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Critiques de Florent Oiseau (308)
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Paris-Venise

Le titre en effet était prometteur...

Un jeune homme un peu en marge trouve du travail sur la ligne de chemin de fer Paris-Venise, dans le train de nuit.

Il se fait des amis et gagne sa vie en travaillant mais aussi grâce à de petites magouilles au détriment des voyageurs.

Roman est amoureux de Juliette, qui travaille avec lui, mais qui est entourée de mystère.

Pas de quoi en faire un souvenir littéraire. Vite lu, vite oublié!
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Tout ce qui manque

Voilà un livre surprenant puisque je l'ai dévoré alors qu'il commençait plutôt mal. Dans "Tout ce qui manque" Florent oiseau parle d'un écrivain quadragénaire souffrant d'une rupture amoureuse. Il écrit à la première personne du singulier, on a donc l'impression qu'il parle de lui et ce nombrilisme de l'écrivain à quelque chose d'agaçant. Sujet peu original pour le coup puisqu'il cherche à écrire un livre pour dire son amour à celle qu'il aime encore et qui l'a quitté.

Et pourtant je ne me suis pas ennuyée un seul instant même quand il joue son calimero.

Il va prendre le train pour retrouver la maison familiale en Dordogne. On apprend au long du chemin à connaître Laurentis : ses petits boulots, la mort d'amis d'enfance, sa vie avec Ana depuis quinze ans, l'écriture et sa recherche d'inspiration en écoutant Radio Vinci Autoroutes toute la journée.



Il va vivre quelque mois dans la maison de ses parents décédés pour se consoler et réaliser son projet d'écriture pour reconquérir Ana, entre Xavier un chien errant qu'il a adopté et qui regarde avec lui le biathlon à la télévision et Vera une ex bobo parisienne sexagénaire qui s'est installée dans le village qui apprécie ses romans.

L'air de rien il se passe des choses bizarres dans ce village puisque des chiens sont empoisonnés. Il n'est donc pas surprenant que le romancier ait la visite du maire puis des gendarmes à plusieurs reprises.



Si l'histoire semble sans intérêt, la façon dont Florent Oiseau la raconte en a beaucoup. Il utilise la mise en abyme puisque qu'il écrit un roman dans ce roman et le ton est celui d'un héros flegmatique plein d'esprit. Je comprends maintenant pourquoi il est comparé à juste titre à John Fante.



J'ai lu ce livre en avant-première en tant que jury du 22ème Prix du roman Fnac pour la rentrée littéraire 2023 et c'est une belle découverte.





Challenge Cœur d'artichaut 2023

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Les fruits tombent des arbres

Il est des romans desquels je peux tomber en amour à la simple lecture des premières lignes. C’est le cas pour le dernier de Florent Oiseau "Les fruits tombent des arbres". Entre émotion voilée, tendresse cachée derrière un brin de dérision, et humour il m’a embarquée et mon rire s’est mêlé aux larmes.



"Il était allongé sur le trottoir, devant le restaurant libanais, les pigeons ne s’en souciaient guère, les cuisiniers tamouls, à peine plus…La vie de cet homme s’est terminée là, en attendant le bus 69…" C’est Pierre – un voisin de Jean-Luc, l’homme du trottoir – qui parle, un cinquantenaire banal dans son originalité, son lait glacé qui doit lui faire "mal dans les tempes", ses omelettes aux shiitakés, la mayonnaise qu’il monte à la fourchette, ses pauses "laverie automatique" et ses coups dans un bar kabyle. Il est libre Pierre, libre et flâneur. Ne pas faire grand-chose, regarder le monde, n’est-ce pas ça la vie ? Mais quand il parle de sa fille affleurent un amour, une tendresse qui retournent le cœur.



J’ai aimé ce roman pour l’écriture, aussi poétique qu’elle peut à certains moments être crue, mais toujours imagée. Je l’ai aimé pour la fausse simplicité qui s’en dégage, cette manière de ne pas y toucher, d’asséner l’air de rien des idées sur la vie, infiniment profondes. Je l’ai aimé pour l’autodérision que l’on devine chez l’auteur à travers ses personnages, les moments burlesques, le peloton cycliste qui accompagne Jean-Luc, le mort de l’arrêt Popincourt sur la ligne 69 jusqu’à sa dernière demeure. Je l’ai aimé pour la visite de Paris, la vision aiguisée des lieux les plus ordinaires. J’ai aimé le regard porté sur l’amour, les femmes "Les femmes ne vieillissent pas, elles laissent juste une chance au temps d’être plus immortel qu’elles." En un mot, je reviens à l’introduction, je suis tombée amoureuse de ce roman magnifique qui fait de l’ordinaire une fête fantastique.



Florent Loiseau a un talent fou pour tremper sa plume dans une encre couleur d’ironie qui cache habilement nostalgie et inclination pour un monde uniquement fait d’instants insignifiants mais si beaux.



"Les fruits tombent des arbres", un moment de lecture magique hors des sentiers battus.


Lien : https://memo-emoi.fr
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Les fruits tombent des arbres

Quel drôle de livre ! Au début de ma lecture, j'ai été déstabilisée par le style, plutôt franc, voire brutal par moment, sur le fil entre cynisme et mélancolie et puis ensuite, comme si je m'étais habituée à la plume de Florent Oiseau, je me suis complètement laissé embarquer dans l'histoire. Et j'y ai même vu de la poésie dans la préparation d'une mayo ou dans un vomi sur un trottoir, un trajet en bus ou une séance au lavomatic, c'est dire ! A chaque page, un moment suspendu... C'est une ode à la contemplation : l'histoire d'un homme qui passe ses journées à ne "rien" faire, juste à regarder ce qui l'entoure, s'en imprégner et n'en retenir que le meilleur. Avec lui, on trouve dans l'ordinaire, de l'extraordinaire. C'est un point de vue. Un vent de liberté : "Il faut un certain détachement, une forme de poésie pour se satisfaire du banal et en extraire le merveilleux" (p216). Vraiment incroyable cette lecture ! Et je me demande si je ne vais pas, moi aussi, porter un peu plus d'intérêt aux petites choses du quotidien, elles peuvent être belles, remplies de sens et réserver des surprises...
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Les fruits tombent des arbres

Les Fruits tombent des arbres, quatrième roman de Florent Oiseau a reçu le Prix du Livre qui fait du bien.



Faussement léger, Les fruits tombent des arbres est un roman qui explore la condition humaine contemporaine. Dans la quasi indifférence des passants, le cœur d'un homme s'est arrêté de battre à l'arrêt de bus de la ligne 69. Sa vie s'est terminée devant le numéro 112 de la rue de la Roquette. Triste sort. Au même moment, Pierre achetait des pamplemousses. Perturbé par cette mort soudaine, il ne sait qu'une chose, son voisin attendait le bus, direction Gambetta. Dès lors, Pierre, quinquagénaire un peu paumé, va arpenter cette ligne à la recherche du rendez-vous manqué de son voisin méconnu. S'ensuit une déambulation tant dans le quartier, que dans le quotidien de Pierre. Il observe, explique, digresse. Rien d'extraordinaire. Et pourtant...



Tout le talent de Florent Oiseau tient dans la poésie avec laquelle il dépeint l'infime quotidien de tout un chacun. Il porte un regard tendre et humain sur ce qui l'entoure, ces petites gens, ces petits riens qui mis bout à bout, forment ce qui pourrait bien ressembler au bonheur. L'auteur rend hommage à tous ceux que l'on ne voit plus, ces invisibles urbains. Il analyse, dissèque les faits et informations glanés de-ci, de-là. Le tout s'enchaîne délicieusement, est prétexte à réflexion, à mise en exergue de nos paradoxes. L'ensemble est empreint d'une grande humanité et d'une charmante mélancolie.



Entre douceur et amertume, Les fruits tombent des arbres rend un bel hommage à l'art de ne pas faire grand chose et fait l'apologie de l'ordinaire. Un conseil, cueillez ce livre et régalez-vous !



Un grand merci à Babelio pour la masse critique et à Allary Editions pour l'envoi de ce roman, qui je dois bien l'avouer, m'a fait du bien !




Lien : https://the-fab-blog.blogspo..
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Les fruits tombent des arbres

J'ai suivi avec beaucoup d’intérêt le personnage principal, Pierre. Il a la cinquantaine, vit seul, divorcé, mais fête sa rencontre avec son ex-femme tous les ans, il a une fille de 17 ans, qu'il voit peu. Il est assez oisif, passe son temps à contempler le monde autour de lui. Son monde va basculer quand, la veille de Noël, son voisin s'écroule mort devant l’arrêt de bus en face de chez lui. Cette mort le choque, il connaissait peu ce voisin, mais il est profondément touché. Comme un hommage, il va ainsi prendre le bus de cette ligne 69, que son voisin n'a pas pu prendre. Il va alors faire des rencontres variées et complètement disparates. Il va visiter des lieux improbables, tisser des liens insoupçonnés avec des personnes qu'il reverra par la suite. Il va surtout essayer de mieux connaître ce voisin, assister à son enterrement, rencontrer sa femme et ses amis. Et tout cela avec la ligne 69 en trame de fond.

 

J'ai vécu ainsi une année dans la vie de Pierre. Le livre est en effet divisé en quatre parties, représentant les quatre saisons. On commence en hiver, au moment de Noël, pour finir à l'automne. On va suivre cette ligne 69 au gré des saisons, la voir changer, évoluer, les changements chez les personnes qui habitent ou vivent le long de cette ligne. J'ai trouvé cette vision très intéressante, c’est un peu comme si on prenait une photo d'un même endroit à des moments différents de l’année et on regardait ensuite les changements selon la saison.

 

J'ai été touchée par Pierre, par les personnes qu'il rencontre, certaines écorchées et à vif. Son voisin par exemple. Je me suis rendue compte que chacun était lié d'une façon ou d'une autre. Tout se tisse petit à petit, comme une grande toile d’araignée. Cet attachement est renforcé par le choix narratif de l'auteur à la première personne du singulier. Je suis très sensible à cette narration car elle me permet de ressentir plus profondément chaque émotion que l'auteur veut faire passer, de rentrer dans la peau du personnage, dans sa tête, et de voir le monde à travers ses yeux. C’est toujours une expérience enrichissante. Même si sa passivité m'a parfois un peu énervée, j'avais parfois envie de le secouer pour qu'il réagisse un peu plus. C’est un personnage devant lequel on ne peut pas rester de marbre.

 

J'ai beaucoup aimé la façon de Florent Oiseau de dépeindre la société. J'ai retrouvé un peu de Virginie Despentes dans cette manière de montrer les gens, leurs façons de vivre. Il le fait avec beaucoup de réalisme, il ne cache rien, ni n'enjolive les faits. Il met beaucoup d’autodérision, d’humour, parfois noir, d'ironie, certaines scènes sont particulièrement burlesques, comme par exemple cette proposition de faire une mayonnaise alors qu'il est en train de laver son linge dans une laverie. Les rencontres sont intéressantes, pas une ne ressemble à l'autre, et parle d'un fait de société, les pauvres, les laissés pour compte, les SDF, les heureux, malheureux, tout un panel de gens qui font la société de notre époque.

 

Je me suis laissée happer par ce voyage le long de la ligne de bus, j’ai vagabondé avec le personnage principal, et finalement, j'ai plutôt aimer ça. Tout est bien détaillé, sans amener de lourdeurs, même si j'ai ressenti quelques longueurs dans les descriptions, mais celles-ci sont très utiles pour parfaire l’atmosphère et la retranscrire au mieux. Donc, finalement, ces descriptions sont nécessaires. J'avais envie de lire en diagonale à ces moments là, mais je ne l'ai pas fait car je savais que c’était nécessaire de lire ces passages afin de mieux comprendre. La fin est telle que je l'imaginais, ce n’est pas le genre que j'aime, elle est ouverte. J'ai quitté le personnage dans une certaine paix intérieure, mais j'aimerais beaucoup savoir si tout va continuer comme cela pour lui. C’est un sentiment positif, cela montre que j’ai vraiment eu l'impression que tout ce monde existait et plus particulièrement Pierre. À moi de m'imaginer la suite de sa vie…

 

Je ne connaissais pas du tout Florent Oiseau, je le découvre avec ce roman, j’ai vu qu'il avait écrit trois autres romans, et j'ai très envie de les lire pour retrouver la plume de l'auteur, son ton, et surtout sa poésie. Car, finalement, c’est cette poésie qu’il met dans ses mots, dans ses faits, qui fait la beauté de cette lecture. C’est un jeune auteur d'une grande qualité littéraire, dont on devrait continuer à entendre parler. Une chose est sûre, je vais le suivre de près, et je le lirai à nouveau avec grand plaisir.

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Les Magnolias

Prendre un tocard comme héros de roman est un choix risqué et difficile. Paris tenu. Alain c'est un perdant dans toute sa splendeur, chômeur au long cours, habitant une ville de province sans charme et sans vie. Malgré tout il a un rêve, devenir acteur et il y croit. Une seule prestation à son actif faire le cadavre dans une série télévisée c'est mieux que rien. Son agent, son pote d'enfance petit trafiquant de seconde zone y croit aussi. Depuis de nombreuses années, la vie d'Alain ressemble à un électrocardiogramme plat, seules les rencontres tarifées avec Rosie et les visites à sa grand-mère à l'EPAHD change son quotidien. Mamie va bousculer sa vie à jamais. Alain c'est un vrai gentil et pour faire plaisir, il réussit à se dépasser, une vraie gageure. Florent Oiseau sert à merveille avec son écriture enlevée et drôle, cette histoire rocambolesque. Au travers de son personnage, Florent Oiseau porte un regard tendre et bienveillant sur la vieillesse et ses déboires.
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Les Magnolias

Un petit roman assez loufoque avec des scènes d'une cocasserie inoubliable !

C'est très rythmé dans un style alerte et presque truculent. Il aborde plein de thèmes d'actualité notamment sur la vieillesse dans les EPHAD.

Et beaucoup de tendresse dans ce portrait de famille de loosers de province. Tous les personnages primaires ou secondaires sont pittoresques.

" Mais la vie finit toujours par revenir chercher les oubliés sous les porches des gares de province" ; cette phrase résume parfaitement toute l'intrigue de ce roman qui s'avale d'une traite.
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Les Magnolias





Je ne connaissais pas l'auteur mais j'ai été vraiment attirée par la 4 ème de couverture de son roman et ma foi je n'ai vraiment pas regretté ma lecture.



Alain est un quadragénaire dont la vie n'est pas folichonne. Entre ses recherches de noms de poney (pourquoi pas) ses visites à la caravane de Rosie une prostituée au grand cœur et aux Magnolias, le centre dans lequel sa grand-mère s'éteint doucement il n'y a pas grand-chose de bien passionnant.

Alain est un acteur raté, il a connu un certain succès dans une série mais depuis c'est le calme plat. Aucun rôle à l'horizon malgré ses recherches.

Un jour sa grand-mère, à qui il rend visite toutes les semaines, lui fait une demande terriblement inattendue et bouleversante ; elle lui demande de l'aider à en finir.



Alain va reprendre contact avec son oncle Michel et découvrir que sa grand-mère avait quelques secrets en réserve et que l'image qu'elle donnait ne correspondait pas forcement à sa vraie personnalité.



C'est une histoire touchante que nous raconte l'auteur. Une histoire de gens ordinaires qui tentent de vivre et de survivre.

De l'humour, de la tendresse, une jolie plume, tout ceci fait des Magnolias un roman qui interpelle et qui touche beaucoup.



Si j'ai l'occasion de lire les deux romans précédents de Florent Oiseau je n'hésiterai pas car j'ai vraiment beaucoup aimé cette lecture.



Un grand merci à NetGalley et aux Editions Allary pour ce très bon moment de lecture.


Lien : https://delcyfaro.blogspot.c..
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Paris-Venise

Quand Masse Critique a proposé ce roman, mon sang n'a fait qu'un tour dans mon cerveau, car, il y a un an, pour aller à Venise, j'ai voyagé dans ce train. Et quel train !



Il était donc facile à la lecture de bien entrer dans l'ambiance, dans l'attente au départ gare de Lyon à cause du retard, dans le froid des compartiments, les passeports donnés, les couchettes tout sauf confortables, les autres voyageurs, la promiscuité, le bruit ... bref, un beau voyage. Et tout ça pour une arrivée à Venise, sous la lumière du matin, qui donne une vision féerique de la Cité pour qui y pénètre pour la première fois.



Ici, c'est Roman que l'on suit, couchettiste dans l'équipe de nuit. C'est donc l'envers du décor qui est montré.



Roman qui galère dans sa vie, en banlieue, en perpétuelle difficulté financière, voit ce travail ingrat et pas bien payé comme une planche de salut. Il s'y jette à fond. Consciencieux, rigoureux, scrupuleux. Mais ce train, c'est pas l'Orient-Express, surtout dans le sens du retour, et il charrie nombre de voyageurs dont le but n'est pas le tourisme. D'ailleurs les voitures du fond sont surnommées "bledard-land", occupées par des migrants plus ou moins en règles et avec plus ou moins de titres de transport qui cherchent à rejoindre Paris depuis Milan.



Paris-Venise, c'est la rencontre des travailleurs pauvres avec des gens encore plus pauvres et toutes les magouilles que sous tendent ces conditions. D'un côté ceux qui cherchent à passer et qui sont près à payer alors qu'ils n'ont rien, et de l'autre ceux qui sont près à tout accepter pour arrondir les fins de mois ... Et bien d'autres qui profitent de la nuit pour dérober les quelques valeurs des touristes plus fortunés ...



Que faire de ses principes dans ce contexte ? Apparemment nombre de collègues vivent de ces combines. Est-ce aussi le cas de Juliette, dont Roman peu à peu tombe amoureux ?



Ce roman de la vie quotidienne actuelle, plein d'humour et à l'écriture très imagée, donne le sourire. Il évoque l'espoir, et c'est ça qui donne un sens au voyage.



Bonne nuit dans le Paris-Venise !
Lien : http://animallecteur.canalbl..
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Tout ce qui manque

Très belle écriture! J'ai été sensible à la qualité de l'expression, au choix des mots. L'auteur nous emporte dans un voyage initiatique, même si paradoxalement c'est une fin d'histoire. Poussé dans ses retranchements, cet homme parfois cynique, critique (au point de me faire rire parfois) va devoir enfin affronter ses sentiments pour reconquérir Anna qu'il sent s'éloigner...

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Tout ce qui manque

C’est avec sarcasme et sous une plume incroyable que Florent Oiseau décrit, dépeint, déroule l’importance de ce qui est essentiel.

Ce livre traite deux choses inhérentes à tout écrivain et à l’être humain qu’il est : le manque, l’amour, et l’écriture comme sauvegarde, comme échappatoire.

J’ai découvert Florent Oiseau avec ce roman, et je dois dire que j’ai été très touchée par la force et la puissance des mots, par la façon dont il manie ses formules, par chaque impact laissé dans chacune des phrases.

Le vocabulaire est celui que j’aime, il est riche, et j’ose dire que j’ai parfois retrouvé un peu de Nicolas Mathieu.

L’auteur a un style bien marqué, qui donne aux choses, aux gens et aux émotions une tout autre saveur.

L’histoire plaît, on se laisse emporter, l’écriture telle qu’il la pratique nous offre un texte brut, mais on mesure tout le travail d’écrivain derrière.

Bravo pour ce petit bijou, « tout ce qui manque » est à lire et à graver en soi !
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Tout ce qui manque

Suite à une rupture amoureuse, un écrivain quitte Paris et retourne dans le village de ses parents, en Dordogne, où il décide d’écrire un roman d’amour pour récupérer Ana. Sur sa route, il rencontre un chien, le maire du village, deux policiers enquêtant sur l’empoisonnement de chiens dans la région, Vera la soixantaine, ancienne galeriste d’art qui a fui Paris et son mari. Le roman est truffé de personnages secondaires tout aussi attachants les uns que les autres, comme la mère Delbary. Le milieu littéraire est allègrement égratigné et le lecteur en rit. La description du salon du livre régional est vraiment très drôle.

Je retrouve avec plaisir le style de Florent Oiseau, son humour, son regard caustique et ses punchlines. Comme dans ses précédents livres, le personnage principal est un anti-héros qui doute, trébuche, se cherche. Il parle de solitude(s), de gens ordinaires. Fin observateur, il recueille toutes sortes d’anecdotes au quotidien, notamment dans le café en bas de chez lui, dont il nous régale ensuite. L’histoire de la carpe koï est à la fois incroyable et vraisemblable.

Si vous avez envie de lire quelque chose de singulier et de drôle en cette rentrée littéraire, je vous conseille le cinquième roman de Florent Oiseau. Vous pourrez également le découvrir dans le replay et le podcast de la rencontre VLEEL qui seront prochainement mis en ligne.
Lien : https://joellebooks.fr/2023/..
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Tout ce qui manque

❤️UN OISEAU SANS ELLE🐦

Il est des auteurs qui vous parlent immédiatement, qui expriment exactement ce que vous ressentez, qui partagent votre vision du monde. Florent, on l'a aimé instantanément, immodérément, sans discussion.



Parce que lui seul est capable de nous provoquer d'énormes éclats de rire en racontant un salon du livre dans un trou perdu ou une soirée sous LSD puis de nous serrer la gorge l'instant d'après en évoquant la relation entre une vieille paysanne et son fils déficient mental. Ce drôle d'Oiseau possède un talent insolent, une plume extraordinaire qui n'appartient qu'a lui, il a une tendresse particulière pour les ratés, les manqués de la vie, un goût pour les petites choses insignifiantes. Il n'a pas son pareil pour magnifier le banal, enluminer l'ordinaire. Sa poésie bascule parfois dans le loufoque, le graveleux ou le bouleversant, comme la vie qui mélange les genres sans prévenir.



Dans "Tout ce qui manque", son narrateur est un romancier nonchalant qui lui ressemble beaucoup. Un glandeur qui écoute Radio Vinci Autoroute en attendant qu'une idée de roman lui tombe sur le coin du pif. Lorsqu'Ana le quitte après 15 ans, il part s'exiler dans son village natal en Dordogne pour écrire son premier roman d'amour. Se mettre enfin à nu pour tenter de récupérer celle qu'il a perdu...



Quelle est la part autobiographique dans ce 5ème roman ? On l'ignore mais on a eu l'impression que l'auteur s'y dévoilait davantage. En parlant de son métier de romancier bien sûr mais aussi de souvenirs d'enfance, de la perte d'êtres chers. Et bien sûr, comme tous les grands timides, quand il se décide enfin à parler d'amour, ça confine au sublime.



"Une vie sans connaître le goût de ta salive et le poids de tes larmes, je te le jure, Ana, ç'aurait été une vie ratée"



Il sort aujourd'hui en librairie et c'est une pépite ! Vous attendez quoi pour l'acheter ?

Vous connaissez Florent Oiseau ?

Quel est votre roman préféré de cet auteur ?
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Tout ce qui manque

Ayant l’infime bonheur de faire partie du club Sélection du talent Cultura

Je lis à ma guise les livres

Celui ci est mon second , d’un auteur qui a quelques livres a son actif





L’Auteur part « au vert » dans le village de ses parents afin d’écrire un livre afin de reconquérir sa compagne Ana , citadin , il s’adapte pour quelques mois à la vie du village

Pour être honnête, c’est agréable à lire mais il ne restera pas dans mes souvenirs, ni dans ma bibliothèque
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Je vais m'y mettre

Quel plaisir de découvrir un tel roman.

Ma critique va être plutôt courte : j'ai adoré.



L'histoire est sombre et triste, et paradoxalement : tellement drôle !

C'est vraiment très bien écrit.



Fred est alcoolique, fainéant et vulgaire, mais on s'attache à lui, sans vraiment comprendre pourquoi.



Et c'est bien là, à mon sens, tout le talent de l'auteur et de son écriture.

Un vrai coup de cœur, que je vous conseille.



J'ai vraiment hâte de découvrir les autres romans de Florent Oiseau !
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Je vais m'y mettre

Ce court roman fini hier soir, je ne tarde pas à publier mon petit billet sur celui-ci... point de procrastination ! Ce n'est pas "Je vais m'y mettre", mais...je m'y suis mis.



Fred est ce que l'on peut appeler... un vrai branleur. Pas de job fixe (l'idée de travailler lui semble un peu étrangère), peu de relations (notamment féminines), un certain penchant pour la bouteille... par le jeu de circonstances, le voici devenu proxénète, certes respectueux des deux femmes qu'il protège, mais quand même... une activité qui va bousculer sa routine établie.



Voici un petit bouquin (à la jolie couverture en version poche, façon Hopper) déniché lors de la dernière édition du Livre sur la Place à Nancy, et dédicacé par son auteur. C'est plutôt plaisant, drôle...même si l'humour utilisé peut s'avérer à certaines occasions un peu limite. Le personnage principal est en effet un peu à double facette, sympathique d'un côté, mais aussi égoïste et parfois mysogine... pas sûr qu'il plaise beaucoup à un lectorat féminin.
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Les fruits tombent des arbres

Florent Oiseau est un auteur que j’affectionne énormément depuis que j’ai découvert sa plume en parcourant “Paris-Venise“, son deuxième roman : il concourait alors pour le Prix Orange des Lecteurs, c’était en 2018 et ce fut pour moi un véritable coup de cœur littéraire. Depuis j’ai rattrapé mon retard en découvrant son premier titre – “Je vais m’y mettre” – avant de le retrouver l’an dernier avec “Les Magnolias“… Trois bouquins et toujours le même bonheur de lecture. Aussi n’ai-je pas résisté au plaisir de le retrouver à l’occasion de cette rentrée littéraire, me procurant ce quatrième livre dès sa sortie, sans m’attarder un seul instant sur sa quatrième de couverture : J’ai confiance en Florent Oiseau, il est pour moi une valeur sûre.



Pensiez-vous que je me sois trompée ? Que nenni mes Bookinautes adorés ! Encore une fois Florent Oiseau nous épate et nous embarque à travers une superbe fresque… Du quotidien ! Parce qu’il est comme ça, cet auteur, il magnifie l’ordinaire et nous balade dans Paris comme personne, avec autant d’ironie que de mélancolie, avec cette fausse légèreté qui nous fait réfléchir à notre propre existence au fil des pages et jusqu’après la dernière page tournée.

Alors on suit Pierre dans ses pérégrinations parisiennes sur la ligne 69… Pierre. Un type d’une affolante banalité, qui ne fait pas grand chose de ses journées et n’a rien de particulier pour se faire remarquer. Pierre. Même son prénom est d’une étonnante normalité… Et si c’était ça l’originalité ? Et si la clé du bonheur se trouvait dans ces petits détails du quotidien auxquels on ne fait justement pas attention ?

Je m’égare peut-être… Ou peut-être pas… Car avec sa plume unique et son style inimitable, Florent Oiseau nous offre une fois encore un roman plein d’humanité, emprunt d’émotions et teinté d’une douce poésie.



En bref, il en faut du talent pour rendre incroyable le banal et célébrer l’ordinaire… Il en faut du talent… Mais ça tombe bien, Florent Oiseau en est doté : Lisez ce livre, vous verrez !

Lu en août 2021
Lien : https://deslivresetmoi7.fr/2..
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Les fruits tombent des arbres

Lu dans le cadre du Prix Nouveau Talent Cultura 2021. Je remercie Cultura et les Editions Allary pour l'envoi de ce roman.



Je dois avouer que je n'ai pas accroché du tout à l'histoire de cet homme désabusé et à son errance sur la ligne de bus 69. Je me suis profondément ennuyée à la lecture de ce roman.
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Les Magnolias

Imaginez la vie de ce qu'on pourrait qualifier communément de "looser". Imaginez l'homme qui n'a pas évolué depuis vingt ans, qui fait toujours les mêmes petits boulots de figuration. Celui qui se raccroche à sa gloire perdue d'avoir joué le rôle d'un cadavre dans une série télévisée très connue. Vous le croisez peut-être tous les jours, avec ses guêtres usées, quand il rejoint Rosie dans sa camionnette. Quand il va chercher sa baguette de pain et ses flageolets. Quand il rend visite à sa grand-mère un peu sourde dans une maison de retraite décrépie. Il est un peu pathétique, non ?

Et pourtant, si on vous dit qu'il croit toujours en ses rêves, qu'il n'a jamais voulu renoncer, vous l'aimez un peu plus, n'est-ce pas ? Si on vous dit qu'il fait des listes de prénoms de poneys, vous le trouvez marrant, non ? Si vous appreniez que sa grand-mère vient de lui demander de l'aider à mourir et que depuis, il va la voir tous les jours, indécis, vous seriez émus, pas vrai ?

C'est la force du roman de Florent Oiseau, 《Les Magnolias》. Comment rendre le pathétique émouvant, hilarant, et cynique. J'ai eu, j'ai eu la larme à l'oeil, et j'ai compris pourquoi on me l'avait conseillé. Ici, pas de maquillage, même pour les acteurs, c'est la vraie vie, mais on peut parfois en changer légèrement le script pour la rendre plus authentique. Je ne vous en dis pas plus...
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