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Critiques de Elizabeth Strout (219)
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Tout est possible

J’ai adoré !







En quelques lignes je me suis retrouvée aux cotés de Tony puis de Patty, Linda, Angelina, Charlie, Mary, Abel…



Tout est possible est un excellent titre qui, par sa simplicité des mots et la bienveillance de ses personnages (il y a quelque chose dans la narration de doux et de délicat qui permet de se sentir bien, d’éprouver tout de suite de l’attachement, de vouloir connaitre et côtoyer ces gens simples mais bons pour la plupart, un peu perdus souvent et défaillants mais excusables ...







Ce nouveau livre d’Elizabeth Strout se construit autour de Lucy (personnage éponyme de son dernier roman : Je m’appelle Lucy Barton), chaque personnage ayant connu l’enfant qu’elle était ou étant en relation avec sa famille. Mais Lucy (ne faisant qu’une brève apparition) n’est qu’un prétexte, le fil rouge pour exposer des histoires basées sur la différence et le traumatisme (guerre, violences familiales, sexuelles, solitude…) et surtout sur l’amour. Ecrit comme un recueil de nouvelles, Tout est possible présente des hommes et des femmes en lien les uns avec les autres, se répondant parfois (apportant par là un éclairage à certaines situations), leur histoire personnelle à la fois indépendante et venant alimenter celles des autres, faisant évoluer le roman dans le temps et développant progressivement l’environnement.



L’auteure fait preuve de beaucoup de délicatesse et arrive avec subtilité à déceler beaucoup de profondeur à ces petites vies simples et modestes d’Amgash, petite bourgade d’Illinois où tout le monde se connait et traîne souvent son passé, sa culpabilité et ses blessures comme des boulets bien lourds..................................
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Olive Kitteridge

Grand livre! une construction un peu déroutante mais qui prend , au fil des pages, toute sa raison d'être. 13 chapitres, 13 nouvelles, chronologiques, où apparaît Olive Kitteridge, tantôt silhouette juste aperçue, tantôt protagoniste principal. C'est toute sa vie qui se dessine, une femme intransigeante, arrogante parfois, directe pour le moins, une prof de maths rigide, une mère qui n'exprime pas ses sentiments, une épouse au caractère pas facile. Et la vie passe, avec ses facéties et ses drames, avec les maladies et les départs, et les incompréhensions se creusent, les regrets surgissent, les paroles ne réparent pas tout. Olive Ketteridge, exaspérante de certitudes, touchante de maladresse, et un dernier chapitre qui échappe miraculeusement à la mièvrerie .

Un vrai régal.

Lu en VO
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Olive Kitteridge

Olive vit aux Etats-Unis, à la fin du siècle dernier, dans une de ces petites villes où tout le monde se connait plus ou moins. L'histoire est divisée en nouvelles, chacune relatant la vie d'un personnage ou d'un couple, qu'Olive croise, voire plus. Au fil de celles-ci, Olive se révèle. le temps passe, sa situation évolue. Chacune de ces nouvelles m'a rappelé l'univers de Raymond Carver, ces vies bancales, qui ne tiennent qu'à un fil pouvant être brisé d'un moment à l'autre. L'écriture est très proche aussi de celle de Carver, des phrases magnifiques, efficaces, uniques, de vrais bijoux. La densité de l'écriture d'Elizabeth Strout ajoute à la tension du récit. C'est rapide, condensé, impossible de s'ennuyer.

Certaines nouvelles réservent d'énormes surprises et sont vraiment exceptionnelles, en particulier deux. La première est la rencontre d'Olive avec un de ses anciens élèves. Celui-ci va mal et semble prêt à l'action. On ne sait pas si elle s'en rend compte mais elle va être terriblement bavarde lors de cette rencontre, alors qu'elle ne l'est jamais. Les intentions du jeune homme peuvent être interprétées de différentes manières, laissant l'imagination dériver au bord du gouffre.

La deuxième est l'évocation d'un souvenir très douloureux avec des retours sur les sensations vécues et les sentiments après coup. Olive est particulièrement odieuse dans ces circonstances horribles mais est-ce que c'est sa vraie nature ou est-ce que l'événement a provoqué un trouble de sa personnalité à ce moment-là ? Impossible de le savoir.



Que dire d'Olive ? Ce n'est pas l'héroïne idéale, elle est grosse, pas toujours facile à vivre. Elle s'intéresse aux autres, sans avoir envie pour autant d'être leur amie. Elle ne fait aucun effort, aucune concession. Olive fait peur, parce qu'elle dit ce qu'elle pense, même si cela ne fait pas plaisir. Olive suit son instinct, toujours. Elle est très libre, trop parfois. Elle ne s'embarrasse de rien et agit comme elle le sent. Olive n'a rien de lisse et elle surprend.



Elizabet Strout aborde tous les sujets : la vieillesse, la maladie et la mort. Elle va droit au but, comme Olive et nous laisse abasourdis par la perfection de son roman.

« Olive Kitterridge » a reçu le prix Pulitzer en 2009 et a été adapté en mini série avec Frances MacDormand dans le rôle principal.
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Je m'appelle Lucy Barton

Un beau roman plein de pudeur, sur une femme qui a souffert toute sa vie de l'absence d'amour de sa mère. Centré sur des retrouvailles bien particulières, dans un hôpital, pendant 5 petits jours, le livre développe la vie de Lucy, de son enfance à la période actuelle. On découvre une femme qui doute, qui avance la peur au ventre. Une femme qui, à son tour, devient mère et doit gérer cela. Une lecture émouvante et certainement riche en enseignements...
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Je m'appelle Lucy Barton

Une relation intimiste entre mère et fille

*

J'ai choisi ce livre car j'ai lu "Olive Kitteridge" du même auteur que j'ai vraiment bcp apprécié.

C'est un roman court (lu en 1 jour) qui parle de la relation d'une fille avec sa mère.

La narratrice est la fille "Lucy Barton" qui se retrouve à l'hopital suite à des dégats post-opératoires d'appendicite. Sa mère, qu'elle n'a pas revu depuis 9 ans se trouve à son chevet.

Et l'on apprend bcp de leur relations, petit à petit l'écheveau se déroule.

Lucy, tout en se sentant épanouie, se sent seule - cette solitude toujours tapie dans les interstices de sa bouche, comme un rappel.

Lucy, qui a quitté très tôt sa vie d'avant, cette famille qui la gênait, la ville de province... et voilà que sa mère lui raconte, 15 ans après, tous les cancans et commérages que celle-ci ne voulait pas connaître.

Elle voulait lui parler de la vie qu'elle menait mais pas d'écho maternel.

Tous ces non-dits, cette rancoeur que la fille n'arrive pas à assumer, à dire à cette maman assez rustre et froide.

Une relation difficile qui peut faire écho à nos problématiques ...ou pas.

Un bel ouvrage sur la relation houleuse mère-fille
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Je m'appelle Lucy Barton

Un récit qui commence, l'air de rien, sans effets de style, avec une histoire qui semble toute simple, mais qui, à l'aide de chapitres courts, vous capte comme le plus efficace des « page-turners » : je l'ai lu d'une traite, touchée par l'histoire qui brosse des relations entre mère et filles complexes, mais tellement universelles, qui vous fait partager le désir d'une jeune fille très pauvre de sortir de son trou du fin fond de l'Illinois pour le New York du Village, en plein milieu des années sida, et qui découvre sa vocation d'écrivain. L'écriture est économe, mais sensible, et le portrait ainsi esquissé de la narratrice et de ses proches est particulièrement touchant. Un très bon moment de lecture.
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Olive Kitteridge

13 histoires courtes centrées sur un femme au caractère de cochon, au fil de sa vie dans une petite ville du Maine (USA). Très très bien.
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Olive Kitteridge

OLIVE KITTERRIDGE





Je ne pense pas qu'il soit utile de reprendre tout ce qui a été dit précédemment sur ce livre , avec grande finesse souvent ......

Oui cette forme de treize nouvelles liées les unes aux autres pour former un roman est assez plaisant et permet à Elisabeth Strout une certaine liberté pour aborder son sujet : dépeindre la" petite" vie provinciale de cette "petite" ville du Maine aux états-unis à travers "ses petits âmes" ....

Olive en reste le personnage central mais on découvre aussi tout ce "petit monde" qui la touche de près ou de loin .... Des gens .....oui des GENS ..... comme vous et moi .....

Olive , personnage principal , se définit elle même comme une personne peu aimable : Elle n'a aucune prétention dans la vie ,n'ayant jamais cherché à exercer quelque pouvoir de séduction !

Prof de math exerçant son métier avec plus de compétence pédagogique que psycholoqique , épouse peu encline à jouer tous les rôles qu'on attribue d'ordinaire à celle-ci , mère aimante mais plutôt "empruntée et maladroite" là encore , genre "brute de décoffrage" dans toutes ses démarches .....Olive traverse la vie , sans s'embarrasser de questions existentielles et écorche son entourage sans se poser de questions !

une robuste bonne femme du terroir , bien ancrée dans ses racines , oubliant de censurer ses réflexions et capable d'assassiner quelqu'un d'un coup de joutes verbales et de continuer sa route sans remise en question ..... Mais aussi , au moment où on s'y attend le moins , savoir témoigner d'une telle force d'empathie qu'elle désarme le lecteur qui finit par s'attacher à cette héroine pour le moins singulière ..........

Et dès lors c'est parti , le charme opère :

On se surprend à faire des analogies avec notre quotidien , avec le regard que l'on porte sur la vie autour de nous , dans son extrême banalité ......Avec tous nos travers , nos mesquineries , nos névroses , nos piaffements , nos fragilités , nos amours et désamours (sans savoir si on saura un jour ce que c'est vraiment) , nos doutes ,nos chagrins et colères , nos rancoeurs ,nos illusions et désillusions .....Et le temps qui passe ..... ainsi va la vie ....





Elisabeth Strout sait mettre en lumière les petites tragédies de la vie ordinaire avec toutes ces facéties ,le ridicule de nos efforts pour donner un sens , l'absurdité des vilains coups du destin ....... avec juste le mordant et la dérision qu'il faut pour nous faire sourire de cette "vaste comédie humaine" à laquelle nous appartenons !



....... Et si au début j'ai ressenti une certaine pesanteur (à l'image de l'imposante Olive ),j'ai vite été conquise par l'humour placide de l'auteure :

"Lydia a divorcé il y a quelques années.Son mari l'avait mordue .Ce détail est un secret"

"C'est la dame aux cheveux roses de la bibliothèque qui m'a raconté tout ça "

"Les tulipes fleurissent , splendides, ridicules."



Quelques passages aussi, complètement désopilant, éclaboussant la religion à travers l'apparition d'un perroquet religieux !



Finalement le coup de génie de cette auteure dans ce roman , c'est de se distancier de ses personnages pour nous les rendre à la fois drôles , émouvants , pathétiques , irritants , antipathiques ......Et de nous faire accepter cela car c'est bien de nous , les "gens normaux" , dont elle parle !!!!

Le livre se termine dans une ouverture apaisante et lumineuse ..........





Encore imprégnée de ma récente lecture de FREEDOM DE JONATHAN FRANZEN , je dois avouer avoir eu quelques difficultés à m'adapter au style d'ELISABETH STROUT ! (si je m'en réfère à FREEDOM c'est que malgré tout , j'ai rencontré beaucoup de points communs dans ce portait de l'Amérique d'aujourd'hui )





ps : un truc complètement hilarant tout au long du livre , c'est la relation des Américains à la nourriture et l'importance des "doughnuts" !!!!! Là encore il y aurait beaucoup à dire !!!!
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Oh, William !

Ce texte est un troisième roman avec Lucy Barton. Je n'ai pas lu les précédents textes, mais vais m'empresser de le faire. Mais nous pouvons lire ce texte sans avoir lu les précédents.

La narratrice va nous raconter sa famille, son rapport en particulier avec son ex mari, le William du titre. Lucy Barton est écrivaine, vit à New-York, a 64 ans. Veuve depuis peu , elle a gardé d'excellentes relations avec son ex-mari William, le père de ses 2 filles. Elle va alors nous raconter sa vie, ses rapports avec ses filles, son ex mari, sa belle mère ..

Ce texte va nous parler du déterminisme social, car Lucy et certains personnages ont réussi dans la vie et ont quitté une vie d'enfance de misère. Lucy est devenue écrivaine, a étudié à l'université, est devenue une citadine et une new yorkaise, alors qu'elle avait passé son enfance dans une petite ville de l'Amérique profonde, de l'Illinois. Elle va aussi partir avec son ex mari, qui va essayer de découvrir la vie de son père et découvrir une demi sœur. La narratrice va alors parler de la société américaine, des origines de certaines familles. La vie dans l'Amérique profonde, les reines de beauté (sa demi sœur aurait été reine de la fête des pommes de terre). J'ai beaucoup aimé les questionnements de cette femme, de son rôle de fille, de belle fille, de mère, d'amante.

L'auteure parle très bien des relations entre les êtres, les dialogues mais aussi les non dits. Que ce soit les rapports avec les hommes de sa vie, de ses filles, de sa belle mère, avec qui elle a passé ses derniers moments. Elle parle aussi des apparences, de ce que les autres voient, ressentent mais aussi les blessures, les non dits, les secrets de famille.

Je vais m'empresser de lire les précédents textes et connaître un peu plus la vie de Lucy.

#OhWilliam #NetGalleyFrance
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Olive Kitteridge

Si "Six Feet Under" était un roman...



Voilà un bien beau bouquin , Pulitzer Prize en 2009, qui m'a énormément plu en dépit d'aspects qui auraient pu me perturber. En effet le format du roman est incertain et on pourrait aussi bien l'appeler un recueil de nouvelles, ce qui me chagrine parfois. Et pourtant non, ça marche du tonnerre, cette histoire, qui nous raconte la vie d'une petite ville du Maine, vue dans la proche proximité d'un couple qui va vieillissant doucement, Olive et Henry.

Olive Kitteridge apparaît en effet parfois comme personnage principal, parfois comme une intervenante dans un récit qui la concerne peu, parfois juste comme une image qu'on attraperait du coin de l’œil. Mais elle est là, et apporte sa continuité au récit. Elle parle peu, Olive, mais quand elle parle, une certaine vérité sort de sa bouche qui vous colore le chapitre tout entier et votre esprit de lecteur/trice. Extraordinaire présence d'un être fictif..



Autre facette de cet œuvre qui aurait pu me gêner: le livre semble presque avoir une audience cible, un public d'un âge déjà avancé et apaisé, et toutes ces histoires américaines sont vues dans un nuage de nostalgie, de remord parfois. Mais ce parti pris ne gêne nullement, au contraire: ce livre est une machine à créer des sentiments chez le lecteur, à évoquer les vies internes de gens que vous ne connaissez pas avec une force assez poignante.

Peut-on critiquer un livre parce qu'il est trop émouvant, trop vrai? On pourrait alors en faire le grief à "Olive Kitteridge". Je reste abasourdi par la finesse d'observation d'**Elizabeth Strout** et sa capacité à transmettre ces observations à petites touches, sans insister.



Bon le truc, c'est que l'écriture est superbe. La lecture avance dans un temps très long , 30 ans presque, et tous les grands événements (naissance, mariage, mort) sont presque tous des remarques à peine esquissées, mais dont on les lit les traces profondes chez les personnages. Les gens naissent et meurent dans ce roman au détour d'une phrase, dans un soupir. Étonnant. (Comme d'hab, je lis en VO, et je ne sais pas si le français peut rendre la légèreté de l'anglais original...)

Les thèmes abordés sont assez sévères, il faut le remarquer : le suicide traverse beaucoup des 15 nouvelles, qu'il soit central ou non. La dépression sous des formes diverses vient frapper à la porte de nos personnages, et la mort bien sûr rôde sur la petite ville du Maine. En fonction de vos goûts certains chapitres vous plairont plus ou moins que d'autres c'est clair mais la qualité, elle, est bien au rendez-vous.



Mais peu importent les drames, vous rencontrez surtout d'excellents personnages en la personne de Olive (colérique, et pourtant au cœur d'or) de son mari Henry (amoureux de la vie, trop gentil) , et perso, je ne suis pas prêt de les oublier, un peu comme pour une certaine famille Fisher ... A noter qu'ils sont superbement interprétés en série TV par **Frances Mc Dormand** et **Richard Jenkins**. Ce livre regorge d'une émotion et d'une intelligence rare sur sur nos vies intérieures et je ne peux qu'en recommander la lecture, guys et guysettes.

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Je m'appelle Lucy Barton

"Je m'appelle Lucy Barton" est un roman intimiste sur la difficulté à être soi dans un environnement familial intolérant. Le roman s'attache aussi à révéler la douleur de la pauvreté et les cicatrices laissées par la méchanceté des enfants. Autant de facteurs qui façonnent une personnalité.

Une jeune femme, Lucy Barton, est hospitalisée à New-York, sa ville d'adoption.

Durant son séjour, sa mère vient passer plusieurs jours à son chevet. Ces deux femmes ont toujours eu de grandes difficultés à communiquer, or dans ce huis-clos elles évoquent par touches leur enfance respective.

Si leurs deux histoires ont des points communs, la pauvreté notamment, il leur est presque impossible de se rencontrer.

Au cours de cette introspection, Lucy revoit sa vie dans la grange isolée dans un coin du Middle West ; la plongée dans les souvenirs s'avère douloureuse, des images cachées de la peur et du mépris des autres, de la sensation d'être trop différente dans la fratrie.

L'indigence intellectuelle ressentie par la narratrice dans son enfance trouve enfin un début d'explication, un début seulement.
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Tout est possible

Quand j'ai vu qu'il s'agissait d'un prix Pulitzer, j'aurais dû me méfier. voilà un livre sans aucune utilité!!!

Une succession de présentation des personnages, sans réelle histoire... et quels personnages ceux-ci sont digne des pires cas psychologique.

Lecteurs, ne perdez pas votre temps, fuyez.
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Olive Kitteridge

J'ai adoré cette lecture tout en nuances.

On y découvre Olive Kitteridge au travers de 13 chapitres racontant des moments de vie de son mari, ses voisins, des commerçants de sa ville... Tantôt graves, tantôt anodines, chacune de ces histoires, dont Olive n'est que très rarement le sujet direct, nous laisse entrevoir un petit morceau de qui est cette femme. Colérique, instable mais aussi d'une grande sensibilité, les rouages de son caractère et de son histoire se dessinent peu à peu à travers celles des autres.

J'ai beaucoup aimé la finesse de l'autrice, qui dépeint la solitude, la lassitude et la difficulté des rapports humains avec une grande subtilité. Il n'y a ni bons ni mauvais, seulement des humains qui traversent et ressentent la vie comme ils le peuvent, avec leurs bagages et leurs clefs.
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Olive Kitteridge

J'adore ce livre. C'est très ingénieux de faire lien les histoires à un personnage qui n'est pas vraiment présent dans chacune d'elles. J'aime beaucoup les petites choses dans le livre qui lui donnent une réalité que nous pouvons connaître et comprendre. Il y a des choses que toutes les familles peuvent reconnaître et que tous les amants savent être vraies.
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Olive Kitteridge

e me demande comment j'ai pu passer aussi longtemps à côté de ce roman, pourtant souvent vu sur les blogs. J'ai passé un excellent moment et j'ai pu lire sans attendre la suite parue en septembre dernier "Olive, enfin" (billet à venir).



En fait, il ne s'agit pas seulement d'Olive, mais de l'histoire de toute une petite ville côtière du Maine, Crosby. Le roman est constitué de treize textes où Olive est tantôt le personnage principal, tantôt juste une apparition rapide.



Une fois compris le principe, je me suis adaptée rapidement et me suis familiarisée avec les nombreuses personnes connaissant Olive de près ou de loin. Olive est mariée à une crème d'homme, Henry, avec qui elle n'est pourtant pas particulièrement aimable. Elle étouffe son fils, Christopher, sans s'en rendre compte. Elle est également redoutée en tant que professeur de mathématiques, sa réputation est exécrable. Mais il ne faut pas s'arrêter à cette première impression. Si Olive est cassante, virulente et s'exprime cash, elle est aussi capable d'aider des jeunes en détresse, à sa manière, et de s'intéresser à son entourage.



C'est une femme complexe, traversée d'émotions contradictoires, qui ne sait pas communiquer normalement avec les autres. Malgré ses côtés rébarbatifs, elle est attachante. Nous la suivons de l'âge adulte à la vieillesse, ce qui permet de la voir évoluer et se confronter aux conséquences d'attitudes passées.



Olive sait aussi se moquer d'elle-même et de ses défauts ; il y a dans cette histoire un mélange de férocité et de drôlerie, dosé avec subtilité et une certaine tendresse. Les autres personnages sont traités avec la même subtilité, la même finesse psychologique. Olive confrontée à son fils marié donne lieu à des passages à la fois impitoyables et tellement humains. Elle est bien plus fragile qu'elle n'en a l'air.



Le dernier chapitre montrera que la vie ne s'arrête pas au seuil de la vieillesse et qu'elle réserve encore des surprises inespérées.



Pour résumer, une très bonne lecture (prix Pulitzer 2009) et la suite est tout aussi réussie.
Lien : http://legoutdeslivres.haute..
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Je m'appelle Lucy Barton

Lucy est hospitalisée pour une appendicite. Mais après l’opération, une infection se déclare. Lucy est alors forcée de rester à l’hôpital durant de longues semaines loin de son mari et de ses deux filles. Une visite inattendue va rompre sa solitude. Sa mère vient lui rendre visite et reste cinq jours et cinq nuits à son chevet. Les deux femmes ne se sont pas vues depuis de nombreuses années. Lucy et sa mère se parlent de tout et de rien. La mère raconte des histoires à sa fille, celles de ses anciens camarades d’école, des habitants de la petite ville de l’Illinois où Lucy est née. Celle-ci se remémore ses moments passés là-bas, son enfance pauvre et sans affection et la manière dont elle a fui sa famille et sa classe sociale.



J’avais beaucoup aimé « Olive Kitteridge » qui présentait avec beaucoup de délicatesse les petits riens et les grandes tragédies de la vie. J’ai retrouvé la même qualité dans ce dernier roman. En de courts chapitres, Lucy nous présente sa vie, les grands moments, les grandes tristesses, les petits riens qui font parfois tout basculer. Par petites touches, en quelques mots, on devine la dureté de l’enfance vécue par Lucy. La famille de trois enfants qui doit vivre dans un vieux garage. On devine le manque de nourriture, le froid, l’humiliation quotidienne face aux autres enfants. La mère est parfois violente, le père est ambigu. Lucy souffre surtout du manque d’amour, et de gestes tendres qu’elle continue de réclamer à sa mère durant ses visites à l’hôpital. Lucy déplore également une pauvreté intellectuelle, un manque de culture populaire qu’elle sentira tout au long de sa vie.



« Je m’appelle Lucy Barton » est également, comme son titre l’indique, une affirmation de soi. Lucy a trouvé le moment de transcender sa souffrance. Elle est devenue écrivain. Pour se faire, il lui a fallu couper les ponts, s’éloigner des racines du mal pour enfin s’affirmer. Le livre que nous lisons est celui qu’elle a écrit au mitan de sa vie pour se libérer de sa relation d’amour/rejet pour sa mère. La littérature, l’écriture est une catharsis, une béquille pour aider à vivre mieux.



« Je m’appelle Lucy Barton » est un livre touchant, tout en délicatesse et en sobriété. C’est le récit d’une renaissance par l’écriture, d’un dépassement de ses douleurs, de ses blessures grâce aux mots.
Lien : https://plaisirsacultiver.com/
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Olive, enfin

« Je n'ai pas la moindre idée de qui j'ai été. Réellement. Je ne comprends rien à tout ça. »

Ma première rencontre avec Olive Kitteridge a été une sorte d'éclair, une agréable surprise qu'un écrivain américain a su écrire si subtilement sur la condition humaine, sur la fragilité de la vie humaine, et sur l'impénétrabilité fondamentale de l'être humain. Dans cette suite, Elisabeth Strout applique plus ou moins la même procédure : dans des épisodes successifs, elle laisse passer en revue divers habitants de la ville côtière fictive de Crosby, dans le Maine, et Olive réapparaît sur le fond, remplissant parfois même l'écran. Je n'ai donc pas eu la même expérience surprise qu'avec le tome précédent. Comme dit, Strout offre plus ou moins les mêmes thèmes, bien que celui de l'existence solitaire de l'Olive toujours vieillissante soit central. J'ai remarqué que quelques épisodes restaient quelque peu médiocres, à la fois en termes de contenu et de forme (surtout le dernier chapitre semblait très maigre), mais encore une fois, il y a des scènes merveilleuses et intimes, où l'on a un aperçu du bâtiment complexe et fragile des humains . C'était agréable d'être à nouveau dans le voisinage de cette Olive unique, bien que ce livre n'ajoute pas grand-chose au précédent.
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Je m'appelle Lucy Barton

Ce roman est d'une pudeur extrême. On sait peu de choses de l'enfance de Lucy, si ce n'est qu'elle a été marquée d'une profonde misère, et que cette misère sociale s'est accompagnée d'une grande misère affective. Mais c'est en émotions et en sensations, en non-dit que cette misère s'exprime. Quelques points de repères parsèment le récit, la cruauté du père envers son fils homosexuel, le garage qui sert d'habitat à la famille, mais peu de faits, jamais de plaintes. Et c'est dans cette même pudeur que s'exprime l'amour pour sa mère et l'absence de lien qu'elle croit nécessaire pour supporter la "trahison de classe". Ou comment assumer une place d'intellectuelle lorsque l'on est issue d'une classe ouvrière.
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Tout est possible

Auteur de Olive Ketterige, prix Pulitzer 2009, Elizabeth Strout fait partie de ceux qu'on veut suivre, en particulier Je m’appelle Lucy Barton m'avait tapé dans l'oeil (en vain car pas disponible) et heureusement je n'ai pas raté ce Tout est possible. Finalement je pourrais carrément recopier une partie de mon billet sur Olive Ketteridge!



Avec neuf histoires d'une trentaine de pages, l'on pourrait se croire dans un recueil de nouvelles, par exemple dans L'écriteau, Tommy Guptil rend visite à Pete, sorte d'ours solitaire dont il saura percer la carapace avec patience et gentillesse. Ce Pete est le frère de Lucy Barton, dont on retrouvera la nièce lycéenne dans Eoliennes, etc., chaque histoire permet de de voir revenir des personnages principaux, mais en secondaires, ou bien l'on connaît une suite juste au détour d'une conversation. Cela donne vraiment un ensemble et contribue au plaisir de lecture.



Ce qui est toujours remarquable aussi, c'est la façon de raconter, simplement, efficacement, de donner à saisir les atmosphères, les dialogues, juste assez pour laisser deviner les non-dits. Il ne va pas se dérouler des événements catastrophiques ou grandioses, juste la vie telle qu'on la connaît, avec des personnages parfois blessés et rarement méchants.
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Tout est possible

Je ne connaissais pas cette autrice, et c'est un peu par hasard que j'ai fait la demande de ce service de presse sur #Netgalley.



Dans ce roman, elle nous raconte les aventures de plusieurs familles. Au cœur, une petite ville de l'Illinois, terreau rustre et étrange, où tout se sait mais rien ne se dit. Dans une famille pauvre, al petite Lucy a réussi a s'enfuir et est devenue écrivain. Dans ce roman, elle revient visiter ses proches.



J'ai été totalement sous le charme de cette lecture. la façon dont les différentes histoires s’imbriquent les unes dans les autres m'a fascinée, et j'ai trouvé la plume de l'auteure absolument superbe. Elle m'a fait voyagé dans différents milieux et situations sans aucune peine, certains de ces décors me faisant penser, par instant, aux descriptions de cette Amérique puritaine qu'affectionne tant Stephen King.



Les personnages sont à la fois attachants et repoussants. On n'a aucun mal à les imaginer et on hésite sans cesse entre dégoût, pitié et émotion. Lorsque l'on termine le livre on ne peut alors que s'interroger sur la place que notre naissance aura dans notre destiné, et sur la saveur amère du déterminisme...
Lien : http://mademoisellemalenia.o..
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