Citations de Franck Linol (60)
Les barreaux de cages suintent de la crasse des doigts crispés, du sang des phalanges éclatées , de la morve des nez écrasés.
Le corps de Dumontel respecterait le cycle du "vivant" qui se termine par une décomposition naturelle...
Il fit des cauchemars entremêlés de rêves érotiques. Rien qui aurait désarçonné un psychanalyste.
Plus on vieillit, plus l'aube de sa vie nous hante, tels des sédiments qui remontent du fond des abysses.
Cette discussion lui fit revenir en mémoire un souvenir de son enfance : la boîte de Banania qui trônait sur la table de la cuisine tous les matins. Tout en trempant ses biscottes dans la boisson chocolatée, il regardait, fasciné, la bouille hilare couleur chocolat, coiffée d'une chéchia rouge ornée d'un pompon bleu sur le côté, avec des yeux qui semblaient rouler comme des billes, un sourire "large comme une banane", qui s'exclamait en parler "petit-nègre" ; "Y' a bon!".
Le vent avait chassé les nuages et un soleil déjà presque rasant donnait aux vagues des reflets métalliques. Au loin, un horizon sans fin où l'océan dévorait le ciel. A moins que ce ne soit l'inverse.
Plus on vieillit, plus l’aube de sa vie nous hante , tels des sédiments qui remontent du fonds des abysses.
Putain , Bigeard aurait eu du Obispo dans ses salles de torture , il faisait parler toute l'armée du FLN avec la face 1 de son quarante-cinq tours !.
Mais vieillir, n'est-ce pas s'assagir? L'âge assagit les passions, paraît-il.
Je pensais à Patti Smith, la rebelle du punk rock américain, à Rod Stewart, monument du rock britannique, Peter Doherty ou même Iggy Pop désormais adepte du yoga et végétarien. Tous devenus avec le temps de doux agneaux. Seul Adamo n'avait pas changé - Ah! « Vous permettez, Monsieur ? », ce n'est pas avec ça qu'on avait cassé des fauteuils à l'Olympia - mais il est vrai qu'à sa naissance le gars était déjà vieux.
Dumontel fit une marche arrière un peu brusque et un 4x4 de marque japonaise pila au niveau de sa portière. Il vit le museau de l'énorme bête presque encastré par sa fenêtre ouverte. La conductrice, bien que dans son droit, ne moufta pas, ayant aperçu le gyrophare éteint sur le toit de la Golf. Des pare-buffles dans Limoges! Non mais quelle bande de connards», se dit Dumontel.
Après avoir fusillé d'un regard noir la bourge arro- gante qui prenait la rue Bac pour la brousse africaine, il prit la direction de la place Marceau, pour filer ensuite avenue Labussière.
- Un commissaire! Rien que pour moi! Le fric des banques, c'est sacré, n'est-ce pas ? Dans ce pays, vous êtes payés, vous les flics, pour protéger les grandes fortunes et pour virer les Arabes et les blacks !
- Déconne pas, Thomas. Ne t'engage jamais. "La pire des institutions grégaires, c'est l'armée. Je la hais". C'est de Einstein, tu connais ?
- Ouais, je connais!... Il y a des guerres justes.
- Mais il n'y a pas d'armée juste ! Tu te vois défiler au pas ? Au son d'une musique militaire ? Ce ne sera du ska ou du reggae ! Ni du punk-rock
Il est des gens qu'il vaut mieux ne connaître qu'en temps de paix.
En pleine pandémie, le confinement, et les restrictions absurdes, le commissaire Dumontel, qui s'apprête à remiser son SIG Sauer, et, à partir en retraite, est chargé d'une dernière affaire. Gilles Merieux , chômeur, alcoolo, paumé et retrouvé mort d'un coup de couteau sur le trottoir d'un quartier de Limoges. Sam Pertuis qui est l'auteur des coups de couteau, "jure" qu'il était en légitime défense. Puis on découvre la femme de Mérieux morte étranglée . Le meurtrier... le mari cocu ou l'amant ? Parallèlement, à l'enquête le destin Séverin Ewendi, né à Bondy et admis en 1998 au Centre de formation de l'AJA, dont la vie bascula lorsque son père mit son véto et qu'il commit son premier vol. Une bagnole. Et connaissait une première étape case prison. Avant un dernier braquage. Un supermarché de Limoges en 2018 et son procès dans cette même ville.
Le truand et le flic vont finir par se croiser.
Roman à deux voix. Celui du flic désabusé qui a perdu ses illusions, toutes ou presque. Celui du braqueur qui aurait pu être autre chose ou non.
Un bon polar.
(…) T’es devenu paysan, toi qui es aussi à l’aise à la campagne qu’un petit pois hors de sa gousse ?
L'innocence, ça te va comme des bretelles à un lapin.
À l’horizon, chassés par une vaillante galerne,de lourds amas de nuages filaient vers l’intérieur des terres . On les voyait jaillir, puis se perdre sans qu’on ait eu le temps d’en cerner les contours . Dumontel avait toujours été fasciné par leur errance perpétuelle, sans jamais d’amarrage.
Une chimiste , Eva Cuypers, avait réussi à piéger l’odeur de la mort . En déposant dans un bocal des échantillons de cadavres d’animaux et d’humains. Un cocktail de cinq molécules identifie le «parfum » de la mort chez un être humain. Un cocktail...
-Vous n’avez eu envie de faire le bilan ?
- Moi? Pendant longtemps j’ai senti à certains moments de ma vie que quelque chose se terminait et qu’il fallait passer à autre chose....Maintenant, je sais que je ne renaîtrai plus de mes cendres.Le voyage se termine, Sarah....avec un dernier arrêt : l’asile ou l’EHPAD’
Dumontel était connu pour sa phobie des voyages, son aversion pour le tourisme de masse et pour sa répugnance à rôtir sur une plage en lisant un mauvais polar .