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Citations de Eshkol Nevo (191)


A mes yeux, une conversation intime avec un être proche représente l'un des plus grands plaisirs que la vie nous réserve. Mais pour qu'une telle discussion remplisse ses promesses, il faut un partenaire qui sache à la fois écouter et se confesser. Qui sache se montrer franc sans être humiliant. Ni prévisible, ni menaçant. Et, bien sûr, il faut du temps. Que les deux interlocuteurs disposent de suffisamment de temps pour aller au fond des choses. Et un lieu. Qui permette à tout cela de se produire. Bref, il s'agit d'un pur miracle qui ne s'accomplit que rarement.
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Une drôle d’époque s’ouvrait. Je crois que cela s’appelle une « crise ». Je pensais qu’elle prendrait fin au bout de quelques mois, je me suis trompé. Les gens autour de moi ne s’en aperçoivent pas, mais je sais que je coule. Et je sais que, désormais, j’écris pour me sauver.
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J’ai toujours été persuadé que la publicité était un métier de pacotille. Ce n’est que lorsque mon chemin a croisé celui de Yoram Sirkin que j’ai compris qu’il s’agit d’un métier corrompu. Que moi-même j’étais corrompu après tant d’années dans cette profession. Mais je ne savais rien faire d’autre.
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Les livres représentent parfois – pour les lecteurs et pour les auteurs – un puits où se terrer. Et cette interview aussi est une sorte de puits. Où ignorer ce qui se passe à l’extérieur.
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La dysthymie, c’est pareil. Sauf qu’au lieu de quelques secondes, ça dure des années. Une sorte de mélange entre une vigilance maximum et une défaite annoncée. En général, les individus se préparent pour une mission mais, là, il n’y a ni volonté, ni capacité d’accomplir une tâche, uniquement une vigilance en vue de rien, peut-être de la mort, peut-être même que le corps renifle le danger contenu dans le désespoir ou le potentiel de sauter depuis un toit…
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« Nous, les narrateurs d’histoires, a-t-elle poursuivi en me lançant un regard perçant, nous ne racontons jamais le véritable secret, l’inavouable. Ce véritable secret inavouable demeure enfoui au plus profond de nous. Parfois, nous ne sommes pas complètement conscients de son existence, alors, nous le sublimons, conjurons la preuve et le transformons en art. »
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Il me semble qu’en mon for intérieur j’avais pris le deuil des séparations inéluctables d’avec Ari et d’avec Dikla bien avant qu’elles ne se produisent, les « cinq phases de deuil » théorisées par Kübler-Ross, je les avais vécues au préalable et, désormais, je ne sais quelle énergie murée en moi s’était libérée.
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En fait, qu’enseignez-vous dans votre atelier d’écriture ?

QU’EST-CE QUE LA BEAUTÉ

La femme du patron de l’auberge
À Puerto Viejo
Balaie chaque matin devant les hamacs.

QU’EST-CE QU’UN CONFLIT

La femme du patron de l’auberge
À Puerto Viejo
Où nous séjournons pendant notre lune de miel
Balaie chaque matin devant les hamacs.

QU’EST-CE QUE L’AGGRAVATION D’UN CONFLIT

La femme du patron de l’auberge
À Puerto Viejo
Où nous séjournons pendant notre lune de miel
Balaie chaque matin devant les hamacs.
Elle me lance un regard.

QU’EST-CE QU’UNE INTRIGUE

La femme du patron de l’auberge
À Puerto Viejo
Où nous séjournons pendant notre lune de miel
Balaie chaque matin devant les hamacs.
Elle me lance un regard et me fait signe de la suivre.

QU’EST-CE QU’UN REBONDISSEMENT DANS L’INTRIGUE

La femme du patron de l’auberge
À Puerto Viejo
Où nous séjournons pendant notre lune de miel
Balaie chaque matin devant les hamacs.
Elle me lance un regard et me fait signe de la suivre.
Dans une pièce de l’auberge, elle me montre des marques violacées et me demande si nous pouvons l’aider à s’enfuir.
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Pourquoi, à partir d’un certain âge, sommes-nous incapables de partager quelque chose de vraiment important avec nos parents, Hanita ? Parce que « l’homme abandonne son père et sa mère et ne forme qu’une seule chair avec sa femme », comme dit la Bible ? Ou, simplement parce que nous ne souhaitons pas les inquiéter et les paniquer ? Ou alors, voulons-nous préserver chez eux notre image d’individu parfait, résistant aux épreuves, afin qu’elle se reflète dans leurs yeux lorsqu’ils nous regardent ? Ou peut-être n’est-ce que moi qui me tais devant mon père, Hanita, alors que, tandis que j’écris, des millions d’êtres humains dans le monde partagent avec leurs parents, sans hésitation, tout ce qu’ils ont sur le cœur ?
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Avez-vous déjà fait l’expérience de la page blanche ?

Vous rigolez ? Chaque matin, je fais l’expérience d’une panne d’inspiration. Toute cette interview – pour être sincère – n’est que la tentative d’affronter la panne d’écriture d’un autre texte.
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Conversation entre un producteur de film et un auteur dont il veut adapter un roman:


- Il y a juste un petit détail.
-Oui?
-Il faudrait peut-être déplacer l'intrigue à Jérusalem.
-Jérusalem?
-A cause de la subvention spéciale des Fonds de Jérusalem accordée aux films tournés dans la ville.
-Mais...
-Et l'héroïne -vous seriez opposé à ce qu'elle soit allemande plutôt qu'israélienne?
-Pourquoi?
-ça permet une coproduction avec la société allemande qui a coopéré avec nous sur Souvenirs d'amour de Sobibor.
-Mais...
(...)
-J'ai l'impression que quelque chose vous chiffonne.
-En effet. Comment l'héroïne pourrait-elle être allemande alors qu'elle rencontre le héros pendant leur service militaire dans la Marine?
-Chaque problème trouve sa solution.
-Comment ça?
-A quoi servent les scénaristes sinon à résoudre ce genre de choses.
-Je ne vois pas comment les scéna...
-Eh bien, un exemple très simple: l'Allemagne fournit bien des sous-marins à Israël, n'est-ce pas?
-Admettons.
-Eh bien, un beau jour, le héros se trouve sur le quai, et le sous-marin de l'Allemande émerge des flots. Comme Bo Derek.
-Vous n'avez pas dit que ça se déroulait à Jérusalem?
-Et alors, pas de problème. Elle se rend au Mur. Lui est soldat, en faction sur le site.
-Mais...
-Et comme ça nous pouvons décrocher une bourse du Fonds d'aide.
-Le Fonds d'aide?
-Ils soutiennent les films à contenu juif.
-Mais...
-J'espère que cela ne vous dérange pas si j'ai déjà appelé les agents de Gal Gadot?
-A quel sujet?
-Comment ça, à quel sujet? Le rôle principal, voyons, je leur ai envoyé le livre.
-Mais..
-Avez-vous une idée de l'impact commercial si elle y participe?
-Mais...l'héroïne ...est une adolescente menue et timide.
-Oui, elle est menue et timide. Dans le livre.
-Et dans le film?
-Ce sera Gal Gadot.
(...)
-Ah oui, encore une chose.
-Quoi?
-Le titre
-Qu'est-ce qu'il a, le titre?
-Achèteriez-vous une place pour un film intitulé Osmose?
-Qu'est-ce qui ne va pas avec Osmose?
-La moitié du public ignore le sens de ce mot. Et ceux qui le connaissent, ça leur paraît effrayant.
-Dans ce cas, que suggérez-vous?
(...)
-Opération Amour.
-Pardon?
(...)
-Mais quel est le rapport entre le titre et...
-Il y a de l'amour dans votre livre?
-Il y en a.
-Une opération militaire?
-Une opération ratée...
-Qu'est-ce que ça change?
-Des tirs amicaux entre unités. Il y a là... un sens politique.
-Des tirs amicaux pendant une opération ou pas?
-Dans le cadre d'une opération.
-Je suis heureux que le titre vous plaise.
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Comme nous avons consacré peu de temps à l'imagination dans nos conversations, Michaël! Certes, elle n'a pas sa place au tribunal, seules les preuves comptent. et c'est ainsi que nous nous sommes habitués à faire fi de l'imagination. A l'ignorer. A l'exiler dans un bagne lointain.
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Les noms de mes personnages, je les choisis en m’inspirant de mes proches, afin de les immortaliser ou de me motiver émotionnellement. Mais, parfois, le destin d’un personnage se métamorphose au fil du récit, et j’ai un besoin urgent de trouver un nom différent.
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Je veux m’émouvoir des petites choses. Comme de marcher pieds nus sur le sable. D’un cornet de glace. D’une douche froide l’été. D’un graffiti coloré sur un mur sale. D’une musique inconnue. De ne pas me raser. De me raser après avoir laissé pousser ma barbe longtemps, puis passer ma main sur ma joue lisse. Je veux m’émouvoir de toutes ces petites choses. Ne pas les laisser filer.
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Parler avec lui dans le noir avant de dormir, avec les mots pour seul éclairage.
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Vous voyez, ai-je dit en regardant la contravention sur la vitre derrière lui, on dit qu’une bonne action par jour en compense dix mauvaises d’un seul coup.
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Les montagnes en contrebas étaient encore couvertes d’une légère brume matinale. Quelques sommets plus élevés dépassaient. Le soleil n’avait pas encore percé, mais ses rayons éclairaient le tout d’une lumière transparente, presque blanche. Et il n’y avait pas de bande-son du tout. Tu imagines ? Ni Klaxons. Ni autobus. Ni les ronronnements de la climatisation. Ni même un gazouillis d’oiseau. Le silence absolu. Je ne sais pas si tu comprends, mais il y avait dans tout cela quelque chose qui inspirait le respect.
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… et nous nous refugions ici, de temps en temps, quand nous nous sentions à l’étroit, et nous nous asseyions près d’une table d’échecs et une table de Jacquet tandis que, sur les plateaux, au lieu de pièces de jeu, des feuilles frémissantes, sautaient d’une case à l’autre selon les caprices du vent,, en ignorant délibérément les règles du jeu.
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- J’ai rappelé ç Churchill sa théorie des 51/49, qui veut que dans tout dilemme à 50/50 qu’on soumet à un ami, on ait déjà un léger penchant, intime, pour un côté de la balance, et que quand on pose la question à cet ami, on le fait de manière à s’assurer qu’elle penchera pour le côté vers lequel on incline déjà.
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Écrire un livre, c’est pas facile, j’ai répété ses mots, en dévalant vers la mer, en bas, sur le boulevard Freud. Ce n’est pas facile, mais je l’ai fait. J’ai bougé. Je suis sorti de ma cage et j’ai avancé pendant des mois. Sans manquer d’oxygène. Certes, c’était au nom d’Ofir. Et, certes, c’était à cause de l’équation des billets du Mondial. Mais si j’ai fait ça une fois, ça signifie que je peux le refaire. Je peux dénouer mes propres liens. Me libérer de mon pessimisme délétère. De ma retenue sceptique. Je peux exprimer de nouveaux souhaits en vue du Mondial 2006 et, cette fois, les réaliser. Je peux changer. Me révéler. Découvrir une vocation. Je peux en aimer une autre, pas Yaara. Je peux – si la mer s’ouvre devant moi ainsi, dans tout son scintillement –, je peux même continuer à l’avenir à être l’ami de mes amis, et non plus les congeler dans le temps grâce à l’écriture. C’est vrai, leur vie va bientôt être très différente de la mienne, mais cela ne signifie pas que ce livre est condamné à n’être qu’un requiem.
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