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Critiques de Ginette Kolinka (365)
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Une vie heureuse

J'ai lu le commentaire de PetiteBichette (merci !) sur ce livre et je n'ai pas hésité, je l'ai fait acheter par mon mari qui a eu la mauvaise idée de passer à proximité d'une des librairies de ma ville. A peine acheté, déjà lu.

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Je vous conseille vivement la lecture de la critique de PetiteBichette qui donne une image réelle du livre : touchant, émouvant mais pas du tout larmoyant, une ode à la vie. Ginette Kolinka a été enfermée dans les camps de la mort. Pourtant elle sourit à la vie. Son livre est un immense sourire avec quelques touches noires (quand un souvenir remonte, une interrogation qui restera à jamais sans réponse). Un livre remarquable sur un personnage exceptionnel, par son histoire, son vécu, mais aussi par sa façon d'être, son recul, son sourire en un mot. La photo sur le bandeau est superbe !

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Un texte court, qui mérite qu'on s'y arrête. Très peu de pages sur les camps, beaucoup sur l'après. Emouvantes ou enjouées.

Un témoignage important et poignant.

Son sourire, sa "vie heureuse", un sacré pied de nez à ceux qui ont voulu la détruire parce que Juive.
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Une vie heureuse

Ginette Kolinka nous invite dans cet appartement dans lequel elle habite depuis qu'elle a une dizaine d'années, comme elle le dit « Toute ma vie, j'ai habité ici. À l'exception de trois années, de 1942 à 1945. ». Après avoir monté les escaliers, dans ses pas, le couloir, on entre dans le vestibule et on la suit dans les différentes pièces. Chacune va faire remonter des souvenirs, au gré des photos, elle évoque pour nous ses parents ses frère et soeurs au temps de la vie en famille avec les marchés et leur dureté, l'atelier de confection de son père.



Elle évoque surtout le passé, l'arrestation dans le Sud, sur délation, le retour, la culpabilité de revenir seule se sentant coupable d'avoir envoyé son père et son frère dans la chambre à gaz à leur arrivée. Elle parle peu des camps, si ce n'est pour le devoir de mémoire : après une longue période de silence (elle n'en parlait ni à ses soeurs, ni même à son mari, elle avait peur de ne pas être crue) et explique l'importance d'aller témoigner, parler devant les collégiens, lycéens. Elle a décidé, une fois pour toute, de vivre l'instant présent et de profiter de la vie, « une vie heureuse » dit-elle.



De Auschwitz Birkenau, elle parle des lourds travaux de terrassement, de la faim, des amies Simone Veil et Marceline Loridan, deux femmes admirables elles-aussi.



Elle évoque pour nous son mari, Albert, son côté facétieux, volontiers blagueur avec lequel elle a repris les marchés ainsi que le goût de la vie.



J'ai beaucoup aimé la manière dont elle évoque son fils Richard, le génial batteur du groupe Téléphone que j'aime tant, et sa fierté devant les disques d'or. Ginette Kolinka est une femme lumineuse, son sourire nous emporte et ce court récit autobiographique, écrit à quatre mains avec Marion Ruggieri est magistral, nous faisant entrer dans son intimité, sans que l'on se sente voyeur en la suivant dans son appartement.



Un grand merci à NetGalley et aux éditions Grasset qui m'ont permis de découvrir ce livre et la personnalité extraordinaire de Ginette Kolinka.



#Unevieheureuse #NetGalleyFrance !
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Retour à Birkenau

Ginette Kolinka, rescapée de Birkenau, nous livre le témoignage d’une femme simple, loin de toute littérature, et, peut-être, justement beaucoup plus proche de la vie.



Arrivée à 19 ans à Birkenau, elle croit y découvrir un camp de travail traditionnel : d’ailleurs à son arrivée ne voit-elle pas de la fumée qui s’échappe de la cheminée de l’usine où les nazis l’ont emmenée. Et au loin des femmes travaillent … Sauf que plus Ginette avance, plus les femmes semblent étranges. Elles sont chauves, anormalement maigres, on dirait des folles. La jeune femme aura la naïveté de croire que ces femmes faisaient partie d’un camp d’aliénés des environs.



Autre image marquante : après la guerre, une fois qu’elle a retrouvé sa famille au retour des camps, Ginette ne peut s’empêcher de se lever la nuit pour fouiller la poubelle et y dénicher les restes.



Ou encore ces mots abjects de la guide polonaise, qui ose dire que les assassinés mouraient gazés rapidement, c’est-à-dire en vingt ou vingt-cinq minutes !



Et puis le choc du retour à Birkenau, cinquante-cinq ans après … C’est le printemps, il fait beau, des maisons avec jardinet et toboggan ont été construites tout près du camp. Une jeune femme fait d’ailleurs son jogging dans la rue. Pour la rescapée, c’est intolérable. Et je peux tout à fait le comprendre, mais là où elle voit un sacrilège j’aimerais y voir plutôt le triomphe de la vie, à travers les jeux des enfants et la liberté des jeunes femmes à circuler comme elles l’entendent.



C’est un témoignage, un de plus, mais c’est toujours aussi choquant, toujours aussi poignant, et surtout toujours aussi indispensable. Car jamais nous ne serons blasés de ces voix, jamais nous n’oublierons leur histoire.



Essentiel pour continuer le travail de mémoire, qui incombe à chacun d’entre nous.

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Retour à Birkenau

Difficile d'être objective devant un tel récit. Devant quelque chose d'aussi personnel, et en même temps d'aussi collectif. Je dis collectif, puisqu'il s'agit du récit d'un passage à Birkenau, pendant la deuxième guerre mondiale. L'histoire personnelle de Madame Kolinka, qui s'inscrit dans l'horreur qu'ont vécu tellement d'autres. L'arrivée en train, la marche pour les derniers kilomètres, la quarantaine obligatoire, non pas pour les maladies, mais pour se réformer à l'esprit du camp. Les couchettes partagées, la saleté, la crainte, la peur, la maladie... Les coups, les cris, les morts... Et la libération, enfin, celle qu'on espérait même plus, parce que pas assez de force pour espérer... Les retrouvailles avec la famille. L'horreur qu'on tait, le replis sur soi, l'oubli, même si c'est impossible d'oublier. Et maintenant, le travail de mémoire, l'enseignement aux plus jeunes... Un texte difficile à oublier, mais... après... il ne faut pas oublier. Mes respects Mme Kolinka.
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Retour à Birkenau

L’adage selon lequel ce n’est pas la quantité qui compte mais la qualité colle parfaitement à cet ouvrage. Ce petit livre – à peine une centaine de pages – m’a submergé d’émotions. J’espère avoir pris assez de recul pour vous partager mon avis.



Une fois ma lecture finie, je me dis que ce que nous livre Ginette Kolinka est cru, brut et poignant. Comment ne pas frémir lorsqu’une Kapo répond aux nouveaux arrivants qui s’inquiètent de leurs proches qu’ils sont dans la fumée qu’ils voient s’élever dans le ciel… Encore une fois, ce que je lis me parait incompréhensible, inhumain. Qui sont ces gens pour prendre la vie d’une personne ou pour l’asservir… Mon cerveau ne comprends pas cette fureur et ces folies. Bref, vous l’aurez compris, quelques minutes après ma lecture, je trouve cela extrêmement violent.



Et puis, les heures passent, l’incompréhension et la colère laissent la place à un questionnement plus profond sur l’importance de ce témoignage… Finalement, je fais un demi-tour à 180 degrés et je me rends compte que le plus important dans cet ouvrage, ce n’est pas la violence et l’atrocité des faits mais la pudeur qui s’en dégage. En effet, entre les lignes, on arrive à ressentir cette pudeur de la part de Ginette Kolinka, elle ne s’apitoie pas sur son sort – il y a uniquement quelques lignes sur son état au retour du camp, elle a 19 ans et elle pèse 26kg, elle ne tourne pas en boucle sur elle-même, elle dit uniquement qu’elle sera malade pendant trois ans après son retour. Et, surtout, elle tente de trouver une voie vers la résilience.



Ce livre est une véritable leçon de vie, un acte de mémoire pour que les jeunes générations n’oublient jamais. C’est touchant, remuant, percutant et très bien fait… Mais est-ce que ce sera suffisant ?
Lien : https://ogrimoire.com/2020/0..
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Retour à Birkenau

16 avril 1944, le train s’arrête enfin. Derrière la porte on entend des voix qui crient, des chiens qui aboient, le bruit des gonds que l’on déverrouille. Des cris, des hurlements, on les pousse violemment. À 19 ans elle vient d’arriver au camp de Birkenau. La honte de la nudité, la puanteur, six sur une paillasse, couchées sur le dos, encastrées les unes sur les autres. Jusqu’ici elles étaient encore des êtres humains, maintenant elles ne sont plus rien. La vermine qui vous ronge, les coups qui tombent au hasard. Se faire la plus petite possible, ne jamais se révolter, tout accepter.

Libérée un an plus tard, sur la balance elle ne pèse que 26 kilos, elle sera malade pendant trois ans et la nourriture sera sa seule obsession.



Comme beaucoup d’anciens prisonniers des camps, elle n’a rien dit, ni à son mari ni à son fils. Elle n’éprouvait pas le besoin de parler ni à la famille ni aux amis. Aujourd’hui âgée de 94 ans, Ginette Kolinka nous livre un témoignage poignant. Si le récit est cours, à chaque page l’émotion étreint le lecteur.



J’ai visité le camp d’extermination de Bikernau fin mai 2019, autant dire que ce livre m’a profondément ému. L’écriture comme l’auteure est simple, mais chaque mot porte. Une femme extraordinaire, malicieuse, qui aime la vie et qui ne se considère pas comme une personne héroïque. Emmenée dans le même convoi que Simone Veil et Marceline Loridan-Ivens elle déclarait dans un article :



« Je suis en colère après ces deux-là, parce qu’elles m’ont devancée. J’aurais aimé qu’elles viennent à mon enterrement, on aurait dit : ce sont les copines à Ginette ! »











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Retour à Birkenau

Ce témoignage d'une survivante du camps de Birkenau est aussi court que dense.

La force du récit réside dans des phrases chocs, d'une simplicité désarmante.

Elle nous relate sa détention mais aussi les mois qui ont suivi sa libération, et le récit est entrecoupé de questions posées par des enfants et adolescents en compagnie desquels elle effectue régulièrement des visites de camps de concentration.

Un témoignage qui permet une fois encore de ne pas oublier celles et ceux qui ont eu le malheur de connaître ces lieux maudits.
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Retour à Birkenau

Il y a quelque chose dans les témoignages tardifs sur les camps qui complète les premiers témoignages. Ceux-ci étaient ou des cris dans l’urgence de témoigner, ou des témoignages réfléchis, intellectualisés. Tandis que les témoignages tardifs transmettent des flashs, flashs de quelques souvenirs terriblement marquant, flashs provoqués par un retour sur les lieux. Et tout cela se complète admirablement bien, chaque nouveau témoignage apporte sa pierre nécessaire à l’édifice nécessaire de la mémoire. Ginette est une femme simple, d’un milieu simple, pas du tout une intellectuelle. Son témoignage sur les camps est bref, mais c’est surtout un témoignage, comme l’indique le titre, sur son retour, tardif, sur les lieux, au printemps, sur le contraste qu’elle ressent et qui la pousse à s’interroger sur ce que ressentent ceux qui n’ont pas son vécu. Elle parle aussi, ce qui est assez rare, du retour auprès des siens. La brièveté de la partie sur les camps s’explique aussi par le fait qu’elle était compagne de malheur de Simone Veil et de Marceline Loridan Ivens. Ce qui n’empêche qu’elle y ajoute quelques éléments, sur son choc de toute jeune femme face à la nudité en particulier. Le plus remarquable par rapport à d’autres livres est pour moi sa capacité à comprendre les difficultés pour les plus jeunes à réaliser, à percevoir. Personnellement le seul camp que j’ai visité a été Auschwitz, en fin d’hiver, sous 20 cm de neige. Il n’y avait pas un chat, nous étions seuls, et je peux dire que c’est plus qu’impressionnant dans ce contexte, avec l’impression forte de pénétrer dans un lieu abandonné. D’autant que nous étions plus ou moins, mon mari et moi, les guides improvisés d’une jeune américaine d’origine polonaise qui ne savait pas grand-chose sur les camps. C’est sûr qu’au printemps, avec des fleurs, et des flopées de touristes, l’expérience n’a plus grand-chose à voir. Il ne reste effectivement plus grand-chose de parlant, mais l’immensité des lieux, le nombre de baraques à l’identique ne peuvent qu’interloquer. Tout livre de témoignage sur la shoah est un livre utile, nécessaire. Chacun trouvera un public, son public.
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Ginette Kolinka, survivante du camp de Birk..

Aux élèves, je le répète : c'est la haine qui a fait ça, la haine à l'état pur. Les nazis ont exterminé 6 millions de Juifs. Souvenez-vous de ce que vous avez trouvé impensable. Si vous entendez vos parents, des proches, des amis, tenir des propos racistes, antisémites, demandez-leur pourquoi. Vous avez droit de discuter, de les faire changer d'avis, de leur dire qu'ils ont tort.



Le font-ils ? "



Dans le contexte actuel (complotisme avec un fort antisémitisme dans certains courants), pauvreté galopante (terreau du fascime), cette question de Ginette Kolinka a été comme un coup de poing.



Adapté de Retour à Birkenau (texte intégral accompagné d'un dossier documentaire, de cartes, d'un glossaire et de questions d'ados), pourquoi ce livre n'est pas au programme d'histoire des collégiens (parce que tous les parents n'ont pas accès à la culture, et tous ne mettront pas dans les mains de leurs enfants ce témoignage fondamental).



J'ai lu comme en apnée la dénonciation par des voisins, le trajet et les mois passés à survivre dans le camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau avec toujours la même question "Comment une telle organisation avec autant d'hommes consentants à être un maillon de cette extermination et déshumanisation quotidienne est elle possible ?"
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Retour à Birkenau

Des livres sur les camps d’exterminations et/ou de concentration, j’en ai lu assez bien dans ma vie.



Certains étaient tellement horrible à lire qu’ils ont terminé dans le freezer avant de repartir dans la biblio et ne plus jamais en sortir.



C’est donc toujours en respirant un grand coup que je me plonge dans ces heures noires et sanglantes que furent l’extermination d’êtres humains durant la Seconde Guerre Mondiale.



Si je devais résumer le récit de madame Kolinka, je dirais "sobriété" car il reste sobre comparé à d’autres romans qui décrivent ce que les Juifs et autres subirent dans les camps, mais malgré cette sobriété dans son témoignage, il est tout de même d’une force qui te pète encore et toujours dans la gueule, même si tu sais…



Avec force et en peu de mots, elle nous décrit la faim, la soif, le froid, la crasse, les coups, les brimades, les privations, le travail harassant, les ordres gueulés, les kapos, les maladies, les morts, les disparus, les fouilles…



Une fois de plus, en lisant, j’ai vu des images que mes yeux aimeraient ne plus jamais voir (vœu pieu), une fois de plus, j’ai ressenti les souffrances dans ma chair car j’ai pensé à ce que je pourrais ressentir si c’était moi et ma famille qui vivions cette horreur sans nom.



Une fois de plus, j’ai perdu pied… Puis, je me suis raccrochée, parce que le récit était beau, malgré les quelques horreurs qu’il décrivait, parce qu’il était profond, fort, empreint de tendresse et que cette dame accompagne des jeunes à Birkenau pour leur expliquer, pour témoigner, pour que l’on ne dise pas « je ne savais pas ».



Cette dame, je l’avais entendue parler de son livre à La Grande Librairie (émission dangereuse pour la PAL) et ce qui le tourmentait, c’était que le camp de Birkenau, de nos jours, au printemps, c’était beau car rempli de fleurs, d’herbes…



La crasse des latrines avait été nettoyée et qu’il était difficile pour ceux qui n’avaient pas vu ça, d’imaginer ce que le camp était en 40-45.



Une autre aussi l’étonne : personne ne lui pose des questions sur les privations alimentaires mais bien des gens lui demandent si elle avait croisé Hitler durant son séjour… Pas vraiment le genre de questions que je poserais.



Sans entrer dans les détails, l’auteure survole les années de bonheur avant les années de l’horreur et celles qui suivirent son retour dans sa famille, sans son père, sans son petit frère, sans son neveu…



Comme je vous le disais, c’est sobre, pas trop détaillé dans l’horreur, sans fioritures aucune, sans apitoiement car elle désire juste témoigner, raconter ce qu’elle a vu, vécu.



Un récit tout en sobriété, tout en force, tout en humilité, tout en émotions.



Un récit que l’on lit d’un coup, sans relever la tête, avec les tripes nouées et une boule au fond de la gorge car ceci n’est pas une fiction, mais une réalité.



Un récit bouleversant mais accessible aux âmes les plus sensibles car il n’explore pas en profondeur la noirceur de l’Humain en cette Seconde Guerre Mondiale et dans ces camps de la mort.



Un récit qui restera dans mon coeur, comme bien des autres.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Ginette Kolinka, survivante du camp de Birk..

Adaptation du roman "Retour à Birkenau" de Ginette Kolinka qui s'adresse aux collégiens.

Une rare survivante qui gardé très longtemps le silence.

Comment prendre la parole après avoir vécu l'horreur? Comment raconter ce qu'on a vécu alors que son neveu, son petit frère Gilbert et son père n'en sont pas revenus comme tant d'autres?



Dans ce livre, on va suivre l'arrestation de Ginette 19 ans par la Gestapo, les conditions de détention dans le camp de concentration, la libération et les années d'après.

Témoignage très touchant formulé avec des mots simples mais percutants.

Sa peine lorsqu'elle comprend que son père son petit frère et son neveu ont tout de suite été assassinés, soit disant montés dans un camion pour qu'ils se reposent avec les plus fatigués, ils ont été directement tués.

Les coups qui pleuvent, la faim, l'écuelle qu'on se partage à 5, les poux, la gale, les travaux forcés, le tatouage à l'arrivée, la nudité, les cheveux et les poils rasés, les morts, le froid, l'humiliation de devoir faire ses besoins devant les autres, la faim...

Ginette dit plusieurs fois qu'elle ne se souvient pas de tout, notamment de la douleur du tatouage, tellement elle est en état de choc et tellement elle a honte.

L'âme qui s'endurcit aussi pour survivre.



Ginette croisera Simone Veil et Marceline Rosenberg.

Ce n'est qu'âgée qu'elle trouvera la force de témoigner auprès des collégiens et de retourner là-bas.



Le roman est accompagné d'un dossier documentaire, de cartes, d'un lexique et de questions d'ados.

Un récit poignant qu'il est important de faire découvrir aux jeunes.



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Adieu Birkenau : Une survivante d'Auschwitz..

Cette bande dessinée est un récit poignant et authentique d'une survivante d'Auschwitz, Ginette Kolinka. Son histoire, mise en images avec sensibilité par les artistes sous la direction de Jean-David Morvan et Victor Matet, capture l'essence même de son vécu et de son devoir de témoignage.

Le parcours émotionnel de Ginette Kolinka, son long silence brisé par le besoin de transmettre son histoire après des années de refoulement, est une partie cruciale de ce récit. Sa décision ultime de ne plus retourner en Pologne marque une étape significative de son cheminement personnel et offre un regard profondément émouvant sur la fin de ses visites sur les lieux de l'horreur.

Cette bande dessinée, bien au-delà d'être un simple témoignage, représente un hommage poignant aux victimes de l'Holocauste et à ceux qui ont survécu pour partager leur histoire. C'est également un appel vibrant au devoir de mémoire, soulignant l'importance vitale de transmettre ces récits aux générations futures pour prévenir la répétition de telles atrocités.

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Une vie heureuse

Ce court ouvrage, réalisé avec l'aide de Marion Ruggieri, nous fait entrer dans l'appartement de Ginette Kolinka pour nous le faire visiter, pièce par pièce.

Cet appartement retrace les étapes de la vie de celle qui survécut à la déportation où son père et son jeune frère ont laissé la vie.

A travers les lieux et le mobilier, on revit avec elle ces moments terribles, mais aussi les retrouvailles et la vie qui a repris ses droits après l'horreur.

Le courage de Ginette Kolinka est admirable, autant que son inlassable désir de transmettre la mémoire de cette terrible époque aux plus jeunes.

Tout cela n'est finalement pas si loin de nous et pourrait malheureusement resurgir si on ne reste pas vigilants.

Ginette Kolinka est une de ces vigies et son bouleversant témoignage mérite d'être lu, connu et transmis.

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Retour à Birkenau

Un texte simple, limpide, vif et sans voyeurisme, à mettre entre toutes les mains afin de connaître ce qu'était Birkenau. Ginette nous raconte très simplement ce qu'elle a vécu, cette sidération et cette incompréhension de l'horreur, cette métamorphose d'elle-même en être déshumanisé. Elle nous fait part de son témoignage comme lorsqu'elle s'adresse aux enfants et adolescents qu'elle accompagne dans ses visites de l'ancien camp de Birkenau pour témoigner de ce qu'elle y a vécu en 1944.
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Adieu Birkenau : Une survivante d'Auschwitz..

Je sais que les mots sont parfois un peu galvaudés et que c'est le jeu de valoriser les lectures que l'on aimées. Mais là, les mots manquent un peu pour dire à quel point j'ai trouvé ce roman graphique extraordinaire. Le livre suit Ginette Kolinka (mère par ailleurs d'un des membres du célèbre groupe Téléphone) au fil de ses souvenirs, mais aussi dans le cadre précis d'une visite à Birkenau avec une classe. Ce qu'elle raconte de la vie sous l'occupation, de Drancy, de Birkenau, de Bergen=Belsen est toujours stupéfiant. La grande dame met en effet un point d'honneur à ne pas reconstruire ses souvenirs et à s'en tenir à sa propre expérience. Ainsi elle dit franchement qu'elle a préféré être séparée de sa famille à Birkenau plutôt que de la voir sombrer dans une terrible et inéluctable déchéance physique, et même pire, de devoir les laisser se faire maltraiter sans pouvoir réagir. Tant d'autres choses qui vont faire leur chemin dans ma tête. Je retiens aussi l'humour incroyable de Mme Kolinka dans ses relations avec les adolescents, je n'en dis rien, mais vous vous surprendrez à rire plus d'une fois !

Et puis il y a la fin, proprement magnifique, profondément émouvante. Franchement ce livre c'est quelque chose ! J'ai oublié de parler de l'aspect esthétique très réussi de ce roman graphique à l'image de sa belle couverture bleue qui voit Ginette Kolinka marcher le longs des rails qu'elle a contribué à construire, main dans la main avec une petite fille qui vient à sa rencontre.

Et puis on trouvera dans le livre tous les éléments qui constituent l'horreur absolue vécue dans ces camps, le tri, les chambres à gaz, les Sonderkommandos, les châlits, le Kanada, les trous pour faire ses besoins…

Un témoignage extraordinaire à faire lire à des jeunes autour de soi, et un outil pédagogique fantastique.

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Adieu Birkenau : Une survivante d'Auschwitz..

J'ai encore les larmes qui perlent.

J'a pleuré comme un petit enfant, un gros chagrin.

Surtout à la fin.

Je ne suis pas très "BD" comme on dit.

A part Astérix et Tintin, ce n'est pas ma tasse de thé, je n'apprécie pas tout simplement.



Mais là, c'est une bande dessinée d'un genre particulier, je ne saurai dire.

Le texte est admirable, juste, sensible, mais pas dans le pathos, jamais.

Les dessins extraordinaires, avec des retours en arrière qui donne un ton particulier à l'histoire.



Cette grande dame a fait des voyages dans les camps avec des classes d'ados, et des discussions dans des collèges et lycées. Cela s'appelle : le devoir de mémoire.



Les détenus sont représentés en ombres noires.

C'est délicat, c'est respectueux, c'est magnifique.

Madame Kolinka a mis du temps à se rappeler, à se souvenir, le cerveau était bloqué sous les chocs.

Incroyable elle était au même moment au camp avec Simone Veii qui lui a donné une robe.

Rien n'est caché, dissimulé ou tue.

Même l'insoutenable.

Quelle femme !! Quelle générosité !!

Par contre, elle dit Adieu avec ce livre, car elle est fatiguée à 98 ans...

Un beau cadeau pour des ados, ou adultes, je ne sais pas si on peux le donner à lire aux enfants,malgré que ce soit une bande dessinée.

Mais le côté BD est bien pensé ; certains seront plus attirés par ce genre de littérature qu'un livre, aussi petit soit il.

D'ailleurs, cette dame a écrit un livre magnifique "Retour à Birkenau" que j'ai lu et que je vous conseille.

Poignant.



À chaque fois que je plonge dans la Shoah, je me dis que ce n'est pas possible, que cela n'a pu exister, toute cette horreur...et pourtant si, c'est arrivé...



Je terminerai par cette réflexion qu'elle a mûrit longtemps ; si on a un pied dans la haine, alors on aura un pied dans un camp d'extermination.



Quel qu'il soit.
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Retour à Birkenau

J'espère que vous ne pensez pas que j'ai exagéré, au moins?( dernière phrase du livre)

Non ,bien sûr que vous n'exagèrez pas Mme Kolinka ,mais même les mots ne sont pas assez forts pour décrire ces camps de la mort,lorsque enfant et adolescente je regardais mon père, ses yeux enfoncés dans les orbites et son regard perdu au loin, me décrivaient mieux que les mots la souffrance qu'il avait endurée et les horreurs qu'il avait vues,et s'il nous en parlait peu ,je savais que ,étant instituteur ,il en parlait à ses élèves de C.M.1. Et souvent il nous disait : on peut pardonner mais on ne doit jamais oublier.Merci pour ce livre témoignage qui je l'espère passera encore dans de nombreuses mains.⭐⭐⭐⭐⭐
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Retour à Birkenau

J'ai fait la connaissance de Ginette Kolinka lors de son passage à La Grande Librairie avec Elie Buzyn il y a quelques mois lors de la sortie de son livre témoignage et j'avais été très touchée par sa façon simple, touchante de parler de ses souvenirs de déportée dans les camps de 1944 et 1945 à Birkenau entre autres où elle croisa des anonymes qui devinrent elles aussi des voix comme Simone Veil et Marceline Loridan-Ivens.



Incipit :



"La dernière fois que je suis retournée à Birkenau, c'était au printemps. Les champs se couvraient de fleurs, l'herbe était verte, le ciel limpide, on pouvait entendre les oiseaux chanter C'était beau. Comment puis-je employer un mot pareil ? Et pourtant, je l'ai dit ce mot, je l'ai pensé : "C'est beau".  (p9)"



J'ai retrouvé dans son témoignage écrit à quatre mains (avec la journaliste Marion Ruggieri) la même émotion que lorsque je l'ai découvert. C'est bien sa voix que j'ai entendue dans ce petit livre, sa façon très simple, avec ses mots à elle, directs, son franc-parler évoquer son arrestation après dénonciation, son voyage vers ce qu'elle croyait être un camp de travail, l'encouragement qu'elle a adressé à son père, son frère et son cousin de monter dans les camions dont elle ne savait pas qu'ils menaient à une mort programmée et immédiate, ses conditions j'allais dire "de vie" mais il faudrait plutôt dire de survie, l'entraide entre femmes, la saleté, la faim, la maladie, les vols, la mort et l'espoir.



A l'heure où les derniers survivants des camps de concentration et/ou d'extermination disparaissent peu, à l'heure où les voix s'éteignent, elle continue à accompagner à 94 ans des jeunes dans les camps où elle perdit une partie de sa famille et de sa jeunesse, où elle fut confrontée à la pire des inhumanités afin qu'on oublie jamais et à chaque voyage elle doute de sa propre mémoire.



J'ai profondément été touchée en tant que femme par ses confidences en tant que femme, sur les conditions de vie où chacune était réduite à n'être rien : nudité, tonte des cheveux et poils pubiens, faim, froid, travail inhumain, violence, honte, poux, maladies. 



Dans de telles conditions certaines rencontres se transformeront en liens perpétuels : Simone Jacob (Veil), Marceline Rosenberg (Loridan-Ivens), dont on retrouve pour chacune ce qui les caractérisaient déjà : générosité, bienveillance, espièglerie pour la dernière.



Comme pour La plus précieuse des marchandises de Jean-Claude Grumberg, il est utile de transmettre l'histoire même dans ce qu'elle a de plus monstrueuse surtout quand le récit se fait le plus humble, le plus simple possible, j'allais presque dire sans violence envers les bourreaux. Elle raconte, elle se raconte comme si elle se trouvait à côté de nous, elle nous confie ce qu'elle a vécu de plus terrible : perdre ses plus belles années, perdre ceux qui lui étaient chers, ceux pour lesquels elle culpabilise d'avoir peut-être précipiter la mort, arriver aux portes de la mort mais survivre malgré tout et faire auprès des jeunes générations un devoir de mémoire.



Elle-même doute parfois, quand elle retourne sur les lieux, de sa mémoire. Tout est si beau, si calme, si paisible mais très vite les images reviennent et s'il y a un message qu'elle veut faire passer aux jeunes générations c'est celui-ci :



"Aux élèves, je le répète : c'est la haine qui a fait ça, la haine à l'état pur. les nazis ont exterminé six millions de Juifs. Souvenez-vous de ce que vous avez trouvé impensable. Si vous entendez vos parents, des proches, des amis, tenir des propos racistes, antisémites, demandez-leur pourquoi. Vous avez le droit de discuter, de les faire changer d'avis, de leur dire qu'ils ont tort. (p95)"



Merci Madame.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Retour à Birkenau

Jai eu le privilège, il y a quelques années, d’accueillir Ginette dans mon établissement scolaire. Ginette fait partie des quelques rescapés encore vivants des « camps de la mort » : Drancy, Birkenau, Bergen-Belsen, Theresienstadt. Depuis une vingtaine d’années, elle accompagne aussi des classes en visite sur ces lieux lourdement chargés d’histoire :



« Birkenau, maintenant, c’est un décor.

Quelqu’un qui ne connaît pas l’histoire ne peut rien voir. Quand j’y retourne je dis aux élèves : ‘Sous chacun de vos pas, il y a un mort.’ »



Dénonciation. Arrestation. Déportation. Déshumanisation.

Famine. Froid. Promiscuité. Puanteur. Humiliations. Injustice. Maladies. Vermine. Corvées. Survie.

Le texte est court (90 pages ) mais dense, avec des non-dits aussi poignants que les descriptions.



Ginette avait 19 ans. Elle en a aujourd’hui 98. Elle fait partie « des derniers » , pour citer le titre de l’ouvrage de Sophie Nahum ; bientôt elle sera trop âgée pour se déplacer. Ginette se confie, et nous confie la mission de devenir, à notre tour, des passeurs de mémoire.



À lire absolument.

Pour ne jamais oublier.
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Retour à Birkenau

Ginette Kolinka, née en 1925, est une rescapée du camp d'Auschwitz-Birkenau et une gardienne de sa mémoire. Longtemps discrète sur l'horreur qu'elle a vécue durant les années 1944-1945, progressivement, sur le tard, elle s'est rapprochée des associations d'anciens déportés afin de libérer la parole. Désormais elle participe régulièrement à des visites d'information dans les collèges et à des voyages scolaires à Birkenau. Elle raconte et témoigne auprès des jeunes, afin qu'ils n'oublient jamais.

Aux élèves elle répète: "C'est la haine qui a fait ça, la haine à l'état pur. Les nazis ont exterminé six millions de juifs. Souvenez-vous de ce que vous avez trouvé impensable."



Ce livre très court, écrit en collaboration avec Marion Ruggieri, est le récit simple mais puissant de la déportation de Ginette Kolinka : son arrestation par la Gestapo dans le sud de la France, son transfert à Drancy puis au camp de Birkenau après un long parcours en train dans des conditions sanitaires inhumaines, avec son père (61 ans), son neveu (14 ans) et son petit frère Gilbert (12 ans). Séparés, triés, dès leur arrivée, elle ne les reverra jamais.

Les premières pages sont très fortes, brutales. Elle entend dire : "Vous voyez la fumée, dehors ? Ils sont là ! Ce sont leurs corps, vos familles que l'on brûle."



Ginette Kolinka, avec la candeur de ses 19 ans, s'attendait à être internée dans un camp de travail, elle n'imaginait pas la haine et la violence des traitements infligés aux prisonniers, les maladies, la faim, l'humiliation, l'horreur et l'angoisse de tous les jours. Elle ne doit sa survie qu'au fait d'avoir été déportée en 1944, vers la fin de la seconde guerre mondiale. Bientôt les camps seront libérés par les alliés.

Ginette sera rapatriée vers Lyon dans un avion sanitaire puis Paris. Victime de malnutrition, des poux et du typhus, elle ne pesait plus que 26 kg et dut réapprendre à vivre.



Dans ce témoignage poignant Ginette Kolinka trouve des mots toujours simples et justes. La prose est claire, parfois dure et crue, mais comment pourrait-il en être autrement. J'ai admiré sa force de caractère et son engagement, même à 94 ans (dans ce livre) elle ne faiblit pas et tient inlassablement à transmettre la mémoire, afin de ne jamais oublier.



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