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Critiques de David Brin (134)
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La jeune fille et les clones

Planète de Stratos : on découvre progressivement une société qui s'est développée grâce à quelques femmes, les Fondatrices, et notamment Lysos, dont on lit les pensées retranscrites entre les chapitres du récit.

Cela nous aide à comprendre l'organisation assez surprenante de ces femmes : elles se reproduisent par clonage quasi exclusivement, les hommes ne servant qu'à "enclencher" le processus. Ils ont d'ailleurs été modifiés génétiquement pour n'être en rut qu'à l'été, modification visant à réduire la violence faite aux femmes. Chaque clan a une occupation précise (musiciennes, chasseuses, mécaniciennes, ...)

Les seules nées "naturellement" en été, les vars, sont considérées comme inférieures et n'ont que peu de perspectives d'ascension sociale.

Il s'agit d'une société pastorale : la science est certes nécessaire mais sa part dans le quotidien est réduite au maximum, afin de ne pas nuire à la nature.

Des groupes s'opposent toutefois à cette stabilité : les Perkinistes (d'après Charlotte Perkins Gilman, l'auteure de Herland - une utopie séparationniste) qui aimeraient éradiquer le hommes totalement en ayant recours à l'autoclonage systématiquement ou les rades qui recherchent une reconnaissance sociale pour les vars, plus de pouvoir pour les hommes.

Et au milieu de tout cela, un étranger, "l'itinérant", ambassadeur de la terre, débarque : un homme!

Paranoïa et politique se mélangent et il se fait enlever. On suit alors deux jumelles Maïa et Leie qui se retrouvent mêlées à tout cela malgré elles.

Petite remarque sur la création géniale qu'est le Jeu de la Vie : un jeu de pions "qui simulait les écosystèmes vivants : dans la nature, quand une espèce animale ou végétale croissait trop vite, elle ne tardait pas à dépérir. Il en allait de même si les individus se raréfiaient exagérément. la vie prospère dans la modération, tel était le message du jeu."

Bref j'ai toujours un peu de mal avec la science-fiction (hard ici puisque l'auteur a une solide formation scientifique) mais je me soigne et ce roman est un très bon médicament!
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Élévation, tome 2 : Marée stellaire

Un peu à la traine au début de ce deuxième tome, le premier étant épuisé. Il m'a fallu le temp de me mettre dans le bain, avec les dauphins. Le temps de m'acclimater aux paysages de Kithrup, dépaysants...et déconcertants dans les repères habituels de nos mondes végétals et faire connaissance avec toute les personnalités et leurs relations déjà en place.

Et puis j'ai décollé, surfé sur les flots, glissé dans les ondes inhospitalières de Kithrup. Approché les grands mystères des progéniteurs, conforté parfois dans la supèriorité supposée des misérables humains, "jeunes loups",néophites et frondeurs, dans l'empire galactiques des cinq galaxies.

Faut dire que la vitrine de tous les grands "patrons" et "sophontes, n'est pas très engageante...Ils sont vraiment pas jolis jolis, ont n'a pas envie de faire copains, copains avec tous ces affreux, d'ailleurs, pourquoi sont ils si moches dedans comme dehors? C'est un parti pris qui m'a étonné. David BRIN, n'a apparemment pas sucombé aux charmes de "EaTees".

Un peu long au début, le récit fini par accroché, surtout quand la bataille s'engage enfin.

L'évocation du songe cétacé, le mystère des grands fonds, de l'origine même de notre évolution, du monde aquatique vers le terrestre. Celui du choix fait par certains mammifères d'y retourner, tout cela emmène vers des horizons bleutés qui laisse réveurs et songeurs...

Mais je suis restée sur ma faim concernant Herbie, et le cimetière des astronefs, découvertes à l'origine de la poursuite et de la bataille entre tous les "grand patrons" et leurs clients.

J'attend la suite...avec impatiente.
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Le facteur

Gordon vit dans une époque post apocalyptique, époque où la survie prévaut et la règle du chacun pour soi prévaut. Il échange ses talents de conteur contre un logement et de la nourriture. Il se contente d'une vie simple et solitaire.



Seulement un jour sa vie prend un tournant, il est face à un facteur mort, facture de l'époque d'avant guerre. Il décide alors de jouer le personnage du facteur apportant du courrier de village en village. Son mensonge si petit au départ va devenir un idéalisme. Il va porter espoir d'un nouvel avenir dans chaque village, espoir d'une nouvelle Amérique.



Gordon si solitaire au départ et aimant sa liberté va se retrouver et ce bien malgré lui dans les fondements d'une nouvelle ère...tout ca va être aussi chamboulé par la présence des survivalistes.



Roman post apocalyptique très simple très fluide. Gordon est attachant et intelligent et on aime suivre son évolution dans cette aventure.

Toutefois le livre m' a semblé très très long, je me suis ennuyé, ca m'embête parce que c'est un très bon roman très construit, toutefois cela m'a semblé lent compliqué.

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Existence

Gérald est nettoyeur de l'espace, un boulot plutôt tranquille mais pas très gratifiant. Il doit récupérer tous les morceaux abandonnés qui flottent dans l'espace et risqueraient de percuter les satellites ou stations spatiales entraînant de graves dysfonctionnements. A l'aide de son lasso spatial, il attrape un réservoir de carburant, une caisse de matériel, un étage de fusée voire un bloc d'urine dérivant... Le dernier morceau en date qu'il doit attraper est un objet ovoïde aux reflets bleutés, quelque chose qu'il n'a jamais vu que personne n'a jamais vu... !

Voilà l'un des personnages que nous allons suivre pendant les 650 pages du roman. Et ils sont nombreux les protagonistes, aussi divers que variés comme cet écrivain à succès membre d'une secte, cette riche héritière passionnée d'astronomie dont le fils a disparu en mer lors d'une course suborbitale, une journaliste qui va voir sa vie changer radicalement ou cet accosté (un réfugié climatique) embarqué dans un monde qui le dépasse, pour n'en citer que quelques uns.



Roman fleuve très fouillé assez décousu dans sa narration, Existence est à la fois passionnant par son inventivité, son débordement d'idées et parfois ennuyeux par un remplissage et un bavardage souvent inutiles, David Brin nous présente un roman orienté Hard-SF assez accessible où prédominent les Intelligences Artificielles, la Réalité augmentée, l'Hyperconnexion, le Transhumanisme, la vie Extraterrestre avec le célèbre Paradoxe de Fermi mais aussi des sujets plus humanistes tel le changement climatique et les conséquences sur les populations côtières. Sans oublier une petite pointe de complot pour donner du piquant à l'intrigue générale.



Dans son dernier quart, l'auteur nous emmène ailleurs et j'avoue que c'est là que je me suis un peu perdu, je ne sais pas si c'est la longueur qui m'a un peu lassé ou tout simplement les concepts mis en jeu qui m'ont parfois dépassé. Cela reste quand même grandiose, un émerveillement continu et un souffle vertigineux nous emportent tout le long de l'histoire où la réflexion sur le libre arbitre et la dualité choix/non-choix est omniprésente.



Pour conclure, si vous aimez les romans fleuves à la Peter F. Hamilton où de grandes Familles dirigent le monde, si le Transhumanisme à la Alastair Reynolds vous émerveille, si les envolés spatio-temporelles chères à Stephen Baxter vous transcendent et si vous aimez les problématiques climatiques et ses conséquences sur l'Homme comme le fait si bien Paolo Bacigalupi alors Existence de David Brin est fait pour vous.




Lien : https://les-lectures-du-maki..
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Le facteur

Le Facteur n’est pas qu’un film de Kevin Costner, c’est avant tout un roman de David Brin. Si l’œuvre cinématographie est plutôt quelconque, le récit de l’auteur américain propose du lourd et du coup l’adaptation ne tient pas la comparaison. Le cadre est pourtant identique pour les deux : les civilisations humaines se sont effondrées (encore!) suite à une guerre nucléaire. Un homme tente de faire face à la l’adversité et à tous les obstacles, tel un joueur de football US tentant de franchir la ligne d’avantage.



Rien de bien original jusqu’à présent car de tels romans foisonnent de nos jours. Sur ce blog, j’ai d’ailleurs déjà chroniqué plusieurs livres ayant une thématique similaire. Ceci dit, le roman a été publié en 1985, le post-apocalyptique n’était pas aussi répandu qu’aujourd’hui et seul Mad Max avait réellement frappé les esprits à cette époque. La violence dépeinte dans le film reflète parfaitement celle qui règne dans les pages du Facteur.



Une autre divergence qui le distingue des œuvres les plus courantes, sont les causes de l’effondrement. Certes les bombes H ont fait des ravages, expulsant des particules dans l’atmosphère et provoquant de grosses explosions volcaniques qui à leurs tour saturèrent l’air de tonnes de poussière. Il s’en est suivi l’Hiver de 3 ans. Mais, le fléau principal fût l’homme, dans sa plus vile expression : le survivaliste (ou holloniste). Il tue, pille, et viole, le tout en bandes ou plutôt hordes sauvages. J’ai récemment lu Les étoilent s’en balancent qui partage de nombreux points communs et joue sur les mêmes registres (angoisse, sentiment d’urgence,…).



Au lieu de Paris, c’est l’Oregon que notre héros va parcourir dans ses grandes largeurs. Avec le recul, il semble que E.E. Knight a suivi l’influence de Brin dans La Voie du Loup, tant il y a de points communs. Ainsi, Gordon Krantz tente-t-il de survivre dans cet Oregon hostile et dévasté depuis plus de 15 ans. Après s’être fait détroussé par une petite bande de survivalistes, il tombe sur le véhicule délabré d’un facteur d’avant guerre. La veste en cuir de la « momie » est beaucoup plus utile à un homme vivant qu’à un facteur tout desséché…. L’accoutrement et les vieux plis lui procurent l’opportunité de mettre fin à cette « vie » sur sur le fil du rasoir. Gordon se présente aux petites communautés survivantes comme un vrai facteur et le messager des États-Unis restaurés en échange du gîte et du couvert (et même d’un lit garni éventuellement).



Le personnage accablé se prend dans les filets d’un mensonge de plus en plus élaboré, entraînant des étincelles d’espoir au fil de ses pérégrinations. Il est un des points forts du récit de Brin. Cet opportuniste, porté par le désespoir et la lassitude, se transforme en leader, et oui même en héros. Ce que j’apprécie particulièrement, c’est qu’il n’est pas un « héros malgré lui » comme le pitch pourrait le laisser penser. Il est mu par un besoin autre que la simple survie. C’est la raison pour laquelle il persiste dans l’affabulation des États-Unis restaurés et dans son rôle de composition, s’opposant même aux bandes hollonistes. La théorie de Maslow (et sa fameuse pyramide) trouve une parfaite résonance ici, sous la plume toute en maîtrise de David Brin.



Le Facteur possède d’autres atouts, qui le distinguent là encore de mes précédentes lectures, du film homonyme ou même des Mad Max dont l’ambiance est décidément bien plus proche de celle du roman que son avatar cinématographique. Les thèmes abordés ciblent la structure d’une société : la place de la femme, la gouvernance, notre rapport à la technologie, la responsabilité et le devoir. Pour ces derniers, nous avons un clin d’oeil au Magicien d’Oz avec une sorte de mantra qui rythme le dernier tiers du roman : « Qui prendra la responsabilité des enfants ? »



Notre bon vieux facteur a été primé et nommé aux Locus et Nébula, et ce n’est pas un hasard.



Alors est-ce une pioche exceptionnelle ?…. suspens…



Ben, non pas forcément. J’ai trouvé le rythme surprenant, un peu en déséquilibre avec trois phases marquées. J’avoue que Le facteur a bien failli sonner deux fois en milieu de roman. En préparant cette critique ( Oui, je revendique ce terme!!!) j’ai compris cette sensation. Le roman regroupe deux nouvelles (primées en 1982 et 1984) largement rallongées pour former une trame cohérente. En sus du rythme, c’est la densité du dernier tiers qui participe à cette sensation de déséquilibre. Quasiment l’essentiel des thématiques y sont alors abordées alors que l’auteur nous plonge dans un maelstrom d’événements, de prises de conscience et de révélations. Bref à peine le temps de reprendre son souffle!



Donc ce n’est pas une pioche exceptionnelle, mais la main est bonne, voire très bonne! Ainsi si vous avez une envie de post-apocalyptique de qualité, je vous conseille vivement d’ouvrir votre porte à ce facteur.
Lien : https://albdoblog.wordpress...
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Élévation, tome 2 : Marée stellaire

Un incontournable de la science-fiction centrée sur les extraterrestres, un modèle de construction d’univers



Sorti en VO en 1983, ce roman est titulaire à la fois du prix Hugo et Nebula, ce qui en fait, sur ce plan, l’égal de références prestigieuses comme Dune, Neuromancien ou l’Anneau-Monde de Larry Niven. Il s’agit du second livre d’un cycle, dit de l’Élévation, mais il s’agit pour moi du véritable début de ce dernier.



Mais, allez-vous me demander, qu’est-ce qui rend ce roman si intéressant, pour ne pas dire incontournable ? La réponse est simple : son univers.



- Les Extraterrestres dans Marée Stellaire



Non seulement les races extraterrestres avancées sont extrêmement nombreuses, mais il y a aussi des espèces terrestres et non-humaines intelligentes (je vais y revenir). La narration alterne entre le point de vue des premières, celui des secondes et celui des humains, qui deviennent finalement un élément minoritaire, même si pas tout à fait négligeable, de la narration.



Outre les espèces classiques de toute SF (écrite, TV ou ciné), comme les plus ou moins humanoïdes, les animaux bipèdes et intelligents ou les boules de fourrure, David Brin nous présente des espèces d’un type jamais vu pour certaines (je pense aux Jophurs, mais pas seulement, comme nous sommes sur le point de le voir), ou bien rassemble dans le même univers des choses qu’on a pu voir ou apercevoir brièvement chez d’autres écrivains, comme les machines pensantes de Fred Saberhagen plus les Jupitériens d’Arthur Clarke (quoi que pour ces derniers, ma référence personnelle aille vers l’Algébriste de Iain M. Banks).



En effet, outre de classiques êtres basés sur le carbone et respirant de l’oxygène, Brin crée d’autres Ordres de la Vie, comme les hydro-Sapiens (êtres respirant de l’hydrogène et vivant au sein des géantes gazeuses type Jupiter), les Quantiques ou encore les Memetiques, qui ne sont rien d’autres que des idées parvenues à l’existence dans une des nombreuses strates de l’hyperespace. On trouve aussi des espèces Retirées et Sublimées / Transcendantes, exactement comme chez Banks, qui s’est visiblement amplement inspiré de nombreuses idées de Brin pour bâtir sa communauté galactique (c’est particulièrement visible dans Une forme de guerre, ainsi que dans Trames et tous les tomes postérieurs). Les hydro-sapiens sont considérés comme ayant particulièrement mauvais caractère, et pour qu’une coexistence pacifique puisse avoir lieu avec les Oxys respirant de l’oxygène, des Instituts ont été mis en place, comme celui des Migrations (qui décide qui va exploiter telle planète ou système pour quelle période) ou celui pour une Guerre civilisée.



La grande originalité de l’aspect extraterrestre de l’oeuvre de David Brin ne réside en effet ni dans le nombre faramineux de races, ni dans le caractère très inhabituel de la nature physique de certaines d’entre elles, mais bien dans les relations qui les unissent.



- Patrons et Clients :



Tout part d’une idée simple : l’accès naturel (via l’évolution) à une intelligence et une conscience de niveau humain serait un phénomène extrêmement rare. En fait, si rare que l’écrasante majorité des races est persuadée qu’il ne s’est produit qu’une fois, avec une race devenue mythique et connue sous le nom de Progéniteurs. Il y a plus d’un milliard d’années, cette race se serait donné pour mission de faire fleurir ce don précieux dans son petit coin de l’univers (l’action des romans s’étend sur 5 galaxies, même si de vieilles bases de données parlent d’une époque où 17 galaxies étaient reliées par des Points de transfert), en pratiquant génie génétique et eugénisme (un processus connu sous le nom d’Élévation) sur une espèce pré-sapiente (au seuil de l’intelligence-conscience humaine), puis en lui donnant pour mission de transmettre à son tour ce don à toute créature dont elle croiserait le chemin dans le vaste univers.



Cette chaîne s’est poursuivie, chaque nouvelle espèce Élevée devenant le Client (terme à rapprocher du système romain de Clientélisme) pendant 100 000 ans de son Patron, avant de devenir au bout de cette période un Patron potentiel pour de nouvelles espèces. Les Patrons disposent d’un grand pouvoir sur leurs Clients, comme celui de trifouiller leur génome, de limiter leurs « privilèges de reproduction », ou de leur imposer des diktats politiques absolus. Le statut de Patron donne un grand prestige à une espèce, proportionnel au nombre de Clients, à leur « réussite » sur la scène galactique et au nombre de Clients qu’ils élèvent eux-mêmes une fois devenus Patrons. Il se crée ainsi de véritables dynasties reliant les espèces entre elles, connues sous le nom de Clans. Ceci se reflète jusque dans le nom de l’espèce, qui est défini par une nomenclature complexe comprenant les noms des Patrons et aussi ceux des éventuels clients : par exemple, le nom officiel des Soros reptiliens est Soro ab-Hul-ab-Puber-ul-Gello-ul-Forski-ul-Paha-ul-Kisa, ce qui indique que les Hul et les Puber font partie de la chaîne d’espèces qui les ont élevés et que les Gello, les Forski, les Paha et les Kisa ont été élevés vers l’intelligence-conscience par les Soros.



Les humains ont, dans cet univers, un statut vraiment très particulier : en effet, personne n’a été capable de retrouver une trace de leur Patron, ce qui pourrait indiquer… qu’ils auraient évolué naturellement, comme les Progéniteurs. Une idée inacceptable dans une société galactique caractérisée par son dogmatisme, son conservatisme et sa rigidité, dans laquelle les Progéniteurs et la doctrine de la chaîne d’Élévation ont acquis un statut quasiment sacré et indéboulonnable. Certains refusent l’idée et préfèrent croire à un Patron caché (c’est un peu le thème de Jusqu’au coeur du Soleil, premier roman du cycle), ou pire, à un Patron qui aurait eu l’attitude criminelle de disparaître avant d’achever l’élévation des humains.



Lorsque ces derniers sont découverts par la société galactique, les espèces, Clans et alliances politiques les plus extrémistes veulent soit les détruire (à cause des dégâts écologiques qu’ils ont infligé à leur planète, un point sur lequel les Instituts Galactiques ne plaisantent vraiment, mais alors vraiment pas), soit leur imposer de force un statut de Client. Malheureusement pour elles, et heureusement pour l’humanité, il se trouve que quand ce premier contact à lieu, les humains ont, tout seul dans leur coin, et sans rien connaître aux règles, pour ne pas dire aux rituels, du processus pratiqué par la société galactique, procédé non pas à une mais à deux élévations : celles des Dauphins et des Chimpanzés. Ils ont donc, de fait, le statut de Patrons (Humain ul-Dauphin ul-Chimpanzé ; vous remarquerez évidemment l’absence de « ab »), ce qui, que ça plaise ou non aux Soros, Tandus et autres Jophurs, leur donne des droits, notamment celui de se voir attribuer leur propres planètes à coloniser par l’Institut des Migrations ou leur propre antenne de la Bibliothèque galactique par l’Institut du même nom.



Mais évidemment, on peut ruser, et les Galactiques (comme les humains les appellent) ne s’en privent pas : les planètes qu’on leur attribue sont des désastres écologiques (par exemple ravagées par des occupants précédents, qui ont certes été sévèrement punis -parfois jusqu’à l’éradication !-, mais il n’en reste pas moins que le mal est fait), et le Clan Terrien a de gros doutes sur certaines informations de la Bibliothèque. Pour autant, il y a quelques espèces amicales, avec lesquelles des relations sont nouées.



- Intrigue & personnages



Toute l’intrigue part de là : à la fin du 25ème siècle, un vaisseau, le Streaker, est envoyé vérifier certaines données cartographiques de la Bibliothèque. Il a comme particularité d’être commandé par un Néo-Dauphin, et de voir cette race former l’écrasante majorité de l’équipage (le reste se partageant entre quelques humains et un unique Néo-chimpanzé). Etant donné que personne ne met jamais en doute les données de la bibliothèque, cette expédition tombe sur quelque chose qui, de fait, est resté caché jusque là, puisque nul n’aurait eu l’idée de se rendre physiquement dans ce coin perdu : une flotte de centaines de vaisseaux, énormes (de la taille d’une lune), incroyablement anciens. A l’intérieur, on trouve des cadavres d’une race inconnue ou oubliée, peut-être les Progéniteurs en personne, et l’un d’eux est amené à bord. Le rapport que le Streaker transmet à la Terre est intercepté, et aussitôt, des hordes de vaisseaux de guerre appartenant à tous les Clans et alliances politiques ou religieuses se mettent à sa poursuite, lui coupant tout passage au travers des Points de transfert longue distance et lui tendant des embuscades au travers des différentes strates de l’hyperespace. Le vaisseau finit par être acculé dans le système de Kithrup, et, endommagé, finit par se cacher sous les flots de cette planète océan. Il a cependant droit à un sursis lorsque les différentes factions se mettent à se battre entre elles pour sa possession (une fois qu’il aura été retrouvé).



Le capitaine et ses officiers ont un plan, une forme astucieuse de cheval de Troie, pour s’en sortir, mais une partie de l’équipage fomente une mutinerie car elle estime ridicule de ne pas se rendre en fournissant aux Galactiques le cadavre et les données de navigation qui les intéressent. De plus, cette planète du bout du monde se révèle abriter un mystère ainsi qu’un trésor inattendu, à savoir une espèce pré-sapiente qu’il serait possible d’élever. Mais les secrets ne sont pas seulement à l’extérieur de la coque endommagée du Streaker, puisque certains membres d’équipage ne sont pas tout à fait ce qu’ils semblent être… Marée Stellaire a un incontestable aspect Planet Opera dans la découverte de la planète, même s’il est sans doute moins marquant que dans un roman comme Dune par exemple.



La narration alterne entre les différentes factions de Galactiques, les humains, les Néo-Dauphins et le Néo-Chimpanzé. L’auteur a un talent absolument ahurissant pour nous immerger dans des esprits et des cultures autres, et c’est, avec les thèmes très profonds (principalement l’écologie et les dogmatismes religieux ou institutionnels des civilisations ayant atteint une certaine ancienneté) et la minutieuse construction de l’univers, ce qui fait un des multiples intérêts de ce roman, ce qui en fait aussi un incontournable de la SF.



Un dernier point à signaler : David Brin a également une imagination proprement faramineuse en terme de technologie ou de domaines assimilés, comme la nature ou la structure de l’hyperespace, une variété prodigieuse de moyens de déplacement supraluminiques, ainsi, par exemple, que l’utilisation d’armements de nature psychique. Ce dernier point est absolument rarissime dans la SF post-1970, même si pouvoirs psi et SF ont jadis fait très bon ménage.



- En conclusion



Même sans parler de l’intrigue ou des personnages, c’est la qualité hors-normes de son univers qui a permis à ce roman de gagner les prix les plus prestigieux de SF et sa très bonne réputation. Si vous vous intéressez aux extraterrestres et aux univers très détaillés et très cohérents, ainsi qu’à l’écologie en SF, c’est une lecture indispensable.



J'espère que cette critique vous aura donné envie de découvrir le reste de son oeuvre, car d’une part ça vaut réellement le coup, et car d’autre part c’est un peu un incontournable pour un amateur de SF. En matière de construction de civilisation galactique et d’âme donnée aux différentes races qui la peuplent, je ne connais que deux auteurs qui se sont approchés de ce niveau : Iain Banks (même si, comme je l’ai expliqué, la Galaxie de la Culture doit beaucoup à celle imaginée par David Brin) et Vernor Vinge dans Un Feu sur l’abîme.
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Le second cycle de Fondation (Intégrale)

très inégal :

Un mix entre 3 étoiles et 5 étoiles.

Enorme pavé qui n'est en fait que 3 romans réunis en un seul.

On retrouve bien l'univers de Le cycle de fondation, Tome 1 : Fondation, modernisé bien sur, en fait on se rapproche plus des Le cycle de la Fondation, Tome 2 : L'aube de Fondation et Prélude à Fondation écrit bien plus tard par le bon docteur et donc plus moderne.



Par contre, autant j'ai adoré le triomphe de fondation de David brin, aimé fondation et chaos de Bear, autant j'ai détesté Fondation en péril de Benford (je dois avoir une dent contre cet auteur depuis le massacre Le Centre galactique, tome 3 : La Grande Rivière du ciel.



Je n'ai pas vraiment de critique constructive à faire à l'encontre de benford. Dans fondation et péril, je deteste son style, son histoire qui n'apporte rien à l'univers des fondations (des IA à base de voltaire et Jeanne d'arc et tous les détails de leur personalité alors que l'univers ignore même la localisation de la terre ????)



Le pavé est rattrapé en qualité par les deux autres romans, plus conformes à l'histoire fondation, et qui éclairent sous un jour nouveau la série du génial Asimov.
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D.Day : Le Jour du Désastre

Nous sommes au début des années 60, et la 2e Guerre Mondiale fait encore rage. Sauvés du Débarquement par les Ases (dieux ou aliens ?), les Nazis contrôlent une bonne partie du monde et sont sur le point de l’emporter contre les Alliés ou ce qu’il en reste.



C’est divisé en 3 parties :



La Nuit des Révélations

Un commando américain guidé par le dieu renégat Loki veut doit détruire Asgard avec une bombe atomique.



Les Météorologues

Les Nazis croyaient avoir gagné mais leur secret est éventé : les peuples du monde entier se mettent à les copier pour invoquer leurs propres dieux invincibles. Et la Terre sombre dans la course aux armements génocidaire (au sens figuré et au sens propre).

Grosses réflexions sur la bêtise humaine à travers les ADM et les bouleversements climatiques.



Sacrifice

Les peuples du monde entier mettent leurs ressources en commun pour se débarrasser des dieux qui les ont asservis.



C’est plus un graphic novel qu’une BD car les 144 pages bien fournies en phylactères sont tirées de la nouvelle primée de David Brin "Thor contre Capitaine America", et superbement illustrées par Scott Hampton

C’est très beau et c’est très intéressant, mais certains puristes sont dubitatifs parce que les personnages et la conclusion optimiste ne sont pas à la hauteur des thèmes assez sombres qui sont évoqués. Mais pourquoi rechercher absolument la perfection là où le très bien suffit très largement ?
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Élévation, tome 1 : Jusqu'au coeur du Soleil

J’ai découvert David Brin par une interview dans le documentaire « Les mondes de Philip K. Dick ». Il disait : « Ce qui est déprimant dans la mauvaise science fiction, c’est qu’elle montre un futur, qu’il soit dystopique ou apocalyptique, où on ne s’intéresse qu’à quelques personnages : le méchant Big Brother et le protagoniste qui se bat contre l’ennemi. On ne s’intéresse jamais au gens ordinaires et à la manière dont leur vie est bouleversée. »



J’ai décidé de m’attaquer à sa trilogie de l’élévation, dont les deux derniers tomes lui ont valu 2 Hugo.



Le pitch : Des extras terrestres de différentes espèces débarquent sur terre et offrent leur « bibliothèque » à l’humanité. Si les extraterrestres ont tous été initiés par une espèce plus ancienne à laquelle ils doivent obéissance avant de pouvoir eux-mêmes « élever » une nouvelle espèce, il n'y a aucune trace des « parents » de l'humanité. Se peut-il qu'elle ait accédé d'elle-même à la civilisation galactique ? Face à ce contact, deux courants se font jour : les « peaux », partisans de la théorie de l’évolution chère à Darwin, et les « chemises », partisans d’une aide extérieure qui a créé l’homme. Des traces de vie se font jour dans le soleil, seraient ce les pères de l’humanité ?

Nous sommes clairement face au combat d’idée qui se déroule aux Etats Unis entre les partisans du darwinisme et du créationnisme. Cette dernière thèse ayant les faveurs de 40% des américains, provoquant de nombreux remous dans l’éducation.

En filigrane se dessine une société inégalitaire ou la distinction entre élévation, élevage et esclavage est plus que floue.



L’univers créé par David Brin avait tout pour produire un grand roman, tel n’est pas le cas. Les premières pages sont un peu difficiles, l’auteur nous plongeant dans un quotidien futur dont nous ne connaissons rien. Le narrateur va lever peu à peu nos interrogations, mais nous avons l’impression que l’auteur a peur de nous donner les clés de son univers.

Parfois, le plan de l’intrigue est trop voyant, à d’autres moments, nous sentons quelques coupes mal ajustées, des baisses de régime. L’intrigue policière est faussée, l’auteur ne nous donnant pas les éléments pour que nous puissions la résoudre par nous même.

Je n’ai pas retrouvé dans ce texte la volonté de l’auteur de s’intéresser aux gens ordinaires, peut être dans ces autres écrits ?



Bilan mitigé, mais pour un coup d’essai, une création d’univers formidable. J’ai hâte de lire Marée stellaire et Elévation, romans primés dont les erreurs de jeunesse ont dû être réparées.
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Le facteur

Salut les Babelionautes

En Vacances dans le Vercors j'ai enfin trouvés le temps de lire ce roman de David Brin qui a inspiré le Film Postman réalisé par Kevin Costner avec Kevin Costner dans le rôle du Facteur.

Même si le film s'écarte un peu de la trame du roman, il y est a peu prés fidèle, et j'avais dans tète celle de Kevin Costner dans le personnage principal.

Quand on est un survivant de apocalypse tous les moyens sont bons pour trouvés de quoi justement survivre.

C'est ce a quoi Gordon Krantz passe ses journées, en essayant d'échapper aux "survivalistes", et quand il trouve une communauté qui veut bien l’accueillir, il se transforme en troubadour afin de divertir ses hôtes.

Mais une rencontre et un mensonge vont changer le cours de sa vie, bien malgré lui il va incarner l'espoir au cœur de l’Amérique.

Dans le Film il manque la part faites aux femmes qui sont l'objet de convoitises, car sans elles et leur progénitures, la survie de l'Humanité est compromise.

J'ai bien aimé, aidé en cela par la traduction de Gérard Lebec, sans qui ce livre aurait échappé a ma curiosité.

De plus il a remporté deux prix littéraire, Prix Locus 1986 et Prix John Campbell Mémorial la même année.



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Le facteur

Avant d'être un (mauvais) film, "Le facteur" de David Brin est un formidable livre. Après une catastrophe nucléaire qui a laissé la terre sur les genoux, un homme voit sa vie changer grâce ou à cause d'un costume de facteur qu'il endosse. L'habit faisant le moine, il se retrouve dans ce rôle de facteur qui de village en village va changer l'humanité. Un superbe livre de SF.
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Terre

Une anticipation en partie brillante, mais en majorité bancale (et surtout datée), des ressorts de l’intrigue complètement irréalistes, une narration trop éclatée, un livre bien trop long et ressemblant beaucoup trop à un essai et pas à un roman, un rythme très mal maîtrisé



Oui, ce roman traite de tout un tas de thématiques intéressantes. Oui, c’est parfois brillant, visionnaire et intelligent. Mais non, je ne recommande pas son achat. Que ce soit sur le plan de la narration, du rythme, des personnages, et surtout de la cohérence, du monde ou de l’intrigue, ce livre souffre de trop de défauts pour que je vous conseille de vous lancer dans ses 900 pages. De toute façon, quand un auteur passe la moitié d’une interminable postface a tenter de justifier ses choix en matière de construction d’intrigue ou d’univers, voire à avouer qu’il sait très bien qu’ils ne reposent sur rien, c’est qu’il y a un gros problème, surtout dans le cadre d’une anticipation.



Je pense que si vous avez le temps et l’argent pour acheter et lire un livre ou plusieurs totalisant 900 pages, il y a bien plus intéressant dans quoi investir, que ce soit en termes de sorties ou d’éditions plus anciennes.



Retrouvez ma critique complète, avec la totalité de l'argumentation, sur mon blog.
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Existence

De David Brin, j’avais lu une partie de son cycle d’Elevation et, à défaut d’en avoir des souvenirs précis (à part des dauphins intelligents, c’est toujours cool), j’en avais plutôt une bonne impression générale. C’est donc confiant que je me suis lancé dans la lecture d’Existence, sans me rendre compte de sa longueur puisque l’ayant acheté en version électronique. En fait, il comptabilise près de 700 pages en version papier et grand format…



Et le démarrage fut rude, très rude, au point que j’ai pensé laissé tomber. Brin nous balade en effet entre plusieurs personnages, dans un début qui paraît confus et assez long. Un « éboueur » spatial, chargé de collecter les débris en orbite autour de la Terre, une journaliste bardée de nouvelles technologies (lesquelles permettent de tout savoir sur ses interlocuteurs, mais aussi de changer d’apparence ou d’afficher des publicités), un pauvre pêcheur chinois qui fouille les épaves de maisons dans un pays partiellement submergé, un jeune riche amateur de courses de fusées…



Tout cela part un peu dans tous les sens et est assez mal présenté, et d’ailleurs la suite sera un peu du même acabit, comme si Brin avait voulu trop en mettre dans le récit. Du coup, tous ses fils narratifs n’ont pas la même importance, ni le même intérêt, et ils sont de plus entrecoupés d’apartés reprenant des considérations politiques, religieuses, exobiologiques et surtout écologiques. J’ai eu la même impression qu’à la lecture de 2312 de K.S. Robinson : une belle idée générale mais mal maîtrisée dans l’exécution. Du coup, j’avoue que j’ai sauté des paragraphes entiers de ce qu’il me semblait être des digressions.



Ceci dit, il y a quand même beaucoup de points intéressants dans ce roman. Et notamment sur la vie extra-terrestre, enfin, les vies puisqu’ici, Fermi est renvoyé à ses calculs. On ne découvre pas seulement une seule autre espèce, mais des dizaines ! Problème : elles ne sont accessibles que par des artefacts, de sortes de balises qui ont colonisé l’espace, tel un virus. Et il semble qu’une guerre à l’ampleur vertigineuse soit en cours depuis des millénaires… A force de lancer nos signaux dans l’univers, qui sait quelle espèce (belliqueuse) pourrait nous entendre (Brin rejoint ici Stephen Hawking !). L’auteur nous parle aussi transhumanisme, ingénierie génétique, catastrophe écologique, Intelligence Artificielle, oligarchie capitaliste, voyages spatiaux et j’en passe (tels les dauphins en clin d’oeil à l’Elevation)…



Des idées intéressantes, voire passionnantes, mais que j’ai trouvé ici noyées les unes dans les autres et pas toujours développées correctement. Une impression mitigée, donc, pour ce roman qui aurait gagné à être allégé de quelques dizaines de pages et surtout concentré sur moins de thématiques.



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Le facteur

Dans un futur proche, une guerre mondiale suivie d’un hiver nucléaire de plusieurs années s’abat sur les États-Unis. La civilisation moderne est balayée et seules quelques petites communautés isolées survivent tant bien que mal. C’est dans ce pays ravagé que Gordon voyage depuis quinze ans à la recherche d’un havre de paix. Lui a connu le monde d’avant la catastrophe et regrette amèrement de voir son pays sombrer petit à petit dans l’anarchie et la violence. Pour gagner sa pitance, il joue les acteurs itinérants avec plus ou moins de succès jusqu’au jour où à bout de forces, sans ressource, il tombe sur une vieille voiture de la poste et récupère l’uniforme et la sacoche d’un facteur mort. L’idée lui vient alors de se faire passer pour un officiel en train de reconstruire un réseau postal. Son petit mensonge a priori anodin va se révéler bien plus conséquent qu’il ne l’aurait cru et transformera pour toujours sa vie. Voilà donc un roman post apocalyptique bien écrit qui contrairement à beaucoup de livres du genre laisse une petite place à l’espoir. Gordon est un héros très intéressant par son idéalisme et par la culpabilité qu’il éprouve d’avoir fait naitre un mythe qui le dépasse rapidement. C’est cet aspect qui fait de Postman un livre réussi que je vous conseille de lire. Kevin Costner en tirera un film qui comme trop souvent, n’effleure que superficiellement la richesse du roman.
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Le facteur

De tout temps, les hommes ont été fasciné par la destruction de la race humaine. Bons nombres d'écrivains ont écrit des roman sous fond d'apocalypse, quelque fois c'est raté comme le soporifique "La route" de Cormac McCarthy quelque fois, c'est réussit comme avec ce roman de David Brin écrit en 1985 (The postman). Parut une première fois en France sous le nom de le facteur, il fut rebaptisé Postman en raison d'une adaption cinématographique, semble-t-il raté.



L'histoire commence avec Gordon (non pas le chef de cuisine écossais), mais un simple homme qui tente tant bien que mal de survivre après la troisième guerre mondiale où, la Terre à connu bien des mutations. Ainsi, vint l'hiver qui durera trois années en raison des explosions nucléaires, des mutations d'animaux (expliqué très brièvement), des maladies nouvelles et anciennes que l'on soignait très bien au temps de la civilisation. Gordon commence à se faire vieux, il a trop longtemps erré à travers les États-Unis d'Amérique. Un jours, par malchance, il se fait dépouillé par des survivalistes, rien à voir avec les cannibales imaginés par Cormac McCarthy. D'ailleurs, c'est là que l'on voit les bons auteurs et les mauvais. Il y a ceux, comme David Brin, qui ont travaillé leur roman et apporté des faits rendant leur histoire réaliste. Gordon n'ayant plus de vêtement, on est en hiver, il fait froid, sent qu'est venue sa dernière heure. Il tente le tout pour le tout et essaye de rattraper les bandits. Comme ce n'est pas son jour de chance, les survivalistes ont prit un autre chemin. Que nenni, Gordon est opiniâtre et essaye une nouvelle fois de récupérer ses frusques. C'est alors qu'il tombe sur une voiture et ce qu'il découvre dedans va changer à jamais sa vie.



Durant tout le récit, on découvrira l’État de l'Oregon où des tribus se sont formées. D'un côté, les systèmes féodales, d'un autre dirigé par l’énigmatique Cyclope, l'inquiétante armée holdniste. J'avais l'impression de retrouver beaucoup de similitude avec Fallout. J'ai vraiment apprécié ce livre . Cependant, j'ai trouvé qu'il manquait d'action par moment et surtout traînait en longueur comme les passages au milieu du livre. Il y a un point qui n'a pas été résolu, à moins que je sois passé à côté lors de ma lecture.



David Brin a adressé un petit clin d’œil à un très bon auteur, Theodore Sturgeon, en évoquant un centre qui porte son nom.
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Élévation, tome 1 : Jusqu'au coeur du Soleil

L'intrigue prend place quelques siècles dans l'avenir. Il y a eut des bouleversements sociaux et politiques sur Terre (vaguement énoncés), des premières tentatives de voyages interstellaires qui ont menées à un contact avec une sorte de "nations unis" des étoiles.



Dans cette communauté galactique, les espèces extra-terrestres les plus évoluées amènent à la conscience des formes de vie, les éduquent sur des centaines de milliers d'années, comme des pères stricts et exigeants. Arrivées à maturité, libérées de leur obligations filiales, les nouvelles espèces deviennent par devoir spatio-pérégrine et à leur tour ensemenseuses d'étoiles. La galaxie se constitue ainsi de longues lignées des espèces extra-terrestres qui plongent dans une nuit des temps oubliés.



Les humains sont un cas unique : il n'ont pas de père éducateur et ont amené seuls les chimpanzés et les dauphins à la conscience. Le terme de conscience n'est certainement pas le bon. En fait, les humains ont amenés, à coup de modifications génétiques, les chimpanzés et les dauphins à communiquer avec les humains, et à accéder aux sciences et aux techniques.



Les humains se divisent globalement en deux camps. Ceux qui croient qu'ils sont issue d'un processus darwinien, les "peaux" qui se déguisent généralement en homme des cavernes. Les autres convaincus que leurs pères sont les "anciens astronautes" de Däniken (une théorie à la mode à l'époque où ce livre a été écrit). L'humanité s'est aussi divisé entre les "génétiquement violents" et les "non violents". Les premiers sont surveillés étroitement par les seconds et ne disposent pas des mêmes droits. Un monde qui ressemble un peu au "meilleur des mondes" de Huxley, qui est par ailleurs évoqué et cité dans l'intrigue.



Le contexte posé, l'intrigue tourne autour de la découvertes d'espèces exotiques "vivantes" dans la couronne du Soleil. Sont-elles intelligentes ? Sont-elles les pères retirés des humains ? L'enjeu de cette découverte devient galactique. De nombreux complots et manipulations ce mettent en place entre les humains et les extra-terrestres.



Jacob, le héros principal, est embarqué dans cette intrigue, un peu malgré lui. C'est un personnage singulier. Il est, ou se croit, atteint d'une forme de skyzophrénie de super héros. Car en lui sommeil une personnalité de super-héros. Un "Mister Hyde" qui réclame d'agir aux moments clefs. Mais son action n'est pas toujours conclusif et cause pas mal de problème.



Je ne vais pas révéler ici le détail de l'intrigue, la description de l'environnement solaire, de l'étrange vaisseaux plongeant dans le Soleil. L'intrigue est assez classique sans surprise conceptuel. C'est juste plaisant à lire.



L'auteur fait cependant naître un besoin de connaître la suite car de nombreuses questions restent ouvertes. Qui sont les anciens oubliés ? Quels sont les sécrètes motivations de la communauté extra-terrestre ? Quels choix vont faire l'humanité dans cette communauté malgré leurs relatives faibles capacités technologiques et leur singularité ? En gros, l'auteur pose la question de la préservation de la culture face à un envahisseur bien plus avancé, fut-il pacifique ? Sommes nous des indiens d'Amérique face à l'océan des étoiles ? Je suspends donc ma critique.
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Élévation, tome 2 : Marée stellaire

mon envie de lire Marée Stellaire de David Brin était intense. En effet, outre une construction de civilisations galactiques complexe et distinctive, l’intrigue semble des plus captivante, et les dauphins sont au cœur ce récit de pure SF. De quoi mettre en appétit mes papilles cérébrales.



La lecture de ce roman à été une petite aventure domestique en soi. Je dois avouer que j’ai eu un peu de mal à entrer dedans. Les 100 premières pages ont été laborieuses, et c’est par principe que je suis parvenue à 3 chiffres en bas de page. La difficulté que j’ai initialement éprouvée n’était pas liée au style de l’auteur ou même à la complexité narrative. Sur ce blog vous aurez l’occasion de découvrir que j’apprécie les œuvres qui proposent des univers et des constructions complexes et qui ne prennent pas le lecteur pour un imbécile…



J’ai entamé le cycle de L’Elévation de David Brin par le tome 2. Or, le tome 1, même s’il n’est pas indispensable, présente les civilisations galactiques qui nous occupent dans Marée Stellaire et surtout les enjeux et le processus de l’élévation! Du coup, la tâche est ardue car l’auteur embraye rapidement en 5° dans le tome 2, et le lecteur doit suivre son récit, voire s’accrocher comme moi. A la question : Regrettes-tu de ne pas avoir lu le tome 1 ? Je répondrais par l’affirmative car cela m’aurait permis une immersion plus rapide et plus totale.



Une fois les 100 premières pages lues, l’écueil de la familiarisation était passé, et je me sentais enfin à l’aise dans ce récit, captivée par les protagonistes amphibiens et intriguée par les événements… jusqu’à ce que je parte en vacances en famille, le livre bien en vue sur la table et laissé sur place pendant toute la durée de celles-ci.



Inutile de vous dire que la reprise du roman n’a pas été très facile. Le récit, sa trame, son univers et ses interactions sont exigeants! Pour éviter de vous soûler davantage, j’ajoute en conclusion, quelle gratification j’ai pu ressentir une fois le livre achevé! C’est du beau et bon roman de SF!



J’ai trouvé des airs du roman de Robert Merle, Le Jour du dauphin dans celui de David Brin. Ce magnifique cétacé est doué de la parole ainsi que de facultés cognitives élevées dans les deux cas, et se trouve être un élément central dans un conflit lui échappant. Ils ont aussi des thèmes en commun.



Ce deuxième tome de L’élévation est bien plus que cela également. L’élévation consiste en des manipulations génétiques d’une espèce afin de la faire accéder à une intelligence « utilisable » par les patrons. L’espèce se retrouve en position de client et doit alors honorer une dette en servant, pendant des siècles ou des millénaires, l’espèce patronne qui lui a permis de franchir ce palier dans l’évolution. Et les civilisations patronnes sont nombreuses dans cet univers avec tout un panel de comportements et d’utilisation de ces « esclaves consentants »…



Parmi elles, certains extraterrestres sont particulièrement agressifs et en guerre « légitime » pour capturer les proies humaines et cétacés qui ont découvert un grand secret et qui sont en passe de lever le voile sur une légende galactique. Le vaisseaux de la Terre en perdition s’est écrasé sur une planète couverte d’un immense océan et très particulière. Commence alors un jeu du chat et de la souris assez savoureux durant lequel les terriens montreront toute leur ingéniosité. Vous en déduirez ainsi la richesse et la profondeurs des thèmes abordés par l’auteur dans ce livre.



L’abondance des civilisations ne nuit pas et renforce la cohérence de son cycle en permettant de brosser plusieurs postures, alliances et enjeux. La trame peut se résumer à une traque particulièrement alléchante. Les personnages sont aussi bien des chimpanzés, des aliens, des humains et des dauphins dont les points de vue sont exposés tour à tour. David Brin nous propose donc un roman de SF riche au niveau de l’univers mis en place, de l’intrigue et surtout des thématiques abordées.



Le lecteur qui cherche un récit de SF simple avec des dauphins se tournera vers autre chose, en revanche celui qui apprécie des romans intelligents et complexes se régalera. Je conseillerais cependant de lire le tome 1, et de ne pas interrompre la lecture quelle qu’en soit la raison.
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Terre

Merci à Bragelonne !

Alex Lustig participe à une expérience sur un trou noir, créé artificiellement. Mais évidemment, ce trou noir finit un jour par échapper à ses créateurs. Lustig et son équipe vont tout faire pour tenter de le récupérer et éviter des dommages préjudiciables à la Terre. Mais au cours de leur mission, s'ils arrivent à contrôler Alpha, leur trou noir, les scientifiques vont s'apercevoir qu'un autre trou noir, surnommé Bêta, est déjà en train de ronger notre planète... Séismes, inondations, cette anomalie cause des ravages. Alex Lustig va tout faire, avec ses compagnons, pour découvrir comment contrôler cette aberration, mais aussi qui l'a créé et relâchée.

Terre est paru originalement en deux tomes dans les années 1990, chez Pocket. Réédité en 2016 par Milady, c'est l'occasion de redécouvrir ce titre. Lors de l'étude du catalogue de Bragelonne pour déterminer quels livres j'allais choisir, je me suis arrêtée notamment sur celui-ci, à cause de ces expériences scientifiques, les trous noir, le voyage dans l'espace... En général tout ce qui m'intéresse !

Au final, je ressors de Terre un peu mitigée.

(Mon avis complet sur mon blog.)
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Le facteur

Le film est passé à côté du principal message de ce livre.

Le monde a basculé (enfin les USA car tout le roman s'y déroule)



Le chaos s'est abattu sur l'humanité et aurais pu repartir direct si la folie, la violence, l'anarchie, l'esprit de domination des hommes n'avait pas tout foutu par terre.

Nous suivons un pauvre gars (un peu minable et pas très héroïque) trouve par hasard un postier mort et son courrier abandonné. Pour sauver sa peau il se fait facteur et trouve ainsi abris et nourriture parmi les rares communautés qui subsistent.

Mine de rien le lien "postal" synonyme d'ordre va restructurer le chaos et remettre la société sur les rails.

Mais profondément ce n'est pas lui qui rassemble et redresse la société : ce sont les femmes ! Les hommes violents impitoyables feront tout pour l’empêcher alors que les femmes échangerons et retisserons les liens détruits pour reconstruire une société.



Cet aspect des hommes destructeurs et des femmes qui construisent est très présent tout le long du livre mais est complètement absent du film.

Il ne fallait pas faire passer le Kevin Costner pour un branquignol quand même !

C'est l'avantage du livre : pas d'acteur célèbre qu'il faut contenter !



C'est pas trop mal écrit et très accrocheur même si les ficelles ne sont pas toutes très subtiles !
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Existence

Acheté et lu grâce (ou à cause) de la critique d'Apophis, avec lequel j'ai l'impression de partager pas mal de goûts communs.

Résultat: 700 pages de génie et un livre qui atterri directement dans mon top 10 de tous les temps.





Intrigue à tiroirs sur une échelle temporelle énorme, le tout sur le thème du paradoxe de Fermi.



C'est un bouquin d'une richesse incroyable par les thèmes abordés et les idées développées.

En vrac: télésurveillance généralisée, autisme, transhumanisme, intelligence artificielle, intelligence et évolution animale, singularité, jeu à somme positive, addiction à la contradiction/au scandale, luddisme, évolution des religions... pour ne pas tous les citer.



Je l'ai lu y a 5 mois et j'y repense très souvent.



J'aime la SF, en particulier pour le vertige que peuvent provoquer idées et réflexions, réalistes ou pas. (et aussi parce que j'aime les vaisseaux et l'espace faut pas déconner). Existence coche, pour moi, toutes les cases.

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