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Citations de David Graeber (399)


Il se peut que vous ayez déjà entendu deux ou trois choses à propos des anarchistes et de ce en quoi ils sont supposés croire . Mais il y a aussi de fortes chances pour que tout ce que vous avez entendu soit un non sens total . beaucoup de gens semblent penser que les anarchistes sont adeptes de la violence , du chaos et de la destruction, qu'ils sont contre toute forme d'ordre ou d'organisation ou encore que ce sont des nihilistes allumés qui veulent simplement tout faire sauter . En réalité rien n'est plus éloigné de la vérité . Les anarchistes sont simplement des gens qui pensent que l'être humain est capable de se comporter de manière raisonnable sans avoir à y être forcé . C'est une notion très simple . Mais c'est aussi une notion que les riches et puissants ont toujours trouvée dangereuse .
" L'anarchie n'est pas synonyme de bain de sang ,ni de vol ni d'incendie criminel , etc ... Ces monstruosités sont au contraire , les caractéristiques inhérentes au capitalisme . L'anarchie signifie la réorganisation de la société selon des principes scientifiques et l'abolition de causes qui entraînent le vice et le crime " . ( Auguste Spies )
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Un jour un homme s'installa dans un nouveau village. Il voulut savoir comment étaient ses voisins. Il fit donc semblant, en pleine nuit, de battre très sévèrement sa femme, pour voir si les voisins viendraient lui faire des remontrances. Il ne la battait pas vraiment ; il battait en réalité une peau de chèvre, et sa femme hurlait et pleurait comme s'il était en train de la tuer. Personne n'est venu, et dès le lendemain, l'homme et sa femme ont fait leurs bagages et quitté ce village, pour chercher un autre lieu de vie.
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Les marchés ne sont pas réels. Ce sont des modèles mathématiques, que l'on crée en imaginant un monde fermé où chacun a exactement le mêmes motivations et les mêmes informations et se livre au même type d'échange calculateur et intéressé. Les économistes savent bien que la réalité est toujours plus complexe ; mais ils savent aussi que, pour avoir un modèle mathématique, il faut toujours voir le monde un peu comme une bande dessinée. Il n'y a rien de mal à cela. Le problème surgit lorsque l'exercice permet ensuite à certains (souvent ces mêmes économistes) de déclarer que quiconque ignorera les diktats du marché sera invariablement puni ; ou que, puisque nous vivons dans un système de marché, tout (sauf les ingérences de l'État) est fondé sur les principes de la justice - notre système économique est un immense réseau de relations de réciprocité dans lequel les comptes finiront par s'équilibrer et toutes les dettes par être remboursées.
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On peut trouver cela scandaleux, mais en interne, la majeure partie des entreprises capitalistes opèrent sur le mode communiste. Certes, elles ne le font pas très démocratiquement. La plupart du temps, elles s'organisent autour de chaînes de commandement verticales, de type militaire. Mais ici il y a souvent une tension intéressante, car les chaînes de commandement verticales ne sont pas particulièrement efficaces. Elles ont tendance à promouvoir la stupidité en haut, l'inertie et la rancœur en bas.
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Adam Smith aussi, nous nous en souvenons, voyait le langage – donc la pensée humaine – naître de notre penchant à faire « des échanges d’une chose pour une autre », qui lui paraissait également être à l’origine du marché. Le besoin pressant de commercer, de comparer les valeurs, est très précisément ce qui fait de nous des êtres intelligents et nous distingue des autres animaux. La société vient ensuite – autrement dit, au départ, nos idées sur nos responsabilités à l’égard des autres prennent forme en termes strictement commerciaux.
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Les universitaires apprécient l’identification que fait Michel Foucault entre savoir et pouvoir, et son insistance sur le fait que la force brute n’est plus un facteur majeur de contrôle social. Ils aiment cette idée parce qu’elle les flatte : c’est la formule parfaite pour des gens qui se plaisent à penser qu’ils sont radicaux même si tout ce qu’ils font, c’est écrire des essais qui ne sont lus que par quelques dizaines de personnes dans le milieu institutionnel.
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Notre tendance à considérer l'usage efficace de la violence arbitraire comme divine en un certain sens – ou du moins à l'identifier à une sorte de puissance transcendantale – est l'une des infortunes de l’humanité.
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Mon droit à la liberté d’expression est l’obligation des autres de ne pas me sanctionner pour avoir parlé
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Les livres saints du monde entier – l’Ancien et le Nouveau Testament, le Coran, la littérature religieuse, du Moyen Âge à ce jour – font écho à cette voix de la rébellion qui associe le mépris de la vie urbaine corrompue, la méfiance à l’égard du marchand et, souvent, une intense misogynie.
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Les rois s’entourent d’esclaves pour la même raison qu’ils s’entourent d’eunuques : parce que les esclaves et les criminels n’ont ni famille ni amis, aucune possibilité d’autres allégeances – ou du moins parce que, en principe, ils ne devraient pas en avoir
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Pour qui aime à penser que les avancées de la science et de la technologie, l’accumulation du savoir, la croissance économique – le « progrès humain », comme nous nous plaisons à l’appeler – conduisent nécessairement à un élargissement de la liberté, un constat a toujours fait un peu scandale : pour les femmes, la vérité est souvent diamétralement opposée. Ou du moins elle l’a été jusqu’à une époque très récente.
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Dans une économie humaine, chaque personne est unique et d’une valeur incomparable, car chacune est un nœud unique de relations avec d’autres.
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Nous devons bel et bien aux autres tout ce que nous sommes
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Le fait même que nous ne sachions pas ce qu’est la dette, la flexibilité de ce concept, est le fondement de son pouvoir. L’histoire montre que le meilleur moyen de justifier des relations fondées sur la violence, de les faire passer pour morales, est de les recadrer en termes de dette – cela crée aussitôt l’illusion que c’est la victime qui commet un méfait.
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le travail salarié, qui est, de fait, la location de notre liberté, au même titre que l’esclavage peut être conçu comme sa vente
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On ne devrait jamais sous-estimer la force dont sont capables les institutions quand il en va de leur survie.
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1) l’essentiel de ce qu’on retire d’un emploi, c’est, d’une part, le salaire pour payer les factures et, d’autre part, la possibilité d’avoir un impact positif sur le monde ;
2) il existe une relation inversement proportionnelle entre le premier et la seconde. Autrement dit, plus votre boulot rend service et bénéficie aux autres – donc plus vous créez de valeur sociale ‒, moins vous serez payé pour le faire.
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Travailler sert, ou devrait servir, à quelque chose. Être obligé de faire semblant de travailler juste pour dire qu’on travaille est on ne peut plus frustrant, car cette exigence est perçue, à raison, comme une simple démonstration du pouvoir pour le pouvoir. Si jouer à faire semblant est la plus pure manifestation de la liberté humaine, être contraint de simuler le travail est la plus pure manifestation de son absence.
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Lorsque la structure s’agrandit, l’importance des personnes situées au sommet de l’organigramme commence de manière presque inévitable à se mesurer au nombre d’employés qui travaillent sous leurs ordres.
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Les gens qui ont des jobs de merde sont souvent traités de façon indigne ; non contents de se tuer à la tâche, ils sont, par-dessus le marché, tenus en piètre estime pour cette raison même. Mais ils savent qu’ils font quelque chose d’utile. Les gens qui ont des jobs à la con, eux, sont auréolés d’honneur et de prestige ; ils sont respectés en tant que professionnels, bien payés, admirés, passent pour des personnes qui ont réussi et qui peuvent en être fières
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