Douceur, voici le mot qui me revient invariablement à l'esprit lorsque je me remémore ce livre, pur moment de poésie, que j'ai traversé comme sur un nuage.
Sentarô mène depuis sa sortie de prison une vie qu’il n’a pas choisie, loin des ambitions d’écriture qui l’animaient jadis. Au fil des saisons, contraint par une dette qui le lie à la propriétaire, il prépare et vend sans passion dans sa boutique des dorayaki, sorte de pancakes fourrés d'une pâte de haricots rouges appelée An.
Désireux de tromper sa solitude et conquis par ses talents de pâtissière, il accepte d’engager Tokue, septuagénaire au doigts curieusement tordus, qui prépare le An avec une passion quasi mystique. Mais après avoir rapidement fait doubler la clientèle de la boutique, Tokue disparait brusquement, sans avoir rien révélé du secret douloureux qu’elle porte.
Porté par une écriture profondément humaine, délicate et pudique, ce roman est avant tout l'histoire d’une de ces rencontres qui changent la vie, entre deux personnages qui se ressemblent bien plus qu’ils ne l’imaginent. Bouffée d'espoir, Il nous invite à ne jamais renoncer, à rester à l’écoute, à chercher le beau partout et en chacun.
"Vous avez beau tendre l'oreille, peut-être n'entendez vous encore rien, mais je vous en prie, ne baissez pas les bras, persévérez. Quels que soient nos rêves, un jour, on trouve forcément ce qu'on cherchait grâce à la voix qui nous guide, j'en suis convaincue. Une vie est loin d'être uniforme. Parfois, sa couleur change du tout au tout.”
A travers la relation qui nait entre Tokue et Sentarô, et à travers le passé torturé qu’on leur découvre, ce sont également les questions de la transmission et de la résilience qui sont traitées dans la deuxième partie du livre, avec toujours beaucoup de justesse.
Roman que l’on goûte et sent autant qu’on le lit, il est également une très jolie ode aux sens. Un vrai délice.
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