Marie-Salope est le premier roman de Gisèle Bienne parut en 1976, ce livre bouleversa les habitants de son village natale et de sa famille, pour qui la rupture sera faite, comme un affront, ce livre dévoilerait des secrets de famille, ce livre serait une attaque contre ses parents, ce livre serait une oeuvre de Lucifer, ce livre est surtout le cri d'une femme, les cris de cette jeune fille devenu adulte, l'écrit sera sa passion, sa vie, son espace vital....
Marie-Salope est un titre frappeur, les initiés seront la signification de cette expression Ardennaise, mais Gisèle Bienne semble aimer cette ambiguïté pour déconcerter, pour attirer, pour définir son héroïne....
Le roman est surement une fiction autobiographique, où le réel épouse avec osmose le virtuel imaginaire de Gisèle Bienne. certain trouveront dans Maris-Salope des vérités, d'autres des mensonges, d'autres du voyeurisme, le lecteur que je suis, riche de mon expérience et de mes lectures, aime ce livre comme un chant vers l'épanouissement du monde adulte, une frontière se franchit dans ce roman, la petite fille laisse son enfance, ses doutes, ses joies , ses peurs, sa famille pour devenir Gisèle Bienne la romancière, cette femme jouisseuse de littérature.
J'ai lu deux fois ce roman, une première fois chez ma Tante, meilleur amie de Gisèle Bienne adolescente puis après avoir lu La Brûlure, j'ai relu Marie-Salope qui suit le roman. Ce roman est comme vérité de l'esprit, un doute évaporant de l'adolescence, un fantasme de petite fille, une cauchemar envahissant, une passerelle fragile entre la romancière et son passé incertain, une voie fine et fragile entre l'adolescence et le monde de l'adulte, un désir de vivre de sa passion, l'écriture.
Marie-Salope vient en vous pour prendre vos tripes et les déposer dans le fin fond de votre mémoire, puis resurgit un souvenir, un instant, un doute , l'envie soudaine de lire encore et encore les mots de Gisèle Bienne....alors je cours dans une bibliothèque et je retourne avec un roman de Gisèle pour poursuivre le rêve de lire la passion de cette femme, l'écriture ....ce roman est L''étrange solitude de Manfred Richter ....
Beau roman
A lire
A découvrir
A relire
A acheter
Bonne lecture à tous ...
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Un livre de qualité sur un sujet fort: la Grande Guerre!
Une jeune fille replonge dans le passé de son grand-père, essaye de comprendre les blessures du passé et va faire de surprenantes découvertes...
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Un récit, un document, un roman Gisele Bienne invente une forme de littérature et c’est magnifique. Gisele Bienne pleure son frère paysan mort empoisonné par Bayer-Monsanto et l’accompagne jour après jour. Elle se souvient, exprime son amour pour son frère, sa colère, sa rage et l’horreur vécue.
A lire et pour moi le meilleur roman lu cette année.
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Excellent petit récit traitant des dégâts sanitaires des intrants chimiques agricoles sur nos organisme:fin d'un agriculteur,piégé par les multinationales qui lui ont vantées les charmes des pesticides et autres le rendant esclave de la productivité à outrance;précis,percutant,sans excès,émouvant
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La brûlure roman de Gisèle Bienne est un cri d'une enfant plongée dans son passé. La maison familiale vient de succomber dans les proies des flammes. une déchirure s'ouvre, le temps dévoile ses blessures, Marie-Salope son premier roman en sommeil, s'écoule dans le noir pour resurgir et réveille les maux en suspend.
Gisèle Bienne ouvre des souvenirs de mon enfance ou coule mon village lointain caché dans les méandres de mes souvenirs, ce village drame de l'incendie, lieu de l'intrigue de Marie-Salope et de l'enfance de Gisèle Bienne, ce lieu de ma jeunesse, de ces tilleuls amenant au seul immeuble, les jardins tableau de la nature, ses odeurs, ses couleurs....Ce lien étrange liant cette auteure avec mon passé emporte mon imaginaire dans les couloirs du temps étroits d'un réel perdu s'ouvrant à mon regard, ces mots sont comme des clefs déverrouillant des tiroirs où se cachent des souvenirs de mon enfance dans ce village tant aimé...
La brûlure est l'écho du roman Marie-Salope, de sa violence, de ce poison familial, cette rumeur malsaine, empreinte le couloir de l'écriture comme un exutoire aux blessures passées.
Gisèle Bienne perce le secret de son inspiration dans la violence de ses émotions, ces humeurs sources et pulsions créatives saignent les mots couchés sur ces pages, son écriture est une longue énergie explosive, comme une éruption subite, une effervescence maladive.
Ce roman intime plonge Gisèle Bienne dans les profondeurs de son passé, son enfance, et la blessure, conséquence de son premier roman Marie-Salope, rupture avec sa famille et la chute de la demeure familiale, lieue de vie d'une vie , d'une famille.
Ce roman est une aventure intérieure, comme un antidote personnel contre la blessure de l'esprit, les souvenirs effluvent. s'évaporent d'une pièce, d'un objet , d'une anecdote, la passé se reconstruit, les colères deviennent sourdes pour disparaitre, La Brûlure est un pardon familial.
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Un hommage d'une grande force pour cet homme qui a eu le malheur de naître au mauvais endroit et dans la mauvaise période. Comme beaucoup d'artistes, Chalamov s'est retrouvé dans les camps. Il a perdu un temps le goût de vivre et d'écrire. Un jour le soleil est revenu et a éclairci son horizon jusqu'à lors rempli de travaux, d'ordres et d'inhumanité.
Les mots l'ont sauvé. Quand il est sorti de cet enfer pourtant, les non dits sur les camps de l'enfer enferme ses écrits. Quand il est sorti des camps, le lecteur se dit qu'enfin, il va être libre et retrouver le chemin de la vie. L'enfer est toujours là pourtant imprégné de son être. On ne sort jamais vraiment des camps même si on lui ordonne de reprendre une vie normale. Il aurait fallu un écrin de douceur pour tous ces hommes et ces femmes sortis de l'enfer. Mais il n'en ai rien.
Ce récit parle principalement de Chalamov mais l'auteure n'a pas oublié toutes les autres intincelles qui ont cessé de briller dans la nuit qu'a été la seconde guerre mondiale.
Le devoir de mémoire infuse chacun des mots de ce livre.
Merci Gisèle Biennne et Actes Sud.
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Finesse de l'écriture, telle un bijou délicat, une estampe. La petite héroïne a douze ans et demi, la mécanique de son esprit est un peu étrange, ciselée et tout aussi cohérente que la révélation finale est émouvante.
Une belle réussite de nous faire ainsi glisser dans l'esprit de cette fillette et de ce que qu'elle comprend avec les armes de son jeune âge, du trouble que cela génère en elle.
Gracieux, cohérent et juste.
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Je suis triste et déçue par ce livre de Gisèle Bienne.J'avais beaucoup aimé
"Malchimie" qui m'avait touchée profondément et appris beaucoup.
Ici la mort du père, son enterrement .
C'est un homme sympathique,de gauche,arbitre de foot le dimanche,joyeux et roublard.
Il n'a cependant pas eu le courage de réunir ses enfants (7 ! comme dans les contes) pour parler de sa succession.
Il "bidouille" un arrangement avec l'aîné ,lui vend ses terres à un prix très en dessous du marché..
L'injustice est criante.Un fils déshérité totalement et le problème des salaires différés est occulté. La famille explose,se démantèle et ne correspond plus que par avocat interposé .
La narratrice choisit d'être extérieure à ses conflits .Elle devient la greffière des heurts et malheurs liés à la procédure juridique.Elle est et reste l'écrivain de la famille.
Le blanc du sol crayeux est joliment célébré, les pluies devenues lait dans les ruisseaux, cette neige éternelle..
Je ne me suis pas retrouvée dans ce méli-mélo.j'ai sauté des lignes : très mauvais signe,! Et puis soudain vers la toute fin ,une resucée de "malchimie"..
Triste et déçue !
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Lorsque je passais mes vacances à Dieppe, chez petite tante, comme l’appelait mon fils âgé de 7 ans, je découvris Gisèle Bienne, une de ses amies d’enfance, avec son livre dans la collection jeunesse Les Champions, parlant de football, petit écho à son petit frère, puis son premier roman Marie-salope. Quelques années plus tard j’ai acheté La brulure suivi de Marie-Salope, une édition double, une suite 40 ans plus tard sur les conséquences de son premier roman et son parcours puis son dernier La malchimie sorti en 2019. Notre auteur, aime faire découvrir la lecture, s’aventurant à des ateliers d'écriture en milieu scolaire, à des rencontres et lectures publiques et aussi des rencontres en milieu scolaire, pour écrire des romans de jeunesse destiné à des adolescents comme La chasse à l’enfant, oscillant cette frontière fragile entre écrit de jeunesse et adulte, ce roman peut être considéré comme un livre atypique, cette friabilité des genres, laissant certain lecteur circonspect de cette lecture de jeunesse comme une aventure de lecture d’adulte.
La chasse à l’enfant est le titre d’un poème de Jacques Prévert, du recueil Paroles, sur la maltraitance des enfants, même si le titre choisit par Gisèle Bienne ne fait pas référence à cette prose, cette similitude pourrait être judicieuse pour une lecture différente.
Le roman est écrit à la première personne, le journal intime d’un berger prénommé Jack, qu’il nomme « mon carnet de vie personnelle » devenant même « un ami ». C’est l’arrivé d’un détective, suite à la mort de son père qui le retrouvant dans sa maison de bois, isolé de sa famille, lui fait se souvenir de cette ancienne vie, pour naviguer sous sa plume des réminiscences anciennes, des lieux, des personnes qu’il fait revivre dans ce carnet et surtout de cette vie qu’il a fui pour retrouver cette liberté qu’il a choisi par instinct.
C’est comme un petit jeu de piste, Gisèle Bienne trace un portrait simple d’un homme épris de liberté, de vie, toujours prisonnier d’une famille castratrice d’un passé malsain, une bourgeoisie sombre d’une fortune de guerre grâce à des canons vendus à des allemands, tuant nos alliés et plus encore. Mais ce père militaire, toujours aussi autoritaire, dont les derniers mots sur le quai de la gare de l’est avant de partir à l’armée tintent encore l’esprit de Jack « Une deux, une deux et plus que ça … ». Ce père qu’il devait suivre et même faire mieux, ce père militaire, qui pensait « L’État c’était l’armée, et l’armée l’État. ». Sa mère n’était pas une maman, subissant ce rôle, juste une épouse docile à son mari, cette faiblesse pour Jack, ce garçon sensible, ce petite gamin perdu dans une famille qu’il n’a pas choisi, une servitude involontaire, un dogme de sang, une ligné immuable de convention et de pression, l’amour n’existe pas, c’est comme un élevage.
Le lieu-dit Le petit Miroir, cet Éden de cinq chalets, ce paysage abritant Jack, c’est une mélopée « de l’eau vive » de la cascade et du torrent qui caresse les nuits de Jack et de sa belle amoureuse Natacha, de ces rêves qui bercent leurs nuits. La bois est source de chaleur, rassure notre berger, qu’il travaille de ses doigts pour en faire des meubles, cette vie est douce, comme le fait Gisèle Bienne avec ce roman, une poésie de la nature, une tendresse de ce garçon décidant de fuir sa destinée pour vivre sa vie, des souvenirs parsèment la poésie de cet homme, des brides de chansons constellent le roman, une tendresse douce frisonne cette lecture.
Natacha embrase les pensées de Jack, « je lui construirai un château », il y a de la douceur lorsqu’il parle de sa « Natoue », cette douceur de vivre dans ce cadre, la montagne, ils sont « deux enfants » s’étonnant de ce qui les entoure, partageant ce qu’ils ont, ils se bercent du paysage, de la première neige, du chant des ruisseaux et torrents qui dégèlent, les hirondelles dans leur farandoles printanières, les brebis mettant bas, les abeilles et leur concert, et cette beauté « cristalline » de la montagne couverte de givre.
Jack se souvient de sa cousine, de sa grande sœur, des vacances à l’île de Ré, de ses tantes autoritaires, de son ami Gabriel qu’il ose prendre des nouvelles pour replonger dans ce passé qui ferme ses portes, avec ce carnet, ces mots qui figent ce temps, de ces maisons de corrections, avec cette métaphore « mes parents mettaient leurs filles chez les sœurs et leurs fils chez les frères. », des interdits comme ne pas avoir le droit de penser foot mais escrime avec cette adage bourgeois « Versailles, ce n’est pas Pantin ou Sarcelles. », ces mots silencieux proscrit, et cette fuite…
Cette fuite familiale, de ne pas descendre du train pour faire cette armée de papa, refuser son destin et pouvoir construire sa propre existence, Gisèle Bienne souffle dans ce récit une liberté d’âme, une porte vers une simplicité de vie, de vouloir être celui qu’on désire être, une philosophie de vie.
Ce petit roman dit de jeunesse est une source de plaisir, une petite fraicheur où la nature en symbiose avec la vie nouvelle de Jack, épris de liberté, pris dans le tumulte de l’amour, du coup foudre pour sa douce Natacha enchante cette lecture où le temps s’étire lentement de cette vie simple.
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Gisèle Bienne propose dans cette édition deux textes vibrants, deux cris d'amour et de rage dont on ne se relève pas indemne.
Marie-Salope publiée en 1976 est à l'époque un vrai succès d'édition et provoquera une véritable déflagration dans la vie de Gisèle Bienne.
La Brûlure sort en 2016, clôturant cette histoire familiale.
Lorsque parait Marie-Salope, son auteur, âgée d'une trentaine d'année, ne s'attend ni à cette audience ni à ses conséquences. Malgré ses précautions et la mention "roman" le texte est reçu par ses proches comme une trahison. En effet dans ces contrées comme ailleurs on lave son linge sale en famille. Les coïncidences entre la vie et l’œuvre ne sont pas tolérées ni pardonnées.
Il s'agit d'une histoire familiale dont l'apparente quiétude va être ébranlée par la parution d'un livre qu'il n'aurait jamais fallu écrire... Cet affront fait au foyer provoque le rejet de la troisième - l'auteur du texte incriminé - de cette fratrie de sept.
Cette jeune fille en fleur, perdue dans cette morne campagne, se sent à part. Le surnom qu'on lui donne est inspiré par ses dispositions à se salir et à se rebeller. L’héroïne refuse de se laisser "moisir dans ce trou". Obstinée et réfractaire à la "politique familiale", elle va devoir se construire seule, en opposition à son milieu d'origine.
Lorsque la maison qui l'a vu grandir commence à flamber la narratrice éprouve le besoin de revenir sur ses pas. Elle va tenter de renouer avec ses parents et ce passé ardent. L'écriture, mémoire de la matière, viendra finalement relier ce qu'elle avait séparé. La brûlure, c'est la douleur, mais aussi la perte de nos repères et fondations. Gisèle Bienne nous offre avec ces textes deux superbes cris d'amour et de rage, tout en questionnant le rapport ténu entre réel et imaginaire.
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Jack a fui le camp pour devenir militaire. Il est devenu berger. Il aime les fleurs, les livres et Natacha. Cependant, le détective privé lancé à ses trousses se manifeste. Que veut-il ? Lisez le livre pour le découvrir !
Ce livre est constitué de flash back vers le passé de Jack. Je le conseille à partir de 12-13 ans. Plein de suspense et d'amour pour une vie quotidienne de fuite !
De Petit_Chat ! =-}
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Un petit roman qui se lit d'une traite, outre l'histoire en elle-même sur la vie difficile d'agriculteur, les conflits familliaux liés à l'héritage des parents, ce qui m'a fortement marqué ce sont les descriptions liées à la nature et la vie à la ferme. Un condensé d'odeurs, de sensations, d'images me sont parvenues à travers les mots. Cela a eu une effet puissant sur moi, comme un souvenir d'enfance empreint de nostalgie remontant de très loin. Une belle expérience.
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Depuis son enfance, Lucile a été privée de la présence de son grand-père Félicien, lequel a la réputation, dans sa famille, d’être coléreux, alcoolique et excentrique. Un jour, pourtant, Lucile décide de franchir le pas, et va à la rencontre de cet homme irascible. Elle veut enfin comprendre pourquoi on a toujours refusé qu'elle le fréquente. Elle découvre un homme sensible, brisé par son expérience de soldat pendant la Première Guerre mondiale, derrière lequel se cache un esprit libre qui refuse d'être soumis à ceux qu'il appelle "les nouilles".
L'avis de Charlotte, 13 ans : Je n'ai pas trouvé ce roman très passionnant. Les informations sur la Première Guerre mondiale sont intéressantes, mais rares et trop vagues.
L'avis de Catherine, 12 ans : J'ai bien aimé ce livre. Les personnages sont attachants, mais certains passages sont comme incomplets.
L'avis de la rédaction : Rares sont les rencontres entre deux êtres décrites avec autant de sensibilité. Voici l'histoire d'un apprivoisement, long, patient et parfois difficile, entre un vieil homme incompris et une jeune fille qui veut comprendre. C'est aussi l'Histoire vécue, concrète, celle de la guerre qui naguère brisa des vies, telle qu'elle est rarement racontée dans les livres d'école.
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