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Citations de Dominique Sampiero (166)


On ne peut pas dormir si on n'a pas rangé l'armoire où est caché notre passé.
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Un chat, âme aux yeux bleus, intense, procrastine ses rêves et l'avenir de la pluie, avec élégance. Pablo déplace en ondulant dans sa fourrure le blanc des murs sur le parquet ou le céladon timide du gazon. Il signe à sa façon les œuvres de sa belle nonchalance méditative, lenteur scripturale. Un peu ironique. Puis électrique avec les moineaux suicidaires du jardin venus aguicher les bourgeons en fleurs.
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"Je ne fuis pas. J'écris ce livre pour faire pleurer ma mère. Et qu'elle m'aime à nouveau"
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CHAMBRE SOUS LA PEAU

Car vois-tu ce serait bien d'arrêter de mourir, de se taire enfin et d'être compris, de marcher sur l'eau et de guérir le monde en le touchant des mains, ce serait bien d'être ici et là-bas en même temps, de se souvenir de toutes nos morts, depuis celle du premier arbre, jusqu'à celle du dernier chien, et surtout de savoir enfin où porter ses pas, ouvrant l'ultime porte de son vivant pour se remettre d'une lumière qui nous a fermé les yeux avant de les ouvrir.
...
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Dominique Sampiero
Cette nuit là, Dieu, finalement rentre fissa chez lui pour éventrer son sac de pain et en extraire des tartines raides comme la justice. L'air goguenard, il casse un oeuf entre le pouce et l'index, amen,le bat en omelette à la fourchette, amen,puis verse du lait dans une assiette creuse, amen.Sous une poêle noire comme l'enfer, il invoque le diable et sa flamme, puis sacrifie deux doigts de beurre. Petite rasade de rhum pour corser le tout, et hop! Chaque hostie géante tendrement mouillée d'oeuf puis de lait vient roussir devant ses yeux d'ogre affamé. Ce sera ça son repas de Noël, du pain perdu, du pain crotté.Un vrai petit miracle qu'il bénit de ses yeux d'enfant attendri, remerciant en pensée les grands-mères qui ont inventé cette recette. Amen
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elle saisit une vieille tartine entre ses mains, une belle tranche momifiée de campagnard, raide et dure comme la pierre, trempe la morte dans une assiette de lait, attend de ramollir ses contours, puis la baptise d'oeuf battu et crémeux pour la jeter enfin ressuscitée dans l'enfer noir et grésillant de beurre d'une poêle large comme un trou noir
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Les souffrances laissent des traces même si on les dépasse sur l'instant.
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CERTAINS LIVRES SE SOUVIENNENT…


Extrait 1

  Certains livres se souviennent du galop de leur feuillage,
des bruissements et des hennissements nocturnes. De leur
corps de foudre ruant sous l’éclair. Des stries du grand gel
ou de la sécheresse dans leur aubier. Et j’ai besoin de leur
secret. Les lignes de leur écorce inclinent la phrase vers un
œil, un centre caché dont celui qui lit ou écrit ne sait rien.
Certains livres oscillent entre leur existence d’avant papier
et leurs racines ouvrant des grottes nouées sous la terre.

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Maman était toujours seule, en larmes sur le canapé. Et, tout à coup, une petite étoile s'alluma dans les yeux de Chloé.
-Maman, je t'aime, murmura-t-elle, un grand sourire sur les lèvres.
Maman avait retrouvé sa fille. Chloé avait retrouvé sa mère.
Et le mot amour sur le bout de leur langue.
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Il suffit d'un peu d'encre incurvée sur la page, d'un fil cousu bord à bord que les enfants étirent d'abord avec grand peine, puis sans même savoir que c'est du langage et que désormais ils pourront épeler le mot silence au même titre que les mots chien, amour, cervelle.
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L'encre où nous lâchons tous nos visages. Comme des chiens.
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C'est cela le premier mot, un endroit d'herbes longues, de vipères, de coupures sur la peau.
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Je me demande ce que je sais faire à part raturer les souches, lire du bout des doigts des phrases que je suis seul à entendre.
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Longtemps, j'ai sucé le lait des femmes, entre leurs seins, entre leurs jambes, avant de naître ici, à manger des baies sauvages, et toutes sortes de fruits, le ciel, la pluie, j'ai porté à mes lèvres toutes sortes de sangs, celui des arbres et de la terre, celui de la nuit, le sang de l'Ogresse. La table était ce portail clos tenu contre la lampe, à peine un petit cercle blanc où la foudre des objets venait éteindre l'esprit. La table s'abreuvait de choses fuyant la forme, dans ce bref instant où elles sont nues, sans apparence encore. Parfois l'émotion reconnaissait un visage, l'appelait par son nom le plus doux. La main devenait tzigane, arbre, bijou pur.
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On laisse la vie s'éteindre à petit feu. Par peur de tout perdre justement.
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ne laisse rien de toi à part ce léger souffle en suspens dont on ne sait rien, sauf lorsqu'il quitte le corps.
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Rire avec la nuit
est une vague
qui sépare
le fond de la surface

Que chacun porte sa nuit
il n'y aura plus d'aveuglement

Celui qui aime la nuit ne demande plus rien au monde.
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 Il faut cesser d'écrire. Ou alors parler de cette stagnation qui pousse les feuilles mortes à encombrer l'épaule du chemin 
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Non, le livre ne s'achève jamais, il ouvre une attente pleine de soleils et d'images cueillies dans leur fragilité 
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Il suffit de croiser un visage de tige basse, de verger qui pleure au fond des yeux, de fumée sur les étangs, pour vaciller à son tour
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