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Critiques de Ginette Kolinka (365)
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Adieu Birkenau : Une survivante d'Auschwitz..

Toujours très délicat d'émettre une critique sur un tel sujet. J ai peu lu de bd traitant de la Shoah..je me souviens Maüs le chef d'oeuvre d'Art Spiegelman où plus proche celles de Tardi parlant de son père au Stalag. Là il s'agit de la mère de Richard Kolinka le batteur du groupe téléphone. Les échanges qu'elle entretient avec les élèves d'un collège de banlieue parisienne sont riches et trés émouvants...N'oublions jamais...
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Adieu Birkenau : Une survivante d'Auschwitz..

« Oui, je rêvais de notre monde

Et la terre est bien ronde

Et la lune est si blonde

Ce soir dansent les ombres du monde »



Contre toutes attentes, malgré un sujet historique d’une extrême noirceur, dans ce témoignage précieux, c’est la douceur et la luminosité qui dominent, celle de Ginette Kolinka. Plus qu’une rescapée des camps, elle est la mémoire sincère, sans fioritures, sans extrapolations qui se met avec une grande générosité au service de la jeunesse et de la transmission. Elle ne réécrit pas son histoire. Elle la partage sans conditions avec une grande joie de vivre qui brise avec douceur les barrières entre générations.



Nulle entrave non plus entre les auteurs et Ginette. On sent que l’échange a été sincère. Le graphisme comme le scénario sont sublimes. Les couleurs sobres, délicates, explosives se mêlent habilement avec le passé et le présent comme les figures fantomatiques des absents dans le futur.



Un album essentiel qui sans cacher la violence des camps, se met à la portée de tous et nous fait découvrir une grande dame.
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Retour à Birkenau

Ginette Kolinka retourne à Birkenau un jour de printemps...Elle est indignée par une joggeuse qui foule ce sol où sous chacun de ses pas il y a un mort. Elle est furieuse de trouver beau ce printemps là, où elle a tant souffert.



C'est une femme humble, qui se reproche encore la naïveté de ses 18 ans, de n'avoir pas réalisé ce qui les attendait..de n'avoir pas compris l'incompréhensible..



Elle replonge dans son quotidien d'alors, où l'on ne vit pas au jour le jour mais à la minute, la minute..la suivante pouvant vous effacer à tout jamais.



Son récit me touche au plus profond du coeur, me laisse sans voix, sans force. Il nourrit ma mémoire encore une fois de ces histoires, jamais les mêmes qui ne doivent pas se reproduire.

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Retour à Birkenau

Récit d'une rescapée du camp de Birkenau, Ginette Kolinka nous livre les souvenirs de la jeune femme naïve de 19 ans qu'elle était au moment de sa déportation en 1942, ainsi que le recul qu'elle a pu prendre en accompagnant des écoliers dans ce qu'il reste de ce camp.



On est dans un témoignage, loin du récit littéraire qu'a laissé Primo Levi, mais cela , l'auteure ne le cache pas. Elle le dit elle-même : elle n'est pas une intello, elle n'intellectualise pas les choses et n'essaye pas de se les expliquer, et c'est ce qui selon elle m'a aidé à tenir pendant et après.



La première partie consacrée aux souvenirs du camp apporte "peu" d'informations, cette dernière ayant été déportée au même endroit que Simone Veil et Marceline Loridan Ivens, on retrouve quelques épisodes, si ce n'est connus, "déjà lus" dirait-on. En revanche, les passages sur le rapport au corps et à la confrontation forcée à sa propre nudité et celle des autres vécue comme un choc pour une jeune fille éduquée dans la France des années 30 apportent une piste de réflexion et de questionnements intéressants.



Pour ma part, les passages que j'ai trouvé les plus marquants sont ceux situés dans la seconde prtie du récit où elle parle de son retour dans sa famille, un thème assez peu exploré dans cette littérature et qui mériterait sans doute qu'on s'y intéresse davantage.
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Retour à Birkenau





Ginette , le prénom dit une époque, une classe sociale, il ne dit pas juive ou non, ça c'est le nom qui le dit et dans les années 40 il ne faisait pas bon être juif à Paris ou ailleurs.



Une première rafle décime une partie de la famille et les survivants passent en zone libre à Avignon mais en mars 44 elle sera arrêtée avec son père, son frère et son neveu, direction Birkenau.



Dans ce court récit, elle raconte quelques souvenirs du voyage et de sa vie au camp. Quelques souvenirs, car elle dit avoir oublié beaucoup de choses, le cerveau fait le tri pour pouvoir survivre. Elle dit aussi comment elle s'est coupée, vidée de toute émotion dans ce camp et cela m'a renvoyée à la lecture de "Etre sans destin " de Imre Kertész qui décrit un personnage un peu semblable. Elle raconte de petites choses "non-héroïques" , les toilettes, les poubelles, la faim, la douleur mais finalement assez peu la peur .



Et puis le retour difficile, seule, le père, le frère, le neveu ne sont plus, la "réinsertion" guère plus simple et la vie qui a repris le dessus.



Elle m'a particulièrement touchée quand elle montre le décalage entre la charge de souffrance de ces lieux et la vie qui gomme, floute cet endroit comme cette jogueuse qui court tranquillement le long du camp , des lieux devenus musées qui ne correspondent déjà plus à la réalité. Tal Brutmann, historien, a mené toute une réflexion sur ce qu'on croit être les camps et ce qu'ils étaient, en faisant un très gros travail sur les images. Il rejoint les remarques de Ginette Kolinka je trouve.



Ce n'est pas un grand livre, c'est pourtant un témoignage important, elle fait partie des dernières .
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Retour à Birkenau

Ce livre est dans ma pal, depuis sa sortie en 2019. Chaque fois que j’ai vu Ginette Kolinka, lors d’une interview, j’ai été émue par sa personnalité et sa manière franche et sincère de raconter l’indicible. Dans Retour à Birkenau, avec spontanéité et des mots pudiques, elle livre son histoire, celle de sa famille et celle de milliers de personnes. Son écartèlement personnel entre son envie de dire, pour ne pas oublier, pour alerter les jeunes générations, et sa peur de déranger se ressent dans ce récit authentique et bouleversant. Elle est touchante d’humilité et de véracité. Certains passages au sujet de sa famille, mais aussi de sa première visite à Birkenau, au début des années 2000, quand elle confie son impression que le site, trop propre, a effacé la mémoire des victimes, sont gravés en moi. J’ai été bouleversée par cette femme extrêmement touchante.





Cette lecture a été faite dans le cadre de ma participation à la semaine de lectures autour de l’Holocauste, du 27 janvier au 3 février, organisée par Si on bouquinait et par Passage à l’Est.




Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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Adieu Birkenau : Une survivante d'Auschwitz..

L'histoire de Ginette Kolinka est racontée sous la forme d'une bande dessinée. On ne peut pas dire que cette survivante de Birkenau fait dans l'apitoiement, elle s'attache aux faits rien qu'aux faits. Elle explique d'ailleurs ne plus avoir pu pleurer après sa sortie des camps parce qu'on revient au monde très différent comme lors d'un "retour de l'enfer", dit-elle.

Sans détours elle raconte aux élèves qu'elle accompagne en sortie scolaire à Birkenau que les déportés, terrifiés par la violence nazie et réduits à la survie, sombraient dans l'égoïsme. L'objectif premier était de survivre, ignorer les morts, ne rien exprimer pour s'éviter les sanctions, marcher droit et tout faire pour sortir vivant. Elle parle brièvement de Simone Jacobs (Veil) qui lui fera cadeau de sa robe au moment où celle-ci fut envoyée dans un autre camp, un geste très généreux et très rare. Ginette est seule et finalement se trouve chanceuse de l'être car elle n'aurait pas supporté voir sa mère ou ses soeurs souffrir sous ses yeux. Ce récit est absolument nécessaire.

Il montre avec simplicité, sincérité et rectitude comment les monstres s'organisent pour que leurs proies- les victimes- ne puissent pas organiser une résistance ou la révolte, il suffit de les traiter comme des bêtes, les faire vivre dans un monde monstrueux, alors la solidarité s'éteint, chacun ne pense plus désormais qu'à soi, au jour le jour, minute après minute.



Cette femme est admirable car par delà cet enfer elle semble avoir gardé humour et jovialité, sens de la dérision.



De retour chez sa mère à Paris (cette dernière n'a pas été arrêtée) à la fin de la guerre, elle ne pèse que 26 kilos ! Elle répondra tout de go à sa mère qui attend encore le retour du père et du fils, qu'il n'y a absolument plus rien à attendre puisqu'ils ont été brûlés (gazés, puis brûlés). Elle mettra des années à comprendre la violence de cette nouvelle lancée à sa mère, seuls les gens ayant baigné dans l'enfer des camps pouvaient comprendre. C'était son quotidien depuis des mois et n'a donc pas su envelopper la réalité dans du papier de soie le jojr de son retour, la vérité est tombée comme un couperet inintelligible.



Après la guerre, de toute manière, c'est le silence, dit-elle. Personne ne parle des camps , ne veut en parler, encore moins retourner sur les lieux. On s'exprime dans des associations mais pas en famille, pas entre amis, encore moins sur la place publique.



C'est bien plus tard que Mme Kolinka acceptera d'expliquer les raisons de son tatouage sur le bras, son histoire et d'intervenir dans des écoles pour que les générations à venir ne connaissent "jamais, jamais, jamais, jamais, jamais, jamais, jamais, jamais, jamais, jamais... cela" comme elle le dit (ce sont aussi les propos qui m'ont été tenus par ma grand- mère paternelle au sujet de la guerre) .





Pour finir, cette grande dame - pour ceux qui n'ont pas encore établi le lien - est la mère du batteur du groupe de rock mythique Téléphone, Richard Kolinka, la grand- mère de Roman Kolinka, et l'ex belle- mère de Marie Trintignant.



La Bd est très bien faite, la trame narrative impeccable (on navigue entre plusieurs époques sans difficultés), les dessins, les couleurs sont très nets et expressifs. J'aime particulièrement lorsque Mme Kolinka retourne avec les ados à Birkenau, on voit apparaître entre les murs les anciens déportés mais à la manière de fantômes .



Une bd à mettre entre toutes les mains.







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Ginette Kolinka, survivante du camp de Birk..

Cet ouvrage est édité en "jeunesse" et se veut un témoignage à la portée des collégiens. le récit est donc très simple, basique, assez court (une centaine de pages). Il fournit l'essentiel à savoir.

Cette mémoire m'a semblé très partielle car je ne peux pas éviter la comparaison d'avec "Si c'est un homme" de Primo Levi, longuement étudié ainsi que "la trève". Primo Levi a écrit quasiment dès son retour en Italie, il été scientifique, il a beaucoup analysé son expérience.

Ginette Kolinka a vécu cette expérience sans trop réfléchir, sans analyser (ou sans doute dans une sorte de déni lié au traumatisme) et à son retour elle a mis des années avant d'en parler. Ce qui explique cette mémoire très partielle, le manque de détails. Certaines de ses compagnes de camps en savaient davantage qu'elle.

Je n'ai donc pas eu de surprise à cette lecture, rien appris de nouveau. En revanche un collégien qui découvre ce pan d'Histoire apprendra certainement beaucoup.



Un dossier pédagogique fourni complète l'ouvrage, le dossier étant presque aussi important en nombre de pages que le récit lui-même.
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Retour à Birkenau

Ginette Kolinka fait partie de ces personnes qui sont revenues vivantes de l’enfer de Birkenau, et elle témoigne, pour que l’on n’oublie jamais. Pas de fiction, de témoignage romancé ici. Non, c’est bien son vécu qu’elle raconte, en tout cas ce dont elle se souvient, ce que sa mémoire n’a pas occulté pour lui permettre de continuer à vivre. Elle n’en a pas parlé pendant des années, jusqu’à ce qu’on lui demande d’accompagner des classes d’adolescents dans des visites de mémoire. Là, sa langue s’est déliée, et depuis elle ne s’est pas arrêtée. Parce qu’elle sait, elle, qu’il ne suffit pas d’aller à Birkenau pour comprendre, que ce qui s’est passé là est bien pire que tout ce qu’on peut imaginer, et qu’il ne faut jamais oublier pour ne pas que ça recommence. Un récit court et poignant à mettre entre toutes les mains.
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Retour à Birkenau

Retour à Birkenau, bienvenue aux cauchemars.

Dans la même veine que Primo levi, mais plus court et moins foisonnant, ce qui ne change rien bien évidemment à la valeur et à la force du récit de Madame Kolinka.

Une horreur ce camp.

Bienvenue en enfer.

Bienvenue au froid, à la fatigue, aux coups, à la faim, et à la culpabilité.

Celle dont ne parle pas vraiment l'auteure, mais qui est bien là, bien présente, troublante, gluante, poisseuse.

Car Mme Kolinka pensait bien faire en conseillant son père, son frère et son neveu de se placer dans la file d'à-côté. Malheureusement, c'était la mauvaise file, celle qui part vers les "douches", les fameuses... D'ailleurs, j'ai appris qu'il fallait 25 minutes pour que le zyklon B fasse son oeuvre. À la fin, on les retrouve tous entassés dans un coin, ils ont essayé dans la panique, dans le noir ( oui, des ingénieurs allemands ont été rémunérés pour des études bien précises, du style vaut-il mieux laisser la lumière allumée dans les douches plutôt que de l'éteindre), de respirer l'air pur qui se trouvait plutôt en hauteur.

25 minutes d'agonie.

Très beau texte, pas larmoyant le moins du monde, qui raconte avec courage, passion, et force son histoire, sa déportation. J'ai beaucoup de respect car ce n'est pas facile, de se raconter, de s'écrire, de revivre tout ça, cette infamie, toutes ces horreurs.

Pour encore une fois, ne jamais oublier.



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Une vie heureuse

Chez Ginette

J’ai vu à plusieurs reprises Ginette Kolinka à la télévision, je l’ai trouvée extraordinaire : une femme de 98 ans, armée d’un grand sourire et d’un franc parler. Je m’étais promis de lire l’un de ses livres, des récits autobiographiques menés avec le concours de Marion Ruggieri où elle raconte l’indicible, sa déportation. Pour me ménager, j’ai décidé de commencer avec « Une vie heureuse » paru l’année dernière dont le titre est déjà tout un programme.

Car oui, Ginette le crie haut et fort, elle a eu une vie heureuse, avec son mari Albert et leur fils Richard. Mais avant… avant, en 1942 la famille Cherkasky (les parents, les 6 filles et le garçon) quitte Paris pour s’installer à Avignon en zone libre. Hélas, en 1944, suite à une dénonciation, Ginette sera arrêtée avec son père, son frère et un neveu, puis déportée à Auschwitz-Birkenau. Elle seule survivra, rentrera à Paris en 1945 dans l’appartement familial de la rue Jean-Pierre Timbaud où elle retrouvera sa mère et quatre de ses sœurs. Elle est dans un tel état que la concierge ne la reconnait pas et la prend pour son petit frère Gilbert…

C’est à travers la visite de son appartement, ses objets et ses photos (elle vit toujours dans le même appartement) que Ginette nous fait le récit de « sa vie heureuse » (« Une vie heureuse que je souhaite à tout le monde. J’ai vécu avec mes possibilités, pas besoin de luxe, pas de regrets. J’aurais pu peut-être avoir un magasin, une résidence secondaire. Mais ce que j’avais me suffisait. Un gentil mari, un fils. »). Elle parle de son enfance, elle raconte ses parents, ses sœurs et son petit frère puis les camps bien sûr, ses amies Simone et Milou (Simone Veil et Marceline Loridan-Ivens), et Richard.

Désormais, Ginette est devenue une passeuse de mémoire : malgré son âge, elle va témoigner dans les établissements scolaires, transmettant son expérience et un message ô combien important « Voilà où mène la haine »…

Ce livre est lumineux, comme Ginette.

A lire absolument, et à faire lire à nos jeunes !

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Adieu Birkenau : Une survivante d'Auschwitz..

Une femme comme les autres, sauf qu'elle a un numéro tatoué sur le bras. Un tatouage qui lui renvoie des souvenirs qu'elle a longtemps refusé de partager. Mais plus maintenant. Demain, Ginette Kolinka part pour la Pologne pour accompagner des élèves à Birkenau... et pouvoir enfin lui dire adieu.

Car,elle l'a décidé, ce sera son dernier voyage là-bas. Un voyage partagé par JD Morvan et Victor Matet qui donne lieu à cet album. C'est d'ailleurs à un double voyage que nous sommes conviés: d'abord dans le présent pour une visite guidée du camp de Birkenau et aussi dans le passé avec les souvenirs de Ginette Kolinka.

Un double voyage évidemment émouvant et puissant, fort bien rendu par les dessins de Cesc et Efa et les couleurs de Roger qui parviennent habilement à associer le présent et le passé. L'astuce narrative et graphique fonctionne très bien et apporte même une dimension supplémentaire au témoignage essentiel de cette femme de 98 ans qui ne manque pas d'humour.

Un témoignage qui contribue, ô combien, au fameux désir de mémoire défendu par JD Morvan. Un désir qu'il faut ardemment partager avec cet album conclu par une chanson et le précieux cahier historique final de Tal Bruttmann (historien spécialiste de la Shoah). A mettre entre toutes les mains !
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Retour à Birkenau

Il y a plusieurs temps dans la vie de Mme Kolinka :

celui de l'insouciance de la jeunesse qui aurait dû durer tranquillement et celui de la vie heureuse avec ses amours de mari et de fils, de la vie active sur les marchés, du presque oubli. Entre les deux, il y a ce temps, ces quelques mois, de l'indicible qu'elle vécut à Birkenau.

Enfin, il y a ce temps de l'après, de maintenant où Mme Kolinka se dévoue pour partager, transmettre et si possible, être utile avant qu'il ne soit trop tard et qu'on oublie ou qu'on ne sache pas.

Avoir vécu l'enfer du camp de Birkenau, avoir survécu tout simplement ne fait pas de Mme Kolinka une héroïne, juste dit elle, a-t-elle eu de la chance, mais ce court récit, coup de poing, fait d'elle une personne précieuse pour nous.

Son témoignage, son récit est fort, brut et direct. Elle ferme les yeux et elle voit, elle sent, elle ressent et nous voyons, sentons et ressentons un peu à travers elle. Elle nous interpelle, "imaginez"

"j'espère que vous ne pensez pas que j'ai exagéré, au moins ? " Non, rien n'est exagéré dans votre récit. La chance de survivre, dites vous, oui, nous vous en remercions pour ce que vous êtes, ce que vous faites.

Mme Kolinka s'est tue longtemps, comme tous ceux et celles qui sont revenu.e.s. Raconter aurait peut-être reouvert des plaies encore vives. Les entendre eut été trop difficile pour tous les autres.

Maintenant, elle se livre " avec moi, c'est tout au rien."

Je sais bien que "sous chacun de vos pas à Birkenau, il ya un mort". De la poussière blanche recouvre mes chaussures, je n'ai pas osé la retirer pendant des mois après cette journée à Auschwitz-Birkenau avec le Mémorial de la Soah.

Je partage totalement son avis, son sentiment sur les lieux et ce qu'ils sont devenus.
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Une vie heureuse

Ginette arpente les pièces de son appartement où elle a vécu quasiment toute sa vie sauf trois ans pendant la seconde guerre. Inévitablement, chaque objet lui rappelle un souvenir de son enfance avant la guerre, de sa vie de commerçante sur les marchés parisiens ou de se retraite passée à témoigner de la Shoah.

Des souvenirs heureux malgré l'horreur de la déportation et des proches disparus.

"On peut trouver son bonheur même dans les moments les plus sombres, il suffit d'allumer la lumière. " Albus Dumbledore
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Adieu Birkenau : Une survivante d'Auschwitz..

Adieu Birkenau (2023) est un roman graphique de Victor Matet, Jean-David Morvan (scénario) et Cesc, Efa, Roger Sole (dessin) d'après la vie de Ginette Kolinka. Ginette est déportée à 19 ans au camp d'extermination Auschwitz II-Birkenau. Elle n'en parle que 50 ans plus tard. En 2020, elle accompagne des collégiens au camp et leur raconte son histoire. Un témoignage nécessaire et émouvant.
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Une vie heureuse

Je suis toujours émue par les témoignages de déportées qui sont peu nombreuses à être encore en vie. Et vivante Ginette Kolinka l'est avec son large sourire de femme épanouie qui réussit à écrire un livre autobiographique intitulé "Une vie heureuse" alors qu'elle parle de la Shoah en toute conscience des horreurs de ce qu'elle a vécu.

Elle a choisi de se placer du côté du bonheur et impressionne par son sens de l'humour quand elle s'adresse à Marion Ruggieri. D'ailleurs, au sujet de son sourire, elle précise qu'elle a payé ses dents assez cher pour pouvoir les montrer.

Ce que j'ai beaucoup aimé c'est la visite guidée de son appartement à Paris où Ginette Kolinka vit depuis qu'elle a dix ans. Il a pourtant été occupé par des colabos entre 1942 et 1945 quand sa famille dénoncée a dû fuir.

Partant de la loge, on arrive sur le palier pour aller de pièce en pièce au rythme de l'histoire de sa vie, ponctuée de photographies des lieux. Elle nous guide dans son décor et se souvient de l'atelier de confection de son père, de sa mère, de ses cinq soeurs, de son petit frère, de la déportation et de ceux qui ne sont pas revenus, d'Albert son mari aimé, de Richard son fils unique batteur du groupe Téléphone dont elle est fière, de ses enfants et petits-enfants.

Elle se rend compte qu'elle n'a pas toujours essayé de comprendre le passé mais à toujours aimé le rapport aux autres. Ginette raconte son travail sur les marchés pour gagner sa vie puis ses interventions pour témoigner auprès des collégiens de ce qu'il s'est passé dans les camps de la mort.

Une femme admirable dont le récit mais aussi la joie de vivre me donne les larmes aux yeux.





Challenge Riquiqui 2024

Challenge Plumes féminines 2024

Challenge ABC 2023-2024

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Une vie heureuse

En bref :

Coup de coeur pour ce court livre, mais aussi pour cette grande dame.



De quoi ça parle ?

De Ginette, qui nous raconte les souvenirs de son appartement. Parfois joyeux, souvent attendrissants, mais aussi émouvants, ces souvenirs nous racontent sa vie avant et après Auschwitz.



Mon avis :

Quelle grande Dame... Je suis épatée par l'esprit de résilience qu'elle a eu toute sa vie malgré son vécu.

Malgré Auschwitz, elle a su avoir une vie heureuse, raconter son histoire dans les écoles pour témoigner auprès des enfants. Elle a su tout de même garder dans sa tête et son coeur les gens qu'elle a perdu pendant sa captivité.

Mais Ginette n'a pas continué sa vie comme si de rien n'était, ou avec une colère sourde, ou avec l'envie que justice soit faite. Elle a juste continué à avancé, parce que la vie est ainsi, il faut continuer, pour ceux partis trop tôt, pour ceux qui ne sont plus là, pour ceux qui justement sont encore là.
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Adieu Birkenau : Une survivante d'Auschwitz..

Ginette Kolinka est une rescapée du camp de Birkenau ; une passeuse de mémoire de la Shoah qui raconte son histoire pour que les gens n’oublient pas et que ne se reproduisent pas de telles horreurs.

Le récit de cet album alterne entre les souvenirs de Ginette Kolinka et son témoignage auprès des élèves d’un collège en visite au camp de Birkenau.

C’est un témoignage simple et emplie d’émotions qui racontent surtout les mois passées au camps avec les humiliations et la mort omniprésente.

Je parle d’un témoignage simple car Ginette Kolinka ne s’étend pas sur les années avant la détention au camps Nazi à part ce passage de la zone occupée à la zone libre.

Ce que je trouve intéressant aussi dans ce témoignage c’est cette visite au camp de Birkenau qui montre bien l’importance de visiter ces lieux avec une rescapée tant les lieux ne sont pas les mêmes qu’à l’époque. Ginette Kolinka précise d’ailleurs même que visiter ces lieux sans guide (et encore) ou sans rescapé ne marque pas les esprits.

Il y a de nombreux ouvrages de témoignage de la Shoah et chacun à son utilité et son importance ; ils sont tous aussi indispensables les uns que les autres au devoir de mémoire !
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Adieu Birkenau : Une survivante d'Auschwitz..

Survivante d'Auschwitz II-Birkenau, Ginette Kolinka est une sacrée mamie. Malgré ce qu'elle a subi, ce roman graphique témoignage laisse à voir une femme forte, déterminée, pleine de joie et d'humour. Elle a une résilience incroyable.



J'ai tout aimé dans ce roman graphique : les illustrations, le ton, le témoignage toujours emprunt de vie malgré l'ambiance mortifère, etc. D'ailleurs, on ne la suit pas que dans ses souvenirs de la guerre mais aussi dans sa vie personnelle et dans ses rencontres avec les classes.



Des témoignages sur les camps, j'en ai lu beaucoup mais celui-ci a quelque chose de lumineux. Une sorte d’hommage à la vie malgré les traumatismes.

Aujourd'hui âgée de 98 ans, cette passeuse de mémoire, cette survivante, force l'admiration.
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Retour à Birkenau

"La dernière fois que je suis retournée à Birkenau, c'était au printemps." Ginette Kolinka commence son récit par ces mots. Ce printemps là, elle accompagnait une classe pour visiter les lieux, et elle nous raconte à la fois son investissement pour que la mémoire de ce qui a été perdure et son histoire pendant ces sombres années. Son retour aussi.



Comme j'ai vu il n'y a pas très longtemps le biopic sur Simone Veil, j'ai reconnu le passage de la roble, et celui où, des années après, Madame la Ministre vient retrouver Ginette Kolinka sur le marché où elle tient son étal.



Le ton de Ginette Kolinka est juste, dans ses descriptions, où elle raconte les faits, tels qu'ils sont, comme dans ses réflexions. Elle est lucide, Ginette. Elle termine son propos par "J'espère que vous ne pensez pas que j'ai exagéré, au moins?"



Pour ma part non, elle n'a pas exagéré, au contraire, elle a "juste" exposé les faits, avec une certaine distance d'ailleurs... On ne ressort pas de la lecture des écrits de Ginette Kolinka bouleversé comme de celle de Si c'est un homme, de Primo Levi, et pourtant, quelque part, on est davantage glacé. Je ne sais pas comment expliquer ça, peut être parce que ce livre, c'est un témoignage, et que Primo Levi a fait de son histoire un roman ? On a plutôt l'impression d'un monologue ici, mais attention, c'est captivant !



Bref, un témoignage essentiel.
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