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Citations de Emmanuelle Richard (164)


Pourquoi toujours remplir le temps, ne jamais juste être? Comme si être ne suffisait pas, comme s'il ne s'agissait pas déjà à une chose dense et profonde en soi?
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Toutes les fois où j'ai eu peur ou honte de ce que je croyais susciter, de ce qui advenait, comme si c'était moi le problème. Comme si le seul fait que certaines choses aient lieu signifiait que je le permettais. comme si les hommes étaient de pauvres choses infantiles, irresponsables, perdues par essence. Les tentatives de mains au cul, les propositions déplacées, le reste. Les regards avilissants, dégradants ; les allusions en escadron, pénibles et grasses comme de la vieille eau de vaisselle ; les insinuations insistantes, douteuses, graveleuses ; les blagues et les commentaires salaces sexistes ; leur humour lourd. (p.90)
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Faire le choix délibéré d'être seule a marqué un tournant radical dans ma façon d'être au monde, à moi même et aux autres. Apprendre que je pouvais être très contente toute seule, sans m'inscrire dans une dynamique de recherche ou d'attente de partenaire potentiel, un mouvement amoureux au moins par la nécessité d'avoir quelqu'un à qui penser pour me sentir vivante, a été la plus grande prise de pouvoir que j'ai connue jusque là.
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Je ne sais pas précisément ce que je veux. Je ne suis encore apte à rien avec personne sur terre. Pourtant je crois que je voudrais que la soirée commence maintenant ou qu’elle ne finisse jamais. Je crois que je voudrais le revoir
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"Faire le choix délibéré d'être seule a marqué un tournant radical dans ma façon d'être au monde, à moi même et aux autres. Apprendre que je pouvais être très contente toute seule, sans m'inscrire dans une dynamique de recherche ou d'attente de partenaire potentiel, un mouvement amoureux au moins par la nécessité d'avoir quelqu'un à qui penser pour me sentir vivante, a été la plus grande prise de pouvoir que j'ai connue jusque là."
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La souffrance mentale occupe toute la place tout le temps. Le reste du corps est anesthésié. La douleur psychique est pure, solide, invasive, fidèle compagne de chaque seconde.
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Quand je pense que ce sont ces gens, tous propriétaires, qui ne connaissent pas le prix du pain, n'ont aucune idée de ce que c'est que la fatigue économique et l'usure, de ce que c'est de travailler tout le temps pour parvenir à être seulement précaire, qui dirigent le pays.
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Je le situe du côté des vainqueurs qui n'ont pas combattu, ou si peu. Chacun croit que sa position est la plus exceptionnelle et représente la plus difficile à partir de laquelle composer. Il a traversé des épreuves, seulement la précocité de sa réussite, il la doit en partie à une chose à laquelle il n'est pour rien, quand il m'aura fallu près de quinze ans pour arriver à sa table et y être traitée par lui en presque égale. Et toi, comment tu m'aurais parlé si tu m'avais rencontrée derrière une caisse de supermarché, si nous nous étions trouvés de part et d'autre de n'importe quelle transaction de service ? Aurais-tu exercé de la violence, du mépris à mon endroit, ou bien te serais-tu adressé à moi en égal humain ou avec un respect élémentaire ? ne puis-je m'empêcher de m'interroger.
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Je découvrirais plus tard que le luxe ne débute même pas là et que m'exhorter à cette épreuve de confrontation, conjointement à celle de la possession, afin de m'endurcir et de m'affermir dans l'exercice de l'appropriation de certains codes, d'un certain naturel, d'un mime de l'aisance et de la décontraction au contact de certaines matières et gammes de produits, comme pour un entraînement sportif de très haut niveau, régulier, minutieux, difficile, douloureux, étape inévitable avant libération, était vain de toute façon : c'était une course de fond qui n'avait pas de fin."
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C'est un frère d'âme que je veux, un frère d'arme. Fragile et dur, inquiet et sûr, bienveillant et sauvage. Un fils de taulard, un balafré bien marqué. C'est un mort de faim que j'attends, un dalleux jusqu'à ce qu'il graille. Moi je veux un garçon qui aura été obligé de prendre pour avoir, Jafar contraint, Jafar forcé, Jafar teigneux qui revient de loin et pue la terre où la cave. Je veux un maquisard à la parole aussi solide qu'une dent, garçon à ma mesure, enfin. Un prétendu bon à rien qui aura trop traîné en bas des blocs. Un garçon beau comme un arbre aux racines bien plantées. Un garçon-continent avec de la mémoire. Un galérien qui n'oublie pas d'où il vient. Mauvais cheval. Outsiders. Sniper et franc-tireur. Un donné pour perdant, bon sauvage des territoires périurbains ou quartiers pauvres des grandes villes. Un affecté d'office au CAP chaudronnerie ou aux parallèles de garage. Un à qui on aura toujours dit "bon qu'à ça". Un dont on aura écraser les rêves les uns après les autres. Je veux un garçon-muse passé toute sa vie pour ce qu'il n'est pas, jamais vu ni entendu par personne, un dédié à la matière grise imperceptible, affamé de reconnaissance, de partage et d'échange, encore plus demandeur et blessé qu'un orphelin. Un relégué. Un abonné. Hypersensible et réfractaire. Habitué à passer après, quoiqu'il dise ou quoi qu'il fasse, et agressif par déficit. Ami, amant, infirmier, patient, soleil, bandit, comme le dit Alice dans le film où elle est mécanicienne sur Fidelio, son bateau. Parce que c'est ça, pour moi, la définition de l'amour. C'est tout.
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J'ai toujours éprouvé l'amour absolu de la marge, de tout ce qui peut y ressembler de près ou de loin du moment qu'il s'agit de caractères s'élevant en -contre- (p. 28)
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Emmanuelle Richard
Personne n'est mort. Pourtant, je vis cela comme une disparation. Il me semble avoir perdu une partie de moi. En avoir été amputée.
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Emmanuelle Richard
Souvent j'ai l'impression de manquer d'air. Lorsque je songe que je ne reverrai plus jamais E., que je ne le serrerai plus jamais dans mes bras, que je n'entendrai plus dans aucune des vies à venir sa voix inquiète, son tristesse s'abat sur ma poitrine et m'écrase. Je ne sais pourquoi j'ai besoin d'écrire cela, comme si j'étais en deuil. Pourquoi cette nécessité absurde de dire, de peindre, de retrouver? De sauver.
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Emmanuelle Richard
Je contenais, je contenais, j'ai toujours eu l'impression de contenir une ultra violence beaucoup plus grande que moi et là je contenais encore. Je me sentais très au bord.
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J'étais tout à fait présentable. C'est ce que je voyais dans les yeux des autres. Cela tenait, évidemment, à l'unique condition que je me regarde pas trop longtemps dans un miroir car alors, je finissais toujours par penser que j'avais une tête affreuse. Ces efforts me coutaient pourtant. Comme tout un chacun, je voudrais idéalement être aimée pour moi et non pour mon image, qui est une construction ; ce qui est absurde et n'existe pas.
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L’homme-fleur me fixe. (…) Il annonce qu’il va me poser des questions, plein, c’est ce qu’il énonce, voilà ce qu’il répète et s’apprête à faire avec moi alors il me prévient. Je déglutis.
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Dans les relations humaines, il faut toujours se montrer inaccessible. Dans les relations humaines, il faut toujours se parer d'un air lointain au premier abord pour se donner un prix valable, faire monter les enchères et sortir du discount.
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Parfois je ne sais plus rien, hormis cette chose: si tout peut s'oublier comme le début quand j'aurai fini d'écrire je ne me rappelerai plus rien. Si tout s'oublie comme la chronologie, alors, quand j'aurai fini d'écrire, je ne souffrirai plus.
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Je sais qu'on ne pardonne pas aux femmes d'avoir du désir, de ne pas le cacher, de partir en quête de sa satisfaction à travers la ville.
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Arriver en retard est le signe de soumission le plus crasse au cliché voulant que la femme se fasse désirer, donc attendre. Afficher un retard délibéré au départ est un gage de sujétion aux codes les plus éculés de l'hétérosexualité.
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