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Citations de Emmanuelle Richard (164)


La haine était ma soeur, ma compagne, ma came, et la colère mon meilleur carburant. Du sucre dans ma bouche amère.
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(…) parmi les réflexes de survie les plus élémentaires, il y a celui de ne jamais être en demande, de ne jamais rien laisser poindre de ses besoins et manques et inassouvissements les plus intimes, les plus à vif, sauf lorsqu'il s'agit de déclarer sa flamme avec superbe et courage, de se battre pour l'être aimé. L'amour est le seul lieu où les questions de dignité ne devraient plus avoir cours, à mon avis, toutefois cette façon de se non-protéger va immanquablement de pair avec la destruction de soi-même.
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Je ne comprenais pas ce que voulait cet homme. Je ne comprenais pas cette tendresse, cette douceur entre nous. Je ne comprenais pas cette intimité évidente, cette sensation de familiarité qui penchait vers le double en même temps que cette impression d'une étrangeté et d'une altérité radicales et nouvelles qui me faisaient perdre tous mes repères. Je comprenais encore moins cette confiance réciproque immédiate. Je ne comprenais pas qu'on veuille s'occuper de moi au bout de quelques jours. Je ne comprenais rien. J'étais terrassée. Il désirait savoir si je mangerais avec lui. En guise d'humour, j'ai émis le souhait d'une salade au chèvre chaud avec du miel et des toasts (p. 101).
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Elle imagine l'avenir. Pile, elle s'imagine sous les traits de toutes les femmes au charme discret et aux robes élégantes qu'elle aperçoit furtivement au générique des films qu'elle n'a pas le droit de regarder le soir, sans forcement penser à un métier, ou bien sous ceux de de cette fille brune aux cheveux courts avec ses chiens et son ticket Millionnaire. Face ? Elle n'imagine rien. La vie ne semble pas possible pour une fille qui est du mauvais côté, celui de la disgrâce.
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Je me demande si c'est ainsi que sera ma vie, une succession de tentatives ratées pour aller vers les autres, une ribambelle d'échecs se tenant par la main, pareils aux bonshommes en papier crépon de toutes les fêtes d'école du monde et des kermesses de la terre, sera-ce ainsi que je passerai ma vie, à me traîner péniblement, opiniâtrement, inlassablement, comme un bousier tenace, dans des lueurs troubles de bar, auprès de garçons et de filles qui ne me remarqueront jamais sans calcul donc sans dignité, jusqu'à ce que je me lasse, que je me taise et m'assèche définitivement, pour enfin rester seule, vieille et décatie avec mes chats que j'aurai choisis nus dans un souci égalitaire d'empathie généralisée - ils sont laids et alors ? -, le même genre de sentiments qui poussent certaines personnes à adopter des furets orphelins puants.
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Si vous lui demandiez elle vous dirait que de toute façon ils seront toujours soudés, elle et lui, lui et elle; qu'ils peuvent se battre et se taper dessus à volonté parce qu'entre frère et soeur ça ne s'abîme pas, jamais, aucune chance.
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En parlant de jeunes filles, je n'ai jamais compris qu'on n'ait rien vu dans les photos d'Hamilton jusqu'au livre le dénonçant. Les adolescentes avaient l'air de crier.
( p 171)
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Je dis quelque chose pour rompre le silence en lui demandant si à un moment ça s’estompe, si à un moment l’oubli est permis. Est-ce-qu’il existe un jour où ça ne fait plus mal du tout ?
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C'est moi qui décide à présent. J'ai gagné le seul pouvoir qui m'a toujours importé, celui de refuser une chose lorsque les conditions de celle-ci ne me conviennent pas, et , surtout, la liberté de n'en exercer sur personne.
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J'accepte pour la première fois de ma vie d'aimer plus qu'on ne m'aime. Je suis tellement sûre de nous et de la manière dont nos gouffres ajoutés s'annulent, dont ceux-ci combinés produisent au contraire une improbable clarté, que j'accepte d'avoir de l'avance dans cette histoire.
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Le rue m'appelle, et l'aventure l'odeur du soir quand il tombe le bruit des verres emplis d'alcool les éclats de voix et les bouches grenat fushia vermeilles nappées de sueur des garçons et des filles dédaigneux, qui n'osent s'avouer et qui sont chastes, qu'ils se désirent pour faire durer le bal encore, encore, des nuits entières dédaignons-nous, avant de mieux nous entredévorer.
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* Nous ne sommes pas éternels. La vie file, elle est fragile et un jour elle s’arrête… La vie est souvent trop longue mais elle passe aussi très vite. Je voulais en passer au moins un morceau avec toi, parce que j’étais bien, parce qu’il y avait de la grâce, et je n’étais pas seulement bien j’étais heureuse – tu es un phraseur mais tu ne mentais pas quand tu as dit qu’on avait frôlé le sublime, et j’ai suffisamment vécu pour savoir combien c’est rare et que la vie n’a pas de véritable consistance à part celle-ci. Être avec quelqu’un qu’on aime. En prendre soin.
Peut-être qu’à ce moment, celui de la télévision, je me suis dit C’est pour ça que j’écris, pour renverser le cours des choses de ma propre vie. Je jouais ma vie sur ce plateau, ma vie possible avec toi. C’était l’envers de mes mots face caméra.

* Alors depuis l’émission tu avais inversé la charge. Tu lui avais dit avoir rencontré quelqu’un. Il n’y aurait plus de retour possible. Je n’avais pas l’air de me rendre compte du travail accompli parce que quand tu lui avais dit pouvoir et vouloir être bien avec moi tu avais l’impression de la trahir elle. Tu avais du mal à lui faire du mal.

* « On peut passer d’un amour à un autre amour ?» me poses-tu comme question, tu es grave, je suis légère, mon visage au-dessus du tien je ris en disant que oui bien sûr, dans la légèreté des mots que tu viens de prononcer auxquels je ne m’attendais pas, oui bien sûr on peut avoir plusieurs amours dans une vie et ça ne signifie pas trahir le précédent, des mots que je ne pensais pas entendre un jour de ta bouche pour moi, je t’étreins, je tombe en toi, je ris et je suis heureuse, je n’ai pas entendu que c’était une question, je n’ai pas compris la gravité de ton regard tandis que nous nous enfonçons l’un dans l’autre pour la dernière fois.

* La coupure a été nette, brutale. Je n’ai pas eu de sas pour me déshabituer. J’ai ramassé les morceaux de mon cœur, éparpillés. J’avais cru entendre le tien battre – ou était-ce seulement un écho ?
Je me suis demandé si j'étais folle, si j'avais rêvé le temps commun passé, si j'avais rêvé les gestes, les mots, le trouble, l'émotion réciproques, l'empêchement maladroit, l'évidence, la tendresse des étreintes, la fragilité de certains moments suspendus, la joie, le bien que l'on semblait se faire ensemble, notre envie commune d'avenir, la vie que l'on s'est égarés à rêver et dont jamais nous ne prendront le chemin.
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Le seul manque que j’avais vraiment pu ressentir fortement, c’est le manque d’amour à me donner, à m’offrir à moi-même. Et avec lui, l’incapacité à accueillir l’amour des autres. Comme une déconnexion d’avec la vie, quelque part.
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Les vingt-cinq premières années de leur vie commune ont ainsi été marquées par une abstinence régulière, d'environ huit mois chaque année. Sa compagne "faisait des efforts pour consentir à quelques rapport annuels", "elle prenait du Lexomil pour tenir le coup".
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Accepter et croire que l'on peut aimer sans désirer a été, et est toujours, très difficile pour moi.
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Je lui décrit le projet de ce livre en tant que volonté de déconstruire la honte associée au tabou de l'absence de sexualité partagée.
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Écrire était juste une denrée qui m’était essentielle parce que la littérature, la fiction, étaient les seules langues que je captais vraiment. Je voyais la possibilité d’être lue comme la seule que j’aurais de communiquer avec les autres, mon unique chance de me faire comprendre, d’être vue par eux. Il fallait que ça arrive, je n’avais pas le choix.
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C'est une image pailletée d'une intimité très douce, très neuve et très incongrue : c'est pour ça que je l'aime. Une boule à neige en plein été.
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Je suis sans désir mais je voudrais étreindre un corps.
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Tu disais ieuv, tu me disais t’es fou ou encore t’es malin, et tu pouvais la seconde d’après me parler du droit européen dans les termes les plus pointus. Too much class for the neighbourhood chantaient les Dogs dans ton iPod.
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