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Citations de Gilles Deleuze (445)


Le désir n'a pas pour objet des personnes ou des choses, mais des milieux tout entiers qu'il parcourt, des vibrations et flux de toute nature qu'il épouse, en y introduisant des coupures, des captures, désir toujours nomade dont le caractère est d'abord le « gigantisme » […].
Bref, les milieux sociaux ou biologiques font l'objet d'investissements de l'inconscient qui sont nécessairement désirants ou libidinaux, par opposition aux investissements préconscients de besoin et d'intérêt. […] En vérité, la sexualité est partout : dans la manière dont un bureaucrate caresse ses dossiers, dont un juge rend la justice, dont un homme d'affaires fait couler l'argent, dont la bourgeoisie encule le prolétariat, etc. Et il n'y a point besoin de passer par des métaphores, pas plus que la libido, de passer par des métamorphoses. Hitler faisait bander les fascistes. Les drapeaux, les nations, les armées, les banques font bander beaucoup de gens. Une machine révolutionnaire n'est rien si elle n'acquiert pas au moins autant de puissance de coupure et de flux que ces machines coercitives.
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Gilles Deleuze
S'il est si dégoûtant de juger, ce n'est pas parce que tout se vaut, mais au contraire parce que tout ce qui se vaut ne peut se faire et se distinguer qu'en défiant le jugement.
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Lorsque nous rencontrons un corps extérieur qui ne convient pas avec le nôtre, tout se passe comme si la puissance de ce corps s'opposait à notre puissance, opérant une soustraction : on dit que notre puissance d'agir est diminuée et que les passions correspondantes sont de tristesse. Au contraire, lorsque nous rencontrons un corps qui convient à notre nature, on dirait que sa puissance s'additionne à la nôtre : les passions qui nous affectent sont de joie, notre puissance est augmentée ou aidée.
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Comment arrive-t-on à crier : encore plus d'impôts ! moins de pain ! Comme dit Reich, l'étonnant n'est pas que des gens volent, que d'autres fassent grève, mais plutôt que les affamés ne volent pas toujours et que les exploités ne fassent pas toujours grève : pourquoi les hommes supportent-ils depuis des siècles l'exploitation, l'humiliation, l'esclavage, au point de les vouloir non seulement pour les autres, mais pour eux-mêmes ?
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Gilles Deleuze
Si nous nous demandons : qu’est-ce que le contenu de la philosophie ? il est tout simple. C’est que la philosophie est une discipline aussi créatrice, aussi inventive que toute autre discipline. La philosophie est une discipline qui consiste à créer ou à inventer des concepts. Et les concepts, ça n’existe pas tout fait, et les concepts ça n’existe pas dans une espèce de ciel où ils attendraient qu’un philosophe les saisissent. Les concepts, il faut les fabriquer. Alors, bien sur, ca ne se fabrique pas comme ça, on ne se dit pas un jour “Tiens, je vais faire tel concept, je vais inventer tel concept“. Pas plus qu’un peintre ne se dit un jour “ tiens, je vais faire un tableau comme ça“. Il faut qu’il y ait une nécessité. Mais autant en philosophie qu’ailleurs, tout comme un cinéaste ne se dit pas “tiens, je vais faire tel film“, il faut qu’il y ait une nécessité, sinon il n’y a rien du tout.
Gilles Deleuze
Conférence "Qu’est-ce que l’acte de création ?" - 17/05/1987
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Gilles Deleuze
Si tu ne saisis pas le petit grain de la folie chez quelqu'un, tu ne peux pas l'aimer.
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Notre société produit des schizos comme du shampoing Dop ou des autos Renault, à la seule différence qu'ils ne sont pas vendables.
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Gilles Deleuze
L'art est le langage des sensations, qu'il passe par les mots, les couleurs, les sons ou les pierres.
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Gilles Deleuze
En chacun de nous, il y a comme une ascèse, une partie dirigée contre nous-mêmes. Nous sommes des déserts, mais peuplés de tribus, de faunes et de flores. (...) Et toutes ces peuplades, toutes ces foules, n'empêchent pas le désert, qui est notre ascèse même, au contraire elles l'habitent, elles passent par lui, sur lui. (...) Le désert, l'expérimentation sur soi-même, est notre seule identité, notre chance unique pour toutes les combinaisons qui nous habitent.
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Gilles Deleuze
Ma manière de m'en tirer, à cette époque, c'était de concevoir l'histoire de la philosophie comme une sorte d'endulage ou ce qui revient au même, d'immaculée conception. Je m'imagine arriver dans le dos d'un auteur, et lui faire un enfant, qui serait le sien et qui serait pourtant monstrueux.
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Gilles Deleuze
Ecrire comme un chien qui fait son trou, un rat qui fait son terrier. Et, pour cela, trouver son propre point de sous-développement, son propre patois, son tiers monde à soi, son désert à soi.
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Penser, c'est voyager (...).
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L'opinion dans son essence est volonté de majorité, et parle déjà au nom d'une majorité.
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Gilles Deleuze
Aimer, c'est chercher à expliquer, à développer ces mondes inconnus qui restent enveloppés dans l'aimé.
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Si le capitalisme est la vérité universelle, c'est au sens où il est le négatif de toutes les formations sociales : il est la chose, l'innommable le décodage généralisé des flux qui fait comprendre a contrario le secret de toutes ces formations, coder les flux, et même les surcoder plutôt que quelque chose échappe au codage. Ce ne sont pas les sociétés primitives qui sont hors de l'histoire, c'est le capitalisme qui est à la fin de l'histoire.
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La philosophie n’est pas communicative, pas plus que contemplative ou réflexive : elle est créatrice ou même révolutionnaire, par nature, en tant qu’elle ne cesse de créer de nouveaux concepts. La seule condition est qu’ils aient une nécessité, mais aussi une étrangeté, et ils les ont dans la mesure où ils répondent à de vrais problèmes. Le concept, c’est ce qui empêche la pensée d’être une simple opinion, un avis, une discussion, un bavardage. Tout concept est un paradoxe, forcément…
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Nous passons à côté des plus belles rencontres, nous nous dérobons aux impératifs qui en émanent ; à l'approfondissement des rencontres, nous avons préféré la facilité des recognitions.
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Gilles Deleuze
Spinoza fait partie de ces penseurs privés, qui renversent les valeurs et font de la philosophie à coups de marteau, et non pas des professeurs publics, ceux qui ne touchent pas aux sentiments établis, à l'ordre de la morale et de la police.
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Si bien qu'en attaquant le philosophe on se donne la honte d'attaquer une enveloppe modeste, pauvre et chaste; ce qui décuple la rage impuissante; et le philosophe n'offre aucune prise, bien qu'il prenne tous les coups. Là prend tout son sens la solitude du philosophe. Car il ne peut s'intégrer dans aucun milieu, il n'est bon pour aucun.
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Que penser soit l’exercice naturel d’une faculté, que cette faculté ait une bonne nature et une bonne volonté, cela ne peut s’entendre en fait. « Tout le monde » sait bien qu’en fait les gens pensent rarement et plutôt sous le coup d’un choc que dans l’élan d’un goût (…) La pensée ne pense que contrainte et forcée, en présence de ce qui donne à penser, c’est aussi bien l’impensable ou la « non-pensée » c’est-à-dire le fait perpétuel que nous ne pensons pas encore.
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