Citations de Franz Bartelt (574)
Il n'existe nulle part sur la terre de plus beau paysage qu'un visage qui sourit.
- S'adapter ou disparaître ? Vous n'y pensez pas ?
- C'est une des grandes lois de la nature. S'adapter c'est se montrer digne de l'évolution humaine. Digne de l'homme de Cro-Magnon, qui s'adapta. Et de ses descendants, qui s'adaptèrent. Et du grand singe qui avant eux s'était adapté. Tout comme la créature marine que nous fûmes lorsqu'elle perdit le confort de l'eau. Tout comme l'amibe qui après avoir été unicellulaire pendant des millions d'années s'adaptera et prendra rendez-vous avec le grand Darwin.
- Pensez-vous que le moment est propice au darwinisme ? s'agace Soumagne.
- Plus que jamais ! Fort de cette leçon universelle, dès que j'ai su que ces garçons nous étaient gracieusement prêtés par la direction de l'école hôtelière, j'ai commandé de quoi confectionner mille sandwichs.
L'espace et la nuit se sont offerts.Si il y a des paroles pour dire ce présent, elles ne seront jamais prononcées, mais elles s'inscrivent à notre insu dans une mémoire qui ne dort jamais.
[...] ce n'est pas parce qu'on n'a pas la mer qu'il faut se priver du bonheur d'avoir un phare.
Chaque journée est une aventure, si on veut bien nommer “aventure” le simple avantage de vivre, chaque geste est une conquête
La nuit fait partie du jour
On n'en a jamais fini avec les paysages. J'y trouve plus à voir que devant le meilleur des films.Parce qu' ils ne sont pas des décors, mais des personnages.Les partenaires du marcheur ou du voyageur.Ils ne s'étalent pas en pure perte devant nos yeux, assez peu ébahis lorsqu'on les ouvre sur le vide des Champagnes pouilleuses.Ils nous appellent par notre nom de rien, par le nom de notre fragilité, de notre petitesse.Les paysages sont toujours plus grands que nous.Ils nous contiennent.Et sans le savoir nous sommes heureux d'être enveloppés et comme choyés par cette immensité qui n'est pas à nous.
J'ai toujours aimé les paysages.Je ne les ai jamais choisis.Je n'ai pas de préférence dans ce domaine.Partout je suis bien et je regarde.Regardant, je me comprends dans ce que je regarde.
( Folio, 2011, p.84)
Je n'aime pas les journalistes de province qui se donnent l'air en se négligeant de la barbe, pour faire croire qu'ils reviennent d'un reportage au Moyen-Orient, alors qu'ils ne sont guère capables que de couvrir l'emboîtage des camemberts au lait cru dans une usine de la banlieue.
Même quand on s'étale dans le pognon, on est soumis aux contingences de la bonne mesure. C'est ce que disait ma mère: "Trop c'est chiant et pas assez c'est emmerdant !"
Il ne faut pas croire qu’il n’y a qu’à notre époque qu’on se débarrasse des corps en les balançant dans des trous. Ça s’est toujours fait. Le problème de l’assassin, ce n’est pas le crime, c’est le cadavre. Des trous aussi pratiques que celui-là, c’est rare dans nos régions. C’est une commodité. En cas de besoin, on ne va chercher plus loin. (p. 182)
Quand on a gagné ce que j’ai gagné grâce aux gens qui boivent, monsieur, on a du respect pour l’alcoolisme. (p. 134)
- Ce ne sont pas des choses dont se vantent un trou du cul de civil. Un militaire est fier d'avoirabattu un ennemi. Il s'en flatte. Un trou du cul de civil, il n'a pas le courage d'assumer son acte. Un trou du cul de civil, c'est un compresseur à fuite. (p. 158)
On rêve toujours de ce qu'on ne connaît pas, Julius. Ce qu'on connaît ne fait pas rêver.
Au parti communiste français ! me suis-je exclamé. Vous m'épatez !
--Comme je vous le dis! Au parti communiste français!
C'est là que j'ai été initiée au dur secret de l'anisette ,par des cheminots qui trinquaient à la mémoire de Staline. Des purs.Des hommes de fer.Avec eux ,je suis allée manifester deux fois à Paris .Je faisais wagon-restaurant ,où plutôt voiture -bar.C'est à dire que je portais le ravitaillement ,surtout le liquide .On scandait des conneries auxquelles personne ne croyait,à part moi.Ils avaient de la gueule, pas plus. Au bout d'un an ,j'ai compris que même les plus méchants n'avaient pas du tout l'intention de pendre les nantis.Moi j'avais rêvé d'arracher les yeux à des patrons, d'écouiller les évêques ,de faire violer les rentières par des chiens de gauche.C'est le programme que les communistes font miroiter pour que le naïf prenne sa carte et casque sa cotise mensuelle.Mais une fois qu'on est dedans,camarade,attention ,faut pas débiner les gros actionnaires,pas toucher un cheveu des magnats ,même pas contester la propriété privée. Pour eux le pétrole et le blé ,c'est sacré, comme la discipline de vote. Dans ses conditions ,le militant de base perd ses illusions.Telle que vous me voyez ,je suis désabusée ,je ne crois plus en rien.》
Il prononça même le mot déontologie, qui paraît être le dernier mot de bien des professionnels, dans la médecine, dans le journalisme et dans la grande distribution.
Les nuits d'après boire confinent le sommeil dans des digestions si redoutables qu'elles échafaudent des matins où le plus innocent des buveurs songe que la guillotine seule serait à même de le débarrasser des migraines qui lui saccagent la cervelle.
Il laissa filer deux ou trois respirations et reprit:
《 Meyer,ça ne vous dérange pas trop que votre fils ait trouvé la mort.
-Quand même.....
-J'ai cru comprendre que vous avez plus d'une fois souhaité qu'il débarrasse le plancher.
- Il était difficile.Vous ne savez pas ce que c'est de vivre avec un idiot.Il était même pas capable de se laver tout seul.Il a failli je ne sais combien de fois mettre le feu à la maison.Il,travaillait pas.
- Il ne vous donnera plus de soucis ,maintenant,hein?
-Bé ,non.
-Vous allez être bien tranquille,pas vrai?
-On a de la peine malgré tout.
-Parce qu'il faut.Pas vrai? De la peine il en faut,hein,Meyer.
-Oui,il en faut.》
Kulbertus ouvrit la porte.Une lumière d'un bleu éclatant lui tomba dessus.Le soleil était déjà haut.
Il fit un pas vers le seuil.
《 Finalement, Meyer,pour vous ,c'est une bonne journée. 》
Mourir chez une pute c’est comme mourir chez le médecin : ça ne fait pas une bonne publicité au commerce.
Tous les assassins ont des alibis.Un assassin sans alibi,c'est un pompier sans échelle.
P129
le père Noël apporte de beaux jouets aux enfants riches et des vieilleries pourries aux enfants pauvres.
La moitié du village lui appartenait et les trois quarts des terres, des bois. Par le simple jeu des échanges et des agrandissements de parcelles, ses propriétés débordaient même sur les trois communes limitophes. Il s'interrogeait quelquefois sur le besoin qui le rongeait de régner sur un territoire toujours plus vaste. C'était une question sans réponse évidemment, comme toute les questions que l'on se pose à soi et dont la réponse réclamerait de déranger l'impassibilité des choses intimes et cette paix intérieure, conquise de haute lutte et au prix fort.
Tout le monde lui était redevable. Il aidait. p 79