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Critiques de Emmanuel de Waresquiel (132)
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Voyage autour de mon enfance

Voyage autour de mon enfance est un livre sur la mémoire, sur son enfance heureuse et sans drames qui l’a conduit à être ce qu’il est.



L’écriture est belle et soignée, teinte d’une certaine mélancolie pour le temps qui passe. Le récit concerne uniquement sa petite enfance, l’âge de l’insouciance bienheureuse. Il en ressort particulièrement son profond attachement envers sa mère fait de tendresse et d’admiration pour l’image qu’elle lui a laissée.



Dès le début, le ton est donné par l’élégance du propos..."Lorsqu’on la surprend, telle la cétoine dans la rose, l’enfance à l’évidence de nos chimères. Ce livre est un récit, pas des mémoires".



"J’aimais passionnément ces escapades de campagne, les retours de balades à la tombée du jour, l’herbe mouillée, l’humidité qui monte et nous fait frissonner. L’automne était déjà ma saison préférée. Je m’en souviens comme d’un temps de feuilles mortes et de lèvres closes. Il y passait des lumières jaunes de lisière et de fleurs fanées. Les arbres achevaient de muer, les lignes de l’horizon se confondaient à force d’être grises ou bleues, la rivière coulait en silence. Derrière la maison, le tapis rose et blanc des cyclamens d’août s’en allait par lambeaux. À la cuisine on préparait les confitures de l’hiver dans des grandes bassines alchimiques. On y enfermait le temps dans des pots"…



C’est toujours assez délicatement sensuel, plein de sensations avec le dehors, toujours de l’émerveillement.



Un petit écrin de tendresse à laisser en héritage.

Merci à Babelio et aux Éditions Tallandier pour ce délicieux moment de lecture.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Sept jours : 17-23 juin 1789, la France ent..

Une fort belle érudition pour cette semaine qui précède de peu le (trop) célèbre 14 juillet.

En trois journée, la monarchie (et pas seulement l'absolutisme) s'effondre ; c'est dire que l'édifice était déjà chancelant.

Certains personnages politiques ne sont pas sans rappeler ceux d'aujourd'hui, même si l'auteur n'en dit rien. Cela me confirme à nouveau que tout est dans la Révolution française (quantité de principes, comme le contrôle des élus par exemple) et que nombre d'événements politiques français ne font que la rejouer.

Un "roman" passionnant.
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Juger la reine

Passionnant ouvrage retraçant le procès de la reine Marie Antoinette, procès politique dans lequel Marie Antoinette est condamnée d'avance même si elle ne sait pas. Ouvrage érudit, fruit d'intenses recherches. l'énumération des personnalités, des origines des membres du Tribunal révolutionnaire dans la première partie peut apparaître fastidieuse mais elle est nécessaire à la compréhension de ce procès dans lequel deux mondes, deux visions irréconciliables s'affrontent, se parlent sans se comprendre, sans tenter même de le faire. Marie Antoinette a trahi pour le Comité de salut public mais pour elle, c'est la Révolution qui a trahi le peuple. On peut toujours devenir le traître de quelqu'un, tout est question de point de vue et cela se reverra dans l'histoire.

On sent que l'auteur s'attache à la personnalité de Marie Antoinette et qu'il éprouve une certaine admiration pour elle. Où est la jeune fille frivole, dépensière, inconséquente arrivée à Versailles ? Nous avons ici à faire à une femme malade, prématurément vieillie, accablée de chagrin après la séparation d'avec ses enfants et les ignobles accusations d'inceste (on veut toucher à la sacralité du lien de l'hérédité monarchique) mais une femme combattante, d'une extraordinaire maîtrise d'elle même jusqu'à la mort, qui se surpasse dans l'adversité. Marie Antoinette qui ne s'aimait pas découvre en elle une force insoupçonnée et quoi qu'elle ait fait, cette femme-là est admirable. Les Révolutionnaires de la Terreur en veulent à la reine mais aussi à la femme tant ils se méfient des femmes. L'auteur analyse leur grande misogynie.

Ouvrage d'une grande qualité d'écriture, situations illustrées par de nombreuses références littéraires, de réflexions politiques et psychologiques.
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Jeanne du Barry: Une ambition au féminin

Une biographie érudite, très documentée sur une femme controversée qu'Emmanuel de Waresquiel réhabilite. Loin d'être la catin illettrée et écervelée ensorcelant un roi vieillissant, symbole de la décadence de la puissance française que certains ont voulu voir en elle, l'auteur enquête sur ses origines, son éducation. Origines obscures et pire encore illégitimes, la bâtardise étant au XVIIIème siècle une tache, une tare originelle, une infâmie quasi impossible à surmonter.

D'une grande beauté certes mais aussi lettrée, cultivée et politique sinon comment aurait-elle tenu si longtemps dans ce panier de crabes qu'était la Cour de Versailles ?

Le portrait d'une femme mais aussi celui d'une époque, celle de la deuxième moitié du XVIIIème siècle et de la Révolution, les mentalités, les goûts artistiques.

Un destin exceptionnel, une ascension fulgurante et une fin tragique.
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Voyage autour de mon enfance

je ne connaissais pas du tout cet auteur et sa plume dans cet ouvrage donne envie de le découvrir un peu plus, d'autant que ce récit autobiographique, n'est pas ce qu'il écrit à son habitude, essayiste de talent, chroniqueur du temps présent.



dès les 1eres lignes j ai été happée par l'élégance de son écriture, l immense poésie qui s en dégage ainsi que de la tendresse, pour ne pas dire de l'amour.



j'ai grandi auprès de mes arrières grands parents maternels et grands parents maternels, et j'ai tant de regrets aujourd'hui de ne pas avoir pris des notes, lorsqu ils me contaient leur vie, leur époque, les guerres, Paris, la Vendée, les grandes évolutions...

si bien que je me suis plongée dans ce récit sur l enfance, le temps, la mémoire et l'oubli, comme s'il s agissait de l histoire que je ne pourrais moi-même écrire.

j'ai enfilé ses souvenirs, et me les suis appropriés le temps de cette magnifique lecture.

le désordre chronologique ne gêne pas, bien au contraire, les souvenirs ne se rangent pas, ne se classent pas, ils vont et viennent comme bon leur chante, et c est très bien ainsi.

c est la mémoire, son classement n est pas forcément chronologique.



je remercie les éditions Tallandier ainsi que Babelio pour l'envoi de ce livre.

je me suis régaler par tant d'élégance.



une lecture que je vous recommande.

merci véritablement pour cet envoi.
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Fouché : Les silences de la pieuvre

S'attaquer aux 667 pages (denses) de cette biographie de Fouché peut apparaître comme un challenge. Mais le talent d'historien d'Emmanuel de Waresquiel a vite fait de donner l'envie de parcourir cet ouvrage avec détermination!



Le travail est immense, les recherches de documents d'archive approfondies et le résultat captivant. L'approche est davantage de découvrir l'homme Fouché plutôt que la série d'événements extraordinaires qui ont jalonné sa vie (l'un n'empêchant pas l'autre).



Evidemment en ayant terminé cette lecture je vais mettre au programme Talleyrand, que l'on fréquente tout au long du livre mais qui mérite un approfondissement sérieux



Un long moment d'histoire, une période fondatrice de nos temps modernes

La rencontre de véritables "hommes d'Etat" avec leur faits de gloire et leurs terribles erreurs
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J'ai tant vu le soleil

Courte biographie de la vie passionnée d’Henri Beyle. J’y ai appris beaucoup. Ai je envie de me plonger dans Stendhal ? Pas sûr.
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Le temps de s'en apercevoir

Le temps de s’en apercevoir c’est aussi s’apercevoir du temps. Celui qui passe et celui qui ne passe pas. C’est une façon de pénétrer par effraction dans l’univers intime de l’historien. Avec sensibilité et facétie, Emmanuel de Waresquiel évoque le monde d’hier et celui d’aujourd’hui, son présent et sa mémoire : des histoires de famille, des portraits, des voyages, des jardins, des chiens, des lectures, des histoires de chaussures, de fumeurs, de voix, de portables. Se raconter, n’est-ce pas donner les clefs d’une vocation et d’une passion ?



Tout en courant après lui-même, il raconte le présent à la lumière du passé. Des choses vues, entendues ou vécues : les rois et les présidents, nos «amis» les Anglais, le pouvoir des femmes, l’argent qu’on cache et celui qui disparaît, notre besoin incessant de nous réconcilier avec nous-mêmes et notre manie de nous brouiller avec les autres, nos obsessions égalitaires, nos entorses à la liberté, nos inconstances, notre schizophrénie, nos mémoires qui flanchent et celles qu’on (ré)invente, le corps des vaches et la nature qu’on divinise, la guerre et les morts oubliés, ce qu’est l’histoire aujourd’hui, ce qu’elle sera dans cent ans. Des petites et des grandes choses de la vie. Comme un dialogue entre le présent et le passé.
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Histoire de la Restauration - 1814-1830

Même s'il s'agit d'un ouvrage écrit par deux jeunes universitaires (publié en 1996), il se lit presque comme un roman.

Voici donc la chronique de quinze années d'une période de l'histoire de France le plus souvent escamotée, celle qui « enterre » la Révolution et met en route les mécanismes de la démocratie parlementaire à la française, marquée par des similitudes troublantes avec les moeurs politiques contemporaines.

1814 : Napoléon, battu par la coalition alliée, est relégué à l'ïle d'Elbe (il fera un aller-retour de Cent jours catastrophique pour ceux de ses partisans qui le suivront dans cette épopée) et Louis XVIII, frère du roi décapité, est réinstallé sur le trône avec le consensus de tous ceux qui veulent la fin de 25 années de troubles et surtout des puissances victorieuses qui occupent une grande partie du territoire – Prusse, Autriche, Russie et Angleterre - réunies justement à Vienne pour décider du sort de la France, alors même que les Bourbons sont quasiment oubliés en France en mars 1814.

Car au Congrès de Vienne, les négociations sont fondées sur le principe de légitimité des familles régnantes avant la tourmente napoléonienne.

Très habilement, Louis-Stanislas (59 ans), qui est beaucoup plus intelligent que son frère Charles, octroie un texte constitutionnel dont les maîtres-mots sont « union et oubli ». La Charte de 1814 est un texte libéral dans l'esprit des idées du temps. Il s'agit de « greffer, autant que faire se peut, le nouvel ordre des choses sur l'ancien ».

Les principes de cette charte sont restés très vivaces dans nos institutions contemporaines : le legs intellectuel de la restauration est immense dans l'histoire des idées politiques. Nature du pouvoir exécutif, souveraineté, représentation, rôle et place de la nation, libertés fondamentales, nécessité de la centralisation, division du pouvoir législatif en deux entités distinctes, primat de l'exécutif, pratique de la solidarité ministérielle, liberté de la Presse, participation de la France au concert européen … Y compris les termes de l'article 14 de cette constitution qui permet au souverain de gouverner par ordonnances, ce qui perdra Charles X lorsqu'il voudra, en 1830, anéantir la liberté de la Presse.

Les préoccupations des gouvernements successifs de la période sont multiples. Il y a d'abord l'urgence financière : il faut payer les indemnités de guerre et obtenir le plus rapidement possible la libération du territoire, au moment même où sévit une grave crise économique. On y pourvoira par une vaste politique d'emprunts à l'étranger (déjà !).

Ensuite, il faut définir le corps électoral. Face à face sont les « doctrinaires » et les « ultras » qui opposent avec mépris les grands propriétaires fonciers aux bourgeois qui payent patente sans obligatoirement être propriétaires. Ce sera la lutte que mènera la bourgeoisie pour obtenir une meilleure représentation à la chambre des députés.

Autre préoccupation : le recrutement de l'armée, avec un avancement à l'ancienneté réservé aux 2/3 des grades plutôt que par nomination royale au bénéfice de la noblesse.

Enfin, la liberté de la Presse qui provoquera la chute de Charles X, qui agit dès 1814 en opposant à son frère, et plus en chef de parti qu'en héritier présomptif puis qui se « lâchera » après son accession au trône. La Restauration vit ainsi quinze années de tentatives douloureuses pour concilier le principe héréditaire et monarchique avec celui de nation via la représentation censitaire.

Il est étonnant de voir comment les hommes de ce temps – en l'absence des idées socialistes et même républicaines – ne parviennent pas à gérer une « chambre introuvable », qui se délite en une multiplication de tendances antagonistes, avec des « affaires » qui explosent, une presse gourmande de scandales, des divisions, des luttes et des désaccords intra-partisans, des pétitions … Bref, tout ce qui fait le sel de la politique aujourd'hui !
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Fouché : Dossiers secrets

Document à lire après la biographie du même Fouché par Waresquiel.

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Fouché : Les silences de la pieuvre

Emmanuel de Waresquiel éclaire Fouché, l'homme de l'ombre. Il ne tente pas de sauver un des hommes les plus haïs de l'histoire de France, mais cherche à comprendre. Sa biographie est une symphonie.


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Talleyrand, le prince immobile

Comme quoi on peut aussi écrire barbant et avoir du succès quand le sujet en vaut la peine. Au crédit de l’auteur, il est difficile de maintenir un style enjoué sur 800 pages. Mais justement : était-il nécessaire d’entrer dans tant de détails, de s’offrir tant de disgressions, même pour rendre justice à un personnage aussi complexe ? Oui, peut-être, si l’on considère qu’Emmanuel de Waresquiel a réussi avec ce livre la biographie de référence, probablement la plus complète jamais écrite sur le sujet.

Quoi qu’il en soit, j’ai tenu la distance et sauté aucune page. C’est que Son Altesse Sérénissime Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, prince-duc de Bénévent, en vaut la peine. Celui qui restera pour la postérité « le plus impénétrable et le plus indéfinissable des hommes », selon Madame de Staël, celui qui eut « le privilège d’être l’image scintillante du mal » selon Roberto Calasso, a été une, sinon la figure majeure de l’histoire de France, entre un 18ème siècle finissant et le premier tiers du 19ème siècle.

Il est difficile de résumer un tel personnage sans que cette critique ne prenne des proportions de roman.

Nommé évêque d'Autun le 2 novembre 1788, il sera celui qui fera le plus peut-être, pour abattre l’église en tant qu’institution, « bradant » ses biens en proposant leur nationalisation, nommant des évêques sans l’autorisation du Pape, et se mariant sans que ce dernier ne le délie de son ordination de prêtre.

Accusé d’avoir trahi successivement tous ses maîtres, on oublie un peu vite qu’ils lui devaient tous, peu ou prou, leur accession au pouvoir.

Chargé par Louis XVIII de défendre les intérêts de la France au Congrès de Vienne, une France vaincue, foulée au pieds par les puissances coalisées contre elle, il réussit l’exploit de réinsérer notre pays dans le camp des vainqueurs.

Et je pourrai continuer ainsi jusqu’à la nuit des temps. Mais faut-il résumer un tel travail ? Homme brillant, amant assidu, un des deux plus fins diplomates de son temps avec Metternich, pourvoyeur assidu d’aphorismes pour la postérité, Talleyrand a trouvé chez Emmanuel de Waresquiel un biographe à sa hauteur.

Plongez-donc dans ce livre si vous aimez l’histoire et souhaitez découvrir le personnage. Comme le disait Talleyrand à la fin de sa vie : « Je ne fais que ce que je dois, mais je veux faire tout ce que je dois. Je suis du vieux temps. »

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Talleyrand en son château de Valençay

Dans le cadre de la masse critique Babelio, j’ai reçu ce petit guide.

Je m’attendais au départ à un guide plus conséquent mais il semble vraiment destiné aux visites avec son format fin et peu encombrant qui se glisse partout. Il est d’ailleurs fortement orienté sur le château en lui-même, présentant les plans, de nombreuses photos et l’historique de construction.

Une première partie retrace en quelques pages, la construction avant Tayllerand et les familles associées au château, agrémentée de photos et de peintures pour mieux voir les évolutions.

Ensuite une plus longue partie sur Tayllerand et ce qu’il fit de son château, ses aménagements, sn utilisation, avec les invités qui y résidèrent, parfois de manière plus ou moins forcées.

Ensuite, la visite des principales pièces et extérieurs, avec beaucoup de photos, presque comme si on y était, des précisions sur les meubles et portraits d’importance, comme le ferait une visite guidée.

Un guide intéressant, peut-être un peu trop succinct historiquement par rapport à ce que j’en attendais mais riche de photos et qui suffit largement pour une visite d’un château qui s’annonce fort beau et bien conservé.

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Voyage autour de mon enfance

Aimables et élégants souvenirs d'enfance d'un historien contemporain et sexagénaire. Belle écriture au service d'un récit agréable à découvrir, légèrement saupoudré de références littéraires et agrémenté de quelques traces esquissant la vie à la campagne dans les années soixante, du temps où cette vie était encore paisible avant de basculer dans l'après soixante-huit.





Enfant unique, issu de lignées ayant compté dans l'histoire de France, le jeune Emmanuel décrit à peine la "maison" de ses parents qui était en réalité un château situé à proximité de Laval, ville où il fut scolarisé.





Les portraits ─plutôt à l'aquarelle qu'à l'huile─ abondent dans ce court récit, celui de la mère pudique, du père peu bavard et de quelques figures originales ; mais le personnage principal reste l'enfance, elle qui "échappe décidément au temps".
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Fouché : Les silences de la pieuvre

Tout le sépare de son frère ennemi Talleyrand, sauf un point sur lequel il le surpassait : le besoin effréné de pouvoir. Dans son enquête d'une extrême minutie, d'autant plus méritoire que Fouché s'est ingénié à ne pas laisser de traces écrites, Emmanuel de Waresquiel reconstitue cet itinéraire tendu vers ce seul objectif, par tous les moyens, dont le principal était, grâce à un extraordinaire système de fichage précurseur des Renseignements généraux, de tout savoir sur tout le monde [...].
Lien : http://www.lepoint.fr/livres..
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Fouché : Les silences de la pieuvre

Il fallait bien qu'Emmanuel de ­Waresquiel, spécialiste du premier xixe siècle, bénéficiant d'archives inédites, se frottât à Fouché. C'est chose faite, avec cette somptueuse biographie où le roman d'espionnage s'insinue entre les analyses.
Lien : http://www.telerama.fr/criti..
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Jeanne du Barry: Une ambition au féminin

Emmanuel de Waresquiel est sans doute l'un de meilleurs historiens et des plus belles intelligences de notre temps (ce n'est peut-être plus un compliment à notre époque mais mon avis est sincère).



Le travail sur Jeanne du Barry est d'autant plus intéressant qu'il est nuancé. Il ne s'agit pas de contrer totalement les arguments des détracteurs de Jeanne sur le fait que cette dernière était une ambitieuse séductrice avec des prédispositions pour la chose politique et le secret.

En revanche, l'historien démonte point par point les légendes inventées sur la favorite de Louis XV la faisant passer pour une prostituée, une idiote et une femme mourant de manière indigne (la dernière phrase à l'intention du bourreau).

Cette femme était une enfant illégitime d'un puissant financier, éduquée et intelligente. Par delà sa beauté légendaire qu'elle entretenait tous les jours à coups de bains d'eau froide et de marches dans sa résidence de Louveciennes, Jeanne était une femme particulièrement bienveillante, généreuse et fine.



L'époque pré-révolutionnaire est décrite de manière édifiante dans cette biographie. Un soulèvement ne pouvait qu'avoir lieu au vu de la situation économique du royaume et du comportement d'une partie de l'aristocratie française avec Louis XV et son successeur sans parler du peuple ( une évidence). Une donnée sur la population parisienne et le pourcentage des gens qui s'y prostituaient est très révélatrice des conditions de vie de tous ceux qui n'appartenaient pas à la noblesse ou aux familles de notables.



Aucun film ni série Netflix ne vaudront jamais une plume aussi intelligente et belle que celle d'Emmanuel de Waresquiel. Je me suis même amusé à compter (d'après les indications de l'auteur et sur l'estimation des instances révolutionnaires) la fortune approximative qui restait à Mme du Barry après le pillage de Louveciennes par Georges Grieve, son détracteur et bourreau. Quelle époque que celle qui a précédé la Révolution française...

Je termine en parallèle La force impure de Valentin Pikul (cette fois-ci un roman non traduit en français) sur Raspoutine et la chute des Romanov. On y retrouve des ressemblances frappantes avec les faits qu'évoque De Waresquiel sur l'effondrement de l'Ancien régime: le mépris de deux reines d'origine étrangère (Marie-Antoinette et Alix de Hesse devenue Alexandra Fedorovna ) pour un peuple qu'elles ne connaissent pas, la faiblesse et le désintérêt total de Louis XVI et de Nicolas II pour les affaires d'Etat, la débauche des moeurs qui devient une norme et l'omniprésence de consortiums financiers représentant des intérêts privés.



Jeanne du Barry est un livre d'une finesse rare, qui rétablit une partie de la vérité historique avec beaucoup d'élégance et dont la chute donne un immense sourire.



Merci.
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Jeanne du Barry: Une ambition au féminin

Excellente biographie qui se lit presque comme un roman. Les sources et la documentation sont remarquables mais avec Emmanuel De Waresquiel ce n'est pas étonnant !

Je recommande aussi l'écoute de la série en 4 émissions diffusée par France Inter et intitulée "Madame du Barry" , à écouter en podcast.
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Talleyrand en son château de Valençay

Petit guide du château de Valençay.

Son histoire depuis le XVème siècle, mais plus particulièrement XVIIIème et XIXème siècle et de Talleyrand-Périgord, abbé, marquis, duc puis prince en même temps que plusieurs fonctions gouvernementales comme ministre...

Après cette histoire du domaine, son architecture, sa fonction, sa vie, celles de ses occupants, son rôle dans l'Histoire, un descriptif des différentes pièces de la visite avec des zooms sur les pièces les plus remarquables. (J'ignore si c'est toujours le cas, mais lors des nocturnes on pouvait visiter, guidés, certains lieux (comme les grottes ou la glacière par exemple) qui sont notés pas visitables, mais était-ce uniquement pour la nocturne ou ouvert il y a de celà quelques années...)

Le guide est très complet et bien fait. Par contre il regorge de termes techniques qui peuvent compliquer la compréhension de néophyte. Il permet de bien se remémorer un château déjà visité ou de bien préparer une future visite.
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Talleyrand en son château de Valençay

Exercice inédit chez les amis de Babelio (merc , chroniquer un petit guide touristique. J'ai voulu tenter l'expérience, comme un petit tour en Val de Loire, chez un personnage historique qui m'a toujours fasciné. Et c'est plutôt, sympa, une petite soixantaine de pages, format poche de touriste, jolies photos et brève histoire de ce bijou entre Tour et Chateauroux, qui fleure bon le vin de Touraine. Les auteurs, deux historiens dont l'un spécialisé en architecture, ont concocté l'essentiel de la visite.



C'est toujours un plaisir pour moi, quelque temps hors du temps justement. Passionné d'histoire, et le cinéma est passé par là (Le Diable Boîteux, Le souper), la trajectoire de Talleyrand, qui traversa cinq ou six régimes successifs, m'a semblé extraordinaire. Evêque défroqué, ambassadeur, ministre, cet homme est de ceux, rares, qui pesèrent sur la France, sans être tout à fait en première ligne mais souvent faiseurs de rois.



Valençay fut son Versailles. Le célèbre vice appuyé sur le bras du crime (Talleyrand au bras de Fouché selon Châteaubriand) était aussi un excellent gestionnaire de son domaine. A dire vari il géra un peu tout en France. Et on s'imagine une certaine douceur de vivre dans ce château Renaissance Empire Restauration etc. Cette charmante plaquette de Christophe Morin et Emmanuel de Waresquiel, toute en cour d'honneur, jardin de la Princesse, Grand Vestibule et Salon Bleu...nous dépayse joliment. Un avant-goût d'estivales escapades. Et quelques rappels historiques bien utiles dans la grnde valse mémorielle.
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