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EAN : 9782889440795
221 pages
Slatkine et Cie (01/03/2018)
3.74/5   17 notes
Résumé :
Pour tenir la promesse faite à un vieil oncle mourant de jeter ses cendres à l'embouchure du Rio Grande, le narrateur, bibliothécaire de son état, s'embarque sur un cargo. Du Havre à Buenos Aires, la navigation dure près d'un mois. Alors il s'occupe comme il peut, s'essaie au sport, soliloque avec l'urne funéraire, se lie à des cuisiniers philippins, étudie les étoiles et tente surtout d'imaginer, à partir de quelques vieilles lettres d'amour et d'un unique télégram... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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« Retour à Buenos Aires » de Daniel Fohr est un récit limpide, calme et profond. Tout en intériorité, les mots semblent donc les vagues qui révèlent le mystère initiatique dans son apogée la plus lumineuse. Cet olympien périple d'un pays à un autre en l'occurrence La France et l'Argentine est une passerelle où se côtoie l'être et l'avoir. le lecteur, ombre du narrateur devient le veilleur de cette histoire de vie (es) où la puissance sentimentale déploie ses ailes, héroïne du mythe de l'albatros. le narrateur est une personne loyale qui devient de lignes en lignes raffinées, plus forte, travaillant le chant du monde en horizon illimité. Il fera son devoir, tel le maître de destinées floutées par un amour foudroyé. Il apportera l'urne aux cendres métaphoriques dans cette Argentine de couleurs et de cartes retournées dans le sombre d'une histoire qui ne sera jamais. le narrateur, protège l'urne comme si elle était le Graal devenue. Ce dernier lui parle et l'écho devient ce lever de rideau sur de l'art verbal. le rythme est lent, hédoniste et grave. On sent l'empreinte du temps qui finit sa course à la fin de chaque phrase magnifiée. Ce récit puissant, mûr est une philosophique rencontre entre ce qui est, ce qui n'est plus et ce qui ne sera jamais. Tout est beau ici. Dans ce bleu de mer qui se confond avec le bleu lacté d'une rédemption qui s'avoue. Dans cette essence nourricière que l'auteur octroie au lecteur attentif. Cette histoire est une pause extraordinaire pour le lecteur. Ce dernier assiste à la renaissance de ce bibliothécaire qui tel le Phénix renaît de ses cendres. Mais lesquelles ?.... Ce roman est une échappée, une bousculade au ralenti, original il tient sa force dans cette mise en abîme des aléas des rencontres anéanties avant leurs apothéoses. L'amour avec un grand A, celui qui ne se nomme pas, résiste au temps et c'est de loin la clef du mystère que Daniel Fohr offre au lecteur. Subtil, particulier, fin, brillant ce roman publié par Les Editions Slatkine & Cie est en lice pour le Prix Hors Concours 2018 .
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Et si vous passiez un mois sur un bateau avec un vieil oncle défunt? Comment ça vous ne trouvez pas cette proposition alléchante ?
Vous avez pourtant du temps à perdre, vous n'êtes qu'un ordinaire bibliothécaire à la vie bien solitaire lorsque la dernière personne de votre famille, votre oncle, un aviateur centenaire, décède.
Dans ses derniers voeux, il souhaite que vous traversiez l'Atlantique, Le Havre – Buenos Aires, afin de disperser ses cendres auprès de son premier amour.
Une urne et vous, 24 jours, entourés de quelques matelots à prime abord aussi peu sociables que vous. Vous vous installez dans votre cabine avec l'aviateur, vous vous disputez un peu la place (où place-t-on une urne dans une cabine de bateau ?) et puis vous partez à la découverte de l'horizon et de vous-même.
Entre quelques séances de médiation forcée et de conversations unilatérales avec votre urne, vous parviendrez peut-être à vous faire des amis et une partie de ping pong endiablée. Vous relirez la correspondance passionnée qu'a entretenue l'aviateur et cette femme qui l'a quitté très brusquement par courrier alors qu'il allait la rejoindre à Buenos Aires. Votre traversée sera donc le moyen de revivre la vie et les tumultes de votre respectable ainé. A l'arrivée bien sûr, une surprise vous attend. Il ne faudra pas oublier d'y laisser l'urne, toute cabossée par le voyage…

Mon avis
Ce roman dès les premières pages m'a agréablement conquise. L'écriture de l'auteur est très belle, lumineuse, d'une fluidité remarquable. Un humour pudique, très fin, se dessine entre les lignes, beaucoup d'humanité aussi. Je m'attendais à un peu plus de rebondissements dans cette « odyssée », de ceux qui permettent d'aller plus en avant dans la lecture, le narrateur est en fait une sorte d'anti-Ulysse. Les scènes répétitives des repas et couchers sont un peu lassantes, mais elles permettent certainement de mieux s'imprégner de l'attente subie au quotidien par le personnage. J'aurais aimé en découvrir un peu plus sur Buenos Aires, nommée capitale du Livre en 2011. Enfin, j'ai adoré la relation épistolaire entre l'aviateur et sa promise, la qualité de ces lettres jouent beaucoup dans celle du roman.

Lien : https://agathethebook.com/20..
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Si comme moi vous êtes sensibles au mal de mer, ne savez pas nager mais aimez quand même la mer, pas pour s'y baigner juste pour la voir, la sentir si possible sans la foule estivale, ce voyage à bord d'un porte-conteneurs est pour vous. Il faut bien reconnaître que c'est un voyage particulier, l'urne funéraire de l'Aviateur étant très présente. Bienvenue à bord de ce roman d'humeur et d'humour désenchantés, qui parle de choses sérieuses sans l'être vraiment : "J'ai appris à démarrer et à piloter le canot tous temps, en cas d'abandon du navire, et c'était presque aussi simple qu'une auto-tamponneuse. Je ne suis pas sûr d'avoir compris comment on le mettait à l'eau, ce qui fait que ça ne servait pas à grand chose. Je n'ai pas osé faire répéter. Les grandes tragédies naissent souvent d'une inhibition." (p.40). Daniel Fohr use d'un stratagème connu et efficace pour peu qu'il soit bien mené -ce qui est le cas- : écrire un paragraphe sérieux et le finir par une phrase en apparence anodine et qui donne le ton léger et drôle du livre. Publicitaire réputé et créateur de certains slogans marquants, il a le sens de la formule. Ses portraits ne sont pas mal non plus : "Un garçon d'une trentaine d'années est arrivé, en bermuda de surfer, des tongs aux pieds. Il portait un T-shirt à l'effigie d'un groupe de métal sur un torse surdéveloppé, mais le point le plus remarquable de sa physionomie était son incroyable neutralité expressive. Il avait deux yeux, un nez et une bouche, ni grands, ni petits, ni vicieux, ni tristes ni rien, des cheveux sans couleur définie, un visage flottant, neutre. A le regarder, on comprenait combien l'absence d'originalité est rare, et combien la banalité constitue une exception." (p.43/44)

Et le voyage continue. Vingt-quatre jours de mer, parfois un peu longs, mais c'est sans doute pour nous faire mieux ressentir la lenteur du navire et l'ennui de certaines journées. le voyageur apprendra à connaître les marins pourtant assez farouches, peu diserts, à passer certaines épreuves, pourra se poser des questions importantes sur la vie, la sienne et celle de l'Aviateur auquel il s'adresse souvent. J'ai aimé voyager en sa compagnie, sur ce navire. J'ai aimé l'ambiance qui se dégage de ces pages, cet humour désenchanté, un peu décalé, la lenteur, l'absence d'action, ces deux derniers points qui obligent à lire à un rythme ralenti.

Belle découverte que je vous conseille fortement. Je vous souhaite déjà un bon voyage.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Il a la quarantaine environ, est bibliothécaire, et seul héritier de son grand-oncle, qu'il a surnommé «l 'aviateur ». Centenaire et vivant en maison de retraite, ce dernier lui a laissé son appartement, une somme couvrant au moins les frais d'obsèques et le rafraîchissement du logement. Mais son petit-neveu s'engage à respecter ses dernières volontés : répandre ses cendres dans le Rio de la Plata, après une traversée le Havre-Buenos Aires.
Voici donc notre héros, discret, qui entame son voyage dans un porte-conteneurs avec dans une urne les cendres de son grand-oncle, et cherchant dans le passé de celui-ci les raisons d'un tel périple.
Désopilant, sans être lourd, l'auteur fait preuve d'un humour discret dans cette situation étrange. du funérarium, où le responsable doit s'occuper d'un cadavre « aplati » à rendre rapidement, à Buenos Aires où il s'endort au cimetière en passant par le premier dîner avec le commandant, où il porte une tenue « classe », face au dit commandant en tee-shirt et bermuda, cette traversée épique avec son grand-oncle en cendre est touchante et comique.
Voici une épopée qui se lit bien, avec un petit clin d'oeil pour les bibliothécaires, qui sont toujours face à un étonnement ou un scepticisme face à l'annonce de leur métier. Les caricatures ont la vie dure !
Bonne lecture et bon voyage !
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Embarquement immédiat pour Buenos Aires.
Oubliez l'avion, vous partez en porte-conteneurs.
Pour vous tenir compagnie, prenez l'urne funéraire du vieil oncle.
Pour l'animation, on vous propose un équipage de marins taiseux et pas très sociables.
Votre mission : répandre les cendres de l'oncle dans le Rio de la Plata en souvenir d'un amour de jeunesse.

Voilà le voyage que vous propose Daniel Fohr.
Au rythme du bateau et de la vie à bord, le narrateur, bibliothécaire de métier, traverse l'océan pour respecter les dernières volontés de l'oncle, dit l'Aviateur.
Des jours de traversée pour percer les secrets de l'histoire d'amour de l'Aviateur à partir de quelques lettres retrouvées.
Des jours aussi pour réfléchir sur soi.

Une histoire simple, une écriture limpide et en continu un humour sous-jacent.
Un agréable moment.
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critiques presse (1)
LaLibreBelgique
15 mai 2018
Le petit-neveu de « l'Aviateur » embarque sur un porter-conteneur qui rallie Le Havre à Buenos Aires, histoire d'aller disperser les cendres de son grand-oncle disparu à plus de 100 ans dans le Rio de la Plata. Un quatrième roman désopilant de Daniel Fohr.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Au cinéma, le bibliothécaire est une femme, elle a des lunettes, un chignon et l'air de cacher une cravache dans son dos. Si c'est un homme, il est gris, vieux et peu aimable, parfois inquiétant, et toujours suspicieux. Les mots qui sont généralement associés à bibliothécaire sont: rat, poussière, labyrinthe, silence, ennui, mort, alors que la profession a compté des gens très bien comme Diderot, Musset ou Casanova. Marcel Proust a été bibliothécaire, et Mao, même s'il se contentait de balayer la salle de lecture de l'université de Pékin et de tenir les registres à jour. Il faut admettre cependant une perte d'attractivité du métier, liée à un manque de modèles contemporains. Aucun acteur, aucun cuisinier, aucun sportif célèbre n'a été bibliothécaire, d'où une image datée, guère éloignée de celle du notaire, alors qu'un bibliothécaire n'a jamais lésé personne.
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Cher Amour,

La mer est grise et triste et son spectacle m’offre le miroir d’un monde qui sans toi est sinistre. A peine le bateau venait-il de se séparer du continent et de m’arracher à toi, que déjà la traversée s’annonçait interminable. Le sillage de notre navire est le fil d’un cerf-volant qui se déroule et se perd dans le vent, et me rappelle à chaque instant que la distance qui nous sépare s’accroît implacablement.
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Comme si je n'avais rien d'autre à faire que de trimbaler un vase de déchets pendant des semaines, pour qu'ils puissent trouver leur place dans un monde auquel je ne croyais pas.
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Il est fréquent qu'une figure d'autorité déclenche une forme d'inquiétude, à la douane, à la banque ou chez le médecin, surtout armée d'un hachoir, mais mon appréhension était justifiée par le fait que je transportais un mort illégalement, quelle que soit sa forme.
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