Citations de Djalâl ad-Dîn Rûmî (420)
Mauvais rêves
Un jour, vous regarderez en arrière et vous rirez de vous-même.
Vous direz : « Je n'arrive pas à croire que j'étais si endormi !
Comment ai-je pu oublier la vérité ?
Comme c'est ridicule de croire que la tristesse et la maladie
sont autre chose que de mauvais rêves.
Je suis anéanti
Je suis anéanti, et les parcelles de mon corps ont été jetées
Dans ce firmament qui est ma patrie originelle
Toutes sont ivres, joyeuses, amoureuses du Vin
De l’Invisible, par crainte de cette prison qui est moi-même.
/Traduction du Persan par Eva de Vitray-Meyerovitch et Djamchid Mortazavi
Dans ta lumière,
j'apprends à aimer,
Dans ta beauté,
à composer des poèmes.
Tu danses dans ma poitrine,
là ou personne ne te voit,
mais parfois, moi, je te vois,
Et cette vision devient art.
Qu’est ce que la louange de Dieu ? Devient particule.
Qu’est ce que la connaissance de Dieu ? Brule en sa présence.
Brule jusqu’a extinction.
Le cuivre se fond dans l’élixir souverain,
De même, dissous ton moi dans l’alliage
Qui soutient l’existence.
Loin au delà des idées de bien et de mal
S’ouvre un large espace
C’est là que je te donne rendez vous.
Quand l’âme s’abandonne dans cette herbe
Le monde est bien trop plein pour qu’on en parle
Idée, langage, même les mots toi et moi
N’ont plus aucun sens.
Ni nuit, ni jour, ni jour, ni nuit,
Le soleil tombé dans le puits,
Levez-vous, les favorisés,
La lune vient de se lever
Tu es la source du soleil
Et moi je suis l'ombre du saule.
Me perdre dans la perte
Est mon acte de foi.
Ne pas être dans l'être :
Telle est ma tradition.
Dans le feu du désir je suis
Et l'assemblée et la bougie,
Et la fumée et la lumière,
Et rassemblé et dispersé.
Un instant je suis feu brûlant,
Un instant le torrent fuyant.
Bien des fautes que tu vois dans les autres sont ta propre nature reflétée en eux, ô Untel !
En eux se manifestent tout ce que tu es dans ton hypocrisie, ton injustice, ton insolence.
....
Quand tu atteindras le fond de ta propre nature , tu sauras alors que cette abjection venait de toi même.
Si tu déverses la mer dans une aiguière, que contiendra-t-elle ? La ration d'une journée.
Les atomes de la plaine, s’ils découvrent Son parfum,
Deviendront chacun un anqâ qui déploiera ses ailes.
Et je me suis efforcé, dans ma traduction, de ne jamais oublier que ces paroles furent pour ainsi dire jetées au vent, parmi des milliers d'autres, par un homme qui souvent se donnait comme surnom "silence".
Jean-Claude Carrière (Préface)
Ne me donne ni pain, ni eau,
Ni le repos, ni le sommeil,
Car la soif d'avoir ton amour
A la valeur, cent fois, du sang.
Je suis le vin, tu bois en moi
Comme si j'étais ta boisson.
Tu vas vers la fidélité
Et parfois vers la cruauté
Tu es à moi, où vas-tu ?
Sans toi, rien ne va plus.
Si toi tu es la tête
Moi je deviens le pas.
Tu pars, je suis néant
Sans toi, rien ne va plus.
Tu fermas mon sommeil
Effaças mon image,
Tu m'as coupé de tous
Sans toi, rien ne va plus.
Tu es la goutte et l'océan,
Tu es la bonté, la colère,
Tu es le sucre, le poison,
Ne me rends pas plus malheureux.
Ce que je demande, c’est un flacon de vin en rubis, une œuvre de poésie, un instant de répit dans la vie et la moitié d’un pain. Si avec cela je pouvais, ami, demeurer près de toi dans quelque lieu en ruine, ce serait un bonheur préférable à celui d’un sultan dans son royaume.
Tu sais bien l'histoire des autres, tu la répètes à chaque instant.