Citations de Fleur Hana (359)
On connaît les circonstances, qui relèvent plus du hasard que de ma volonté propre. Une façon de se laisser glisser au fil de l’eau, de suivre le courant sans s’interroger. Être spectatrice de sa vie, plus passive qu’active… Elle voudrait que je prenne les choses en mains et que je ne sois pas juste en train d’attendre la prochaine étape. Avoir 18 ans, passer mon permis, prendre mon indépendance. C’est le plan, mais parfois, les plans ne fonctionnent pas comme prévu. Julien s’est ajouté au programme et je l’ai laissé faire parce que, finalement, il ne me dérange pas.
« Malgré mon amour des mots, je sais reconnaître la beauté de l’autre langage. Celui qui se passe de son, constitué de prunelles qui se fixent et se racontent des histoires sans paroles. Les siennes me disent tellement de choses que je commence à me noyer dans leur flot incessant. C’est une belle noyade, une qui me donne la sensation d’avoir toujours suffoqué à l’air libre alors que mon oxygène se trouvait en elles. A présent, j’arrive à respirer. Je m’accroche à ses cils et puise en son attention tout ce que la vie me refuse. Un peu d’espoir. Celui que, finalement, tout ne se résume pas à ce qui a été. Celui qui me chuchote que demain, oui, peut-être que demain sera encore une belle nuit étoilée, où la deuxième à droite scintillera afin de me montrer le chemin. Ce soir, avec Sam, j’ai envie de me laisser entraîner par une belle pensée. Nous deux, allongés côte à côte, nos présences mêlées pour ne former plus qu’une, on pourrait rester ainsi sans se lasser jusqu’à l’aurore. Juste lui et moi, tout droit jusqu’au matin. »
« C’est comme si tout était sur pause. Une parenthèse dans la nuit. Une infinité d’étoiles au-dessus de nous… »
De ses mains qui osent me toucher sans avoir peur de me briser un peu plus. De ce regard qui me donne l’illusion d’être quelqu’un qu’on peut aimer et avec qui on peut avoir envie de passer sa vie.
Elle n’en a aucune idée, mais elle est avec moi juste sous le ciel. Je veux plus avec elle, sans aucune logique. La rationalité n’a pas sa place dans la façon dont cette nana obsède mes pensées. Je comprends enfin ce que Dante m’a dit. Et je sais.
De dos, elle est aussi belle que de face.
Belle ?
Je déconne. Totalement. C'est Lola. Elle n'est pas belle. Elle est casse-pieds, oui, ça oui... Capricieuse. C'est une source d'ennuis. Voilà, c'est mieux.
C'est la dernière fois que nous couchons ensemble... jusqu'à ce qu'il m'aime.
- Au risque de me faire accuser de plagiat, je vais reprendre ce que tu me disais il y a quelques mois ? Tu crois qu'elle te mérite ? Tu sais que je l'adore, vraiment, mais si elle n'est pas prête à t'accepter comme tu es et qu'au premier orgasme elle essaie déjà de te changer...
- Je valide ce que tu dis, mais il y a un gros souci.
- Lequel ?
Je bois une gorgée de mon verre d'eau et prends le temps de m'essuyer la bouche. Puis je le regarde bien dans les yeux et lui dis :
- Je suis amoureux d'elle. Et l'amour, on sait que ça rend con.
Oui, mes hanches sont larges. Oui, mes seins sont plus gros et moins toniques que la moyenne. Oui, j’ai une petite bosse au niveau de mon estomac. Oui, mes cheveux non disciplinés sont anarchiques et forment une crinière désordonnée autour de mon visage. Mes lèvres sont trop épaisses à mon goût. Mes yeux pas assez en amande. Mon nez trop en trempette. Mais on s’en fout de tout ça. Ce n’est pas important parce que je suis en vie.
Elle pourrait me faire tellement souffrir. Mais elle pourrait aussi tellement m’aider. Tellement me faire du bien. Tellement être celle dont j’ai besoin dans ma vie.
J'ai peur de tout ce que je peux dire ou faire. J'ai peur parce que chaque mot, chaque geste, chaque regard peut m'éloigner de lui au lieu de nous rapprocher. Je ne suis que trop consciente de sa fragilité.
Il me regarde comme si je venais de lui parler un dialecte plus que douteux ,et me répond une phrase trop longue pour mon cerveau.C'est à dire une phrase comprenant plus d'un sujet,verbe et complément.
Parfois j’aimerais avoir le courage de partir d’ici, juste pour savoir comment ça se passe ailleurs.
La vie n’est pas construite sur des théories, petite soeur, mais sur la pratique. Dans les faits, tes parents te donnent la vie et de quoi réussir. Ce que tu fais de ce qu’on t’a offert dépend ensuite uniquement de toi.
Nouveau mantra : "Je dois arrêter de mouiller mes culottes, je n'ai pas assez de stock."
Sans elle, il me manque un bout de moi…
Je suis fatiguée de fuir, de toute façon. Il arrive un moment où c’est une question de survie : au lieu de tourner le dos à ce qui nous fait peur, on l’affronte.
Il faut faire attention, quand on n’est pas solide, à ne pas trop montrer ses blessures. On sait jamais qui on va avoir en face de soi.
J’espère qu’elle va me laisser le temps de lui montrer que, tous les deux, on peut vivre un peu plus. Car sans elle, j’aurais l’impression de vivre un peu moins.
Elle semble hors du temps, un anachronisme dont j’ai envie de faire partie.