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Citations de Franck Venaille (173)


Pourquoi choisir de vivre dans la brume ? Et
Pourquoi s'obstiner ? Cloches d'effroi de l'
Église aux portes murées Comme si de quelque
Côté que notre regard se tourne surgissait un
monde aveugle et las.
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Ainsi me suis-je mis à aimer ce qui était propulsé
dans ce monde
hors de l’écriture

Le petit jour dans les îles
Un simple oiseau revenu transfiguré de sa migration.

Il suffisait d’une barque
Il suffisait de ça.
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si
vaste

était le mystère
de la vie

si
profonde
l’anxiété
qu’elle
véhiculait

que
presque sans raison
nous demeurions émotifs

sans raison ai-je dit

simplement
comme des âmes singulières
doutant de tout
surtout d’elles-mêmes

ainsi se faufilaient les ans
si profond étant notre étrange désir de vivre
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C'était comme le désert. Comme des dunes aplaties.
Tel un troupeau allant vers toujours plus d'eau !

Halluciné ! Comme on aimerait enfin qu'il sorte de la
gorge : le grand cri rouge du couchant.

Ô la terrible anxiété de ceux qui, pieds nus dans la vase,
gravent la date de leur mort sur la pierre mouillée.

Hospice des incurables : dans la vaste salle jaune une
femme évoque, pour d'autres échevelées : la crue !

Mais justement, qu'en est-il du passé de ce fleuve ?
Ah ! Si l'on osait lui demander !

Entrant en force, m'arrachant du manteau de poussier
du brouillard.

(La Descente de l'Escaut)
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Je
ne sais
pas
mais parfois

quand le ciel s'enveloppe dans
une sorte de bâche grise

même
le
bonheur
fait mal

MIDDELKERKE
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Franck Venaille
la tête contre la vitre…


la tête contre la vitre   comme un enfant qui rêve
comme un chien qui attend   qui prend peur   la rue
  les arbres   la ville immuable   parfois le soleil
comme un geste amical   tous ces destins derrière les
volets  et moi enfant dans la cuisine   et moi malade
et tourmenté   les cigarettes   paquets qu’on jette
odeur de tabac   toutes ces chambres où j’ai vécu sans
femme  dire ma détresse   le lit toujours froid
un manège   ma mère encore plus pâle   la vie rac-
commodée comme une paire de gants   lames sur la
chaise  vie est un fleuve où je me noie


//Revue « Poésie 1, N°15, Mai 1971
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On marche dans la fêlure intime du monde
Ces soubresauts nés de la douleur primitive

Quelle est la voix qui le dira ? Quel sera
ce corps qui saura mener jusqu'à son terme la

Valse triste ? Une voix s'élève à l'intérieur
De nous-même – voix chère –exprimant ce qui s'

Apparente à l'expression de la plainte première
Je suis cet homme-là qui, tant et tant, crut aux ver-

Tiges et qui, désormais, dans la déchirure du lan –
gage se tient, regard clair, miné toutefois, blessé

Dans la fêlure du monde où les plaies suintent
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L'Escaut enfin doré ! Les écailles du soleil qui
accentuent encore le bruit de l'eau et des moteurs

L'Escaut enfin doré ! Où boivent les chevaux on
ramasse à mains plaines ce que je nomme leurs

tresses Quoi ! Serais-je passé là autrefois quand cette
terre plate m'était promise il me semble!

Et dans les prés les abreuvoirs font pourquoi pas rêver
de ce nom: Antwerpen! Devant le fleuve doré
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Longs pyjamas aux raies jaunes, trop grands,
toujours trop larges,
pouvant servir pour deux corps à la fois.
Ils tiennent leur étoile au creux de la main
comme ultime pièce à conviction de reconnaissance de soi,
se dit Moi-de-onze-ans.
page 54.
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    Ensuite je suis parti à la recherche de mon
enfance. Tout se termine.

[…]

                                   Malgré le
froid et la neige de ce plein d'hiver. Tout ce qui
arrive est de ma faute. Je voulais que chaque acte
m'appartienne.  Dans  l'ordre. Il  s'est  passé
quelque chose. Dans ce lieu. Fraternisant avec
la pauvreté. Je pense aux fissures qui, sur  les
murs, apparurent soudainement, aux déchirures
du sol, à des craquements divers bientôt suivis
d'appels à l'aide. C'était bien la vie immédiate,
avec ses stratèges, choqués de se retrouver aux
URGENCES de l'hôpital Saint-Antoine, sorte de
suite au hourvari qui s'était abattu sur le maga-
sin.  Ah ! Décidément l'Histoire nous fait  mal
avec ses meneurs préoccupés d'une seule chose :
savoir de quel côté il est plus facile de foutre
le camp et sauter par la fenêtre grande ouverte.


p.11-12
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Je ne crois plus au concept de l'apport prépondérant des masses laborieuses.
Chacun est seul avec lui même.
page 49
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Le marcheur d'eau

Il étreint le froid
Il étreint le vide

Il a peur du vide

Craint de ressembler aux joncs

Il guette le vide

Le givre avec sa tête de mouton

L'enserre et le cerne

Dure est cette angoisse

De la bête perdue

Qui étreint le froid
Qui étreint le vide

L'écluse fermée

On y regarde l'eau dans les yeux

Étreignant le froid
Étreignant le vide

p.306
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L'OFFRANDE

Tenant son bouquet à la main, elle vint.

À tous, elle offrit (bien installée dans le présent) : roseau des sables, jonc des dunes, élyme des sables. Tout ce qui avait permis autrefois de fixer le mouvement des dunes afin qu'elles n'envahissent pas la cité.

Je songeais à cette flore dont j'étais le maître au moment même où ailleurs, nous nous laissions glisser dans les canaux sans voix.

Tenant son bouquet à la main.

Nous n'avions que peu de choses à nous dire mais il me semblait bien que cela prendrait la totalité d'une vie. C'est peut-être le calme de la nuit sur l'eau qui nous amène à réfléchir sur notre condition. Parfois la rame heurtait le fond permettant que remontent à la surface des objets, concernés par la lente et élégante sortie nocturne.

Elle vint, malgré l'interdit qui touchait la totalité de la population soumise.

Sa démarche était bien la même que celle- animale - de la plage. Sa beauté éclairée d'une manière différente. Seule la qualité du silence l'emportait. Noir était ce bateau ! Noire fut bientôt la nuit qui nous ramena à la réalité noire.

Au loin, très loin, venant d'où ? une musique guerrière se fit entendre. Nous répondîmes par encore plus de silence. Se glisser sous les ponts !

S'arrêter contre un lampadaire en pleine lumière rose & là, boire de ce vin âpre de nos vignes.

Tenant son bouquet elle vint.

Ailleurs, on devait l'attendre, s'impatienter, perdre la face. Le bouquet, de sa manière un peu rude, l'embellissait encore. Faite pour le bonheur ! Et c'est ainsi que je me mis à fredonner un air de révolte chanté autrefois par les Partisans.

Tenant son bouquet de graminées elle vint jusqu'à moi.
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Ah que la vie, enfin, s’achève que tout reprenne la couleur d’autrefois. Je suis un homme-oiseau. Il m’arrive de voler au-dessus de cette ville. Ce que j’aime, le soir, c’est voir le car quitter la place principale et s’enfoncer dans les canaux. Il a deux yeux jaunes. Il transporte de la vie des destins cela lui arrivait de le prendre de rouler de ne s’arrêter qu’au plus lointain des. Alors elle se retrouvait. Elle disait que tout ceci était nécessaire. Il lui venait comme un avant- goût, divin ? Pourquoi ? Comment tout cela arrive-t-il ? Je ne sais pas. Je ne sais plus. Mais avant d’être cet être-là j’ai dû c’est cela j’ai dû. Comprendre. Je suis un homme-oiseau. Je vous parle les ailes déployées mais à quatre heures du matin je foutrai le feu à ce. Vous savez, c’est drôle ce qui a pour nom habituel : la vie. Je suis là, dans cette chambre, le front contre les grilles à vous raconter cette histoire du petit jour. On boit. On se donne de la peine pour avoir l’air au moins normal. En fait à l’intérieur cela charrie des cubes des tonnes d’angoisse le sang ! Bon. Ce serait trop long à vous expliquer. » (La Guerre d’Algérie)
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D’amour je me suis brûlé…


D’amour je me suis brûlé
D’amour encore me voici
Touché en plein cœur Je
Voudrais être une nouvelle
Fois celui qui de sexe et de
Cœur tant vous aima nue
D’amour me voici brûlé
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Franck Venaille
Être poète, c'est donner à notre douleur la force et les moyens de se dépasser, de devenir ainsi la douleur de tous, y compris de la poésie elle-même.
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Ce sont les mots

qui sortent de ma bouche.

Je pourrais dire qu’il

s’agit d’un bruit nocturne

ma nuit est définitivement blanche

tandis que je suis dans la terreur

née de mes cauchemars adultes et de ce qu’ils montrent de moi-même,
enfant

grand’pitié, c’est ce que je vous demande

grand’pitié !
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Ma vie nul ne la prend mais c’est moi qui la donne. Chaque jour je parcours des distances infinies qui me font traverser les anciennes frontières. Mon but ? Aller voir comment fonctionne le monde. J’en reviens à chaque fois brisé. L’état de guerre n’en finit pas.
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DANS LE SILLAGE DES MOTS


Extrait 2

J’ai combattu jusqu’à l’extrême. Maintenant il me reste à
rejoindre mon hôtel, palace pour fêtes légales & là, allongé
sur un lit, chaussures encore boueuses aux pieds, à regarder
l’eau du canal tressaillir, frémir, s’allonger, s’ouvrir !

Je ne fréquente pas les églises et leurs chefs-d’œuvre. La la-
gune s’en moque. Elle laisse la porte ouverte sur le tout petit
jour quand passe devant moi un remorqueur au moteur sans
âge. Debout. Droit, face au vent se tient l’homme gouvernail.
Sa silhouette attise le sentiment de beauté solitaire.

Ainsi suis-je à la fois celui qui écrit mais également cet autre
qui prend sur lui de lire des manuels militaires à l’usage du
bataillon de mouettes de l’infanterie de marine.

Kra – kris – kro – kas – kis – kris – krea – kra – ker – kar – kru – kas
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Je suis un homme meurtri

Les blessures, cette anxiété qui jamais
ne me quitte

La chair la nuit la nudité des corps
m'obsèdent

L'appréhension est un rongeur circulant dans mes
poumons
la gueule pleine

Faut-il le dire ?

Quand cessera, quand prendra fin ce temps
d'épuisement ?

Déjà ce corps flottant, déjà
d'amers pressentiments de bras en croix

Par la vie entière !

Je suis un homme meurtri
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