho en moi. Ma seconde difficulté a été de découvrir que les fameuses forces mystérieuses dont il est question dans la quatrième de couverture nous font très vite verser dans le paranormal et ce n’est clairement pas mon truc. J’aurai préféré suivre une enquête avec des rebondissements dans le monde réel, il y avait de quoi écrire un fabuleux thriller mais ce n’a pas été le choix de l’auteur. Donc j’ai eu beaucoup de mal avec ce côté surnaturel. En revanche j’ai beaucoup apprécié les retours dans le passé, pour explorer un peu l’histoire de ce petit village français à la révolution et pendant la seconde guerre mondiale, des périodes troubles qui ont eu une incidence certaine dans ce scénario. L’écriture de Clément Bouhélier et fluide et agréable à lire, je suis persuadée que ce livre peut tout à fait trouver son lecteur mais cette fois-ci ce n’a pas été moi.
Lien : http://latelierdelitote.cana..
Commenter  J’apprécie          30
Olangar - Histoires au crépuscule: Histoires ..

Pouvant faire office de porte d’entrée dans une saga originale, on ne peut que souhaiter qu’Histoires au crépuscule attise la curiosité de nouveaux lecteurs vers les ruelles d’Olangar.
Lien : http://www.elbakin.net/fanta..
Commenter  J’apprécie          20
Passé déterré

Livre à la lecture prenante mais vite oublié. Son plus gros atout est un rythme soutenu couplé à un style qui ne se remarque pas trop, le tout poussant à tourner les pages. Pour autant, force est de constater que l'immersion n'est pas aussi intense qu'elle le pourrait. On n'est jamais très surpris par la tournure des événements d'abord, faute à un scénario prévisible et à la fâcheuse tendance de l'auteur à en faire beaucoup sur l'anticipation (bien répéter qu'une créature qui se réveille à faim en fin de chapitre, diantre que va-t-il se passer dans le chapitre suivant...). Je n'ai pas non plus été particulièrement touché par les personnages, qui m'ont paru un peu clichés. Enfin le livre laisse tout du long espérer des liens profonds entre des événements distant dans le temps, qui ne seraient révélés que tout au bout du tunnel, mais cet espoir retombe comme un soufflé finalement : il ne se jouera rien de plus dans le dénouement qu'il ne s'est déjà joué pendant 200 pages.
Commenter  J’apprécie          20
Olangar, tome 2 : Une cité en flammes

Après les deux volumes qui formaient un long et très bon roman sous le titre de "Bans et Barricades", Clément Bouhélier nous propose de poursuivre les aventures de ses personnages dans son univers d'Olangar avec ce roman de près de 700 pages.



Le décor reste le même, avec cette fantasy en apparence très classique, avec ses humains, ses nains, ses elfes et ses orcs, mais en réalité fortement inspirée par notre XIXe siècle et son lot de révolutions industrielles, politiques et sociales. J'avais beaucoup aimé ce décor dans le premier roman en deux volumes, je l'ai donc retrouve avec grand plaisir ici.



Le récit est peut-être un peu lent à se lancer, le temps de mettre en place l'intrigue et de replacer les personnages principaux dans leur nouveau cadre, cinq ans après les événements du premier roman. Ensuite, cela s'enchaine vite et bien, avec un récit haletant, plein de scènes d'action spectaculaires, sans oublier d'explorer la psychologie des personnages. C'est efficace et plutôt prenant.



Dans l'ensemble, je dirais que c'est peut-être un cran en-dessous des deux premiers volumes, dont j'avais apprécié l'aspect très politique, mais que cela reste de l'excellente fantasy, qui sait jouer sur les clichés pour nous surprendre avec un récit captivant et bien écrit.



Le troisième roman, inévitable compte-tenu de la fin de celui-ci, m'attend déjà, je vous en parlerai sans doute très prochainement.
Commenter  J’apprécie          20
Olangar, tome 1-2 : Bans et Barricades

Peu après le premier tome, que j'avais beaucoup apprécié, je me suis plongé dans cette suite.

Si le livre est bon, je l'ai trouvé un peu en deçà du premier. C'est surtout dû au fait que des points très forts du premier (la ville d'Olangar, la lutte sociale des nains, le personnage de Baldek..) sont ici très en retrait et leur arc trouve une conclusion un peu trop simplement.

Le monde est ici un peu vide et, même si on a plaisir à trouver Evyna et Torgend, ils restent relativement monolithiques.

Bilan un peu mitigé donc. Je ne regrette pas d'avoir atteint la conclusion de cette histoire, mais le voyage était moins agréable qu'attendu.
Commenter  J’apprécie          20
Chaos, tome 2 : Les terres grises

Ce second tome m'a moins plu que le premier. En effet, il est plus sombre, ou plutôt plus gris. Toutefois, l'auteur a bien réussi à installer son ambiance, qui est oppressante et irrespirable. J'ai pris plaisir à suivre la fin des aventures de nos 4 personnages (on ne peut pas dire héros...) même sis la fin m'a bien moins plue. J'aurais aimé quelque chose de différent... mais cela n'enlève rien à la qualité du récit.
Commenter  J’apprécie          20
Olangar, tome 2 : Une cité en flammes

Olangar est un univers comme je les aime, qui se joue des codes pour en inventer de nouveaux. Une histoire de fantasy steampunk profonde, qui vous happe de la première à la dernière page. Vous suivez les traces de Baldek le nain, Torgend l’elfe déchu et Evyna la noble débrouillarde, qui tentent de ne pas se faire broyer par la pire des machines : la machine humaine.



Luttes sociales, questions raciales, sujets identitaires, construction politiques, inventions mécaniques… tout est là. Clément Bouhelier réussit un sacré tour de force en nous présentant un récit à la précision médicale : rien n’est laissé de côté.



Les personnages, tout d’abord. Leurs défauts, leurs qualités, leurs instincts, leurs peurs… vous plongez au cœur de chacun, en ayant l’impression de les connaître intimement alors même qu’ils gardent une part de mystère. Chaque portrait est soigné, même ceux des personnages secondaires, voir tertiaires. Moi qui ai souvent du mal à identifier clairement les protagonistes sur les récits chorales (4 noms différents et je me perds!), je pourrais dessiner en détail chaque acteur de cette fresque monumentale. Difficile de dire quel personnage me plaît le plus tant ils sont tous complémentaires et humains (oui, c’est un comble pour des nains ou un elfe! Le plus humain de tous étant peut-être Ergan… l’orc. Un vrai tour de force). J’ai pris un énorme plaisir à retrouver Evyna sur le 3ème tome : personnage féminin fort et pourtant touchante, loin des stéréotypes, elle me rappelle Cérès de l’Empire du Léopard (E.Chastelière, ed. Critic). Clément et Emmanuel nous montrent qu’écrire un personnage féminin crédible n’est pas une question de genre!



Le monde, ensuite. Olangar est à mon sens un récit steampunk car, bien que ne se plaçant pas dans un contexte uchronique de notre propre Terre, il traite largement des question de l’emprise de la machine sur l’homme. Des usines d’Olangar à la ville minière de Frontenac, en passant par la fabrique de zeppelins de Lorkhil, ce récit est marqué par le labeur des ouvriers, dépassés et écrasés par un système industriel lâché à plein régime. On retrouvera, in fine, l’influence de la machine humaine et politique derrière tout ça… bien plus que la volonté d’un seul homme providentiel. J’adore cette approche réaliste et crédible!



Pour finir, on ne peut pas voyager à Olangar sans revenir avec des images de paysage grandioses. Comme pour ses personnages, Clément sait trouver le parfait équilibre des mots pour vous plonger dans le décors – et je dis bien dans. On voit Olangar, on sent Olangar, on touche Olangar, on entend Olangar… des fumées âcres du train à vapeur en passant par le bruit assourdissant des chutes de Frontenac, vous sortez de ce livre avec une foule de sensations, bientôt plus fortes que vos propres souvenirs de vacances!



En bref, Olangar c’est un univers qui vous prend aux tripes pour ne plus vous lâcher, même lorsque le livre est posé tranquillement dans votre bibliothèque. A lire d’urgence!
Lien : https://www.noemielemos.fr/2..
Commenter  J’apprécie          20
Olangar, tome 2 : Une cité en flammes

Ce livre, c'est une bombe ... un peu du genre de celles que des incendiaires balancent justement aux quatre coins du royaume pour ouvrir le roman.



Cinq années après son élection, le Chancelier Ransard d'Alverny a multiplié les plans destinés à relancer l'économie du royaume. Des zones économiques franches et des grands projets publics fleurissent de-ci de-là mais pourtant rien n'y fait : la relance tant espérée tarde à venir. Alors quand un groupuscule d'incendiaires aux revendications floues se met à semer la terreur parmi la foule et les honnêtes travailleurs, la tension monte et la grogne populaire avec. La Confrérie naine oeuvre avec les puissants d'Olangar pour tenter de démêler la situation ... et enquête au passage sur une affaire que le gouvernement d'Alverny souhaite taire à tout prix : celle d'une guerre imminente avec les elfes du Pradennad, furieux de voir leur fleuve pollué par les industries du fer en amont. Les deux camps sont à couteaux tirés et c'est aux nains Kalin et Nockis qu'il advient de mettre en lumière le dramatique complot visant à monter les uns contre les autres, avec l'appui inattendu de la milice citadine, d'une certaine Evyna d'Enguerrand des provinces du sud et d'un elfe renégat de retour sur le continent. Une vraie poudrière prête à vous exploser à la tronche !



Vous l'aurez compris, il s'en passe des choses, il s'en passe beaucoup, et ça sent encore une fois le roussi pour Olangar. A cinq années des évènements de Bans et Barricades qui avaient vu la Confrérie naine obtenir gain de cause et les géants de la pègre se faire botter le cul, le royaume galère toujours. Les points qui posent problème au Chancelier d'Alverny et autres grands pontes du Parlement rappellent les gros titres habituels qu'on lit dans la presse : il y a la question environnementale, celle de la pénurie d'emplois et des inégalités sociales, la lutte sans merci que se livrent les partis régionalistes, unionistes et autonomistes, les différents diplomatiques, la crise économique et enfin la course au profit quel qu'en soit le prix - pour autant que ce prix, bah ce soient les autres qui le paient, naturellement. Je ré-insiste là dessus parce que ça m'avait déjà fait grande impression la première fois avec Bans et barricades, mais rencontrer tous ça dans un roman de Fantasy où se mêlent hommes, elfes, nains et orcs, c'est franchement super fort et c'est d'ailleurs pour cette raison que cette saga restera l'une de mes meilleures découvertes francophones. J'avais parlé de social-fantasy quand j'avais chroniqué l'opus précédent et j'ai bien envie de recycler mes propos pour Une cité en flammes (à une nuance près puisque ici on joue dans la cour des grands et pas des petits salariés) : la social politique-fantasy francophone est de retour !



L'ami d'Alverny pensait pas à mal quand il a eu cette grande idée supposée relancer l'économie, mais en autorisant l'implantation de zones économiques franches (comprenez par là des zones de non-droit échappant à toute autorité, oui oui), il a donné l'opportunité aux plus grands magouilleurs du royaume de bidouiller en toute impunité, avec pour conséquences un bordel sans nom du côté des elfes. Heureusement les nains de la Confrérie, pour la plupart toujours galvanisés par leur victoire il y a cinq ans, sont prêts fureter et à mettre la main à la pâte (faut dire que la guerre, ça arrange jamais personne). En les suivant dans leur enquête incognito, on se rend compte que la Confrérie naine autrefois unie est très largement divisée. Une cité en flammes permet de faire le point sur les acquis sociaux de Bans et barricades avec le recul de cinq années d'une politique nouvelle pas au goût de tous, et de deux nains aux opinions divergentes pour se donner la réplique. Ça s'invective, ça se fait des reproches et surtout ça montre bien que Bans et barricades était déjà vachement abouti : les romans où tout est bien qui finit bien, ça n'existe pas - et Une cité en flammes poursuit dans cette lignée-là. Un très, très bon point.



De la plus suspecte des zones économiques franches aux arènes de combats clandestins d'Olangar, c'est la course aux réponses pour Evyna, Kalin, Nockis et Torgend !



Mais outre les enjeux sociétaux, ce roman c'est aussi une histoire de camaraderie perdue et de persos qui en ont gros sur la patate. Un peu comme le duo de nains Kalin-Nockis, tous les protagonistes qu'on connaissait déjà ont fait du chemin... et pas forcément pour le meilleur, ce qui me plaît vachement. Je ne vous cache pas que ce sont les deux nabots qui m'ont le plus tapé dans l’œil, mais le récit fait aussi la part belle à Evyna. En début de roman l'héritière de la province d'Enguerrand doit quotidiennement composer avec des nobles mécontents de voir une jeune femme tirer les rennes. Et comme elle sait qu'on n'est jamais mieux servi que par soi-même, c'est elle-même qui part enquêter à la capitale sur le groupuscule incendiaire qui vient de semer la mort sur ses terres - un personnage téméraire comme je les aime ! Torgend en a lui après des orcs fraîchement débarqués de leurs lointaines terres et se fait très discret tout du long... mais qu'à cela ne tienne, son heure il l'a déjà eue dans Bans et barricades alors moi ça m'a convenu. Toujours est-il que chacun finit par apporter sa pièce au grand puzzle d'ensemble et ça a de la gueule - on ne voit rien venir et ça tient sans longueurs les six-cents-septante pages du roman ! Bref c'est franchement bien amené et j'ai apprécié que l'auteur nous ramène quelques personnages qui nous étaient un peu passés par dessus la jambe précédemment ; c'est cool et ça laisse espérer que la suite nous ramènera quelques abonnés absents que j'ai super hâte de revoir.



La suite, oui, parce qu'il y en aura manifestement une - et là j'attaque avec quelques bémols purement éditoriaux (aïe aïe). Je suis pas une lectrice super organisée, j'avoue, mais j'aime bien savoir un minimum dans quoi je me lance quand j'attaque un bouquin. Ce qui me désole un poil ici, c'est que clairement on est sur un diptyque (voire une trilogie, ce sera selon les plans de Clément Bouhélier), et que rien en couverture ne l'indique. Moi ça m'aurait plu de le savoir parce que si ç'avait été le cas, j'aurais certainement différé ma lecture de quelques mois histoire de pas avoir à poireauter trop longtemps d'ici à ce que sorte la suite - et puis bon, juste pour le principe ça m'agace. Sachez donc qu'on est sur la même mouture que Bans et Barricades : deux tomes minimum. Ensuite, il y la carte qui sert à rien. Dans Une cité en flammes l'intrigue est décentralisée : on cause de terres orcs outre-mer et d'îles lointaines à coloniser, on fait entrer les dûchés voisins dans l'équation complexe de la politique olangardaise ... et tout ce beau monde, on a un mal fou à le situer. D'un parce que ça apparaît nulle part sur la carte ; et de deux parce que les indications textuelles sont hyper confuses - surtout au début du roman quand t'essaies déjà de te dépatouiller pour dresser un tableau mental de la situation politique du royaume. En bref, ça m'a agacée. C'est qu'avec un roman aussi bon on s'attend forcément à ce que les à-côtés le soient aussi ... avec chez moi une tendance à tacler d'autant plus fort que le roman me plaît. Soyons donc positif : si tout le reste n'avait pas été aussi réussi, je râlerais pas autant (ceci est donc un compliment ~ vous avez vu comme je me rattrape bien ?).



Vous qui n'avez pas lu Bans et barricades et à qui cette chronique met l'eau à le bouche (j'aime me jeter des fleurs et croire que je vous influence, laissez-moi rêver !), ne paniquez pas : on peut s'enfiler Une cité en flammes indépendamment du reste - parole ! Faudra juste accepter quelques petits raccourcis et faire l'impasse sur deux-trois moments émotion, mais c'est très largement faisable si tel est votre souhait. Toutefois l'opus précédent est tellement bon que je vous recommande de commencer par le commencement : cet auteur est une vraie mine d'or, alors ne vous privez surtout pas d'aller y piocher un coup !
Lien : https://la-choupaille-lit.bl..
Commenter  J’apprécie          20
Olangar, tome 1-2 : Bans et Barricades

Un deuxième tome dont j'attendais beaucoup et dont j'ai adoré la fin. Le début a pourtant été difficile. Comme le premier tome, j'ai eu énormément de mal à me plonger dans l'intrigue, ce n'est qu'à partir de la moitié du livre que j'ai enfin été happée par le récit. J'ai trouvé certains passages vraiment longs et compliqués, j'ai parfois eu du mal à assimiler la stratégie des nains et toutes les conséquences politiques.



Heureusement, comme je m'en doutais, ce deuxième tome se centre beaucoup plus sur Evyna et sa quête de vengeance. Dès leur arrivée à Frontenac tout se bouscule et le récit prend un rythme beaucoup plus intéressant. Ce deuxième tome est aussi beaucoup plus sombre que le premier et je pense que c'est en partie pour ça que j'ai fini par beaucoup l'aimer. La fin est complètement déprimante et pourtant tellement réaliste !



Les personnages d'Evyna, Silja et Torgend sont enfin plus fouillés. Je me suis particulièrement attachée à Silja et son amour impossible. Evyna m'a paru étrangement plus mature alors qu'elle sombre pourtant dans la folie. Et Torgend se dévoile enfin !



Mais ce qui m'a le plus plu est l'arrivée d'un nouveau personnage assez étonnant ! Je ne veux pas vous spoiler, du coup je dirais simplement que ce personnage va vous faire voir de nombreuses choses différemment. Il rend le récit et les enjeux beaucoup plus complexes mais dans le bon sens du terme. Grâce à lui, tout n'est plus tout noir ni tout blanc et cela rend l'histoire toujours plus réaliste.



Enfin, j'ai appris a vraiment apprécier le style d'écriture de Clément Bouhélier : ses passages en italique pour retranscrire les pensées des personnages, les nombreux point de vues différents selon les chapitres et surtout sa façon de décrire les actions qui m'a plus d'une fois fait retenir mon souffle ! Son style est parfois un peu trop descriptif à mon goût, mais dans son ensemble je l'ai plutôt apprécié.



Mais c'est surtout la fin de ce deuxième tome qui m'a fait revoir à la hausse l'ensemble de la série. Beaucoup de choses ont été accompli, il y a eu beaucoup de changements à Olangar mais vont-ils suffire ? Est-ce que tout cela en valait le coup ? Le livre se finit sur une note étrangement défaitiste et pourtant tellement juste. J'ai adoré. Encore une fois, cette fin comme beaucoup de choses dans cette série reflète notre propre réalité, et j'ai trouvé cela génial. Complètement dépriment, mais génial !
Lien : https://bookshowl.blogspot.c..
Commenter  J’apprécie          20
Olangar, tome 1-1 : Bans et Barricades

Bienvenue à Olangar ! Bienvenue dans cette ville cosmopolite et plurielle, qui mêle les notables et les ouvriers, le luxe et la misère, les ors du pouvoir et le charbon des mines …Clément Bouhélier nous prend par la main et nous emmène avec lui dans son univers original et passionnant, à mi-chemin entre la fantasy de Tolkien et le western steampunk d’un film comme Wild Wild West, où les hommes, les nains, les orcs et les elfes côtoient la vapeur, les machines et le charbon. Un pari très réussi, puisqu’on entre sans difficultés dans ce monde à la fois foisonnant et cohérent.

Il faut dire aussi que l’intrigue, qui vous happe très rapidement dès le début du 1er tome, vous met directement dans l’ambiance. Première scène, un prologue en forme de flash-back : une terrible bataille, épique, sanglante, entre les hommes et les elfes d’un côté et les orcs de l’autre. Le ton est donné : peur, rage ; le bruit et la fureur hanteront ceux qui s’en sont sortis.

Torgend est de ceux-là : ancien chef de guerre, désormais elfe déchu, il écume les bars d’Olangar pour tenter d’oublier. Mais le passé va le rattraper, en la personne d’Evyna d'Enguerrand, fille d’un seigneur du sud, qui arrive à Olangar bien déterminée à découvrir la vérité sur la mort de son frère. Et elle demande pour cela de l’aide à Torgend.

Les voilà tous les deux entraînés dans une quête qui les dépasse : complot, corruption, trahison. Ils ont mis le doigt dans un engrenage infernal, aux répercussions nombreuses et qui touchent les hautes sphères de la société. La critique sociale est cinglante, dénonçant pêle-mêle les conditions de vie des travailleurs pauvres, les manipulations politiques, le pouvoir de l’argent. Toute ressemblance avec le monde réel n’est bien sûr pas du tout fortuite …

Plongez avec délices dans cette intrigue haletante, cet univers foisonnant et surprenant. Partez en quête de vérité aux côtés de ces personnages pétris de doutes, plein de failles et tout en nuances, tellement humains, en somme, quelle que soit leur race.

Bref, laissez-vous emporter par le tourbillon d’Olangar : les près de 900 pages se tournent toutes seules (je les ai dévorées en à peine deux week-ends), et vous refermerez le 2e tome le souffle coupé, avec une seule envie : en lire plus !! Alors, M. Bouhélier, à quand un 3e tome ?
Commenter  J’apprécie          20
Olangar, tome 1-1 : Bans et Barricades

Des Nains, des Hommes, des Elfes, et des Orcs dans un univers industriel! Clément Bouhélier amène la fantasy française sur un terrain nouveau, et avec succès!



Bans et Barricades

Publié aux Editions Critic, décidément très active ces derniers mois avec des sorties en Fantasy comme L'Empire Du Léopard D'Emmanuel Chastellière, Des Sorciers et des Hommes de Thomas Geha. Ou bien en SF avec le dernier tome de la série Spire de Laurent Genefort, et Les Légendes d'Agrégats de Etienne Cunge. La maison d'édition rennaise nous offre ici le nouveau roman de Clément Bouhélier Bans et Barricades, de la Fantasy dans une époque semblable à la révolution industrielle.



L'auteur

Clément Bouhélier est diplômé de Sciences Politiques. Suite à ses études il devient journaliste pour le Dauphiné Libéré. Il s'implique alors dans le milieu politique, rédigeant des discours pour des politiciens. Il constate rapidement les carences du système politique français, et se dirige ensuite vers le milieu associatif. Il devient directeur de l'association Vitacolo, qui organise des projets de colonie de vacances militants.







Il se lance en 2016 dans une carrière d'écrivain, avec Chaos un roman qui nous plonge dans un Paris post Apo et Passé déterré un an plus tard, un thriller qui nous amène dans la campagne Rhodanienne sous fond d'assassinat et de vengeance.



L'univers

C'est selon moi le point fort du livre. L'auteur a réussi à créer un univers cohérent et riche, la politique y tient une place de premier ordre. Les coulisses du pouvoir, mêlant corruption, collusion entre les élus et la pègre, élections, l'opposition entre le prolétariat, et les populations rurales contre la noblesse et la bourgeoisie donnent envie d'en découvrir davantage au fil des pages. Viennent s'ajouter des thèmes contemporains, comme l'incompétence des politiques (on sent que l'auteur veut nous toucher deux ou trois mots de son expérience dans le milieu ahaha), et la montée du populisme.



Le contexte historique et culturel est également mis en avant dans le livre. Premièrement, le choix de l'époque. La révolution industrielle avec la lutte des classes, l'exode rural, le déclin de la religion, le progrès technologique, la course à l'armement, et les tensions politiques et raciales grandissantes entre les peuples sont rarement abordées en Fantasy. Le livre commence par une description de bataille où se mêlent piquiers, armures, arcs et flèches avec fusils à 6 coups et canons capables d'envoyer des dizaines d'hommes outre tombe. Ce mélange des genres devrait classer le livre parmi la Steampunk Fantasy. Un sous-genre de la Fantasy se déroulant dans un univers industriel, qui revient sur le devant de la scène chez les Anglo saxons depuis quelques années. Grâce des titres comme The Aeronaut's Windlass de Jim Butler ou Leviathan de Scott Westerfeld:











Bon après peu importe le genre, sous genre etc.. Un bon livre reste un bon livre, la combinaison des armes blanches et modernes dans les combats me fait beaucoup penser à Warhammer. Mais aussi à la dernière époque des Chroniques du bout du monde pour les connaisseurs.















L'auteur nous donne des repères historiques au fil du livre, qui aident à s'imaginer le contexte plus facilement. Il fait notamment référence à une révolution qui ressemble fortement à 1789, ayant fait chuter la noblesse un siècle environ avant les événements du roman. Cependant d'autres éléments font plutôt penser à une période qui correspondrait plutôt à l'entre-deux-guerre, avec entre autre la présence d'un "Grand Mur" qui fait sacrément penser à notre bonne vieille Maginot. De plus, la haine raciale exacerbée par les différents nationalismes des peuples présents et la montée du populisme nous font plutôt quitter le XIX em siècle.



Comme dit précédemment le racisme est un élément crucial du livre. Clément Bouhélier y ajoute les différences culturelles et géographiques, chaque peuple est unique certes. Mais aussi chaque région, les spécificités géographiques culturelles, économiques et politiques régionales sont très détaillées. L'auteur ne s'arrête pas aux différences raciales.



Le Monde

Forêts, montagnes, plaines, déserts, recouvrent Olangar, péninsule bordée par des mers tumultueuses, un très bon point du livre la présence d'une carte. C'est un ajout très appréciable pour moi, pour se plonger encore plus dans un roman.







Intéressons nous maintenant aux races qui peuplent ce monde. Trois races vivent en Olangar, humains, nains, elfes et orcs. Je trouve juste un peu dommage que l'on reste sur des races que l'on retrouve très souvent en Fantasy, de la nouveauté de ce côté aurait rajouté encore de l'originalité au livre.



Les Hommes





La race dominante de Olangar, administrée par une monarchie constitutionnelle établie depuis un siècle des suites d'une révolution qui a fait chuter la noblesse. Ils sont divisés en deux camps:



Le Nord: Montagneux et industriel, couvert de chemins de fers, de mines, de villes ouvrières abritant une multitude d'usines de chantiers navals. Politiquement ils sont majoritairement "unionistes" un parti qui s'apparenterait aux Jacobins. Olangar ville industrielle et tentaculaire, est leur capitale.



Ils s'opposent au:



Provinces du sud: moins industriel, possédant une économie restée plus rurale que celle du nord et qui de fait fournie celui-ci en denrées alimentaires. Le sud est plus conservateur et traditionaliste, politiquement ils sont dominés par le Parti régionaliste des Girondins donc.



Il y a entre les deux partis une aversion très forte, ceux du Sud reprochant au Nord d'avoir eu un comportement horrible durant la révolution. Et ceux du nord considérant les Sudistes comme des aristos, vieille noblesse, fait penser guerre de Vendée.



Les Nains





Ils vivaient majoritairement dans les montagnes entourant Olangar, travaillant jadis comme bergers, ou fermiers. L'arrivée de la modernité les a poussée à migrer vers les grandes villes humaines. Dotés d'une grande résistance physique, ils sont devenus un peuple de prolétaires au service des humains. Régulièrement ils se révoltent contre les hommes pour exiger de meilleures conditions de travail.



Ils se divisent entre les mineurs occupant les petites villes industrielles des montagnes. Les ouvriers des chantiers portuaires. Leurs grèves conduites par le syndicat révolutionnaire la Confrérie redoutée des hommes, sont meurtrières. Ainsi que les nains opérants dans le textile.

Les Elfes





Peuple fière, à tendance isolationniste resté religieux ils s'aventurent rarement hors de leur royaume, le Pradennad. Situé au centre Est le long du Grand Mur. Agile et doté d'une excellente vue, ce qui en fait de redoutables soldats, notamment à longue distance. Ils furent les alliés de circonstance des hommes pendant la guerre contre les Orcs. Ils payèrent un lourd tribut en vies humaines durant ce conflit, ils se virent même amputés d'une partie de leur territoire.



Les Orcs





La race la plus puissante physiquement du monde. Ils sont presque invulnérables au corps-à-corps, avec leur biologie et grâce à leur grande maîtrise des armes blanches. Ils sont craints et haïe des autres races. Cela est dû à leur tentative de conquête des Royaumes elfiques et humains qui échoua d'extrême justesse, grâce aux efforts combinés des hommes des elfes et des nains. Hors de leurs terres ils sont réduits en esclavage ou exposés comme des bêtes de foire. Ils espèrent prendre leur revanche et mènent des incursions de plus en plus fréquente au niveau du "Grand Mur" construit spécialement pour les empêcher de revenir.



Le style

Directs et châtiés, sont les deux qualificatifs qui me viennent à l'esprit pour décrire la plume de Clément Bouhélier. La lecture se fait facilement, les chapitres sont très courts cela peut être aussi considéré comme un défaut. J'ai pour ma part perdu parfois un peu le fil de l'histoire au fil des pages, c'est tout à fait subjectif mais je ne suis pas trop amateur des chapitres ne dépassant pas la dizaine de pages. Surtout quand le nombre de personnages est assez conséquent.



La forme est quant à elle est plutôt agréable à lire, l'emploi de langage châtié et d'argot dans les dialogues me fait un peu penser à Gagner la guerre de Jawroski. C'est un pari risqué beaucoup d'auteurs tombent dans l'excès en blindant les échanges d'insultes, mais ça fonctionne bien ici.



La narration quant à elle ajoute beaucoup de détails historiques, économiques, culturelles et politiques à l'histoire de façon détaillée mais sans que l'on s'y perdent.



Le scénario

C'est l'autre atout du livre selon moi. Le livre débute de manière assez classique, par le récit de la bataille d'Onanga, qui fut la bataille décisive entre les Orcs et la coalition défensive des Hommes, des nains ainsi que des Efles, qui vit la victoire in extrémiste de ces derniers. Nous faisons ensuite un saut de 17 ans dans le future, en retrouvant les protagonistes principaux de cette bataille. Notamment Torgend Aersellson un elfe bannie de son royaume, qui sombre dans l'alcoolisme. Il sera amené à coopérer avec Evyna d'Enguerrand, fille d'un seigneur du sud, vétéran de la guerre lui aussi et qui a combattu au côté de Torgend. Evyna vient au Nord pour faire la lumière sur la mort de son frère, qui a perdu la vie dans des circonstances mystérieuses dans la zone du "Grand Mur". Elle espère trouver auprès de Torgend de l'aide.



On retrouve aussi Alnarea de Boiseaux, l'auteur accorde une place importante aux femmes dans le livre. Alnarea fut la générale des forces armées humaines durant la guerre contre les Orcs. Elle est l’héroïne de la Bataille d'Onanga, respectée dans tout le royaume, charismatique, elle partage le pouvoir avec la chancellerie.



Les Orcs menacent toujours les royaumes voisins, et l'ombre d'une nouvelle guerre qui s'annonce encore plus meurtrière que la précédente plane sur Olangar.



Là où l'histoire trouve son originalité de mon point de vue, c'est grâce à l'utilisation du contexte politico-économique. Avec l'approche des élections, qui montrent les divisions existant au sein des hommes. 3 candidats s'affrontant:



Ettor Aspremont: Le chancelier en place, représentant le Parti unioniste qui domine traditionnellement la partie Nord du Royaume des hommes. Il est décrit comme un homme d'Etat médiocre et impopulaire, occupant son poste presque par défaut, de façon similaire à un F.Hollande. Il est à la tête d'un Royaume avec une classe politique inapte à répondre aux attentes du peuple.



Ransard d'Alverny: Le régionaliste, parti défendant les intérêts des provinces du sud. Malheureusement pour les Sudistes d'Alverny est l'archétype de l’apparatchik, dépourvu de charisme, la corpulence d'un Donald Trump couplée à la sexualité d'un DSK en fait un candidat peu attrayant pour les électeurs.



Isabeau Malberg: Le populiste, c'est le troisième homme de cette campagne, jeune et charismatique. Il use d'une rhétorique ultra-nationaliste, protectionniste, et belliciste pour séduire les masses populaires et l'armée. Ajouté à cela ses promesses de baisse d'impôts et ses origines sudistes lui font gagner des voix parmi la classe dominante et dans le sud conservateur.



Trop peu souvent utilisée, la politique donne de la valeur au roman. De plus la présence de courants idéologiques divers, avec des personnalités antagonistes ne nous fait pas tomber dans une histoire trop manichéenne.



Clément Bouhélier réussit de même à donner à son roman de l'intérêt avec son traitement de la lutte des classes. Il nous plonge dans le combat des dockers nains qui avec l'aide de la Confrérie et leur leader charismatique Baldek Istomin entament une grève, qui va mettre en exergue les conditions de vie âpres et la rancœur des nains exploités par les hommes. Cela instaure une ambiance pré insurrectionnel au scénario, qui en plus de la menace Orc, fait présager le danger d'une nouvelle guerre civile qui mettrait à feu à sang le Royaume humain.



Sont également abordés des sujets de société comme la consommation de drogue, de l'alcoolisme et les trafics qui y sont liés. Le livre accorde donc une place importante au chef de la pègre, Mandrac: Criminel redoutable, qui contrôle le commerce d'Abniss une drogue puissante consommée par les ouvriers faisant penser à l'Opium. Mandrac a des contacts très haut placés au sein de la chancellerie, cela va nous plonger dans les méandres du système politique corrompu d'Olangar.



Conclusion

Ce fut une très belle découverte, j'ai vraiment apprécié qu'un auteur français s'attaque au SteamPunk Fantasy moderne, sous genre très marginal en France, le pays de Jules Verne un comble! C'est bien dommage, l'histoire de France du second empire, de la Belle Epoque, et du début du XXe siècle est vraiment très riche: découverte scientifique, colonialisme, lutte des classes, querelle entre conservatisme et modernité, racisme, et guerre bien entendu, pourraient être merveilleusement traités.



Ce qui est vraiment appréciable dans le livre, c'est l'univers que j'ai abordé très largement dans cette présentation, mais aussi les personnages qui sortent du champ traditionnel de la fantasy. Ceux qui tiennent le mauvais rôle dans ce roman ne sont pas des sorciers, des rois cruelles, ou des voleurs, mais des politiques, des industriels et des mafieux. Ils ne sont pas tous blanc ou noir certains sont certes complètement machiavéliques, mais d'autres brillent juste par leur incompétence ou médiocrité. Comme certains de nos dirigeants contemporains.



Le point faible du livre d'après moi, c'est qu'il est trop court pour atteindre pleinement son potentiel. Certes l'histoire est divisée en deux parties, le second opus de Bans et Barricade est déjà en vente, et ce premier livre a pour rôle principal d'introduire l'univers. Mais à mon sens la volonté de l'auteur de retranscrire un univers si riche, et trop restreinte par le format qu'il a choisi. Je pense que "Bans et Barricades" aurait eu encore plus de charme sous forme de trilogie, avec des chapitres prenant plus le temps de développer chaque histoire, et insister encore plus sur le contexte historique et politique.



Cela reste un très bon livre, et j'ai hâte de commencer la suite, je conseille vivement aux amateurs de Fantasy voulant sortir de l'univers médiéval fantastique de se lancer dans l'univers de Bans et Barricades!
Lien : https://t.co/bxA5NkPnAv
Commenter  J’apprécie          20
Chaos, tome 1 : Ceux qui n'oublient pas

Clément Bouhélier met un soin particulier à nous montrer comment une société toute entière peut être mise en pièce par une pandémie en même temps qu’il nous présente les différents protagonistes de son Paris 2.0. Ca fait partie des choses que j’ai aimées, bien sûr, on ne crache jamais sur du développement en post-apo. Ceci dit, il faut quand même bien laisser passer 200 pages avant que les choses s’emballent vraiment et l’accumulation de points de vue donne parfois l’impression qu’on n’avance pas des masses. Après, par contre, ça dépote, et bibi a fini sa lecture à deux heures du mat, un peu frustrée de pas avoir le second volet sous la main.



Et puis les personnages sont quand même l’un des gros points forts de ce roman. Exit les anciens militaires ou les scientists fous parmi les survivants, on va plutôt suivre un banquier à la retraite, oh et puis un attaché à la marie de Besançon, et une actrice qui a échoué dans le porno aussi, et puis un gosse tiens.



Mais c’est ça qui est chouette. L’auteur prend un peu de temps pour poser le cadre de ses personnages, certes, mais une fois Paris transformée en jungle urbaine, où tous les coups sont permis au beau milieu des gens vides, on prend beaucoup de plaisir à suivre leurs différents parcours, tous reliés par un mystérieux « appel ». Ca change, c’est frais, ça fait bien plaisir.
Lien : https://prettyrosemary.wordp..
Commenter  J’apprécie          20
Chaos, tome 1 : Ceux qui n'oublient pas

Nous allons faire la connaissance de plusieurs personnages, que l’on va suivre. J’ai cru à un moment donné que le narrateur allait nous décrire des centaines de personnages, puis très vite on se rend compte que c’est une impression. Ainsi on a l’impression d’avoir une vue d’ensemble de toutes les parties concernées. Ceux qui sont à la source du problème, les victimes et la transmission, les instances politiques, médicales, policières et médiatiques…



Les lieux sont aussi multiples : Paris, Lyon, Bourgoin-Jallieu… Dans différents milieux. Ce qui est angoissant c’est que c’est aujourd’hui ou demain. Ce n’est pas un futur lointain, on nous parle de la grippe H1N1 et des conséquences de la mauvaise gestion de la crise qui ont des répercussions sur cette affaire.



En lisant ce roman, j’ai ressenti des impressions venues d’autres lectures #U4 Florence Hinckel, Carole Trebor, Vincent Villeminot, Yves Grevet , série ados qui traite d’une épidémie qui extermine les adultes. Ainsi que « Âmes de verre » Anthelme Hauchecorne pour ce qui concerne l’orgue.



Le fait que l’on observe les dégâts causés par ses nanoparticules (je ne sais comment les nommer) à tous les âges et dans tous les milieux nous laisse entrevoir un besoin de tout détruire.



Clément Bouhélier se fait insistant à revenir sur les différentes scènes, à montrer l’ampleur des dégâts, la vitesse de propagation et d’évolution, il crée une ambiance anxiogène, qui parfois me dérangeait (âme trop sensible ?!). Je n’ai pu lire ce roman d’un trait. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne me plaisait pas… il a juste atteint son but en créant cette ambiance oppressante.



Mais où veut-il en venir avec tout ça ? Qui tire les ficelles de cette épidémie ? Voilà le genre de question que je me suis posée. C’est là qu’on entre dans une dimension plus étrange.



On retrouve dans ce roman l’idée de l’Homme marionnette, de l’Homme objet des Dieux manipulateurs. Guerre de pouvoir et main mise sur le destin des pauvres humains.[...]
Lien : http://ramettes.canalblog.co..
Commenter  J’apprécie          20
Olangar, tome 1-2 : Bans et Barricades

Après une première traversée mouvementée en train puis à cheval vers l’ouest, Evyna et Torgend, rejoints par Silja, une elfe amie d’enfance de ce dernier, approchent de Frontenac. Pour eux, ils sont tous à l’ouest, mais si on regarde la carte fournie dans les premières pages du livre, il y a encore un bout avant d’atteindre la Mer des Tempêtes.

Et nous allons découvrir en même temps qu'eux cette ville effarante, surnommée la Ville de Fer. Et là, de suite je tire mon chapeau à Clément Bouhélier pour ses descriptions ! On la voit, on l’entend, on la hume et on la subit de plein fouet cette ville entièrement dédiée à la métallurgie. C’est tout simplement énorme, à découvrir vraiment, même si on n’aimerait pas du tout y séjourner... Olangar la puante, Olangar la polluée au mildur brûlé par les nombreuses usines, c'est du pipi de chat à côté !



Dans Frontenac, ils recherchent l’ami d’enfance d’Andréan, le frère d’Evyna, qui pourrait les éclairer sur les circonstances de la mort de ce dernier. Parfois ensemble, parfois séparés, les chapitres alternent de plus en plus vite, accélérant la cadence de lecture. Surtout que l’on continue à suivre également Baldek à Olangar qui poursuit son bras de fer avec les grands patrons et la Chancellerie. Un complot gigantesque qui se dessine de plus en plus, en pleine bataille électorale. Les ficelles à tirer qui se présentent sont nombreuses, mais il ne faut pas se tromper dans le choix. Baldek joue un jeu d’équilibriste mortel.

La suite sur le blog ;)
Lien : https://bookenstock.blogspot..
Commenter  J’apprécie          20
Olangar, tome 1-1 : Bans et Barricades

Yeah, de la Fantasy avec des orcs, des elfes, des nains et des hommes ! Cela faisait longtemps ! Et tout ce monde là vit ensemble, enfin sauf les orcs… ceux-ci ont été chassés le plus à l’ouest possible lors d’une terrible guerre il y a 17 ans déjà. Depuis, le pays a vu la chute de la monarchie, l'avènement d'une république et une révolution industrielle s’installer : le chemin de fer relie les villes entre elles, celles-ci regroupant nombre d’usines qui attirent de plus en plus d’habitants avec les corollaires que l’on connaît : désertification des campagnes, cités dortoirs misérables autour des grandes villes, la classe ouvrière (essentiellement des nains, mais pas que) exploitée, des inégalités sociales de plus en plus marquées, etc.



De la Fantasy donc, mais loin du contexte médiéval classique, que Clément Bouhélier prend le temps de nous présenter. La guerre est finie, néanmoins des attaques sporadiques de Peaux Vertes dans l’ouest menacent encore, il y a donc toujours des contingents de l’armée d’Olangar dépêchés dans ces régions.



C’est dans ce climat tendu que nous faisons la connaissance d'Evyna, fille d’un noble seigneur des Provinces du Sud qui vient à Olangar la capitale, pour enquêter sur la mort de son frère. Celui-ci venait de s’engager volontaire pour défendre son pays contre les orcs. Torgend, un elfe qui a fait la guerre aux côtés du père d'Evyna, va se rallier à sa cause et l’aider dans sa tâche. Ses motivations restent obscures, même pour lui...

La suite sur le blog ;)
Lien : https://bookenstock.blogspot..
Commenter  J’apprécie          20




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Clément Bouhélier (226)Voir plus

Quiz Voir plus

Oh, Antigone !

Comment se prénomme la sœur d'Antigone ?

Sophie
Hermine
Ismène

10 questions
3253 lecteurs ont répondu
Thème : Antigone de Jean AnouilhCréer un quiz sur cet auteur

{* *}