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Citations de François Nourissier (199)


Vous ne comprenez pas qu'on vous a assez vu? Quarante huit ans et des poussières que vous saluez les styles capricants, les ferveurs inquiètes, la fidélité aux disciplines classiques. marre, on vous dit ! vous avez fait votre temps. On vous a applaudi - vous vous rappelez ? -, on vous a un peu malmené, juste assez pour que vous vous sentiez vivant. Mais maintenant, c'est assez joué, cassez-vous. Du balai, du vent, ouste ! Si vous faites vite, on vous regrettera peut-être.
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Les enfants très beaux sont faciles à aimer, comme le sont pour d'autres raisons les petits malheureux qu'une disgrâce majeure laisse sans défense et livre aux compensations de notre tendresse.
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C'est à peine croyable qu'on s'occupe autant de soi.
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Un bon titre n'habille jamais un texte tout à fait exécrable.
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Qui veut rompre choisit en général la mobilité, le départ...
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J'ai toujours cru que la constance dans les jugements, la persévérance dans les faiblesses, l'opiniâtreté dans les opinions, étaient vertus et donnaient, seules, un style à la vie.
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Chaque matin à mon réveil, tu me rappelles – leçon sans prix – que la gravité est une grimace repoussante et que seules comptent les fêtes de la vie. Puissé-je m’en souvenir au jour de la grande peine de ton départ – si je suis là pour la souffrir.
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C'est le détour qui crée la route, tout comme les phrases, la pensée.
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Rien ne ressemble plus à n'importe qui que quelqu'un
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Machinalement, en sortant de Saint-Louis, Lucien a traversé le boulevard pour aller lécher les vitrines de la librairie Rive gauche. [..............].
Deux agents jettent un coup d’œil à Lucien qui s'est trop attardé. Il quitte à regret les photos grand format de Benoist-Méchin, de Giono, de Chardonne : il aime contempler les têtes de littérateurs, interpréter les sillons, les creux tragiques, apprécier l'art des éclairages rasants qui donnent de l'âme à qui en manque. Les pauvres, pense Lucien, ils ne doivent plus être tellement satisfaits de trouver leur tête ici, et taille géante ! Il se rappelle cette publicité qu'avait faite à son ouverture la librairie allemande : un catalogue de littérature française illustré des portraits de six ou huit grands hommes. On trouvait là, outre ceux dont l'effigie règne encore ce matin, Châteaubriant en penseur terrien, l'oncle Henry en Dieu du Stade, Brasillach tout rond, Drieu longiligne. Et les autres ? Je les ai oubliés, c'est aussi bien. Lucien se demande l'impression que cela leur fait, aux grands hommes, après trois longues années, de piétiner finalement le mauvais versant du volcan. Sont-ils obstinés ? Apocalyptiques ? Embêtés ? Se sentent-ils résolus ou filochards ? Grandes consciences douloureuses ou joueurs maladroits ? Pourtant, un écrivain célèbre, ça connaît du monde, ça écoute. On a ses entrées, on sait des choses que les pauvres gens ignorent. On possède le dossier, quoi ! Comment ont-ils fait pour calculer si mal leur coup ? Les idées, oui, la folie froide et forcenée des idées. Mais là encore, si eux se trompent, qui verra clair ?
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Depuis quelques années, je dors ma vie. J'en ai pris conscience depuis peu. Toute une mise en scène, et les commodités de la solitude permettent de sauver les apparences.
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Ce n’est pas un roman-fleuve, c’est un roman-fourmilière, ou termitière. Le pullulement qu’on découvre en soulevant une pierre sur les sous-sols ombreux de la vie. A peine une histoire, mais qui fermente, grouille, pue, suinte, prolifère comme une anarchie de cellules, un paquet de serpents ou de larves, les fantasmes d’un cauchemar.
(...) Ce n’est pas d’un stylo qu’il parait avoir usé dans son livre, mais d’une mitrailleuse à images, à souvenirs, à cruautés. Il nous maintient sous son feu cinq cents pages durant, et il semble se moquer de raconter selon les douteuses lois d’un genre.
p 72 (A propos de Lucien Bodard, Monsieur le consul)
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De très élémentaires constatations, les étonnements et les révoltes les plus banals peuvent suffire à tirer de son engourdissement le rêveur éveillé.
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Remarquons-le sans acrimonie : l'attention que portent "les gens" à un canard boiteux excède rarement le temps d'un coup d’œil.
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Les deux côtés de la table, se faisant face, Lucien et sa mère. Elle lit. Un numéro de L'Illustration. Il traînasse au creux d'une dissertation. Les deux bougies brûlent inégalement. L'une, unique rescapée de la cuvée 40, donne cette belle lueur chaude, à peine tremblante, réputée rendre les femmes jolies.
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Voilà vingt ans que l'armée américaine est venue nous délivrer, mais nous ne nous sommes jamais relevés de nos quatre années d'esclavage. Breton est rentré mais Duchamp est resté ici. Pierre Lazareff est rentré mais le docteur von Braun est devenu citoyen américain. Nous avons prolongé depuis vingt ans notre politique du XIXe siècle, notre littérature et notre peinture d'avant 14,nos comptes et nos recettes de cuisinière. Nous avons prolongé nos vieilles rues et bâti des pavillons le long d'elles. Aujourd'hui il est temps de nous réveiller : nous sommes devenus la banlieue de l'Occident. Ils admirent Cartier-Bresson, ici, parce qu'il leur montre la vraie France, la vraie Europe : province et banlieue peuplées d'ahuris grisonnants, de chats, de frileux...
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Certains conducteurs ont étalé sur leur volant un journal. La plupart, l’œil vigilant et triste, rencontrent d'autres regards vigilants et tristes.
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Je m’aperçois alors que le vrai drame de mon enfance a été de manquer aussi radicalement d’amour. L’amour, ses signes, ses élans, ses excès, sa chaleur, ses soudaines folies : rien de tout cela ne se portait chez nous. À force d’aller sans dire, les sentiments étaient non seulement devenus muets mais ils s’étaient évaporés.
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Notre histoire de non-amour dure depuis quarante ans. Non que ma mère ne m’ait pas aimé : elle m’a aimé comme ont fait certaines femmes, d’une tendresse ombrageuse et niaise, préférant mes faiblesses à ma liberté, m’encourageant aux accommodements, toujours prêtes aux excuses, à la connivence, à condition que je ne cesse pas, moi, de fournir des signes extérieurs de bonté filiale, de manifester un sentiment dont il importait peu, je finis par le comprendre, qu’il fût sincère ou non, du moment que les rites et les apparences en étaient respectés.
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(...) je me sentais, à y réfléchir, dans la peau d'un courailleur vieillissant qui s'émeut de trouver chez une donzelle les facilités et les appétits qui lui feraient horreur chez sa propre fille. A la maison, la vertu! Ailleurs, un peu de feu me réchauffait.
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