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Citations de Clément Rosset (216)


L’extinction du désir n’est rien d’autre que le malheur absolu. Inversement, le fait de désirer est un symptôme de santé miraculeuse. Le meilleur des mondes n’est pas un monde où l’on obtient ce que l’on désire, mais un monde où l’on désire quelque chose [Cf. Principes de sagesse et de folie (1991), ch. 2.] C’est pourquoi le réel ne fait pas obstacle au désir. Le désir est plutôt l’attitude la plus saine qui soit par rapport au réel. 
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Tout est foutu, soyons joyeux. Rassurons-nous, tout va mal : c’est l’une de mes devises préférées. Une telle conception du monde imprègne la culture de cette nation, du don Quichotte de Cervantès aux compositions de Manuel de Falla. Il n’y a que le réel, mais le réel est dispensateur de joie.
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Les monothéismes tirent l’essentiel de leur force de conviction de leur capacité à nous offrir un double merveilleux de la vie sur terre : ils nous promettent un paradis, ce n’est pas rien. Quel double plus séduisant que le paradis d’Allah ? Il est bien plus fascinant que l’affirmation de l’existence de Dieu, lequel demeure une entité vague et problématique. La force des religions découle de leur puissance de suggestion et des arrière-mondes qu’elles échafaudent. 
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Brûler le double, c'est en même temps brûler l'unique. crainte justifiée en un certain sens : non que l'individu soit de papier, mais parce qu'il est incapable de se rendre visible - en tant qu'unique - ailleurs que sur le papier.
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Comparaison n'est pas raison. Je comparerais pourtant volontiers le dépressif à quelqu'un qui renonce à un fruit posé sur une table vide, le balzacien à quelqu'un qui continue à le désirer par indifférence à tous les autres fruits présents sur la table.
p.35
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Le déprimé est coupé du monde, il est lui-même seul, d'une solitude morne et stérile qui est à l'opposé de la solitude fréquente chez certaines personnes par ailleurs très gaies. Cela aussi explique sa difficulté à désirer si l'on pense, comme je le pense, qu' il y a toujours quelque chose d'universel mais aussi de « communicationnel » dans l'expérience de la jouissance parfaite, de l'exaucement total du désir. Ce sentiment de communauté relève sans doute généralement du fantasme ou, dans la majorité des cas, d'une utopie aussi détestable que nuisible. Mais il est aussi parfois l'occasion d'un bonheur infiniment précieux.
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On pourrait objecter qu'une joie, loin de s'associer à des réjouissances qui sont comme ses préliminaires et, selon moi, ses conditions, peut apparaître au contraire comme particulièrement précieuse lorsqu'elle interrompt soudain une série opiniâtre de revers. Mais ce prix même que lui vaut son caractère exceptionnel l'expose à un risque majeur. Le moindre vent, la moindre girouette, suffisent à la faire tourner de bord ; c'est pourquoi « bien fol et qui s'y fie », comme dit le duc de Mantoue dans Rigoletto.
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Cette structure fondamentale du réel, l'unicité, désigne à la fois sa valeur et sa finitude : toute chose a le privilège de n'être qu'une, ce qui la valorise infiniment, et l'inconvénient d'être irremplaçable, ce qui la dévalorise infiniment.
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La suprématie du moi social sur le moi privé s'observe aussi dans le fait que tous les philosophes, depuis Saint Augustin, situent la continuité de la personne dans la faculté de se souvenir, dans la mémoire sans laquelle l'unité du moi se disperserait et se désagrégerait en sensation isolées et indépendantes les unes des autres.
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L'identité personnelle est ainsi comme une personne fantomale qui hante ma personne réelle (et sociale), qui rôde autour de moi, souvent à proximité mais jamais tangible ni attingible, et qui constitue ce que Mallarmé dans le premier de ses "Contes indiens" appelle joliment sa "hantise".
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Clément Rosset
Ce renâclement au moindre effort se colore souvent du sentiment paralysant qu'on n'aura de toute façon jamais le temps de faire tout ce qu'on a à faire, ni de savoir tout ce qui serait à savoir. Sentiment que j'exprime dans mon jargon par les symptômes CSH et CSS, respectivement empruntés aux expressions espagnoles " cosas sin hacer" et "cosas sin saber" ; choses qui restent à faire, choses qui restent à apprendre.
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Aux choses il faut des causes, à l’homme des motifs, qui ne font qu’exprimer sa volonté, laquelle devient par conséquent la condition de son action, non la marque de sa liberté.
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L’absurde est que tout soit à la fois nécessaire et privé de nécessité, que la nécessité qui gouverne le monde soit elle-même privée de nécessité, de cause pour l’expliciter et la justifier du même coup. Fondement de tout, la nécessité est en même temps dénuée de tout fondement.
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La folie est une issue « économique » pour l’affectivité à laquelle elle épargne le spectacle de la réalité.
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Le « parleur » sait ce qu’il dit, mais ignore pourquoi il parle.
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La générosité est par définition étrangère au sentiment du devoir ; elle lui est même contraire, au point qu’il y a certainement moins à craindre des perfidies d’une franche crapule que de celles de quelqu’un qui prétendrait être généreux par devoir.
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Ce qui est le plus profondément reproché par les moralistes aux philosophies de l’approbation {de l’existence} est moins leur résignation au mal que leur réticence à s’en indigner, et nous touchons là, je crois, au cœur du problème. L’indignation est en effet la principale composante des diverses propensions psychologiques à la morale, son moteur premier et son carburant inépuisable : sans elle, la morale perdrait sa raison d’être et sa raison de persister dans son être.
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Seul l'homme délire, parce que seul l'homme dispose d'un esprit.
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L'unique comble l'attente en se réalisant, mais la déçoit en biffant tout autre mode de réalisation. C'est d'ailleurs là le sort de tout événement au monde.
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Et comment aimer le corps ou l’âme sinon pour ces qualités, qui ne sont point ce qui fait le moi, puisqu’elles sont périssables ? Car aimerait-on la substance de l’âme abstraitement, et quelques qualités qui y fussent ? Cela ne se peut, et serait injuste. On n’aime donc jamais personne, mais seulement des qualités.
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