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Citations de Erik Orsenna (1819)


Erik Orsenna

Ceux qui s’intéressent à la quantité avaient déjà noté que, pour un « paresseux », La Fontaine avait quand même beaucoup écrit : deux cent quarante-trois fables, plus de soixante-dix contes et d’innombrables œuvres de circonstances, suppliques, éloges, textes édifiants.
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Erik Orsenna
Vous savez quand la situation est compliquée, notamment quand il y a des identités multiples, la fiction vous donne, non pas du bien, du mal, non pas des certitudes, mais des vérités fragiles, des vérités humaines.
Quand vous voulez comprendre la situation, par exemple, des Balkans, vous lisez "Le Pont sur la Drina" d'Ivo Andric. Quand vous voulez comprendre l'Amérique latine : "Cent Ans de Solitude". Quand vous voulez comprendre l'Amérique, c'est la "Pastorale Américaine" de votre cher Philip Roth, etc etc. Et même quand vous voulez comprendre la situation de l'ancienne Angleterre, vous prenez le roman de ce Japonais, Ishiguro, "Les Vestiges du Jour".
Donc il y a une possibilité…
Quand vous voulez comprendre la situation inextricable du Cachemire : c'est Salman Rushdie et "Shalimar le Clown".
Donc moi, quand je veux comprendre de l'inextricable, du fragile, du dangereux, de l'incertain, je vais vers le roman.


(dans La Grande Librairie du 20/02/2014. Répondant à la question de François Busnel : "Qu'est-ce que la fiction nous, vous permet (…) de dire de mieux sur le réel (…)?")
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La vie est têtue, mais dans le Grand Nord il lui a vraiment fallu développer des trésors d'ingéniosité.
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Netflix ne l'avouera jamais, mais son équipe dirigeante sait bien sa responsabilité dans le déclin de notre sexualité. Qui va manquer pour une caresse, buccale ou autre, l’ouverture d'une nouvelle série ?
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Erik Orsenna
" Et quelque chose me disait, et me dit encore, que les histoires dédaignées se vengent un jour ou l'autre. "
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L'accordéon est le meilleur ami du marin. Il souffle comme le vent, il grince comme les poulies, et fait danser comme les vagues.
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Il n'ést bon cuisinier qui ne fasse lui-même son marché. Je suis allé visiter les prisons. J'ai choisi les futurs lancés. Auparavant, j'avais consulté les dossiers, examiné consciencieusement les motifs des condamnations. Une longue expérience me permet d'affirmer que la meilleure recrue pour un dictionnaire est un assassin escroc : sa violence lui permettra de résister aux assauts des sauvages, en même temps que son goût de la parole (quel escroc n'aime parler ?) lui donnera le goût d'employer et donc de retenir les mots qu'il entend.
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En effet, les veuves ou futures veuves, plus patientes que les cartographes, continuaient de rechercher la compagnie des oiseaux parlants. Les chats, les chiens, les guépards, les tortues ou les tigres ont beau, de mille façons, grognements, regards ou caresses, vous manifester leur affection, rien ne vaut, pour tromper la solitude, une phrase, une vraie phrase, avec des mots bien distincts, prononcés à la manière humaine, et tant pis s'ils sont toujours les mêmes et mille fois répétés.

D'ailleurs, lorsqu'il était encore là, le mari, il faut l'avouer, ne disait jamais rien de neuf.
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La possibilité directe d'une route transpolaire se dessine ,au détriment de la Russie et pour le bénéfice de l'Islande qui pourrait devenir un hub de répartition entre l'Amérique et l'Europe.
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Erik Orsenna
Tout le monde dit et répète « Je t’aime ». Il faut faire attention aux mots. Ne pas les répéter à tout bout de champ.
Ni les employer à tort et à travers, les uns pour les autres, en racontant des mensonges.
Autrement, les mots s’usent. Et parfois, il est trop tard pour les sauver
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"Je connais maintenant la capacité des insectes. Mais, tout de même, huit millions d'espèces chez eux et seulement huit mille chez nous, les vertébrés ! Comment expliquer leur formidable succés? "
[...]
"Eh bien, le succés des insectes, j'y vois six raisons."
[...]
petitesse
+ manger de tout
+ habiter partout
+ se reproduire frénétiquement
+ se plaire en société
+ diversité
= génie de l'adaptation
Voilà le secret pour survivre : l'adaptation !
p27
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- Les paresseux, les verbes à l'infinitif qui ont décidé que, être verbe, c'était trop fatigant. Ils ont changé de métier. Ils ont préféré devenir des noms. Un nom a beaucoup moins de travail qu'un verbe.

- Vous pouvez me donner des exemples d'infinitif paresseux?

- Le savoir, le sourire.
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(Les chauves-souris) que je vais vous présenter ne vont pas vous décevoir, déjà de beaux oiseaux, ou de jolis rats, comme vous voulez, des Pteropus : d'un bout de l'aile à l'autre, une bonne soixantaine de centimètres. N'ayez pas trop peur quand même, pas de vampires parmi elles, rien que des frugivores, aucune ne va vous sucer le sang.
- Et quelles sortes de virus portent-elles ?
- Oh, parmi les plus méchants, le SRAS, par exemple, ou de très désagréables coronavirus. Ce n'est pas une raison pour les détester. Elles mènent leur vie. Comme les moustiques.
P144
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Erik Orsenna
C'est quand même extraordinaire que l'endroit où s'est réfugié Victor Hugo, Guernesey, pour y écrire Les Châtiments et Les Misérables, les textes les plus humanistes qui soient, soit un endroit qui ne survit que parce qu'il est un paradis fiscal.
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Autant vous l'avouer, j'aime les exceptions. Elles ressemblent aux chats. Elles ne respectent aucune règle, elles n'en font qu'à leur tête. Ce matin-là, ils étaient trois, un pou, un hibou et un genou. Ils se moquaient d'une marchande qui leur proposait des "s" :
- Mes "s" sont adhésifs. Vous n'aurez qu'à vous les coller sur le cul pour devenir des pluriels. Un pluriel a quand même plus de classe qu'un singulier.
Les trois amis ricanèrent.
- Des "s" comme tout le monde ? Pas question. Nous préférons le "x". Oui, "x", comme les films érotiques interdits aux moins de dix-huit ans.
La marchande s'enfuit en rougissant.
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La guerre est simple : Simple et triste. Les morts pourrissent. Les blessés saignent. Les survivants pleurent.
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Je suis restée deux semaines dans la Sècherie.
Comment appeler autrement notre institut pédagogique ?
Le matin, on nous apprenait à découper la langue française en morceaux. Et l'après-midi, on nous apprenait à dessécher ces morceaux découpés le matin, à leur retirer tout le sang, tout le suc, les muscles et la chair.
Le soir, il ne restait plus d'elle que des lambeaux racornis, de vieux filets de poisson calcinés dont même les oiseaux ne voulaient pas tant ils étaient plats, durs et noirâtres.
Alors, Madame Jargonos était satisfaite. Elle trinquait avec ses adjoints.
- Je suis fière de vous. Demain, nous disséquerons Racine et après-demain Molière....
Pauvre langue française ! Comment la faire évader de ce traquenard ?
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-Comment tu t'appelles ?
-Antoine. Mais je suis plus connu par mon diminutif. Saint-Ex.
-Comme celui du Petit Prince ?
-C'est moi. L'île m'a recueilli, comme toi. C'est le seul endroit où aller pour un écrivain mort.
-Mais tu n'es pas mort puisque tu me parles !
-Je ne suis pas mort parce que j'écris. Si tu ne me laisses pas travailler, je vais mourir de nouveau.
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Un jour, je me suis dit que je ne l'avais jamais remercié.
Pourtant, je lui devais mes lectures.
Et que serais-je, qui serais-je sans lire et surtout sans avoir lu ?
Pourtant c'est sur son dos que chaque matin depuis près de soixante années, je tente de faire avancer, pas à pas et gomme aidant, mes histoires.
Et que serait ma vie sans raconter ?

Je n'avais que trop tardé.
L'heure était venue de lui rendre hommage.
D'autant qu'on le disait fragile et menacé.
Alors j'ai pris la route. Sa route.
Cher papier !
Chère pâte magique de fibres végétales !
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D'autres routes sont des fleuves dans la mer, autrement dit des courants.
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