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Citations de Emilie Frèche (205)


On ne peut pas parler de l'enfant de l'autre dans une famille recomposée. On ne peut rien en dire. L'argent, le sexe, d'accord, mais l'enfant de l'autre, c'est le tabou absolu.
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(Eléonore) Deux êtres se suicident en se racontant qu'ils commettent un acte qui n'engage qu'eux, mais en réalité, c'est votre santé mentale qui fout le camp, votre vie entière qui bascule.
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... je reconnais le prospectus que m'a donné la vendeuse. Je l'attrape et le parcours d'un œil distrait. Le petit texte de présentation débute par une définition de "séfarade". Il est écrit que ce mot signifie "espagnol" en hébreu, ce que je savais déjà, mais qu'il peut aussi venir de l'arabe, "safar", qui veut dire "voyage" et qui a donné safari.
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Moi, j'aurais adoré que, mon père et moi, nous appartenions à la même famille. Pas celle fondée par les liens du sang, du nom ou des alliances, qui ne veut rien dire, mais l'autre, celle qu'on se choisit, celle dont les membres se reconnaissent au premier coup d'oeil quelles que soient les frontières qui les séparent, langue, couleur, religion, parce qu'ils ont une sensibilité en commun, des codes, des goûts, des valeurs qu'ils seront toujours heureux de partager. (p. 74)
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Les mots écrits ne s'effacent pas. Les mots écrits se lisent et se relisent, ils se gravent dans le cerveau, dans le cœur de ceux à qui ils sont destinés, ils colorent leur sang de leur encre pour en faire du mauvais, et bientôt, ils deviennent cette petite musique entêtante, cette ritournelle diabolique qui n'est plus un conseil ou une mise en garde, mais seulement le jet d'un sortilège.
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"Nous étions l'un et l'autre des enfants de la précarité et du conflit. Nous étions faits pour nous protéger mutuellement contre l'une et l'autre. Nous avions besoin de créer ensemble, l'un par l'autre, la place dans le monde qui nous a été originellement déniée. Mais, pour cela, il fallait que notre amour soit aussi un pacte pour la vie."
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Enfant, j'éprouvais le même étonnement face à la paix des forêts de Rambouillet, de Compiègne, de Fontainebleau. Ma mère nous y emmenait parfois, certains dimanches, pour faire plaisir à Paul qui cherchait toujours de nouveaux sites d'escalade, et je n'en revenais qu'il y ait sur Terre des lieux pareils, sans tension, sans conflit, où l'on pouvait des heures sans entendre la colère des hommes, sans croiser leur regard sévère et humiliant. J'aimais marcher au milieu des arbres, j'avais le sentiment qu'ils me donnaient un peu de leur pays et j'en ressortais grandie. (p. 100)
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pourtant l'argent ne réparerait rien. L'argent ne replacerait jamais un pardon non plus, mais j'étais heureuse, je ne peux pas le nier, de recevoir enfin quelque chose de sa part. Cet argent représentait toute sa vie.
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J'ai quitté mon enfance comme on s'échappe d'un pays dans lequel on a trop souffert, en se jurant de ne plus jamais y refoutre les pieds, mais c'est ce pays-là qui d'entre tous me manque le plus. (p. 85)
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(...) et je me suis dit que l'âge adulte n'était qu'un correcteur, une seconde chance - qu'on passait sa vie à réparer son enfance.
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"(...) la belle et grande Histoire, eh bien c'est toujours la même, vois tu mon amour, c'est toujours d'aller expliquer à des gens qui ne pensent pas comme nous que ce que nous voulons pour eux est bien meilleur que ce qu'eux veulent pour eux même, et voilà comment je me retrouve à vendre à des sans papiers qui n'avaient rien demandé les allocs, la sécu, l'école pour tous.
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La première fois qu’ils se sont vus tous les quatre, le fils de Pierre n’a pas supporté un mot du fils de Déborah, ou peut-être était-ce juste un rire, et, pris d’une rage folle, il s’est mis à hurler qu’il les détestait, que de toute façon elle ne serait jamais à son goût et Léo jamais son frère, puis il a attrapé un couteau de boucher aimanté à la crédence derrière lui et, le brandissant à leur visage, il a menacé de les tuer – cela faisait une heure à peine qu’il les connaissait.
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J'ai pu dire mon désarroi, ma tristesse, ma colère aussi de voir ma propre fille porter ce voile intégral alors que dans les pays où il est obligatoire , comme Iran, des femmes osent, au péril de leur vie, s'en libérer.
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Il n'y avait de liberté que seul, évidemment. A deux, c'était impossible. A deux, la liberté n'était qu'une servitude volontaire, et elle ne survivait pas à l'amour.
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Mais les parents changent-ils un jour dans nos têtes d'enfants ? Quand ils deviennent vieux et fous et mourants peut-être, mais avant ? Avant qu'ils ne deviennent comme nos enfants, nos parents s'écartent-ils de l'image que nous nous sommes faite d'eux ? Si l'on me posait la question maintenant, dans ce café, je répondrais non. Mon père est tel que je le suis toujours figuré, grand, fort, incarnant l'autorité suprême, éternellement assis sur une espèce de chaise haute qui me fait tendre le cou pour le regarder. (p. 256)
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Ce sont tous les plats de mon enfance. Et ceux de la sienne [du père ]. ce sont les plats qu'il avait enseignés à ma mère en souvenir de sa vie là-bas, et nous nous mettons à les dévorer comme deux gamins affamés. Je me dis alors qu'il est possible d'habiter une terre, une langue, mais aussi une cuisine. Je me dis que nos racines à nous ne sont peut-être pas ailleurs que dans nos assiettes, en tout cas c'est ce que nous avons le mieux réussi à nous transmettre, ce qui nous reste en partage, et pour la première fois il me semble que ce n'est pas rien. (p. 266)
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Je n'arrivais pas à me dire qu'il [Père de la narratrice ] était toujours là, qu'il continuait son petit bonhomme de chemin quelque part sur cette Terre, qu'il mangeait, dormait, aimait, respirait encore alors qu'on ne se voyait plus. Sans doute était-ce ma manière de ne pas le haïr tout à fait, car on ne hait pas les morts, on les oublie, c'est tout. (p. 12)
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Elle aurait voulu pouvoir rassurer son fils, lui expliquer que les familles ne sont pas des entités figées mais des corps aussi changeants que ceux qui les constituent, mouvants, vivants, et de ce fait, soumises au même champ des possibles que n'importe quel individu. Elle aurait aimé lui dire qu'on est un jour le centre d'une famille (...) mais qu'un beau matin les choses changent, on devient à son tour le chef d'une nouvelle cellule, celle que l'on a décidé de fonder avec l'être aimé, or il est possible d'aimer plusieurs fois au cours d'une vie(...) et de ces amours successives peuvent naître des entités qui semblent distinctes en apparence mais qui en réalité se trouvent par nature enchevêtrées parce que recomposées.
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La peur, ça va avec l'amour, on ne peut pas avoir l'un sans l'autre.
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On ne peut rien contre les pères. Jamais rien. Ils ont la force implacable des éléments.
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