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EAN : 9782258118812
416 pages
Presses de la Cité (20/05/2021)
4.03/5   15 notes
Résumé :
Alger, 1er novembre 1954. Écartelées entre leur amitié et le monde qui, autour d'elles, s'embrase, Clotilde, Judith et Naïma fêtent leurs vingt ans. Si différentes et si proches malgré tout. Trois destins brisés, trois vies que la guerre va séparer. À jamais ? L'innocence et l'amitié sont-elles le prix à payer pour devenir femme ? Aucune d'entre elles ne veut pourtant oublier la promesse qu'elles se sont faite. Et vous... l'auriez-vous tenue ?
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
« Les promesses de l'innocence » est un livre très intéressant.
Eric le Nabour traite dans son livre de la guerre d'Algérie à travers trois personnages fictifs: Clothilde, Judith et Naïma. Toutes trois ont des vies très différentes et sont écartelées entre leur amitié et le monde qui les entoure. Elles sont jeunes et cherchent une place dans cette société. La guerre va éclater et elle vont être séparées. Chacune d'entre elles amène un nouveau regard sur ce fait historique.
Eric le Nabour a su élaborer, construire une ambiance cohérente. Il aborde le thème de la guerre mais aussi de la famille, des relations, des sentiments, de la femme, de la société, et des communautés religieuses.
L'écriture retranscrit très bien les paysages avec les odeurs, la chaleur, mais aussi les tensions et le stress liés à la guerre.
J'ai beaucoup apprécié cette lecture.

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Un auteur que je lis pour la première fois, j'ai aimé ce roman, qui relate un moment de notre Histoire difficile à scinder. Je crois que c'est la première fois que je lis un roman qui se déroule sur fond de guerre d'Algérie aussi bien expliqué. Une guerre que l'on connaît certes, mais une guerre compliquée, complexe, j'avoue que j'ai regardé il n'y a pas longtemps des documentaires sur le sujet et c'est encore confus. Une guerre qui comme toutes les guerres a laissé des traces, et qui, selon du côté où l'on se place, nous porte à réfléchir sur des points de vue divergents et des agissements sanglants, barbares et cruels de part et d'autre, chacun avait ses raisons, mais chaque camp aura beaucoup de choses “pas jolies, jolies” à se reprocher.
1954, Algérie, un conflit armé voit le jour, monté par un Comité révolutionnaire, constitué de différents chefs du FLN (Front de Libération National) issus de l'OS (organisation spéciale) qui réclame à la France son indépendance, fini le monde des colons et leur emprise, la Révolution algérienne éclate, mais là où ça se complique, des mouvements divergent au sein du peuple algérien et vont mener en même temps une autre guerre, comme celle qui oppose le MNA (Mouvement national algérien) au FLN et celle de différents clans au sein de ce même FLN, tels que le MTLD (Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques) ; bref, OAS (Organisation de l'armée secrète), PPA (Parti du peuple Algérien ) etc, nombre de groupes voient le jour, très compliqué, qui fait quoi ?
C'est donc justement là où ce roman est intéressant, car nous allons suivre la guerre à travers le regard de trois jeunes filles, trois amies pour la vie. C'est ce qu'elles se sont promis tout du moins. Nées toutes trois le même jour, elles sont inséparables et se disent soeurs de coeur ; leur anniversaire elles le partagent et se jurent de toujours le faire ensemble. En cette année 1954, elles ont 20 ans et elles se sont réunies pour l'occasion. Clotilde, catholique, Européenne, fille unique d'un gradé militaire français, parachutiste qui a fait le Vietnam et d'une mère pied-noire ; Judith, juive, pied-noire, fille unique d'un couple de riches bijoutiers qui ont pignon sur rue ; Naïma, musulmane, arabe, 3 frères, orpheline de mère et dont le père possède une épicerie.
Il est sûr que lorsque la guerre éclate et s'amplifie, plus rien n'est pareil pour chacune d'elle, leurs chemins divergent, chacune retranchée d'office dans son propre camp, mais l'amitié dans tout cela, en restera-t-il des brides ? Pourtant, elles se ressemblent, elles ont toutes les trois un besoin de liberté, vont-elles surmonter cette haine, vont-elles résister à cette ignoble guerre ? C'est entre France et Algérie que leur destin va se jouer.
J'ai également beaucoup aimé le personnage fort de Thomas ROBAN, le père de Clotilde, ce militaire, colonel parachutiste qui a fait le Viêtnam. Intègre et patriote, soldat avant tout et fier de l'être, qui par certains traits de caractère et son parcours m'a fait penser à un personnage célèbre bien connu, qui a combattu sous les ordres du Général Massu.
Et puis, tous ses merveilleuses descriptions sur le pays, ses couleurs, ses parfums, sa végétation, ses mets, ses rues, sa casbah, ses musiques, sa mer calme et tranquille, son ciel bleu uniforme et cette chaleur étouffante, bref on visualise parfaitement, on s'y croirait. Franchement super bien écrit et décrit, ça m'a passionnée.

Merci à l'auteur pour ce témoignage fort intéressant, merci aux Presses de la Cité et à M. Jeanne en particulier pour son envoi en SP.

Lien : http://jose-lire-et-le-dire...
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Un roman sur l'Agérie, c'est plutôt quelque chose que j'éviterais, sauf s'il est écrit par un de mes auteurs préférés : Eric le Nabour. D'emblée, je vous avoue que j'ai beaucoup apprécié ma lecture.
L'auteur traite de la guerre d'Algérie en abordant tous les aspects essentiels : les faits historiques bien sûr, mais à travers ses 3 héroïnes fictives, il touche aussi aux relations et aux sentiments des communautés religieuses en présence, à la manipulation qui est exercée sur la population, aux méthodes d'interrogatoire utilisées...
Eric le Nabour nous fait aussi découvrir la ville d'Alger. Ses belles descriptions nous font presque sentir les odeurs et voir le paysage comme si on y était.
En bref, un livre que je recommande sans hésitation.
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Mon avis
Je remercie les Editions PRESSES DE LA CITE et en particulier Marie-Jeanne de m'avoir donné l'opportunité de lire, en service de presse, « Les Promesses de l'innocence », roman d'Eric LE NABOUR. J'ai découvert la plume fluide et précise de cet auteur lors de la lecture de « A l'Ombre de nos larmes », ouvrage que j'ai beaucoup aimé.

L'auteur nous emporte à Alger en 1954 où nous faisons connaissance avec trois jeunes femmes âgées de 20 ans, de confessions religieuses différentes qui sont alors amies et pensent le rester toute la vie.
Toutefois la guerre risque de faire basculer leurs destins.
Parviendront-elles toutefois à tenir les promesses qu'elles se sont faites ?


Ainsi, nous suivons la vie de Clotilde, Judith et Naïma, toutes trois fort courageuses et qui, grâce aux descriptions précises de l'auteur, nous paraissent authentiques et attachantes.
Au fil des mots d'Eric le NABOUR nous imaginons parfaitement les rues d'Alger, les paysages, les odeurs, la chaleur du pays....

J'ai beaucoup aimé cet ouvrage très bien document sur le plan historique qui aborde divers thèmes tels que l'amitié, l'amour, la condition féminine, la famille, les différences de religions le tout se déroulant lors de la Guerre d'Algérie.

Un très bon moment de lecture pour moi que je recommande aux amateurs du genre.


Page FB : https://www.facebook.com/joellemarchal74/

Blog : leslecturesdecerise74.over-blog.com



 


Lien : https://www.facebook.com/joe..
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Chaque époque a été marquée par son lot de contradictions, liées à des moeurs qui reflètent la pensée dominante. Eric le Nabour situe son récit à Alger. Nous sommes en 1954. L'été irradie. Trois amies fêtent leurs vingt ans. Une journée de liesse qui dissimule mal ce qui les étreint au plus profond d'elles-mêmes. Clothilde sait que ses parents souhaitent lui faire épouser un officier. Naïma a dû renoncer à devenir infirmière pour soutenir son père qui va de plus en plus mal et éduquer ses frères. Judith étouffe dans le carcan familial et vit un amour secret avec un autochtone. Ce roman choral revient sur la condition des femmes il y a un peu plus d'un demi-siècle, sur leurs rêves d'émancipation et sur leur droit à disposer de leur corps sans avoir à se référer à l'homme de la maison, qu'il soit époux, père ou frère.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Seule l’envie de rester en Algérie, quoi qu’il arrive, échappait à ses conjectures. Elle y était née et y avait vécu la plus grande partie de sa vie. Elle y avait ses amis et ses souvenirs. Paradoxalement, l’Algérie lui était toujours apparue comme un pays neuf et plus prometteur que cette vieille Europe sur laquelle fantasmait Françoise. Qu’irait-elle faire à Paris, noyée dans la grisaille de cette terre-mère qui lui était à la fois si familière et si étrangère ? Son dernier voyage en France l’avait conduite à Fétigny pour y enterrer sa grand-mère paternelle, une maîtresse femme qui ne s’était jamais résolue à quitter son Jura natal. Elle ne conservait de son séjour là-bas qu’une sensation de tristesse, de froid et d’abandon. Aussi, rentrée en Algérie dix jours plus tard, avait-elle éprouvé le besoin de s’offrir une semaine de vacances sur la côte, à Tipaza, pour jouir de la mer et du soleil. Judith l’avait accompagnée. Elle se souvenait encore de leurs baignades paresseuses et des deux garçons endimanchés qui les avaient gentiment importunées sous les orangers d’un square avant de les suivre jusqu’aux ruines romaines. Judith s’était même laissé embrasser. Mais, le lendemain, elles avaient sagement regagné Alger, oubliant de leur donner leur adresse.
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Elle avait beau aimer son père, elle se sentait parfois encore plus loin de lui que de Françoise depuis leur retour d’Indochine. Sa dernière année de service l’avait changé. A son arrivée à Alger, Clotilde l’avait trouvé plus sombre, plus renfermé, perpétuellement sur le qui-vive. Même lorsqu’il était à la villa, il s’isolait, il se cloîtrait dans son bureau pour terminer les rapports qu’il n’avait pas eu le temps d’analyser dans la journée. Ce n’était qu’un prétexte. Plusieurs fois, Clotilde l’avait surpris en train de fumer, le regard vide, une expression de souffrance indicible sur le visage. Un soir, entrant sans frapper, elle avait cru apercevoir une photo entre ses mains. Il l’avait aussitôt jetée au fond d’un tiroir et avait paru contrarié de son intrusion. Le lendemain, elle avait profité de son absence pour fouiller dans ses papiers, mais elle n’y avait trouvé aucune photographie. Elle avait pensé alors à une femme, à un amour déçu ou abandonné et vers lequel sa mémoire mélancolique le ramenait. Sans conviction.
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Jusqu’à l’âge de quinze ans, la jeune fille avait eu des allures de garçon manqué. Puis, à la fin du collège, en moins d’une année son physique s’était littéralement métamorphosé. Elle avait pris une bonne dizaine de centimètres, s’était amincie, et son visage avait montré des signes précoces de maturité. Aujourd’hui, son reflet lui renvoyait l’image de joues fermes et lisses, d’un menton volontaire, d’yeux gris-bleu aux sourcils clairsemés et d’une bouche bien dessinée que le temps n’avait pas encore rendue amère. Mais, qu’elle en fût ou non satisfaite, cette image ne parvenait pas à dissiper sa peur de ressembler un jour à sa mère, avec son masque fragile et un peu mou de citadine fuyant les lumières trop vives, ses paupières tombantes et cette lassitude criante qui donnait à ses traits un aspect rébarbatif sous les apparences avantageuses d’une femme mûre.
Tout plutôt que de ressembler à ça, se disait Clotilde. Tout plutôt que cette incarnation de l’échec !
 
 
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Pourtant, en ce jour heureux, c’était un sentiment d’inquiétude qui dominait. La paix légère et suave qui flottait au-dessus d’Alger et qui semblait partout étendre son voile bienfaisant n’était qu’une sensation trompeuse. Elles fêtaient leurs vingt ans, mais les mauvaises nouvelles les avaient rattrapées dès l’aube. Une sorte d’effervescence générale, née à la lecture des premiers journaux du matin, avait pris possession de la ville.
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Ruminer cette époque douloureuse ne faisait que raviver les doutes et les déchirements de Clotilde. Ses parents ne manquaient pas d’argent, elle poursuivait sans difficulté des études qui devaient la mener jusqu’à son admission au barreau, Laurent était amoureux d’elle et se présentait comme un parti enviable. Et pourtant, une angoisse diffuse la rongeait jour après jour. Elle la devinait tapie dans un recoin de son cerveau, sournoise, étrangère à ses pensées et à ses actes. Peu à peu, elle érodait ses certitudes, toujours à l’arrière-plan de ses désirs comme de ses peurs, et pourtant au-delà, inaccessible.
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Video de Eric Le Nabour (1) Voir plusAjouter une vidéo

Eric le Nabour
Jacques CHANCEL s'entretient avec Eric LE NABOUR dans le cadre des radioscopies "Jeunes pour l'an 2000": il a 20 ans, considérations sur l'âge, le mariage, ses écrits, le métier d'instituteur; l'éducation, le chômage; son attachement à la cellule familiale; Jacques CHANCEL s'étonne de ses positions réactionnaires. Eric LE NABOUR : son opinion sur la jeunesse, l'église, la démographie;...
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