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Citations de Emmanuelle Richard (164)


Prier pour que le garçon vienne à ma rencontre, malgré ma peur immense à tailler au cordeau. Prier pour qu'il ne vienne surtout pas. Prier pour tout et son contraire. Pour que ce soit, n'importe, du moment que la vie commence.
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Le plus embêtant est une vie sans chaleur ou tendresse, sans baisers ni caresses.
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Le terme d’autoérotisme est un doux euphémisme. L’érotisme est un suspense, un art de suggestion. La masturbation est tout le contraire. Elle est pure réalisation. Elle ne permet aucune poétique de l’inattendu. Il n’y a pas de misère sexuelle en soi, il y a une misère relative au défaut de relations interpersonnelles, aux vies vécues en l’absence de toute intimité, contact, attachement. La misère relationnelle des vies trop solitaires.
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* Sylvia 60 ans : Elle ajoute avec humour avoir vraiment l’impression que son capital sexuel est atteint, comme on le dit pour le soleil. Les relations sexuelles ne l’intéressent plus. Elle vit pourtant avec un homme. Il subit cette situation. "Il existe évidemment une dissociation du corps et de l’esprit chez moi. Au lieu de m’en guérir, les relations sexuelles ont aggravé ces symptômes. Les hommes aussi. Mais quel soulagement, vers cinquante-cinq ans, en comprenant que ma Date Limite de Consommation (DLC) était atteinte : invisible à leurs yeux, je pouvais enfin être moi-même. Un être humain."

* Ce qui est curieux, du reste, est que lorsque quelqu’un cesse brutalement une activité, un loisir ou une passion, même après cinq, dix ou vingt ans parce qu’il en à fait le tour, parce qu’il n’y trouve plus parce qu’il n’y trouve plus aucun attrait…tout le monde trouve ça normal. Sauf s’il s’agit de sexe, auquel cas c’est, au mieux scandaleux, au pire pathologique !

* Diverses questions posées dans cet essai :
Comment reprocher à l’autre de ne pas être ce qu’il n’est pas ?
À quoi bon renvoyer à son conjoint son incapacité à satisfaire des envies ?
Comment accepter sereinement ces différences ?
La tendresse peut-elle suffire ?
Y a-t-il alors assez de distinction entre une amitié fusionnelle et un amour platonique ?
Où se situerait la normalité ?
Qui est normal et qui ne l’est pas ?
Amour sans sexe plutôt que le sexe sans amour ?
Peut-on aimer sans désirer ?
Peut-on désirer sans toucher. Peut-on se laisser toucher sans en avoir envie ?
La sexualité partagée est-elle une envie ou un besoin ? Et si le sexe n’est pas un besoin, pourquoi ce sentiment terrible de misère sexuelle chez certains d’entre nous ?
Est-ce que l’abstinence sexuelle ne se changerait pas, sur le long terme, en une simple non pratique de la sexualité ?
Est-ce que quand on (re)devient monogame et qu’on renonce à toutes les tentations qu’on croise, ce n’est pas aussi une forme d’abstinence ?
Comment cohabiter, vivre une relation épanouie entre personne sexuelle et personne asexuelle ? Quand la sexualité partagée est, pour beaucoup, à la fois le lieu de l’affection, de la tendresse et un vecteur d’intimité important ?

* Le terme d’autoérotisme est un doux euphémisme. L’érotisme est un suspense, un art de suggestion. La masturbation est tout le contraire. Elle est pure réalisation. Elle ne permet aucune poétique de l’inattendu. Il n’y a pas de misère sexuelle en soi, il y a une misère relative au défaut de relations interpersonnelles, aux vies vécues en l’absence de toute intimité, contact, attachement. La misère relationnelle des vies trop solitaires.

* « Mauvais coup » est une notion qui n’existe pas. Il n’y a que des défauts de communication, des histoires de compatibilité et de différences de goûts.
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Et pourtant on ne sait jamais pourquoi on aime ni vraiment ce qu'on aime quand on aime.
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Je n'ai jamais eu le sentiment de vivre une vraie vie. c'était un fixatif auquel je n'avais pas accès. Je multipliais pourtant les tentatives pour sortir de moi-même en prenant des risques et en allant au-devant , des choses, des gens, en allant les chercher, puisque j'avais compris qu'ils ne viendraient pas à moi, que rien ni personne ne viendrait me chercher, ni ici ni ailleurs, contrairement à ce que j'avais si longtemps espéré, il me faudrait aller à eux, aller de l'avant et au-devant pour les prendre et les rencontrer -choses et gens.
Avoir le sentiment de vivre une vraie vie était un fixatif qui m'était inconnu mais auquel j'aspirais cependant de toutes mes forces. (p15)
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Je ne sais plus quand l’été a cessé d’être immense. (…) Je ne sais plus quand les raisons pour lesquelles je fais ce que je fais ont commencé à me paraître obscures, liquides, alternativement fuyantes et effrayantes. Je ne sais plus quand j’ai cessé de mettre toute ma colère ainsi que ma rage et ma frustration dans le labeur difficile, éprouvant et jamais terminé de la construction de moi-même.
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C'est juste logique - c'est que juste que moi je ne supporte pas d'attendre. Attendre pour moi c'est l'abandon. Je peux supporter beaucoup de choses mais ça, non, je ne peux pas. Faire attendre pour moi c'est un manque de considération, la négation de l'autre et de son existence. Je sais que j'ai un rapport à l'attendre pas tout à fait normal, pas tout à fait raisonnable, parce que pour moi attendre encore une fois c'est l'abandon, l'absence d'amour, c'est d'être un fardeau ou une obligation, c'est de redevenir cette personne dont on ne veut pas vraiment, qu'on ne choisit jamais vraiment, une quantité négligeable ou invisible, un poids mort qu'on n'a pas réellement envie d'être. Attendre c'est mendier l'autre. Le fait que je parle et qu'on ne m'écoute pas, qu'on me parle mal ou qu'on me réponde pas, et attendre, attendre au delà des dix minutes de politesse après l'heure convenue c'est revivre le bannissement, l'exclusion, le rejet, la honte et l'humiliation que je connais si bien.
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Si tu savais tout ce que j'aurais donné - vingt ans de ma vie pour six mois avec toi - n'importe quoi pour espérer être avec toi, que tu me prennes dans ta vie et que tu me gardes. Tu m'as quittée trois fois, tu m'as quittée tout le temps.
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Je ne sais pas non plus que ces souvenirs réduits que je suis en train d'accumuler dans la plus grande indifférence deviendront plus tard des bijoux à faire jouer entre mes doigts quand je repenserai à lui, à nous.
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Si tout peut s'oublier comme le début quand j'aurai fini d'écrire je ne me rappellerai plus rien. Si tout s'oublie comme la chronologie, alors, quand j'aurai fini d'écrire, je ne souffrirai plus.
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La première fois que je vois E. je le trouve quelconque sinon laid. Il a le teint gris et il fume, ce sont les seules choses que je remarque.
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Qui viendra me chercher, moi que personne ne voit ?
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Ici la mer n'existe pas, car en plus tout est plat et aucune rue ne semble monter et s'ouvrir vers la mer. Ici la mer n'existe pas puisqu'il n'est pas besoin de la gagner - tout est à portée de main et pourtant rien ne peut s'attraper.
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Est-ce qu'il n'y a pas autre chose, quelque part, ailleurs ? Une autre solution ? Autre chose que le travail et la fatigue, la fatigue et la télé, les courses du samedi et les dimanches à ne rien faire, et les vacances semblables, quasiment identiques, vides à l'égal des longs dimanches de l'année étirés et béants, avec seulement la lumière en plus qui vous brûle d'impatience et vous éperonne d'espoir. Ce qui est pire.
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Il me semble que c’est en partie notre faute d’avoir des relations nulles tant que l’on ne s’aime pas assez, tant que l’on n’est pas capable d’être tout seul et de se suffire à soi-même.
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Se retrouver nu n’engage absolument rien, ou engage infiniment moins qu’exposer des failles ou des sentiments.
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Arrivé à ce stade de ma vie, c’est d’avoir des rapports sexuels qui est l’exception : l’abstinence est bien ma norme.
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Je me demande comment je vais faire pour partir si le silence devient gênant entre nous, s'il ne me plaît pas le moins du monde, si je le trouve bête ou inacceptablement moche en le voyant arriver. Me demander tout ça, revient, à me demander, quelle sera la couleur de ma nuit.
(P.43)
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J’ai souri, gênée.
J’ai tenté de me dérober en faisant mime de ne pas comprendre à cause de l’anglais, mais il a développé et je n’ai plus pu faire diversion, barrage, en jouant la candeur crétine, en tripotant le bout de mes cheveux, en croquant un ongle.
Il a insisté. Souligné combien sa chance était inestimable de se trouver ici, dans ce pays, dans cette ville, dans cette maison, avec moi. Il tartinait, c’était vraiment embarrassant. Et au-delà d’être un peu « gros doigt » comme l’exprime si bien le créole réunionnais avec sa langue très imagée en lieu et place de « lourd », c’était aussi possiblement effrayant, du seul fait de sa stature, de ses mains à la taille et à la forme de battoirs, de notre situation isolée. De l’unique fait qu’il était un quasi-inconnu, même si nous cohabitions depuis trois poignées de jours.
Je ne me suis pas demandé si cela m’était destiné en tant que femme, ce que font de nombreux hommes dès la moindre occasion venue, ou en tant que personne. Ça ne m’intéressait pas. Depuis le soir initial, mon ressenti à son égard n’avait pas bougé. Rien en lui ne m’attirait. J’aurais simplement aimé qu’il s’abstienne pour nous faciliter la cohabitation.
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