Eoin Colfer

- J'ai un cadeau pour toi maman. Quelque chose qui entretiendra le souvenir et te donnera la force de surmonter ces épreuves.

Il tira une chaine en or de la poche de son gilet. Au bout de la chaine se balançait le plus magnifique de tous les diamants bleus. Angeline en eut le souffle coupé.

- Arty ! C'est troublant. Incroyable. Cette pierre est exactement de la même couleur que...

- ... les yeux de papa, ajouta Artemis en attachant le fermoir autour du cou de sa mère. J'ai pensé que cela te ferait plaisir.

Angeline serra fermement la pierre dans sa main, pleurant maintenant à chaudes larmes.

- Je le garderai toujours près de moi.

Artemis lui répondit par un sourire triste.

- Fais moi confiance, maman, je le retrouverai.

Angeline regarda son fils avec émerveillement.

- Je sais, Arty, répéta-t-elle encore.

Et cette fois, elle en était certaine.

-Très bien, Short. Si vous pensez pouvoir me faire changer d'avis de quelque façon que ce soit, c'est le moment. Et je vous conseille d'en profiter car il ne durera pas... Alors?

Holly je ta un coup d'oeil à Baroud et elle aurai juré qu' il lui avait fait un clin d'oeil. Cela lui donna le courage de tenter l'impensable. Un acte atrocement insolent et indiscipliné, surtout dans ces circonstances.

-Très bien, commandant, ne bougez pas.

Holly dégaina son pistolet de paint-ball et, à la volée, tira trois coup sur la poitrine du commandant Julius Root. L'impact le fit reculer d'un pas.

-Vous me touchez avant que je ne vous touche et hop, vous y êtes, marmonna Hooly. Incorporée d'office.

Baroud riait à gorge déployée, au sens propre du terme. Son malaise n'étais pas encore totalement dissipé et son fou rire provoqua quelques régurgitations.

-Oh, mon Dieu, haleta-t-il entre deux haut-le-coeur. Elle vous a eu sur ce coup-là, Julius. C'est exactement ce que vous avez déclarez à tous les candidats durant les cent dernières années.

Si vous aviez trois conseils à donner à une personne qui se destine à la carrière d'officier et qui voudrait rejoindre l'unité des FARfadet ?

-Un : écoutez votre commandant. Il a toujours raison.

-Deux : ignorez vos intuitions à moins que votre commandant, qui a toujours raison, vous y invite.

-Trois : au moindre doute, appelez le commandant. Celui qui a toujours raison

-Ce sera un plaisir, répondit Holly et elle devint aussitôt transparente, comme une créature faite de l'eau la plus pure.

La dernière chose qui disparut fut son sourire.

"Comme le chat du Cheshire," pensa Artemis.

Quelques phrase d'Alice au pays des merveilles lui revint en mémoire.

"Je ne veux pas aller parmi les fous, dit Alice.

- Non, Beckett, répondit gaiement Artemis. J'essaye d'avoir l'air joyeux. Au fait, tu ne devrais pas porter une couche ?

- Une couche ? ricana Myles, qui avait appris la propreté tout seul à quatorze mois en construisant un escabeau avec les volumes d'une encyclopédie poue atteindre le siège des toilettes.

Sur l'écran, Foaly dit avec mépris :

- Je parie que vous riez pour cacher votre angoisse ?

- Parfaitement.

Là où se trouvaient précédemment Artemis et Holly, il n'y avait plus que leurs copies vacillantes, bouches ouvertes pour s'offusquer des commentaires de N°1.

- Ça me fiche la frousse, ces images spectrales. C'est comme s'ils étaient morts.

Foaly frissonna.

- Ne me dites pas ça. S'ils sont morts, nous pourrions bientôt l'être aussi. Quand reviendront-ils ?

- Dans une dizaine de secondes.

- Et s'il ne sont pas là dans dix secondes ?

- Ils ne reviendront jamais.

Foaly se mit à compter.

-Ce sera un plaisir, répondit Holly et elle devint aussitôt transparente, comme une créature faite de l'eau la plus pure.

La dernière chose qui disparut fut son sourire.

"Comme le chat du Cheshire," pensa Artemis.

Quelques phrases d'Alice au pays des merveilles lui revinrent en mémoire.

"Je ne veux pas aller parmi les fous, dit Alice.

-Tu ne peux rien y faire, répondit le chat. Nous sommes tous fous ici."

Artemis se tourna vers le nain caustique, occupé à chercher des insectes stockés dans sa barbe vivante.

"Ici aussi, nous sommes tous fous", pensa-t-il.

Holly posa alors une question fort pertinente:

-N°1, vous avez déjà fait ça?

-Évidemment! répondit le démon. Plusieurs fois. Avec un simulateur. Deux des hologrammes ont survécu!

La détermination d’Artemis faiblit à peine.

-Les deux derniers? demanda-t-il.

-Non, avoua N°1. Les deux derniers se sont retrouvés prisonniers dans un trou de vers temporel et ils ont été dévorés par des zombies quantiques.

-Très bien, décida-t-il. Je vais me connecter sur les systèmes du manoir. Demandez son mot de passe à Artemis.

Holly leva sa visière.

-Foaly veut connaître votre mot de passe.

-Oui,oui, bien sûr.

Artemis avait la tête ailleurs et il lui fallut un petit moment pour se souvenir de son propre code secret.

-CENTAURE, dit-il. Tout en majuscules.

Sous la croûte terrestre, Foaly rangea ce compliment dans le coin de son cerveau qui renfermait ses souvenirs les plus chers. Il le ressortirait plus tard pour le savourer devant un bon verre de vin.

Nous avons fait la traversée ensemble, Ebo, et nous bâtirons une nouvelle vie ensemble.

p.344.
- Je peux te prouver, dit-elle. Que je suis bien celle que je prétends être.
Petite Chevie dressa l'autre sourcil.
- Ah oui ? Les adultes prouvent des trucs tous les jours. Des mensonges, principalement.

p.232.
- Vous me paierez ça, Woulfe. Vous et votre fille.
Jeronimo Woulfe n'était pas d'humeur à supporter les menaces du constable.
- Dès l'aube, répliqua-t-il, je chevaucherai jusqu'à Huntington. Et là, je déposerai une requête auprès du conseil pour obtenir de l'aide. Le constable est devenu fou, j'en témoignerai. Il menace de braves femmes anglaises, tout cela parce qu'il est incapable de trouver une épouse.

p.223-4.
Aux dires de tous, le Chasseur de sorcières montait sur ses grands chevaux, il montrait du doigt une pauvre malchanceuse, l'accusait d'être une sorcière et voilà, c'était suffisant pour les braves habitants de Mandrake. Il suffisait qu'une femme paraisse un peu différente ou qu'elle exprime ses opinions.
« Pourquoi suis-je étonnée ? » se demanda Chevie. On ne pouvait pas dire que les choses étaient très différentes de nos jours. La persécution continuait à prospérer dans le monde entier, sur une plus grande échelle encore.
« La moitié de la planète meurt de faim et l'autre moitié s'affronte dans des guerres ethniques. »

p.136.
Alors j'aimerais que vous m'expliquiez où je suis, ce que je fais ici et ce qui se passe, bon sang ! Prenez votre temps pour répondre, du moment que c'est tout de suite.

p.233.
La chose dont on ne tient jamais compte, c'est la personnalité. Le temps, c'est comme l'eau : ce sont les gens corpulents qui éclaboussent le plus.
Professeur Charles Smart

p.135-6.
Des choses qui ne devraient pas arriver arrivent. Des choses qui devraient arriver n'arrivent pas. C'est un labyrinthe dans un champ de mines sur une ligne de fracture.
Professeur Charles Smart

p.135-6.
Chaque année, des milliers de joyeux campagnards roulaient vers Londres comme si tout le pays était en pente et menait vers la ville, mais chaque année, ils roulaient en plus grand nombre encore dans les tombes anonymes des cimetières de pauvres, s'ils avaient de la chance – et dans des auges à cochon ou des fours d'incinération s'ils n'en avaient pas. Il est vrai que les meurtres étaient rares, mais lorsque c'était la ville qui tuait, on n'appelait pas cela un meurtre. Quand une usine avalait une douzaine de bras et de jambes par semaine, on ne voyait là que le prix à payer pour avoir du travail. Si la main de quelqu'un était suffisamment rapide pour se saisir d'un shilling, elle devait l'être aussi pour éviter de se faire happer par la machine. C'était logique. D'ailleurs, quelle importance si quelques rustauds se retrouvaient sous terre avant terme ? Il y en avait toujours des dizaines d'autres qui faisaient la queue devant les usines.

p.135.
Ouroboros. Le serpent qui se mord la queue – voilà ce qu'est le voyageur du temps. Il tourne en rond en détruisant son propre passé. En déféquant un futur tout neuf. En excrétant un futur tout neuf.
Professeur Charles Smart

p.112.
Il était beaucoup plus facile de croire que de voir ce qui se passait dans la réalité.

p.110.
Riley eut à peine un moment de répit avant que Farley, avec une froide détermination, lui accorde un rapide coup d’œil, le temps de viser, puis presse la détente du colt, accompagnant le coup de feu de ce commentaire désinvolte :
- Attrape donc celle-ci, mon garçon, tu sais le faire, non ?
C'était une référence au numéro annoncé dans la publicité tracée à la craie sur le trottoir, et qui consistait à attraper une balle de pistolet entre ses dents.
« Farley doit vraiment être très amer, pensa Riley, pour prendre le temps de lancer des blagues quand il a des gens à tuer. »