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Citations de Daniel Fohr (59)


Daniel Fohr
L’art est toujours une première fois.
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J’ai médité sur le fait que les ennemis de vos ennemis ne sont pas nécessairement vos amis
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Désœuvrement et frustration sont les deux mamelles de la consommation.
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Avec les hommes je parle de sport, de téléphonie mobile, de faits divers étonnants, d'événements internationaux, de films ou de séries, et des femmes.
Avec les femmes, je parle de tout, parce que les livres parlent de tout.
(p. 64)
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C'est le sortilège de la littérature de générer des vérités opposées qui ne se contredisent pas, c'était peut-être lui et pas lui, comme le chat quantique de Schrödinger.
(p. 41)
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De même que l’arbre qui tombe ne fait de bruit que si quelqu’un est là pour l’entendre, un livre n’existe que si quelqu’un est là pour le lire. (p. 38)
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J’ai conscience que le sujet d’une sensibilité masculine ou féminine est délicat et peut paraître stéréotypé, voire infondé. Pourtant, si les femmes lisent beaucoup, elles ne lisent pas tout, et l’éducation a tôt fait son travail d’orientation et créé des préférences de vagabondage qui semblent naturelles. Je ne suis pas un lettré, je l’ai déjà dit, et je ne prétends pas avoir de grandes connaissances. J’aime des livres que beaucoup de gens ont aimés, des auteurs reconnus, rien de très original, mais, même ainsi, il existe des livres que je suis maintenant le seul à connaître, parce qu’aucune femme ne les lit.
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Il est fréquent que les femmes voient en moi un confident. D’abord parce que ça les change des autres femmes, ensuite parce que ça les change des autres hommes, si tant est qu’il existe encore des hommes à qui les femmes se confient depuis qu’ils ne lisent plus. Un homme qui lit ne peut que se révéler sensible aux mouvements qui agitent l’âme d’une femme et saura la comprendre dans sa dimension romanesque. La littérature est un jardin secret qui demande à être partagé.
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En fin de matinée je suis sorti. J'avais besoin d'images à superposer à celles des journées récentes, et de ma vie en général. L'art ça sert aussi à ça. Et puis si je voulais progresser, et faire des portraits qui dépassent le niveau de la patate sibérienne, il fallait que je m'intéresse à ce que faisaient les autres. Picasso aussi avait fait ça.
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…Parce que c’est quand même une des choses qu’on fait le plus dans la vie, attendre : quelqu’un, un évènement, une occasion, un signe, la mort.
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C’est un étonnement constant de découvrir que des gens qui ne vous connaissent pas ont un avis sur qui vous devez fréquenter et avec quelles couleurs vous avez le droit de vous mélanger. Comme si la liberté des autres les renvoyait à l’enfermement de leur condition.
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J’étais arrivé sur l’Île quelques mois plus tôt à la suite d’un naufrage, à croire qu’il n’y a pas d’autre façon d’aborder une île, comme Robinson, comme Ulysse. Ou comme Napoléon, parce qu’échouer à Sainte-Hélène si ce n’est pas un naufrage, je ne sais pas ce que c’est.
Le naufrage était celui de mes ambitions, que j’avais été contraint d’ajuster à la réalité du monde. Une douloureuse dégringolade. L’homme à l’intérieur était resté le même dans ses aspirations, la blessure en plus. Et contrairement à ce que tout le monde répète, tout ce qui ne vous tue pas ne vous rend pas plus fort. Tout ce qui ne voue tue pas, un accident, une maladie, une opération ou un échec professionnel, vous affaiblit. Ce qui ne vous tue pas vous mine, vous ronge, vous use, nuit à la qualité de votre sommeil, crée de l’angoisse, du stress, de la dépression, des rides, des cheveux blancs, des ulcères, des cancers et des douleurs musculaires. Tout ce qui ne vous tue pas raccourcit votre espérance de vie.
Je viens d’une lignée qui a produit des cavalcades d’aurochs sur les murs de grottes providentielles, sculpté les batailles de Trajan autour d’une colonne de marbre de Paros, peint les semailles de l’Égypte ancienne sur les parois de la tombe de Nakht et dessiné les trente-neuf feuillets en accordéon d’un codex maya conservé à Dresde. Mes prédécesseurs racontaient le monde en images quand l’écriture n’existait pas et que les écrivains étaient encore dans les arbres.
Ceci pour remettre en perspective le fait qu’un auteur de bandes dessinées n’est pas nécessairement quelqu’un qui n’a jamais rien su faire d’autre que de gribouiller dans les marges de ses cahiers, lieu commun qui lui colle à la peau et autorise ses lecteurs à lui taper dans le dos et à le tutoyer sous prétexte qu’ils ont l’habitude de le lire aux toilettes.
L’échec du premier tome de La Galaxie des Mille Soleils, une saga ambitieuse, sans aucun texte, une grande œuvre purement visuelle planifiée en treize albums, m’avait plongé dans un état d’abattement profond. Trois ans de travail engloutis dans les profondeurs de l’économie du pilonnage du papier.
L’ambition est le moteur de tout artiste, l’envie de croire qu’il est toujours possible de faire mieux, mieux que soi et mieux que les autres, d’accoucher de l’œuvre ultime et d’obtenir la reconnaissance légitime du plus grand nombre. Mais lorsque cette ambition se brise contre le mur d’une réalité contraire, elle se transforme en doute, en dépression, en suspicion, et l’idée que l’artiste se fait alors de son talent lui apparaît comme pure illusion.
Quelque chose n’avait pas marché.
Personne n’avait été capable de fournir d’explication rationnelle au phénomène. Comme si la promotion n’avait pas existé, comme si les piles d’albums sur les tables et présentoirs sur mesure en tête de gondole étaient devenues transparentes, visibles par mes yeux seuls, comme si mon nom ne disait plus rien à personne, comme si j’étais devenu un inconnu du jour au lendemain, un invisible.
Le phénomène était d’autant moins compréhensible qu’il était concentré sur mon œuvre uniquement. Aucune chute des ventes sur le marché de la bande dessinée ne fut enregistrée lors de la sortie du premier volume, aucun événement qui aurait pu interférer dans le comportement des lecteurs, je n’étais mêlé à aucun scandale, aucune pandémie ne s’était déclarée. Un mystère absolu, une déchirure dans le tissu du réel, un trou de ver comme pour le porte-avions Nimitz.
Je regrettais de ne pas avoir été plus heureux quand ça allait bien et de ne pas avoir fait de provisions pour la suite.
Sans réserves financières et sans perspectives d’en constituer, j’avais vendu mes quelques possessions et transformé mon appartement en temple du dépouillement, au point que j’avais finalement résolu d’en faire l’économie et décidé de m’installer sur l’Île pour une période un peu plus longue que les vacances qu’il m’arrivait d’y passer seul ou accompagné, même si un artiste ne prend jamais de vacances, comme en attestent les carnets de Léonard de Vinci où le mot n’apparaît pas.
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La littérature est devenue un marqueur social.
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Je n’ai pas l’impression de mentir, seulement d’être un type avec une double vie, le genre qui dissimule une perversion solitaire, comme si je décapitais des poupées ou que je me caressais avec des œufs durs.
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La littérature est un jardin secret qui demande à être partagé.
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Au cinéma, le bibliothécaire est une femme, elle a des lunettes, un chignon et l'air de cacher une cravache dans son dos. Si c'est un homme, il est gris, vieux et peu aimable, parfois inquiétant, et toujours suspicieux. Les mots qui sont généralement associés à bibliothécaire sont: rat, poussière, labyrinthe, silence, ennui, mort, alors que la profession a compté des gens très bien comme Diderot, Musset ou Casanova. Marcel Proust a été bibliothécaire, et Mao, même s'il se contentait de balayer la salle de lecture de l'université de Pékin et de tenir les registres à jour. Il faut admettre cependant une perte d'attractivité du métier, liée à un manque de modèles contemporains. Aucun acteur, aucun cuisinier, aucun sportif célèbre n'a été bibliothécaire, d'où une image datée, guère éloignée de celle du notaire, alors qu'un bibliothécaire n'a jamais lésé personne.
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Cher Amour,

La mer est grise et triste et son spectacle m’offre le miroir d’un monde qui sans toi est sinistre. A peine le bateau venait-il de se séparer du continent et de m’arracher à toi, que déjà la traversée s’annonçait interminable. Le sillage de notre navire est le fil d’un cerf-volant qui se déroule et se perd dans le vent, et me rappelle à chaque instant que la distance qui nous sépare s’accroît implacablement.
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Comme si je n'avais rien d'autre à faire que de trimbaler un vase de déchets pendant des semaines, pour qu'ils puissent trouver leur place dans un monde auquel je ne croyais pas.
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J’ai regardé passer les gens. D’ordinaire cette pratique fait naître en moi, et la plupart de mes contemporains, des tas de réflexions, mais là rien. J’étais le désert d’Atacama, le désert libyen, la péninsule de Goajira, le Red Centre, j’étais la sécheresse, le sel, le fossile de trilobite, les os blanchis de la bête égarée, qui est tombée, s’est relevée, est retombée, ne s’est plus relevée, a attendu, brûlée par la soif. Et quand la mort est arrivée on peut supposer que ce fut une ombre rafraîchissante.
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En fait il n'y a pas grand chose qui différencie quelqu'un qui attend un tireur de quelqu'un qui attend son courrier, si on n'aime pas ouvrir les lettres.
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