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Citations de Eric Le Nabour (164)


L'appétit vient en mangeant. Le goût du pouvoir vient en exerçant le pouvoir.
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Au-dessus de leurs têtes, tout un train de nuages passait dans un concert de lumières blanches et roses dont l'éclat rejaillissait sur les aspérités rocheuses du Brévent.
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Seule l’envie de rester en Algérie, quoi qu’il arrive, échappait à ses conjectures. Elle y était née et y avait vécu la plus grande partie de sa vie. Elle y avait ses amis et ses souvenirs. Paradoxalement, l’Algérie lui était toujours apparue comme un pays neuf et plus prometteur que cette vieille Europe sur laquelle fantasmait Françoise. Qu’irait-elle faire à Paris, noyée dans la grisaille de cette terre-mère qui lui était à la fois si familière et si étrangère ? Son dernier voyage en France l’avait conduite à Fétigny pour y enterrer sa grand-mère paternelle, une maîtresse femme qui ne s’était jamais résolue à quitter son Jura natal. Elle ne conservait de son séjour là-bas qu’une sensation de tristesse, de froid et d’abandon. Aussi, rentrée en Algérie dix jours plus tard, avait-elle éprouvé le besoin de s’offrir une semaine de vacances sur la côte, à Tipaza, pour jouir de la mer et du soleil. Judith l’avait accompagnée. Elle se souvenait encore de leurs baignades paresseuses et des deux garçons endimanchés qui les avaient gentiment importunées sous les orangers d’un square avant de les suivre jusqu’aux ruines romaines. Judith s’était même laissé embrasser. Mais, le lendemain, elles avaient sagement regagné Alger, oubliant de leur donner leur adresse.
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Ruminer cette époque douloureuse ne faisait que raviver les doutes et les déchirements de Clotilde. Ses parents ne manquaient pas d’argent, elle poursuivait sans difficulté des études qui devaient la mener jusqu’à son admission au barreau, Laurent était amoureux d’elle et se présentait comme un parti enviable. Et pourtant, une angoisse diffuse la rongeait jour après jour. Elle la devinait tapie dans un recoin de son cerveau, sournoise, étrangère à ses pensées et à ses actes. Peu à peu, elle érodait ses certitudes, toujours à l’arrière-plan de ses désirs comme de ses peurs, et pourtant au-delà, inaccessible.
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Parfois, dans le regard de sa mère, Clotilde décryptait malgré tout de véritables signaux de détresse. Françoise la soupçonnait-elle d’être au courant de son adultère ? Si elle remontait la chronologie de cette douloureuse histoire, Clotilde ne pouvait s’empêcher de noter que c’était à partir de sa rupture avec Philippe Leverrier que la dépression de sa mère s’était aggravée.
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Contrairement à la plupart des hommes qu’elle connaissait, il se laissait facilement envahir par ses émotions. Le moindre mot de sa part suffisait à le faire douter de lui-même, de ses projets, de sa vocation. Laurent était poreux à toutes sortes d’influences, les bonnes comme les moins bonnes, et Clotilde savait qu’il lui serait facile de jouer sur ce clavier pour exercer sur lui une domination malsaine.
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Elle avait beau aimer son père, elle se sentait parfois encore plus loin de lui que de Françoise depuis leur retour d’Indochine. Sa dernière année de service l’avait changé. A son arrivée à Alger, Clotilde l’avait trouvé plus sombre, plus renfermé, perpétuellement sur le qui-vive. Même lorsqu’il était à la villa, il s’isolait, il se cloîtrait dans son bureau pour terminer les rapports qu’il n’avait pas eu le temps d’analyser dans la journée. Ce n’était qu’un prétexte. Plusieurs fois, Clotilde l’avait surpris en train de fumer, le regard vide, une expression de souffrance indicible sur le visage. Un soir, entrant sans frapper, elle avait cru apercevoir une photo entre ses mains. Il l’avait aussitôt jetée au fond d’un tiroir et avait paru contrarié de son intrusion. Le lendemain, elle avait profité de son absence pour fouiller dans ses papiers, mais elle n’y avait trouvé aucune photographie. Elle avait pensé alors à une femme, à un amour déçu ou abandonné et vers lequel sa mémoire mélancolique le ramenait. Sans conviction.
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La volonté de servir son pays était le seul fil conducteur de son existence. Si Kamal était coupable, il ne ferait pas le moindre geste en sa faveur. S’il était innocent, en revanche, il était capable de bousculer sa hiérarchie et de remonter jusqu’au ministre.
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Une erreur ? Tu appelles poser une bombe et tuer des innocents une erreur ! Moi, j’appelle ça un crime. A Sétif, la manifestation s’est soldée par une bonne centaine de morts, sans compter toutes celles dues à la répression. Par chance, je n’ai pas été obligé d’y participer. Mais si on laisse faire le FLN aujourd’hui, ce qui s’est passé là-bas aura l’air d’une promenade de santé, à côté.
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C’est une façon de voir les choses. Naïma t’a dit que son père, lorsqu’il vivait encore à Guelma, avait été soupçonné d’avoir pris part au massacre de Sétif ? On n’est jamais parvenu à l’établir avec certitude, mais c’est quelques semaines après qu’il est venu s’installer à Alger.
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Jusqu’à l’âge de quinze ans, la jeune fille avait eu des allures de garçon manqué. Puis, à la fin du collège, en moins d’une année son physique s’était littéralement métamorphosé. Elle avait pris une bonne dizaine de centimètres, s’était amincie, et son visage avait montré des signes précoces de maturité. Aujourd’hui, son reflet lui renvoyait l’image de joues fermes et lisses, d’un menton volontaire, d’yeux gris-bleu aux sourcils clairsemés et d’une bouche bien dessinée que le temps n’avait pas encore rendue amère. Mais, qu’elle en fût ou non satisfaite, cette image ne parvenait pas à dissiper sa peur de ressembler un jour à sa mère, avec son masque fragile et un peu mou de citadine fuyant les lumières trop vives, ses paupières tombantes et cette lassitude criante qui donnait à ses traits un aspect rébarbatif sous les apparences avantageuses d’une femme mûre.
Tout plutôt que de ressembler à ça, se disait Clotilde. Tout plutôt que cette incarnation de l’échec !
 
 
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Leur but était « la restauration de l’Etat algérien souverain, démocratique et social dans le cadre des principes islamiques ». A cet effet, tous les moyens – des négociations les plus radicales à la lutte armée la plus impitoyable – seraient mis en œuvre.
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La Casbah est comme une ruche dont il faut savoir écouter le bourdonnement. Cette fois, ce sera différent, Clotilde. Ce sera la guerre… Une guerre bien pire que tout ce que vous pouvez imaginer.
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Le testament ! Elle décida de remettre sa lecture à plus tard et commença son inventaire.
Un pli scellé figurait parmi les premiers papiers auxquels elle choisit de s'intéresser. Elle en fit sauter le cachet. C'était une liste de noms qui se poursuivait sur trois pages. Une centaine y figurait parmi lesquels Judith releva ceux des gens bien en cour mêlés à des inconnus. Au bas du document, la signature de Fouquet attestait de son authenticité. Les cent noms étaient ceux des membres appartenant à un ordre occulte possédant des ramifications dans toute la France et jusqu'à la cour. En réexaminant la liste, Judith releva celui de Charles d'Antigny. Un premier examen des reconnaissances de dette lui réserva d'autres surprises. De hauts personnages proches de la cour avaient emprunté des sommes substantielles au surintendant dans les trois années précédant son arrestation au mois de septembre 1661. Les noms de Luxembourg, de Guiche, de la comtesse de Soissons voisinaient avec ceux du marquis de Croissy, le frère de Colbert, et de Michel Le Tellier, le père du ministre de la Guerre Louvois, ceux du marquis de Créquy et du duc de Mazarin...
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Je crois en mon pays, je crois en son intelligence, je l'aime d 'ailleurs tellement mon pays que j 'ai honte pour lui' honte de le voir se fourvoyer dans une guerre stupide pour satisfaire les délires de quelques illuminés page439
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Sous l'occupation la vie d'un petit garçon juif
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Je pense que ce qu'on appelle destin est un mélange de volonté et de circonstances sur lesquelles nous n'avons aucune prise. Mais dans quelles proportions? Peut-être fabrique-t-on son destin, peut-être n'avons-nous qu'une marge de manœuvre réduite.
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Pierre Floc'h s'agenouilla pour renouer les lacets de ses chaussures. Les semelles commençaient à se décoller et l'on apercevait à l'extrémité de l'une d'entre elles les phalanges d'un orteil légèrement bleui.
Malgré le froid vif qui régnait à l'approche de l'hiver, il ne portait qu'une simple veste de drap sur une chemise ouverte , pour tout bagage, un sac de toile jeté sur son épaule qui lui donnait des airs de marin en bordée.
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Ainsi était-il passé sans transition du front à son bureau,du fracas des combats aux murmures de la mer.
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Pourtant,Damien Leguenec ne pouvait s'empêcher de songer qu'il eût préféré un jour pluvieux d'automne,un amas de grisailles tournoyant au-dessus du cimetière,des dégorgements d'eau s'échappant de la terre bretonne comme si les morts eussent craché leur dernier venin à l'occasion de cette disparition.
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