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Critiques de Elena Ferrante (2653)
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L'amie prodigieuse, tome 1 : Enfance, adole..

Elena Ferrante, un auteur italien mystérieux, garde un anonymat farouche et on ne sait presque rien d'elle en dehors de ses romans, et des films qui en ont été tirés. On croit savoir qu'elle est originaire de Naples où elle serait née après guerre. Après des ouvrages plus intimistes où elle traitait du thème de la condition féminine, elle s'est lancée, avec l'Amica geniale dans un vaste roman, en plusieurs tomes, qui couvre environ soixante ans depuis la 2de guerre mondiale jusqu'à nos jours.

Ce livre, le premier du cycle, cache bien son jeu, avec sa reliure bleu-ciel et son idyllique photo de couverture représentant un couple de mariés... Immédiatement ce qui ressort de la lecture c'est la violence terrifiante des rapports humains dans les faubourgs pauvres de Naples. Bien sûr, il s'agit de l'amitié de deux fillettes du même quartier qui vont grandir ensemble, l'une Lila, "mauvaise", surdouée, intrépide, fascinante, qui entraîne dans son sillage la narratrice, Lenù, gentille, ordinaire, n'étaient ses talents de bonne élève et sa réussite scolaire gagnée à force de volonté et de sacrifices, dans une famille où l'étude est considérée comme un superflu.

Mais la violence est présente dès les premières pages, dans ce petit monde de "pezzenti", de gens de peu, de "spiantati", de fauchés : Lila qui, à 10 ans, veut à toute force aller au collège, insulte ses parents de façon obscène et est jetée par la fenêtre par son père hors de lui : " elle atterrit sur l'asphalte derrière moi... Son père l'avait lancée comme un chose. En se relevant, elle dit, avec une grimace amusée : — Je ne me suis rien fait. Mais elle saignait, elle avait un bras cassé," Les premières expériences des fillettes sont celles de la peur - vaincue par Lila - de l'usurier du quartier, célèbre pour sa "borsa nera", son sac noir (il s'agit en fait du marché noir) et qui sera égorgé par un de ses débiteurs. Quand les adolescentes grandissent, les tensions provoquées par leur séduction naissante provoquent rixes et bagarres incessantes entre les mâles du quartier, leurs frères ou leurs soupirants. Avec le développement économique, certains commerces de bouche enrichissent leurs propriétaires, qui arborent voitures neuves ou télévisions et font des envieux, dans des rivalités déchaînées. Ainsi la traditionnelle fête des feux d'artifice de la nuit du premier janvier tourne à une compétition sauvage entre les deux familles les plus riches et s'achève par des coups de feu...

Et pourtant tout ce quartier vit, filles et garçons sortent ensemble, Lila devient une adolescente qui fait tourner les têtes des jeunes gens les plus aisés du quartier. Elle en joue pour essayer de faire la fortune de son père et de son frère, cordonniers dans la même échoppe, et qu'elle rêve de voir fabriquer des chaussures de luxe, selon ses propres croquis. Pendant que Lenù, studieuse mais peu sûre d'elle-même, cherche sa voie, Lila se fiance avec le jeune et riche charcutier, après avoir rejeté un soupirant encore plus aisé mais profondément antipathique. On ne parle guère de camorra, mais elle fait partie du décor...



Nourri de rebondissements et de tensions dramatiques, ce roman se lit avec fébrilité, même si les peurs et la violence s'estompent un peu, à mesure que les héroïnes mûrissent. Peinture sans concession d'une réalité sociale vécue de l'intérieur, ce livre est l'anti-Montedidio, ou Erri de Luca idéalisait les humbles des quartiers pauvres de Naples. Loin de la poésie et des bons sentiments, il s'agit d'une peinture impitoyable de l'âpreté de la vie des pauvres, de la "plèbe", comme le dit l'institutrice à la narratrice. Histoire d'amitié certes, mais faite de fascination, de rivalité, de doutes sur soi et les autres. Finalement "l'amie géniale" sera non pas Lila, la surdouée, mais Lenù l'intellectuelle, qui un jour, sans doute, deviendra écrivain.

Lu en V.O.

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La Vie mensongère des adultes

Certains auteurs ont une imagination foisonnante dont jaillissent des univers, des créatures, des péripéties qui nous laissent abasourdis. Avec Elena Ferrante, c’est un peu le contraire : si je suis tout aussi abasourdie, c’est par sa capacité à construire une intrigue captivante à partir de ce qui pourrait sembler presque rien, grâce à sa capacité à entrer au plus profond de la psychologie de ses personnages.



Dans les beaux quartiers de Naples, une jeune fille à l’aube de la puberté surprend une phrase de son père qui souligne sa ressemblance avec Vittoria, la tante si mauvaise, si hideuse que tous les ponts ont été rompus avec elle. Cette remarque déclenche chez la protagoniste un flot de pensées dévastatrices, lève brutalement un voile, vient fissurer le monde enchanté de son enfance en lui montrant à quel point il change lorsqu’on l’éclaire différemment. Avide de tirer cette affaire au clair, elle décide de se faire sa propre idée sur la tante honnie…



Il ne m’en a pas fallu plus pour m’accrocher irrésistiblement aux pages de ce roman que j’ai dévoré presque d’un trait. Évidemment, j’ai brûlé, comme la narratrice, de connaître Vittoria et de savoir ce que celle-ci nous révèlerait des parents de Giovanna – dont la duplicité est suggérée dès les toutes premières pages. Une rencontre avec une femme, un autre milieu social qui brouille son petit monde bien ordonné et provoque des réactions en chaîne. À moins que tout cela n’agisse que comme un révélateur de forces qui étaient déjà à l’œuvre chez Giovanna et ses parents ? Au fil des pages, on se rend compte que le cœur de l’intrigue a moins trait à la part de mystère qui baigne les adultes qu’à l’âge de l’adolescence – sa fragilité, son ébullition, ses questionnements douloureux et exaltants, ses révélations sur la vie et l’amour. Et le poids des mots qui créent des faits dans un monde confus et face auxquels la jeune fille en construction qu’est Giovanna se sent vulnérable : « Je suis fatiguée d’être exposée aux mots des autres. J’ai besoin de savoir ce que je suis vraiment et quelle personne je peux devenir. »



Ce caractère mouvant de l’intrigue va de pair avec une fin très ouverte qui m’a un peu frustrée. Mais je dois bien reconnaître que Elena Ferrante nous avait prévenus dès la première page : « Tout est resté figé – les lieux de Naples, la lumière bleutée d’un mois de février glacial, ces mots. En revanche, moi je n’ai fait que glisser, et je glisse aujourd’hui encore à l’intérieur de ces lignes qui veulent me donner une histoire, alors qu’en réalité je ne suis rien, rien qui soit vraiment à moi, rien qui ait vraiment commencé ou vraiment abouti : je ne suis qu’un écheveau emmêlé dont personne ne sait, pas même celle qui écrit en ce moment, s’il contient le juste fil d’un récit, ou si tout n’est que douleur confuse, sans rédemption possible. »



Un roman fort qui vit, de nouveau, de ces portraits de femmes si vivants qu’ils continuent à nous hanter une fois le livre refermé.
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L'amie prodigieuse, tome 3 : Celle qui fuit..

Peut-être qu'Elena Ferrante avait tout dit dans le tome un et deux, peut-être que cet épisode est trop long ou pas nécessaire, toujours est-il que j'y ai trouvé beaucoup de longueurs et de redites... Il faut dire que je ne connais rien de l'histoire de l'Italie et que l'auteure ne raconte pas assez (si on compare avec l'excellenete saga des Cazalet...).



Celle qui fuit, c'est Elena, qui a réussi à quitter Naples afin de poursuivre ses études et qui ,en se mariant, confirme qu'elle a bien quitté son quartier, sa ville, son milieu.

Mariée à un garçon qui ne l'attire pas physiquement (elle ne fait que dire qu'il est moche) et qui , s'il est intelligent ne s'intéresse, pourtant, pas trop à ce que pense Lena, on peut légitimement se poser des questions sur le futur succés de ce mariage. Elle a réussi à pénétrer par le biais de sa belle-famille dans la bourgeoisie intellectuelle italienne. Elle est ultra proche de sa belle-mère qui l'a aidée à publier son roman .

Et l'on voit cette société agitée par sa jeunesse , laquelle brandit un tas d'idées et d'idéaux qui ont façonné l' Italie de l'époque : fascisme, communisme, féminisme par le biais de personnages que l'on a déjà croisé avant. ( A croire qu'il n'y a qu'une poignée de gens qui réfléchissent en Italie, on tourne trop autour des mêmes personnages !)

Certains passages sont très lourdingues quand ils sont généraux, d'autres plus pertinents quand ils pointent les incohérences de ceux qui veulent des épouses intelligentes mais ne leur laissent pas le temps de cultiver cette intelligence, ou bien des intellectuels qui défendent les droits des travailleurs mais n'ont aucune idée de ce que ces travailleurs vivent rééllement .



Avec le temps, va... la lectrice commence à bien connaître le caractère des personnages, et en veut un peu à l'auteure, de ses illogismes.

Si Lila est si battante, si énergique , si elle a voulu sa séparation, comment se fait-il qu'avec toute cette force de caractère, cette intelligence hors-norme, on la retrouve ouvrière dans une usine à s'esquinter les mains, le cerveau et le reste ? A subir sa vie ? Pourquoi, alors qu'elle tenait des boutiques d'une main de maître, n'a t-telle pas cherché dans ce domaine ?

Et pourquoi, si elle est si maigre, si usée par la vie, si peu coquette, si peu intéressée par les hommes et par le sexe , continuent-ils, tous, à lui manger dans la main, alors qu'il y a d'autres femmes en Italie ?

Pourquoi Lena, qui a fait des études brillantes, qui a brassé donc plein de monde (étudiants, professeurs,etc...), qui a voulu renouveler l'air qu'elle respirait, pourquoi a t-elle au final si peu d'amis et se tourne-t' elle toujours vers ceux de son passé (en amour comme avec cette amie prodigieuse) comme un bouton qu'elle gratterait sans fi

Pourquoi Nino ? (dont le père l'a quand même violée dans le tome 1 ). Pourquoi lui, qui lui a préféré Lila ?

Pourquoi Lila a-t-elle toujours autant d'importance ? ( Alors que cette dernière est vraiment ingrate en amitié, et surtout après toutes ces trahisons , après tous les coups tordus qu'elle lui a fait ? On aurait pu croire qu'elle se rebellerait , mais non !

Les névroses, les liens de l'enfance, les liens du quartier sont comme des lianes, comme de la vigne vierge qui se seraient infiltrés enfant, et engloutiraient toute nouveauté, toute respiration chez Lena . Un psychanalyste s'éclaterait, moi moins ...

Lena est une vraie carpette et ça commence à sérieusement m'agacer. Je n'arrive pas à croire qu'avec tous les changements dans sa vie, Lena reste toujours bloquée sur cette amitié, n'avance pas.

Je n'arrive pas à comprendre non plus qu'avec toute cette intelligence, tout ce travail, elle n'ait pas aidé ses frères et soeurs plus que ça ( à l'école).

Lena est égoiste sans bruit, alors que Lila l'est avec fracas (et perte !).



A la fin de ce tome trois, je vais laisser un peu de temps avant d'attaquer le tome 4, le bouquet final. Trop peur d'être déçue.
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L'amie prodigieuse, tome 1 : Enfance, adole..

Et voilà, je viens de finir le 1er tome de la série de cette "amie prodigieuse".

Cette lecture a été un peu longue à mon goût. En fait, je m'attendais à autre chose, une histoire plus vivante, plus rythmée.

L'auteur raconte, sous la voix de Lena, la vie d'un quartier populaire de Naples dans les années 50, la vie de quelques familles, des enfants qui grandissent passant de l'enfance à l'adolescence : amitiés, amours, conflits, jalousies...

Ce roman est une carte postale de l'Italie des années 50 et de sa jeunesse.

Personnellement, pour ce 1er tome, je ne trouve pas que le titre représente cette histoire. Lena, la narratrice, nous raconte sa propre histoire et l'histoire de Lila. Je n'ai pas ressentie cette amitié. Leur relation est, je trouve, ambigüe. Certes, elles sont liées depuis l'enfance, même école primaire, même quartier, même relations de voisinages, les familles se cotoient... Mais je trouve leur relation tendue : amitié, jalousie, l'une semble subjuguée par l'autre sans que l'on sache laquelle, l'une semble sous l'emprise de l'autre sans que l'on sache laquelle... Le regard de l'autre parait tellement important. C'est flou... Il en ressort une atmosphère où le lecteur ne sait pas où les protagonistes de l'histoire se situent...

Mais peut-être est-ce ainsi dans la vie. On se cherche, on cherche aussi notre place par rapport à notre entourage, chacun veut se faire sa place...

Je tenterai de lire le 2ème tome, mais pas tout de suite... Je ne suis pas trop pressée...

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L'amie prodigieuse, tome 1 : Enfance, adole..

Ce roman a beaucoup fait parler. Il m'avait été chaudement recommandé par une collègue mais j'ai tendance à me méfier des phénomènes littéraires. Malgré cette méfiance je restais curieuse et une LC sur le forum des trolls m'a donné l'occasion de franchir le pas. Bilan : pas déçue mais pas emballée non plus. "L'amie prodigieuse" est un bon roman mais qui ne méritait pas d'être un tel phénomène de librairie.



Il y a 2 romans dans "l'amie prodigieuse", d'un côté un roman chorale et de l'autre l'histoire de l'amitié entre 2 jeunes filles.

L'aspect roman chorale m'a vraiment séduite. A travers les amours, les amitiés, les conflits, les vies d'une multitude d'hommes et de femmes, l'auteure fait d'un quartier populaire de Naples un véritable personnage. C'est très intéressant et très plaisant d'être plongée au cœur de la vie quotidienne de ce quartier, de voir sous nos yeux les changements sociétaux petit à petit faire leur chemin.



L'autre roman dans "l'amie prodigieuse" c'est l'histoire de la relation entre Elena et Lila. J'ai un peu moins adhéré à cet aspect du roman, qui est le principal. Je n'ai pas été touchée par l'amitié qui lie les 2 jeunes filles. J'ai plus eu l'impression que leur relation était basée sur des rapports de domination, de jalousie, de compétition et de désir de possession que sur de véritables sentiments. Ce n'est pas forcément une mauvaise idée d'ailleurs. Le récit d'une amitié toxique c'est plutôt un sujet intéressant. Mais du coup, je trouve que ça ne s'intègre pas parfaitement avec le côté roman chorale. Si c'était vraiment ça le sujet du roman, alors selon moi l'auteure aurait dû se centrer uniquement sur les 2 jeunes filles et faire de leur relation à la fois le sujet et le contexte, comme s'il n'existait rien en dehors de cette relation, que l'emprise de Lila sur Elena trouve un echo dans l'emprise du récit sur le lecteur.

Ceci dit, je ne me suis pas ennuyée et j'avais envie de savoir ce qui arriverait à tous les personnages. En fait, ce qui m'a vraiment gênée dans ce livre, c'est le personnage de Lila. Je n'ai pas aimé ce personnage qui, la plupart du temps, m'est apparue comme très antipathique. Et pire, je n'ai pas cru à ce personnage, à son évolution. "L'amie prodigieuse" du titre, c'est elle et pourtant jamais ce personnage ne m'a semblé prodigieux justement. J'attendais autre chose, un personnage haut en couleurs qui saurait enchanter le quotidien. Un peu comme l'était Owen Meaney dans "une prière pour Owen" de John Irving. Lila, au contraire, m'a semblé très banale, presque étriquée, tout en étant, paradoxalement, improbable. Je ne l'ai pas trouvée crédible. La gamine maigrichonne et caractérielle qui devient super canon et fait fondre tous les garçons, je n'y ai pas cru. Que la gamine surdouée soit contrainte de ne pas laisser s'exprimer son potentiel, d'accord mais qu'elle devienne une jeune fille très superficielle, ça ne m'a pas plu et je n'y ai pas cru non plus, je n'ai pas trouvé ça cohérent. J'ai trouvé le personnage d'Elena mieux campé même si, par ailleurs, elle est parfois agaçante avec ses atermoiements adolescents. Finalement, ce sont les personnages secondaires les plus intéressants dans "l'amie prodigieuse". De quoi encore regretter que Ferrante n'ait pas fait de ce livre un vrai roman chorale.



Malgré toutes ces faiblesses et défauts, j'ai passé un agréable moment. Je ne sais pas encore si je lirai la suite mais en tout cas, ce ne sera pas pour tout de suite.

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L'amie prodigieuse, tome 2 : Le nouveau nom

Nous avions laissé Lila au moment où les Solara, mafieux notoires avaient fait irruption lors de son mariage, lui faisant comprendre qui était vraiment son mari Stefano et perdre ainsi toutes ses illusions. Le voyage de noces est loin d’être idyllique et elle reçoit des coups.



« Il faut faire l’homme, Stef ! Soit, tu la plies maintenant, soit tu ne la plieras jamais plus ; ton épouse doit apprendre tout de suite que c’est elle la femme et toi l’homme, et que donc, elle doit t’obéir. » P 51



Alors que Lila tient la charcuterie épicerie de son mari, gère la caisse et dépense sans compter, Elena alias Lénu, de son côté, continue avec opiniâtreté ses études, les deux amies commencent à s’éloigner vraiment.



Elena Ferrante oppose toujours ces deux jeunes femmes, la brune pétillante, extravagante, fofolle, qui affole les hommes, la blonde complexée par ses rondeurs qui travaille sans relâche et n’a aucune confiance en elle-même. Leur amitié devient de plus en plus toxique, car Lila continue son emprise et son travail de sape alternant mots gentils et vacheries.



J’ai lu ce deuxième tome de façon addictive, avalé les 623 pages en trois jours, (quatre au maximum) et Lila m’a vraiment horripilée au plus haut point, comme je le pressentais en terminant le premier tome. Je continue à préférer Elena et ses maladresse, Elena qui bûche pour réussir ses études, qui s’acharne pour acquérir les bases qui lui semblent si évidentes pour les autres élèves issus de milieu favorisé.



La manière dont Lila a séduit Nino sous les yeux de Lenu qui est amoureuse de lui depuis l’enfance est un exemple parmi d’autres: rien ne l’arrête quand elle veut quelque chose ou quelqu’un. Il faut lui reconnaître quand même un certain courage pour l’époque.



« Elle est comme ça, elle veut toujours être la première partout : la plus belle, la plus élégante, la plus riche ! Et, j’ajoutai : et la plus intelligente, surtout. » P 131



L’auteure continue à approfondir dans ce roman, la société de l’époque, le statut précaire des femmes qui sont battues, qui subissent, l’importance de la maternité dans le couple pour les familles qui font très vite des ragots lorsque l’enfant ne vient pas assez vite, la sexualité subie le plus souvent….



Elena Ferrante décrit très bien la solitude des enfants issus de familles pauvres, qui doivent travailler pour payer les études, cravacher pour garder le niveau (et donc la bourse) et qui se sentent inférieurs, jamais à leur place, ni dans le milieu d’origine dont ils se sont trop éloignés ni dans leur nouvel univers.



J’ai dévoré ce livre car il décrit fort bien et dans une écriture plaisante, cette amitié toxique, ce « je t’aime moi non plus », cette dépendance de Lenu vis-à-vis de Lila m’intéresse, par son côté plus que malsain et je continuerai donc à lire cette saga en espérant assister à un envol d’Elena ?
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L'amie prodigieuse, tome 1 : Enfance, adole..

Un grand merci à June de Livraddict pour l'organisation de cette lecture commune. C’était l'occasion de sortir ce roman qui était dans ma PAL, depuis bien trop longtemps !

L'amie prodigieuse, cette saga, fait couler beaucoup d'encre : je n'en entend que des critiques élogieuses et puis surtout le mystère autour de l'identité de l'auteure. Tout ça, a fait que je n'ai pas hésité une seconde avant de me lancer.



Bilan pas de coup de cœur comme je m'y attendais mais un excellent moment de lecture. Elena est la narratrice et prend la plume pour nous raconter son amitié avec Lila. Dans ce tome, c'est son enfance qu'elle nous conte jusqu'au mariage de son amie. On plonge au cœur des années 50 et l'on est forcément happés par la plume de l'auteur.



J'aurai aimé davantage de descriptions des lieux, Naples et ses environs sont des endroits qui me font rêver et j'aurai aimé un peu plus de dépaysement. J'ai également trouvé que certains passages étaient un peu longs et le nombre de personnages que l'on croisent est assez importants donc il est parfois facile de s'y perdre. C'est la les deux seuls points négatifs que je ferais car pour le reste, le roman est excellent. Il me tarde d'ailleurs de découvrir la suite des aventures de nos deux héroïnes.
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Poupée volée

Je découvre la fameuse Elena Ferrante non pas avec sa tétralogie mais avec une nouvelle de 2006, Poupée volée. La quatrième de couverture m'avait beaucoup intriguée. Pourquoi une universitaire proche de la cinquantaine s'emparerait-elle de la poupée d'une petite fille qu'elle rencontre, ainsi que sa volubile famille, sur une plage, en vacances? A priori cela n'a aucun sens...



En moins de 200 pages, Elena Ferrante dissèque la vie de la narratrice, ladite universitaire, au moyen de réflexion et de réminiscences. Il y est beaucoup question de l'essence même de la féminité : qu'est -ce qu'être femme? Comment concilier sa propre individualité de femme avec la maternité, les contingences de la vie familiale, ...? Rapports mère-fille sont analysés avec profondeur et désarroi : ceux que la narratrice a tissé avec sa mère puis ses filles, ceux qu'elles devinrent et extrapole de cette famille croisée sur une plage.



Le tout produit un résultat - et une lecture - assez déconcertant. Dérangeant même car la barrière entre rationalité et folie de la narratrice tend à s'effrite depuis un bon moment, semble-t-il. Difficile d'éprouver beaucoup d'empathie pour elle et, paradoxalement, on ne peut s'empêcher de comprendre ses atermoiements ou ses actes.



Le ton sonne juste, dans un style à la fois élégant et dissonnant puisque reflet du personnage principal. Les objets, à commencer par la fameuse poupée mais pas seulement, se chargent de connotations symboliques. J'en ressors troublée et mue par l'envie de découvrir l'oeuvre d'Elena Ferrante plus en détail. Ça tombe bien, L'amie prodigieuse m'attend sur mon étagère.
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La Vie mensongère des adultes

«  Je n'ai fait que glisser ,et je glisse aujourd'hui encore à l'intérieur de ces lignes qui veulent me donner une histoire alors qu'en réalité je ne suis rien »



Extrait significatif du tout début de ce livre prenant , un écheveau emmêlé à dessein où tout n'est que douleur confuse, cyclone intérieur , sans rédemption possible où Giovanna, fille unique d'un couple de professeurs , qui vivait une enfance heureuse va voir sa vie bouleversée l'année de ses douze ans.



Eh oui! elle se croyait belle avec ses cheveux lumineux et doux , ———soudain , après une conversation étouffée pour rester basse——elle apprend par la voix de son père qu'elle était comme sa soeur Vittoria : «  Elle alliait à la perfection laideur et propension au mal » ...

Elle se sent frémir de honte, elle qui portait des vêtements roses comme l'aurore , subitement tout se désagrège , plus de notes brillantes à l'école , c'est la dégringolade et la désinvolture .



Voilà Giovanna prise entre deux classes sociales ——celle de ses parents universitaires —- et celle des origines de son père ——-populaire dans les quartiers très pauvres de Naples .....

Elle va chercher sans fin —- auprès de sa tante Vittoria , brouillée, avec ses parents, son père surtout , depuis avant sa naissance , une femme brutale, libre et blessée, dotée d'un franc parler propre aux êtres abîmés par une colère constante, personnalité dure, toxique, maléfique , en couple avec la femme de son amant défunt ...



Un livre fulgurant , addictif à l'écriture acérée , mordante au coeur du trouble émotionnel , physique et psychologique de l'adolescence ,aux embardées hallucinées, aux spontanéités tourbillonnantes qui entraînent Giovanna dans l'ivresse virevoltante et dangereuse de ses émotions au sein des apparences et de la réalité , du mal et du bien, de l'éveil décisif à elle même.



À l'intérieur d'elle - même elle réinvente la vie de sa tante:pour épater ses amies «  Dans une ambiance de cimetière , de torrents et de chiens féroces, de flammes de raffineries et de squelettes abandonnés » .



La jeune fille en allant à la rencontre d'un autre univers social , découvre un monde plus spontané , incitée par sa tante à ouvrir les yeux sur les mensonges, les non - dits, les hypocrisies qui régissent la vie de ses parents , ce monde policé ——sûr de lui, apparemment ,——- où le vernis du monde craque , Giovanna cherche sans cesse sa voie ...



Elena Ferrante mène un roman d'apprentissage brillant en décrivant à merveille ce point de bascule qui secoue une adolescente entre douze et seize ans , avec le cortège habituel des cachotteries et des turbulences de la vie.Elle va au delà avec son récit sinueux, tranchant , sans compromis ...parfois touffu à lire ...



Elle déroule quatre années cruciales de la vie de cette Napolitaine, qui apprend à soulever au fond d'elle «  La pierre sous laquelle est cachée une vie élémentaire », face aux sollicitations de ses amies, des hommes, de la famille , de l'école ...

Une superbe étude de caractère Vive et précise, intelligente , qui associe complexité et facilité de lecture à propos des rêves et de la vie de Giovanna ....

Un bon Elena Ferrante après la déception de «L’amour harcelant ».

On pourrait encore disserter sur la dernière phrase qui indiquerait une suite :

«  Nous nous fîmes une promesse : nous deviendrions adultes comme aucune fille n'avait jamais réussi à le faire ».....
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L'amie prodigieuse, tome 4 : L'enfant perdue

Ouf ! ça se termine !



On retrouve nos deux amies et leur amitié toxique ; Lenù vit enfin avec le grand amour de sa jeunesse, Nino, dans des conditions rocambolesques, car c’est un menteur invétéré qui entretient toujours des relations avec sa femme (il n’a pas divorcé bien-sûr, beau-papa est bien trop intéressant pour son avenir ! alors qu’elle a quitté son mari)



Évidemment, l’amour la rend aveugle. Elle a un enfant de cette relation avec Nino. L’auteure reconnue n’arrive plus à écrire une ligne, trop prise par a passion, et quand son éditeur la presse, elle finit par ressortir un vieux manuscrit jadis refusé…



Lila est toujours aussi perturbée psychologiquement, c’est le moins qu’on puisse dire et les deux amies vivent près l’une de l’autre à Naples, elles seront enceintes en même temps…



J’ai terminé ce roman fleuve il y a plus d’un mois et j’ai remis ma critique toujours à plus tard tant j’étais exaspérée par la relation entre ces deux femmes, espérant devenir plus indulgente avec le temps. Mais, et je sais que je vais me faire des ennemies, car Elena Ferrante a beaucoup de fans, ce roman ne m’a pas plu.



J’ai bien aimé le premier tome de la saga, moins le deuxième encore moins le troisième. L’adaptation télé du premier tome m’a poussée à lire le quatrième, d’autant plus que je n’aime pas laisser un livre en plan, encore moins une saga.



Je me suis ennuyée tout au long de ces 618pages et je ne lirai probablement pas les autres publications de l’auteure. Il y a un seul élément positif : j’ai réussi à terminer ce livre, dont il ne me reste rien un mois plus tard. Entre temps j’ai lu « Une famille comme il faut » de Rosa Ventrella, sur un thème proche, et je l’ai largement préféré.




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L'amie prodigieuse, tome 1 : Enfance, adole..

J'entame la tétralogie L'amie prodigieuse de la mystérieuse Italienne Elena Ferrante alors que la Terre entière - ou presque - l'a dévorée et placée au rang de série culte. Mieux vaut tard que jamais...



Un quartier pauvre de Naples, années 1950. Deux petites filles, la narratrice Elena et Raphaëlla dite Lila se lient d'amitié. La première, blonde est délicatement potelée, est sage, plutôt docile, excellente élève obéissante. La seconde, maigre, toute en angles, la tignasse noire ébouriffée, des croûtes aux genoux, est dure, indisciplinée, implacable et sans peur. Sous ce côté chat sauvage prêt à griffée il y a une intelligence prodigieuse. Lila est surdouée.

Les deux fillettes si opposées s'attirent, éclats lumineux dans un quartier de misère économique et intellectuelle.



On se rend compte très vite que cette amitié n'est pas un long fleuve tranquille. Elle repose non pas sur une émulation mais sur une compétition, sans vraiment savoir qui veut prouver quoi à l'autre. L'écart se creuse lorsque Elena intègre le collège et pas Lila qui, pourtant, fera tout pour rester à la hauteur de son amie. Qui, elle, travaille si fort pour épater la brune sauvageonne. Entre envie, complicité, coups de sang et solidarité se tisse malgré tout un lien très fort.



Autour du tandem se grappent nombre de personnages qui animent la vie du quartier. Souvent bruyamment et violemment. Les disputes conjugales et familiales sont monnaie courante et il n'est pas rare que les coups pleuvent sur femmes et enfants. Le cadre est restitué avec brio. Dans l'enfance des héroïnes, le quartier semble un univers à part entière et le coeur de Naples, pourtant géographiquement si proche, est à des années lumière.

De plus, sous cette décennie d'immédiat après-guerre flottent encore des secrets et des rancoeurs, des sommes gagnées par spoliation et des réputations de partisans du régime alors en place. Tout cela parcourt les immeubles avec une tension renforcée par un silence buté.



La génération d'Elena et Lila commence à réfléchir à un autre mode de vie possible. Mais les traditions d'honneur et le sang vif apportent encore leurs flots de bagarres et d'injures.

Elena marque d'ailleurs une rupture importante en poursuivant des études secondaires, elle, simple fille de portier municipal mais à l'intelligence et à la rigueur studieuse indéniables. Certains de ses propos m'ont rappelé La place d'Annie Ernaux, où elle se trouve entre deux mondes, se sentant à chaque réussite un peu plus étrangère à son milieu d'origine. Sentiment angoissant et culpabilisant d'être intellectuellement supérieure à tout ce qui constitue son environnement originel.



J'ai trouvé la lecture de ce premier tome très plaisante et intéressante. Elena Ferrante sait rendre ses personnages vivants sous nos yeux avec beaucoup de vraisemblance. En revanche, peut-être d'en avoir trop entendu parler avec force louanges, je ne suis pas parvenue à voir l'aspect extraordinaire du roman. Sans doute suis-je passée à côté... Mais c'est sans conteste une bonne histoire, bien construite et bien racontée. Je lirai avec plaisir le second tome de la tétralogie.
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L'amie prodigieuse, tome 4 : L'enfant perdue

Voilà, c'est terminé. L'enfant perdue – et ce titre n'est pas une métaphore ! – vient mettre un terme à la saga de L'amie prodigieuse, qui couvre, sur soixante années, le parcours de deux amies issues du même quartier déshérité de Naples. Une saga que j'ai personnellement bouclée en reprenant le prologue du premier volume, où la narratrice avait évoqué l'« effacement » final de Lila. Et comme l'épilogue de L'enfant perdue s'achève sur la réapparition des poupées, je me suis laissé aller à relire tout le début des aventures de Lenù et Lila.



Les poupées, souvenez-vous ! Lenù et Lila avaient six ans et n'étaient pas encore amies. Chacune avait jeté par provocation la poupée de l'autre dans un soupirail de cave. Elles ne les avaient jamais retrouvées et elles étaient allées, main dans la main, mortes de peur, les réclamer à l'abominable « ogre » Don Achille : « on vous a vu les mettre dans votre grand sac noir ! ». Cet épisode m'avait attendri. Est-ce parce que je n'ai pas eu de soeur, ni de fille ? Toujours est-il que j'y ai souvent pensé, tout au long des quinze cents pages dont les poupées sont absentes, avant qu'elles ne reviennent en clôture de l'ouvrage comme un totem mystérieux, peut-être pour nous rappeler que leur disparition avait été la rampe de lancement des destinées, et pas seulement de l'amitié des deux fillettes.



Les bonnes et mauvaises fortunes de la vie auront eu peu d'incidences sur cette amitié exclusive et complexe, typiquement féminine. Tout au long des soixante années, le sentiment que Lenù et Lila auront éprouvé l'une pour l'autre aura fluctué aux confins de l'admiration et de l'agacement. Leur bienveillance mutuelle aura parfois comporté une once cachée de mauvaise intention. Malgré des parcours personnels très différents, aucune n'aura pris le pas sur l'autre. Mais elles se seront retrouvées toutes les fois qu'elles s'étaient éloignées.



J'ai relu mes critiques des trois premiers volumes. Je n'en changerais pas un mot. Ai-je besoin, après cet ultime volume, de revenir sur la verve romanesque et la fluidité d'écriture d'Elena Ferrante ? En dépit des nombreux renversements de situations qui donnent au récit son caractère captivant, l'ensemble est d'une grande cohérence, notamment le profil psychologique des deux femmes, établi dès le début.



Une longue première partie de L'enfant perdue est consacrée aux atermoiements de Lenù dans ses aventures de femme, de mère et d'écrivaine, sujettes à des hauts et à des bas, au même titre que son moral. Que de doutes, que de valses-hésitations, comme toujours avec elle ! Son engagement féministe ne l'empêche pas de manquer de clairvoyance sur les hommes de sa vie, et à trop longtemps hésiter avant de briser les chaînes dans lesquelles l'enserre un pervers narcissique.



Malgré des revers et un drame terrible, Lila sera restée égale à elle-même : une créature instinctive et intuitive au caractère tourmenté, insensible à l'opinion d'autrui, affichant une détermination implacable dans ses prises de position, capable de les imposer à des hommes brutaux et dangereux, peu habitués à trouver des femmes en travers de leurs chemins.



Les deux femmes auront tracé leurs routes dans une Italie qui n'aura cessé de se transformer. Après le boom économique d'après-guerre, suivi des années d'affrontements idéologiques et de dérapages meurtriers, la tendance évolue vers un libéralisme économique mal contrôlé. Les terroristes repentis dénoncent leurs camarades. La corruption ronge les politiciens des partis de gouvernement, jusqu'à ce que l'opération manu polite y mette bon ordre. Provisoirement !



Naples, « ville magnifique et pleine de trésors », semble ne pouvoir échapper à une sorte de malédiction. Tout y change sans jamais vraiment changer. Des mafieux imposent leur loi avant d'être éliminés par d'autres mafieux, tandis que les organisations clandestines se renouvellent suivant les tendances du jour.



Avec le temps, se dissout l'espèce de fraternité qui unissait les habitants du vieux quartier, où l'on a pu croire que Lenù était vouée à l'éternel retour, à proximité de Lila. Un quartier où le bon sens et la modestie ont pu amener certains à penser que l'amie prodigieuse, ce n'était pas Lila la surdouée, mais Elena dite Lenù, l'écrivaine à succès.


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L'amie prodigieuse, tome 1 : Enfance, adole..

tant pis je me lance malgré le grand nombre de critiques déjà postées...

J’ai passé un bon moment, je l’avoue avec ce voyage dans un quartier pauvre de Naples dans l’Italie de la fin des années cinquante.



On va à la découverte des familles des deux héroïnes Elena et Lila qui grandissent dans ce quartier pauvre on l’on a du mal à joindre les deux bouts, quand on les joint, on côtoie cette misère sociale avec le travail difficile, le comportement mafieux de certains, usuriers, commerçants aux pratiques douteuses.



Les deux petites filles travaillent bien à l’école, comme on disait autrefois. L’une, Lila, la fille du cordonnier, est une enfant prodige, on dirait surdouée ou intellectuellement précoce de nos jours. Elle comprend les choses de manière intuitive, douée en maths avec une mémoire extraordinaire. La manière dont elle apprend le latin et le grec en empruntant une grammaire latine puis une grammaire grecque à la bibliothèque est étonnante.



Elle entraîne dans son sillage son amie Elena douée elle-aussi mais qui doit travailler davantage pour la suivre.



J’ai aimé la manière dont elles se battent d’arrache-pied pour s’en sortir en étudiant alors que leurs parents préfèreraient qu’elles travaillent et assez vite Lila devra abandonner les études pour aider son père et son frère Rino à la boutique: elle dessine des modèles de chaussures dont le père ne veut pas entendre parler.



J’ai préféré le personnage d’Elena, d’ailleurs c’est elle qui raconte l’histoire, l’éternelle seconde qui s’interdit d’être meilleure que Lila, car elle se croit inférieure à elle et lui trouve toujours une excuse sans se rendre compte qu’elle sert de faire valoir à Lila.



J’ai bien aimé aussi la description de Naples, les différents personnages, souvent hauts en couleurs, fascistes ou communistes et la manière dont Elena Ferrante raconte les conditions de vie de ces familles qui vivent dans la misère, qui ont du mal à joindre les deux bouts, côtoyant les usuriers, les familles mafieuses qui roulent en grosses voitures et font régner la peur.



Elena Ferrante nous raconte l’histoire d’une amitié très troublante, car Lila n’est pas quelqu’un de gentil, elle est très manipulatrice et a pris l’ascendant sur Elena qu’elle humilie souvent. Pour moi, il s’agit plus d’une relation d’emprise, voire de soumission qu’une amitié vraie.



Certes ce n’est pas un chef d’œuvre mais le livre est suffisamment bien écrit pour que je continue l’aventure si j’arrive à supporter Lila!
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L'amie prodigieuse, tome 1 : Enfance, adole..

C'est avec un pincement au coeur que j'ai tourné la dernière page de ce très beau roman. J'y suis pourtant entrée à petits pas: il m'a fallu du temps pour m'attacher aux personnages et entrer dans leur univers. Mais plus j'avançais dans ma lecture, plus je m'y attachais, plus ce qu'ils vivaient venait réveiller des souvenirs et des émotions de mon enfance.



Comme son titre l'indique, ce livre relate l'histoire d'une amitié, de ces amitiés dévorantes, inconditionnelles et exclusives qui n'appartiennent qu'à l'enfance. Celles qui construisent un individu, celles qui laissent de tendres souvenirs d'éclats de rire, de premières fois partagées, de secrets bien gardés, de questions et d'inquiétudes échangées...



Lila et Elena, deux Napolitaines habitant l'un des quartiers les plus populaires de la ville, partagent une telle amitié. Nous sommes dans les années 50, les petites filles ont des rêves plein la tête. A l'école, elles se distinguent par leur intelligence et leur capacité à apprendre. L'institutrice repère très vite leur potentiel et les pousse à poursuivre leurs études au collège. Mais seuls les parents d'Elena consentiront, non sans quelques réticences, à faire le sacrifice économique que cela suppose. Car, quoi qu'ils en disent et quoi qu'il leur en coûte, ils savent bien que c'est par la connaissance que leur fille pourra échapper à leur milieu social pour s'élever.

Lila, pourtant plus brillante encore, n'aura quant à elle pas cette chance. Tandis qu'Elena, consciente de la valeur de son amie, vit l'opportunité qui lui est donnée comme une forme d'imposture, Lila s'acharne à apprendre par ses propres moyens grâce aux livres qu'elle emprunte à la bibliothèque, autant pour se prouver qu'elle en est capable que pour stimuler son amie et la pousser à l'excellence, réalisant ainsi son désir d'émancipation par procuration... jusqu'à ce qu'une forme de réalisme ne vienne s'imposer à elle. Lila s'est transformée. Son petit corps maigre a cédé la place à des courbes harmonieuses; son regard perçant et son tempérament font le reste... le magnétisme qu'elle exerce sur les hommes l'étonne et l'effraie tout d'abord. Mais elle l'envisage bientôt comme un atout pour faire un beau mariage. Cela lui permettrait de ne plus être dans le besoin, de vivre dans l'un de ces appartements modernes dotés d'équipements de confort, de se procurer les nouveaux biens de consommation dont tout le monde rêve, et ce sont tous les membres de sa famille qui en bénéficieraient, en particulier son frère, qu'elle adore.



De leur plus tendre enfance à leur adolescence, on suit ces deux amies dont les voies vont se séparer, mais qui vont pourtant conserver des liens indéfectibles.

C'est autant l'éveil des sentiments, la découverte des premiers émois amoureux, le passage de l'enfance à l'âge adulte que dévoile Elena Ferrante avec beaucoup de finesse, de délicatesse et de justesse qu'une peinture sociale des faubourgs modestes de Naples à l'aube des Trente glorieuses.

En refermant le livre, on n'a qu'une envie: savoir ce que ces jeunes filles vont devenir et ce que la vie va leur réserver...



La bonne nouvelle, c'est qu'une suite sera donnée à ce livre. La mauvaise, c'est qu'elle est prévue pour 2016...


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L'amie prodigieuse, tome 4 : L'enfant perdue

Non, non et non, pas déjà ! En achevant cette lecture, je sais malheureusement qu'il n'y aura pas de cinquième volet et je crois que, plus le fait que d'avoir déjà terminé cette lecture, l'histoire ne se poursuivra pas si ce n'est dans mon imagination !



Beaucoup de moments forts dans ce quatrième tome et vu le nombre de critiques qui a déjà été apposé à ce sujet, je vais essayé de ne pas trop m'étendre. Moi qui avait voulu depuis le début, à savoir depuis le tout premier tome, que Lenù, notre protagoniste et narratrice, découvre enfin l'amour avec Nino Sarratore, je m'étais enflammée dès la fin du tome précédent me disant que ça y est, mon vœu avait été exaucé et pourtant, si je m'attendais à découvrir ce qui allait s'ensuivre, je l'aurais probablement jamais formulé. Ici, Lenù est une écrivaine qui rencontre un certain succès tandis que son mari, Stefano Carracci a tant peiné pour écrire son écrit universitaire. Leurs deux enfants, Dede et Elsa se portent bein mais en veulent à leur mère pour ses absences à répétition (d'abord d'un point de vue professionnel puis, chose qu'elles ne leur pardonneront jamais, personnel pour convoler auprès d'une certaine personne dont je tairai le nom ici mais je crois que vous avez tous compris à qui je faisais allusion. Si un enfant naîtra de cette union qui ne fut pourtant jamais officialisée, la petite Imma naquit quelques semaine avant la fille que Lila eut avec Enzo : Tina. Alors que tout semble aller pour le mieux pour nos deux amies, un drame se produira quelques années plus tard et de celui-ci, Lila ne se remettra jamais, creusant une brèche irréparable dans les liens extrêmement forts qui ont toujours unis nos deux amies ou pour être plus large, Lila et le reste du monde !



Vous ai-je assez intrigué pour vous pousser à vous plonger dans ce quatrième et ultime volet de la série ? Je l'espère ! Je n'ai pas parlé de tous les autres acteurs de ce livre, les frères Solara qui règnent en maîtres sur la ville de Naples, Pasquale, Carmen et tous les autres, voulant éviter ce que vous avez probablement déjà lu, préférant me concentrer que ce qui m'a le plus passionnée dans cette saga. Certes, j'aurais pu également vous parler des thèmes forts également abordés dans cet ouvrage : misère, violence...mais j'aurais eu l'impression de me répéter par rapport à mes critiques des trois tome précédents alors autant vous laissez seuls maîtres ! A lire sans faute !
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L'amie prodigieuse, tome 2 : Le nouveau nom

Voilà le gros problème : une fois qu'on a commencé, on ne peut plus s'arrêter et alors que j'avais été réticente à entamer le premier tome, voilà que je n'ai qu'une hâte : découvrir les deux suivants et pourtant, sans trop être pressée car je sais qu'après, ce sera fini (trop vite ) et que je ne pourrai plus revenir en arrière et que je regretterai de les avoir lu trop vite !



Elena, Lenù Greco et Lia Cerullo, deux amies d'enfance qui ont grandi dans le même quartier de Naples, qui étaient inséparables, ont vécu la même misère, ont eu les mêmes copains et que la vie décida de séparer. En grandissant, même si toutes deux étaient promises à faire de brillantes études, il n'en sera le cas que pour l'une d'entre elles. l'autre, mariée trop jeune à un homme pour qui elle n'avait que de l'affection, réussira néanmoins à lancer le projet de son frère et elle lorsqu'ils étaient enfants : celui de fabriquer leurs propres chaussures et de les commercialiser. Cependant, pour cela il faut de l'argent et c'est auprès d'une riche et très influente famille napolitaine qu'elle va trouver la solution. Cependant, c'est en quelque sorte comme signer un pacte avec le diable car sa famille sera dorénavant liée avec eux contre leur gré. Je ne vous dirai pas qui est qui dans ces étranges destins mêlés car cela vous gâcherait tout le plaisir de la découverte mais cet ouvrage nous démontre qu'il ne faut jamais cesser de croire en ses rêves d'enfants : ce sont souvent les plus purs et les seuls peut-être qui vaillent la peine de ne pas tomber dans l'oubli. Certes, en grandissant et en mûrissant, on en fait d'autres, et heureusement d'ailleurs et ceux-là non plus ne doivent pas être négligés. Quoi qu'il en soit : sans être trop naïfs (seul défaut peut-être de notre héroïne), n'oublions pas de revenir de temps à autres dans notre bulle d'enfants !



Un ouvrage admirablement bien écrit où la misère, bien que décrite cette fois en arrière fond, n'enlève rien à la violence qui sévit dans la banlieue de Naples dans les années '60, comme dans tant d'autres endroits d'ailleurs. Un livre sur l'argent, la réussite sociale mais avant tout sur l'amitié et chose largement exploitée dans ce deuxième tome, sur les amours naissantes et les amours qui font aussi parfois terriblement souffrir lorsqu'elles ne sont pas partagées ! A lire absolument !
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L'amie prodigieuse, tome 1 : Enfance, adole..

Je ne vais pas vous raconter pour la 529 ème fois ce que vous avez probablement déjà lu mais je ne peux pas ne rien dire. J'avoue qu'en commençant cet ouvrage, j'ai eu un peu de mal. Trop de noms (même si ceux-ci sont mentionnés en début d'ouvrage), trop de personnages...bref, j'ai cru que je ne m'en sortirai jamais et c'est ma mère cette fois-ci qui m'a dit qu'elle avait eu la même impression et qu'elle avait abandonné au départ. Alors qu'elle est en train de dévorer le troisième tome actuellement, j'ai donc persévéré dans ma lecture et voilà, ce qui devait arriver arriva : je suis tombée complètement sous le charme...non pas de Lila, comme tous ou presque dans ce premier tome, mais de la narratrice, Elena. Je me suis en effet beaucoup reconnue en elle et l'ai tout de suite adoptée.



Ici, l'histoire se déroule au coeur de Naples, dans un quartier défavorisé mais où certaines familles ont une certaine influence car, plus d'argent, donc plus de pouvoir et sont même parfis craintes, comme la légende qui règne, durant l'enfance de notre héroïne, sur Don Achille, craint par tous les enfants du quartier, excepté les siens bien entendu. Ici, c'est aussi l'histoire d'une amitié, celle de Lila (Raffaella de son vrai prénom) et d'Elena. C'est aussi tous les autres qui gravitent autour d'elles, Elena gravitant elle-même autour de Lila tant elle la trouve parfaite. Cette dernière est en effet adulée de tous, autant pas sa grâce et sa beauté naturelle que par son intelligence, même si notre narratrice se défend plutôt bien de ce côté-là. Cependant, elle ne rêve que d'une chose : marcher dans les pas de Lila, être aimée par elle et approuvée dans ses choix et décisions. Puis, les fillettes grandissent et même si elles restent toujours extrêmement liées, leur parcours de vie, lui, diffère.

Ici, c'est aussi une histoire sur la pauvreté, sur la violence, sur la peur...c'est un peu de tout cela que l'on retrouve et qui nous fait frémir.



Un premier tome on ne peut plus prometteur (je dis cela car pour l'instant, c'est le seul que j'ai lu même si je sais d'avance que les deux autres le sont tout autant) et, moi qui était réticente lors de la lecture des premiers chapitres de ce tome, je n'ai dorénavant qu'une ha^te : découvrir les suivants ! A lire absolument ! Un dernier conseil : si comme moi, vous vous sentez un peu perdu au départ, n'abandonnez pas et persistez dans votre lecture, vous ne le regretterez pas !
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L'amie prodigieuse, tome 4 : L'enfant perdue

Et voilà, le dernier tome de la saga d'Elena Ferrante vient de se fermer.

On y retrouve les personnages des tomes précédents bien évidemment, mais cette histoire est surtout basée sur Lena et ses filles. Chacun évolue vers son propre avenir.

Avec l'âge, Lenu se trouve enfin, difficilement. Sa relation avec Lila semble s'apaiser un peu. Elle prend du recul sur son entourage, elle accepte les autres tels qu'ils sont, et du coup s'accepte aussi, elle s'affirme.

C'est un livre sur la maturité, la prise de conscience et l'acceptation.

Sans avoir été emballée par cette saga, j'ai apprécié l'écriture de l'auteur. Une découverte en demi-teinte, mais une découverte que je ne regrette pas.
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L'amie prodigieuse, tome 1 : Enfance, adole..

Bon, ça y est, après des semaines (des mois?) d'attente, le deuxième volume de la sage de la mystérieuse Ferrante est enfin dispo à ma médiathèque. Je vais pouvoir me replonger dans les cris, les odeurs et les couleurs du Naples des années 60 et savoir comment évolue la vie de ces deux amies.

Je ne vais pas vous résumer le pitch... Si vraiment vous ignorez de quoi il s'agit, reportez-vous aux 486 critiques précédentes... je voulais juste témoigner ici du plaisir que j'ai eu à plonger dans cette histoire. Comme beaucoup d'entre nous, j'ai une méfiance maladive envers les succès unanimes et médiatisés. Mais s'il est ridicule de bêler comme le reste du troupeau, il n'est pas plus pertinent de jouer les Don Quichotte de principe.

J'ai donc décidé de me faire mon propre avis et grand bien m'en a pris. Je me suis jeté à l'eau sans trop savoir où ça menait et dès les premiers chapitres, j'ai senti le petit truc qui fait que je m'attache, que je tourne les pages les unes après les autres (oui, bien sûr, j'en connais de sarcastiques qui me feront finement remarquer que peu de lecteurs ont l'habitude de tourner les pages dix par dix...), que je ne lâche plus cette histoire de vie et d'amitié sur fond d'ascension sociale.

« Nous avions douze ans et nous marchions sans fin dans les rues brûlantes du quartier, au milieu des mouches et de la poussière que les vieux camions soulevaient sur leur passage, comme deux petites vieilles qui font le point sur leur vie pleine de déceptions, en se serrant l’une contre l’autre. Je me disais que personne ne nous comprenait et que nous seules pouvions nous comprendre. »

Je le dis donc haut et fort... J'aime l'histoire de Lila et Lenù. Je les ai suivies dans leur enfance et le début de leur adolescence, et j'ai hâte de découvrir les jeunes femmes qu'elles vont devenir. Promis je viendrai dire ici mon enthousiasme ou ma déception.
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L'amie prodigieuse, tome 2 : Le nouveau nom

Seule Éléna poursuivra ses études. Lila essaie de trouver une issue à travers l'atelier de fabrication de chaussures de son père, pour exister un peu. Mais là n'est pas vraiment son rêve. C'est seulement un moyen pour elle de repousser toujours plus loin les limites. Gagner de l'argent sans gagner son indépendance ne pourra que l'étouffer encore plus.



L'une change en profondeur, grâce aux études, à l'éloignement du quartier. L'autre en apparence seulement, comme un oiseau merveilleux en cage.

L'argent ne suffira pas à gommer les origines, les inégalités profondes. Il faut davantage, il faut la liberté de pouvoir accomplir ce qu'on est au fond de soi, il faut aussi savoir prendre des risques pour ne pas dépérir, pour s'envoler.



Une histoire magnifique et tragique à la fois, à suivre…









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Elena Ferrante est le pseudonyme de Erri De Luca, le véritable auteur des romans.

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