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Citations de Georges-Emmanuel Clancier (105)


Est-ce le soleil qui se couche…


Extrait 2

Toutes les fumées du ciel
Et tous les grains de sable
se ressemblent
et je dors tout près du soleil
ma bouche repose près d'un fleuve
qui va chantant
les louanges des femmes de ma race
celles qui le soir oublient leurs cheveux blancs
et qui laissent mourir leurs amants
en s'endormant
Le rire comme un paquebot
s'éloigne
du royaume
où naissent les étoiles
où les arbres hautains sont des prières
Le rire qui fait mal
et qui fait mal
et qui console
le rire de Dieu
Le sommeil est couché à mes pieds
Et je me lève pour le regarder
les yeux d'une reine
qui sont verts simplement
comme la mer où elle est née
et son royaume s'étend sur toute la terre
et sur toutes les années.

//Philippe Soupault (2 août 1897 - 12 mars 1990)
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Georges-Emmanuel Clancier
Du jour qui va s'éteindre la lumière a la déchirante beauté d'un être
aimé dont le sourire s'efface.

Je n'ai plus les mots ni le chant hélas en réponse à ce foudroyant silence
du monde aux rives déjà de l'absence

pour que de la blessure puisse naître avec la vie fuyante une alliance
ultime de paix et d'oubli.
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Ainsi, mort, vaine sorcière, te voici
D'un autre côté de l'espace et du temps
Piégée.

Mais rien jamais
Bergère petite
Dans l'herbe haute des solitudes
Rien jamais ne fera que je respire encore
Sous ton sourire
Et le songe de ma mère-enfant.

Trace.

Je dis : nuit.
Hors de l'heure et du lieu
Cela demeure

Mais les braises ?

Je les vois rougeoyer encore.

Loin si loin leur lueur
Passe et tremble sur mon front
Sans nulle ride,

C'est la nuit venue dans le faubourg
Ouvrier, dans le bonheur
Sans nulle ride
Sans mot
Sans pensée,
Au bord immobile des heures.

Pauvre est la maison.

Le jardin la femme et l'homme
Auprès de toi qui déjà glisses
Vers l'oubli
Veillent.

p.24-25
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L'ombre chantait ancienne autour de ta jeunesse.
Je lisais au bond de la flamme une caresse
De nos regards, de notre songe, avant que s'ouvrent
La nuit, et cet affrontement tendre ou cruel
Où nous fûmes jetés pareils
Au secret de la source et de la foudre.
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Georges-Emmanuel Clancier
Passants d'ombre

Vous qui dans mes rêves vivez encore, n'êtes vous là que vaines apparences ressurgissant d'une mémoire enfouie ou vos ombres viennent-elles mendier un reflet des jours au miroir des nuits ?

Poreuse alors entre somme et néant l'incertaine frontière un frêle instant vous aura laisser fuir l'éternité.

ô frêle instant de joie et de douleur, déjà vous retombez au ravin noir et je remonte à la lueur des larmes.
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Oui, Jean-Pierre, continue, dis-moi tous les arbres que tu planteras, toutes les pièces que tu ajouteras à la cuisine, à la salle commune et à la chambre des Châtains, dis-moi les amis, les amies que tu amèneras, vos jeux, vos promenades, vos rêves. Dis-moi que tu aimeras, qui t'aimera, dis-moi ta femme, votre bonheur, ton travail, vos enfants. Dis-moi ta vie, dis-moi la vie quand je ne serai plus, que je la vive à travers tes paroles, que je vive toutes ces années, tous ces êtres que je connaîtrai pas, que je les vive d'un trait en t'écoutant, en te regardant vivre tant que j'entends, que je vois, que je respire encore.
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Notre temps (1956)

FUMÉES

Cirque de lave de neige
De chaleur de foudre,
Chantiers des monts
Et des sources.
Ruche minérale,
Camions en vol
De bourdons gris
À ras du sol,
Célestes chariots
À lent charroi
D'éternité,
Fondations d'abîmes
Fumées.

Travail de dieux
À mortelle impatience,
Hâte d'homme
À hauteur de dieux
De génies monstrueux
Montreurs d'ours
Et de planètes.
Vent frais lait frais
Du premier matin
Coulé dans la vallée,
Branle-bas de poussière,
De baisers, de sueurs,
Fumées.

p.118-119
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DANS

Dans le règne animal et tendre,
Dans le noir, dans la chair, dans la touffe,
Dans l'odeur, le chaud, la sueur.

Dans le fourré, le gîte, la terre meuble,
Dans la brassée ténébreuse amoureuse,
Dans le déferlement du feu.

Dans l'oubli originel,
dans le naufrage d'avant les mots,
Dans la jonchée des corps.

Dans la peau, dans la rumeur du sang,
Dans la peau et le sang du sommeil,
Dans la bouche du sommeil.

Dans la vague, l'écume, le creux, la houle,
Dans la mer caressée d'un sombre soleil,
Mer gloutonne, apaisante, apaisée,
Dans la matrice heureuse, triomphante,
Hors de la vie, hors de la mort.

p228
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Un livre que j'ai beaucoup aimé, je l'ai lu plusieurs fois quand j’étais ado...
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Le blasphème […] peut être le cri de la croyance déçue.
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Quel étrange, quel merveilleux geste il avait eu, en venant la chercher, pour qu'elle danse elle aussi, qu'elle ne soit pas la délaissée.
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Quand le soleil déclinait, j'avais du mal à décider Claude à rentrer, surtout les jours où Veronica nous avait suivis. Toutes deux faisaient des projets : ma femme arrangeait une chambre pour l'Italienne, elle essayait en les drapant sur la jeune fille les tentures qu'elle destinait à cette pièce, des cotonnades jaune clair qui exaltaient le teint et la chevelure noire de Veronica.
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Est-ce le soleil qui se couche…


Extrait 1

Est-ce le soleil qui se couche
Est-ce le sommeil
Est-ce moi
Je ferme les yeux simplement
pour mieux voir
mon pays
mon royaume
Il n'y a plus rien autour de moi
mon pays du sommeil
que je découvre à tâtons
la reine a les yeux d'un vert spécial
presque tendre
il y a toujours de belles forêts
qui bercent le silence
Je vois de grands chemins très blancs
comme les lignes de la main
Rien ne sert de pleurer
les larmes éternelles sont des étincelles
qui brillent et qui creusent
les yeux d'un vert spécial
presque tendre


//Philippe Soupault (2 août 1897 - 12 mars 1990)
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Non.
Celui dont la chair devient flamme à la gorge, aux orbites, braise aux
entrailles ; celui pour qui l’air se fait brasier, et dont les reins sont brique
ardente… non, si ton corps devient tison puis cendre noire, non (fallacieux
savoir), ton horizon à la courbe du désert ni ce noyau en toi-même d’espace calciné, non le mot source ne les gouverne, mais l’hallucination plus vaste que le ciel, plus totale que la vie, d’une perle d’eau, de rosée, de lait et de sang.
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Étincelles d’instant


ÈVE NOIRE
Pour Lucien Clergue

Fleur surgie violente du minéral
tu défies par la pulpe d’ombre et de lumière
de tes seins collines
tu défies par l’hymne (cuivre, or, braise)
qui s’érige des reins à la nuque
sous le feu, sous le jeu solaires,
tu défies, ô fleur noire, chair première,
la partition de mort
gravée profond aux rocs comme aux os
de ce désert où défaille le temps.

Le regard qui te sacre reine
tu l’arrachas aux vallées éphémères
pour l’enfouir, le chauffer, le bercer en ton ventre.
Il te cueille en plein jet, corolle noire
mais ton sexe l’accueille et de nouveau l’enfante
lavé de toute souillure, de toute blessure,
armé de la gloire et de l’éclat originels.
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Du temps.

Ce fut jadis
Dans une juste lumière
(Ferme, village, vergers
— Aussi bien de l'histoire oubliée une cité minime).
Écoute enfant
Que va te confier l'herbe :
Un scarabée, la monnaie de soleil
Ou ce soir l'unique étoile aimée ?

Sans crainte
J'aurais pris la première parole
Sans crainte la première aux lèvres venue.
Tous la partagent fraîche à la cime du jour.

Je dis comme cela : jour
— Nul mensonge nul remords —
Jour
L'eau chante coule source ruisseau rivière
Travaille au lavoir entre les mains lavandières
Pluie sur les feuilles seul évènement de ce jour
Au ciel offert dont les nuages tissent hier à demain
Jour
Et le monde familier s'étend voile pleine
Jusqu'à l'heure où le mot rentre au port
S'absente s'ancre au silence
Tandis que s'épand s'épanche, inverse, l'encre de la nuit.

Et j'aurais dit : nuit
— Nul remord nul mensonge nul
Désespérant appel désespéré —
Nuit
Comme cela
Nuit
Immobile paix le songe des êtres qu'ils soient arbres obscurs
Bêtes ensevelies en leur pelage hommes désarmés délivrés
Nous soulève de sa houle sans fin
Et nous dépose au seuil magnifié du domaine
Là-bas loin vers les étoiles vers leur image inverse
Là où le temps
— Fut-ce jadis
Est-ce demain ? —
N'est plus.

p.7-8

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Un être où les étoiles éclataient, montaient,
Naissances des profondeurs perdues.
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L’eau le feu l’air …


L’eau le feu l’air comme alphabet de nos jours.
Mais si la voyelle est un oiseau, si chaque
Lettre fait le plein de chaleur et de sang
Qu’importe alors le sens du livre sous sa laque.
Seul compte ce frisson que nous donnent en s’ouvrant
Ses pages d’où montent des appels et des chants.
Que sont toutes choses sinon remous sur un fleuve
Sans source ni delta qui roule dans le soir
Quand les espoirs s’enfuient vers des planètes neuves.
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Les temps pavoisaient à cœur joie…


Les temps pavoisaient à cœur joie,
Toutes fleurs crûment nues de désir
Où se sont abîmés les mâles
Ivres des sèves noires et d’oubli.
Mais les feux s’éteindront de nouveau
Nous renierons l’étendard de la joie.
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Dans l’été de jadis …


Dans l’été de jadis le loriot s’est tu.
Oh! chante oiseau d’enfance, chante si tu es
Encore vivant au nid de la mémoire trop
Sombre… La vie comme une femme serait tendre
Comme une sœur, une mère, une amante, et
Quelle lumière au long des jours aurait lui.
Mais sur l’oiseau de nos étés enfuis trop
D’hivers sont passés d’un silence amer et dur.
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