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Citations de Gérald Bronner (349)


Loi de l'offre sur le marché cognitif :
Il existe une variation inversement proportionnelle entre l'importance de l'offre cognitive et le prix du produit sur le marché.
Comprenez : plus les gens autour de moi sont nombreux à croire ceci, moins il me coûtera d'endosser aussi cette croyance (ce qui ne signifie pas que je l'adopterai finalement), de la même façon que, sur le marché économique, l'abondance de l'offre a tendance à en faire baisser le prix.
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Je me souviens surtout des terribles insomnies de cette période qui était pourtant heureuse. C'était comme si je pressentais, non pas que quelque chose allait arriver, mais que, justement, rien n'allait venir.
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La pensée n’est qu’un éclair dans la nuit, mais c’est un éclair qui est tout.

Henri Poincaré.
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La quantité d’énergie nécessaire à réfuter des idioties est supérieure à celle qu’il faut pour les produire.

Loi de Bradolini.
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La démocratie des crédules est traversée, comme toute démocratie, par un vieux dilemme politique : celui qui oppose opinion publique à intérêt général, mais elle lui donne un tour inédit. Plus que jamais, l’opinion publique croit savoir. En outre, l’homme politique est presque assuré que sa décision, quelle qu’elle soit (surtout si elle contrevient à certaines des croyances très répandues concernant le risque) sera médiatisée et qu’il ne pourra guère compter sur l’invisibilité sociale de son action. La tentation de complaire à l’opinion publique plutôt que de servir l’intérêt général est alors grande.
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plus il existe d’informations disponibles, plus il est aisé d’en trouver au moins une qui confirme nos croyances
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Ainsi Alexis de Tocqueville soulignait-il qu’« une idée fausse, mais claire et précise, aura toujours plus de puissance dans le monde qu’une idée vraie, mais complexe »
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« La prédiction est un exercice très compliqué, spécialement lorsqu’elle
concerne le futur. »
Niels Bohr (physicien danois)
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Si la connaissance est une sphère, explique Pascal, sa surface est en contact avec ce qu'elle ne contient pas, c'est-à-dire l'inconnu. De ce fait, à mesure que la connaissance progresse et que la surface de cette sphère fait de même, l'aire en contact avec l'ignorance ne cesse de progresser elle aussi.En réalité, ce n'est pas tant l'ignorance qui croît systématiquement à la connaissance, que la conscience de ce qui est inconnu, c'est-à-dire la conscience du manque d'information qui concrétise notre appréhension de certains sujets. Cette conscience peut parfaitement être mise au service de la crédulité.
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On peut montrer que quelque chose existe, mais il est impossible de montrer définitivement que quelque chose n'existe pas.
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Ce n’est pas facile de trouver à son goût un costume qui n’a pas été fait pour soi.
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Les murs étaient encombrés de reproductions de peintures d’une histoire de l’art conçue par France Loisirs.
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Il se trouve que mon père, lorsque j'étais à peine sorti de mon corps grassouillet de bébé, m'a dit un jour: "Toi, tu iras loin." Impossible de me souvenir de ce que j'avais pu dire ou faire pour mériter une telle prophétie. Pourtant, le souvenir de cette phrase, ce n'est pas rien. Est-ce qu'elle venait confirmer quelque chose que je savais? Est-ce qu'au contraire elle a créé de toutes pièces l'ambition qui m'a toujours fait regarder le futur avec gourmandise?
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Curiosités de la vie politique
Parmi tous les reproches que l’on adresse à la classe politique, l’un d’entre eux au moins ne paraît pas dénué de tout fondement : celui qui consiste à trouver ses discours rébarbatifs et creux. Ceux qui font profession de la politique nous donnent souvent l’impression de vouloir nous parler sans nous dire vraiment quelque chose. Il se trouve que, souvent aussi, ils prennent beaucoup de temps, utilisent de très longues phrases, paraissent infiniment prudents pour nous asséner la langue du vide ou du presque rien. Cette langue, que l’on doit savoir parler couramment si l’on veut s’élever dans la hiérarchie politique, est plus connue sous le nom de « langue de bois ».
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J’ai le droit de savoir, j’ai le droit de dire, j’ai le droit de décider : ces dispositions ont paru incantatoires jusqu’à ce que nos prothèses technologiques leur donnent corps et fassent advenir la démocratie des crédules.
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Nous avons vu qu’une partie du marché cognitif s’est organisée pour stimuler des attentes profondément implémentées dans notre cerveau en jouant notamment sur les réseaux de production de dopamine. Dans un livre qui a eu un certain retentissement outre-Atlantique, The Hacking of the American Mind, le neuroendocrinologue Robert Lustig distinguait fermement la recherche du plaisir et la recherche du bonheur. Si le premier dépend directement de la production de dopamine, le second dépend, lui, de la sérotonine, qui crée une sensation plus durable. Or, la recherche du plaisir s’oppose bien souvent à celle du bonheur, y compris en termes chimiques. En effet, explique Lustig, la dopamine est un neurotransmetteur qui excite le neurone. Il se trouve que les neurones voient leur niveau d’excitabilité s’élever à mesure qu’ils sont excités. Pour obtenir le même effet, il en faudra toujours plus ; cela décrit exactement ce qui se produit dans les phénomènes d’addiction. Le professeur de l’université de Californie souligne que ce processus décrit le rapport que nous pouvons avoir à l’alcool, aussi bien qu’au sexe ou aux réseaux sociaux.

Nombre d’offres et de stimulations de notre environnement social convoquent la recherche de plaisir à court terme de notre cerveau. Tels les rats de l’expérience de James Olds et Peter Milner, nous aurons tendance à vouloir appuyer frénétiquement sur le levier à dopamine. L’objectif d’un certain nombre de marketeurs et de publicitaires est de nous faire confondre le plaisir et le bonheur. Contrairement aux rats, nous avons assez de ressources métacognitives pour comprendre que nous sommes enfermés dans des boucles addictives et en souffrir, mais pas toujours suffisamment de ressources mentales pour en sortir.

Il faut rappeler que les grands opérateurs du Net, que l’on nomme parfois les Gafam, ont délibérément utilisé ces boucles addictives. En juin 2019, Tristan Harris, un ancien ingénieur de Google, a décrit en détail, devant le Sénat américain qui l’auditionnait, les tactiques cognitives utilisées par ces géants du Web pour cambrioler l’attention de nos contemporains : stimulation des réseaux dopaminergiques (par les likes, les notifications diverses), enchaînement des vidéos qui, lorsqu’elles ne sont pas vues en entier, créent un sentiment d’incomplétude cognitive, incitation à faire défiler sans fin un fil d’actualité, incitations à la peur de manquer une information cruciale… Tout est organisé pour nous faire prendre le vide ou le pas grand-chose pour un événement. Les manœuvres qui visent à instrumentaliser les grands invariants de notre système cognitif sont désignées sous le terme inquiétant de dark patterns. Ces cadres de manipulation ne sont d’ailleurs pas si obscurs puisqu’à présent, tout le monde les connaît ou presque. Une entreprise au nom évocateur, Dopamine Labs, vend même aux concepteurs d’applications un outil leur promettant d’augmenter l’engagement des utilisateurs de 30 % en leur procurant des « shots de dopamine ».
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Le paradoxe d’Olson se manifeste lorsque des individus ayant un intérêt en commun et tout à gagner à agir collectivement, ne le font pas parce qu’ils comptent obtenir les bénéfices d’une revendication collective sans avoir à en supporter les coûts d’investissement (en termes de temps, d’énergie et même d’argent). C’est la stratégie du « laisser faire les autres ». Chacun ayant intérêt à laisser faire les autres pour obtenir un rapport bénéfices/coûts très avantageux, beaucoup s’abstiennent d’agir, de sorte que ce but collectivement désirable n’est pas atteint.
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On a toujours des raisons de croire ce que l'on croit, ce qui ne signifie pas qu'on a raison.
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Gérald Bronner
“Internet est une auberge espagnole.
Vous allez y chercher
la confIrmatIon de ce quI séduIt
Votre esprIt.”
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(...) un sociologue qui s'en tiendrait à cela [le danger que sa discipline représente pour l'ordre social établi] ne rendrait pas service à sa discipline, qui n'est pour rien dans la méfiance qu'elle suscite et dans les attaques dont elle est l'objet car elle se défend mal contre les dérives auxquelles certains de ses représentants se laissent aller.
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