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Citations de François Ruffin (114)


François Ruffin
- On est en train de parler d'un secteur qui est en train de crever. Et y a même pas le Premier ministre qui se lève pour dire un mot, y a même pas la Ministre de la Culture. Et vous, vous ne dites pas un mot de la Culture. C'est dire votre mépris pour la Culture ! Qu'est-ce qu'on retient de votre politique en trois ans ? Rien ! Rien, à part un Bingo du patrimoine. (...) La vérité, c'est que vous redoutez un autre virus : la circulation des idées. (...) Et la chose qui m'effraie le plus chez Emmanuel Macron : il veut des femmes et des hommes qui fonctionnent sans perte de temps, et qu'il y ait de l'argent. Alors que l'humanité, c'est quoi ? De le tendresse, de la colère, de l'espoir, de la perte de temps et du dysfonctionnement. Et que fait la culture ? Que font les idées ? Elles font douter. Elles déroutent de votre sainte trinité : productivité, compétitivité, rentabilité.
(...)

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• Questions au Gouvernement, Assemblée Nationale, 15/12/2020
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J’ignorais qu’Emmanuel Macron, c’était comme Voldemort dans Harry Potter : « Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom ». Et puis merde. Je suis remonté au créneau, au micro, plus prudent désormais, sans citer le nom interdit : « Je persiste à trouver problématique qu’un inspecteur des finances passe dans une banque d’affaires avec son carnet d’adresses. Que, chez Rothschild, notre inspecteur des finances ait Lagardère comme client, qu’il revienne ensuite dans le public, et pas à n’importe quelle place, en tant que secrétaire adjoint de l’Élysée, et que là, il négocie encore pour Lagardère la cession des parts d’EADS ! Mais cette fois au nom de l’État. Il y a là une confusion des genres. Surtout quand l’industriel en question, M. Lagardère, trouve que le deal a été ‘‘formidable’’. Et enfin, l’ancien inspecteur des finances devient candidat à la présidence de la République : le groupe Lagardère lui prodigue alors des louanges à longueur de colonnes. Il y a là un cas d’école qui marque l’imbrication du pouvoir politique, du pouvoir de l’argent et du pouvoir des médias. Cela rentre donc pleinement dans notre débat sur la moralisation de la vie publique. »
Je pourrais être plus précis sur les négos à l’Élysée, fort détendues, entre les Lagardère boys et vous. Sur les 1,8 milliard de plus-values. Sur la joie de vos partenaires : « Ils ont été for-mi-dables ! Enfin des responsables qui gèrent les participations de l’État comme s’ils étaient un fonds de pension… »
Mais faut-il s’attarder ? On voit l’idée.
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François Ruffin
[ Bien qu'il ne soit pas l'auteur de ce texte déposé par la droite, le député 'La France insoumise' l'a défendu comme si c'était le sien. François Ruffin a laissé exploser sa colère ce jeudi 11 octobre 2018 à l'Assemblée nationale après le rejet préalable de la proposition de loi pour l'inclusion des élèves en situation de handicap. ] :

Vous n'avez pas honte ? Honte de votre paresse ? Honte de votre sectarisme ? Nous avons dans le pays des femmes, des milliers de femmes qui accompagnent les enfants handicapés dans les écoles. Elles sont sous-payées, avec des contrats ultra-précaires. Pour changer ça, quelle proposition de loi avez vous portée ? Rien, aucune !
[...]
J'espère que le pays ne vous le pardonnera pas. [Les noms de ceux qui ont voté le rejet préalable] circuleront à travers la France. Et ce vote, j'en suis convaincu, vous collera à la peau comme une infamie.

>> https://www.youtube.com/watch?v=F6Nkf6PkmS0
source : https://www.huffingtonpost.fr/2018/10/11/ruffin-furieux-apres-le-rejet-dun-texte-pour-les-eleves-handicapes_a_23558203/
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Ça fait vingt ans, vous savez, que j’en récolte, des récits de frigo vide, de chauffage éteint l’hiver, de repas réduits à une biscotte, mais d’habitude ils sont chuchotés dans un appartement, en toute discrétion, quelques phrases jetées, bégayées, retenues, avec la garantie de l’anonymat, que ça ne sache pas au village, ou dans le quartier. Parce que le malheur ne suffit pas : il faut y ajouter la honte, la honte de ne pas s’en sortir, la honte de ne pas protéger sa famille, ou de ne pas lui offrir le bonheur conforme. Les pauvres se cachent pour souffrir.
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En dix ans, Sanofi a licencié un tiers de ses chercheurs, quatre mille dans le monde, deux mille en France. Cette année-là, la firme versait 3,8 milliard d’euros (soir cinquante années de Téléthon) à ses actionnaires, et en même temps, en même temps, visait « 1,5 milliard d’économie sur trois ans » passant « notamment par la suppression de 600 postes en France ». Mais comme ministre, ça ne vous choquait pas, cet usage des deniers publics. Vous n’en démordiez pas : heureusement qu’on leur versait des centaines de millions, à Sanofi, sinon…
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François Ruffin
Avec toutes les usines qu'on a délocalisées là-bas, ils trouveront même peut-être du travail !

[ en réaction à Macron qui conseille aux jeunes d'aller manifester pour le climat en Pologne ]

>> https://twitter.com/Francois_Ruffin/status/1176113237491949569
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(S'adressant à Emmanuel Macron...)

Voilà votre rêve: un monde fonctionnel, "efficient", avec des humains qui se conforment à l'économie, et un pays qui se conforme à la mondialisation. Au-delà de vous, au-delà de votre oligarchie, c'est cette vision du monde, desséchée, mécanisée, de l'humain, du pays, que je combats, et je proclamerais presque: l'âme d'abord! Je suis, et avec moi des millions de Français, je crois, et les Gilets jaunes en première ligne, nous sommes habités d'un désir d'autre chose, "autre chose" que cet économisme étroit, "autre chose" que la concurrence mille fois ressassée, "autre chose" que la croissance comme but sur Terre, "autre chose" que le ciel bas et lourd de la finance qui pèse sur nos coeurs comme un couvercle... Quoi donc? C'est obscur, c'est confus, mais en gros, je dirais, les liens plutôt que les biens, une envie de fraternité, de faire tomber les cloisons invisibles, entre nous et en nous. Qui n'éprouve pas cette glaçante solitude? Le chacun pour soi érigé en règle? Qui n'en rêve pas, à l'occasion, de secouer son égoïsme, d'embrasser les autres comme des étoiles? La voilà, dans notre société, la force souterraine, massive, explosive, prête à surgir comme un geyser...
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Pour illustrer notre possible résistance commune au culte de l’argent, je voudrais citer un célèbre dominicain, Bartholomé de Las Casas, auteur de la Controverse de Valladolid. Quand il défend le point de vue que les Indiens ont une âme et qu’il faut cesser de les tenir en esclavage, il écrit: «Depuis les tout premiers contacts, les Espagnols n’ont paru animés et poussés que par la soif de l’or. C’est tout ce qu’ils réclament: « De l’or, de l’or, de l’or. Au point qu’en certains endroits, les habitants des terres nouvelles disaient : « Mais qu’est-ce qu’ils en font de tout cet or? Ils doivent le manger. » Tout est soumis à l’or, tout. » Je crains que l’on vive dans un monde où, de plus en plus, tout soit soumis au profit.
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François Ruffin
[ s'exprime à l'Assemblée, a oublié de remettre son masque ]
- Ah oui, pardon. C'est vrai que je ne suis pas à L'Elysée, donc je dois porter le masque, ici à l'Assemblée. Je ne reçois pas de footballeurs, donc je remets mon masque, excusez-moi.

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>> à 0.59 -- https://www.youtube.com/watch?v=wkL340OMOnY
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Le malheur ne suffit pas : il faut y ajouter la honte, la honte de ne pas s'en sortir, la honte de ne pas protéger sa famille, ou de ne pas lui offrir le bonheur conforme. Les pauvres se cachent pour souffrir.
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(...) j’en aurais à raconter, sur l’usine.
- Par exemple ? »
Il réfléchit.
« Une presse avait tranché la main d’un salarié. Alors, les cadres ont procédé à une reconstitution. Et pendant qu’ils rejouaient ça, l’ouvrier s’est fait couper trois doigts ! Devant le directeur, devant le responsable de la sécurité, devant tous les chefs ! »
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Page 112 : le plus gros souci, c'est le manque de psychiatres. C'est très difficile d'avoir un rendez-vous, il faut attendre des semaines, des mois. Si les malades étaient atteints du cancer, et qu'il s'agissait de cancérologues, ça choquerait. Mais pour des malades mentaux, non.
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- En 1944, la France est à genoux, 74 départements ont servi de champs de bataille, la production industrielle ne représente que 29% du niveau de 1929. Les recettes fiscales couvrent à peine 30% des dépenses publiques, la dette nationale a quadruplé. Et donc, dans ce contexte là, vous, vous êtes complètement inconscient, vous voulez mettre encore plus la France à genoux !
C'est dans ce contexte là que vous décidez qu'il faut mettre en place une sécurité sociale et des retraites...Mais on a dû penser que...
- Mais c'est exactement ce qui s'est passé. Il ne faut pas croire qu'à l'époque, il n'y ait pas de gens qui nous ont dit ce que vous venez de dire !
ILS NOUS ONT DIT: "VOUS ETES FOUS".
C'est bien pire que çà : la France n'avait plus de ponts, la France n'avait plus de charbon, la France n'avait plus d'acier, la France n'avait plus d'énergie. Bien. C'est vrai que c'est à peine concevable. Bien. Nous sommes passés outre, tout bonnement.
NOUS SOMMES PASSES OUTRE ET NOUS AVONS FAIT LES CHOSES.
Alors là, la preuve a été faite, l'investissement social est un investissement économique formidable !
Et c'est vrai, je n'ai aucune hésitation à le dire, les "Trente Glorieuses" n'auraient pas été possibles si nous n'avions pas fait cette législation sociale.

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Peut-on soutenir au nom de l'emploi une industrie qui détruit nos vies ?
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Page deux cent trois :

Vous êtes fou. Je vous écoute et je me dis : « Il est fou ».

Vous êtes frappés d’Hybris, de la démesure, des héros antiques qui se prenaient pour des dieux. Dans la tragédie grecque, le sort s’acharne alors sur ces vaniteux, le malheur crève la montgolfière de leur ego, bref, les ramène à leur humaine condition, les yeux percés d’Œdipe pour enfin voir. Le ciel est vide, désormais, les dieux sont morts. Mais en démocratie, vox populi vox dei : c’est au peuple de remplir cette fonction, de vous ramener à la réalité et à l’humilité, pseudo-Jupiter qui remet les pieds sur Terre. Les Gilets jaune n’ont pas suffi, semble-t-il, vous avez repris votre envol comme Icare, trop près du soleil.
C’est que vous n’êtes pas seul. Cette hybris, cette démesure, ne vous est pas propre. Elle vous dépasse. C’est celle d’une classe qui s’est coupée du monde commun, qui s’est détachée de la nation. C’est celle d’une caste qui a vu ses revenu exploser, et qui néanmoins défiscalise, optimise, paradise, panamise, caïmanise, qui relègue l’intérêt général derrière celui des multinationales, qui cumule rachats d’actions dividendes golden parachute et autres stock-options, et qui, en même temps, en même temps, sans honte s’en va prôner au peuple des salariés, des retraités, de se serrer la ceinture, de faire des sacrifices. Bref, c’est celle d’une élite qui se place au- dessus de l’humanité, de ses lois, sur un Olympe pour nantis, et qui se croit tout permis, et dont vous êtes une pure expression. Vous êtes fous, collectivement fous.
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[ A propos de mai 1968 ]
Il y avait des groupes de jeunes et derrière, il y avait les dirigeants communistes, avec Duclos, Waldeck-Rochet, etc. A un moment donné, les jeunes se sont mis à courir, et, derrière, le groupe des dirigeants communistes, ils n'étaient pas capables de courir ! (Rires) Ils ne sont plus en état de suivre le mouvement ! Non seulement, ils ne sont pas état de le diriger, mais ils ne sont même pas en état de le suivre !
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Sans la participation active des salariés à ces industries de la mort, les capitalistes seraient dans l'impossibilité de les produire [les produits chimiques], pas plus en France qu'ailleurs.
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Page 55 page 56

Consommer moins, donc mais aussi: répartir mieux.
Répartir mieux dès l'enfance
Répartir mieux chez les travailleurs
Répartir mieux entre les entreprises également entre les firmes et les PME , entre donneur d'ordres et sous traitants.
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Page 97

Pour 65% des Français " le monde va trop vite" et 58%"aspirent à ralentir"
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Nous avons espéré, depuis deux siècles, la Liberté, l’Égalité, la
Fraternité, sans forcément les atteindre. Nous avons espéré, pour les plus
ardents d’entre nous, le Grand Soir et les Lendemains qui chantent. Nous
avons espéré, avec moins de majuscules, l’école pour tous, les vacances
pour tous, les soins pour tous, la culture pour tous.
Que nous reste-t-il à espérer, avec eux, d’après eux ?
Le dernier iPhone et la 5G.
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