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Citations de Guy Boley (328)


Besançon est une petite ville de l'est de la France qui,sous ses airs de ne pas y toucher,n'en est pas moins capitale de la Franche-Comté et de l'horlogerie ,préfecture du Doubs ,chef -lieu d'un arrondissement composé de treize cantons et de trois cent onze communes ,ville natale de Victor Hugo et des frères Lumières mais aussi ,excusez du peu ,capitale de l'ancienne Sequanie,connue alors sous le nom latin de VESONTIO,cité qui fut en cette époque barbare,une ville pilote d'envergure puisqu'elle possédait déjà, bien avant l'invention du tourisme ,un sens inné de l'hospitalité.
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À croire que William, le génie de Stratford, n'a fait que demeurer, une plume à la main, assis durant des ans près d'un confessionnal, à prêter l'oreille aux péchés des mortels, aux passions des humains, aux aveux des pécheurs, puis qu'il s'est contenté, tout naturellement, de retranscrire des vers, en scènes, en actes ou en tableaux, ce qu'il y entendait.
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Je sais désormais que toute ma vie durant, toute ma vie de peintre, je n'ai rien fait d'autre, absolument rien fait d'autre, artistiquement parlant, que de peindre cela : la mort de Norbert, le chagrin de papa, la folie de maman, la forge en feu, les grenouilles mortes, les cheminots, tout ce passé, tous ces dieux fous qui grouillaient et grouillent encore en moi; et surtout, lumière entre les lumières qui dans cet amas d'ombres illumine ou éclabousse chaque toile : l'absence de Norbert.
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Il ne sait pas non plus qu'à défaut d'une mère, ce sera son fils qui, plus tard, arrachera au -Petit Larousse- des mots d'or et de jade, de porphyre et de marbre, pour le glorifier.
Le déifier.
Et sanctifier son nom sur cet autel païen qu'on nomme littérature. (p. 64)
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Et puis la vie reprit son cours. Ce n'est qu'une expression bien sûr : la vie ne pouvait pas reprendre son cours, puisque son cours ne s'était jamais arrêté; la vie ne s'arrête que pour celui qui meurt.
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Papa s'adapte à ce nouvel âge de faire, il devient un peu moins forgeron, beaucoup plus commerçant...bientot il n'aura même plus le coeur de faire semblant : bientot il aura honte de lui, de ce qu'il est devenu, ne travaillera plus de ses mains, se contentera de vendre des choses sur catalogue, n'importe quelles choses, sur n'importe quel catalogue. Le capitalisme est né, a écrit en substance Karl Marx, quand on a enlevé à l'ouvrier son outil de travail. Peut être Marx a-t -il écrit : quand on lui a volé son outil, et non enlevé. (page 89)
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Et là sur le sofa, assis à leurs côtés, n’écoutant même pas l’épopée de sa chute que Davide Fino, logeur de son état, retrace au professeur Overbeck avec l’exaltation et le lyrisme d’un Péguy piémontais, tenant entre ses mains un livre qu’il a lui-même écrit mais dont il ne garde aucune sorte de souvenir, ne sachant même plus ce qu’écrire veut dire, cet homme simple et doux aux yeux d’enfant craintif, qui possède une fourrure sous le nez, belette, fouine, martre ou loutre, et qui semble intrigué par les pages qu’il vient de feuilleter, demande d’une voix distraite en refermant l’ouvrage dont il scrute le titre et le nom de l’auteur :
« Connaissez-vous ce Monsieur Friedrich Nietzsche ? »
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(...) et toute sa vie.. sa vie d'errant, de fugitif errant, sera ainsi ballottée au gré des hasards atmosphériques, des caprices des saisons, des moyens financiers, des humeurs, des douleurs, des degrés de sécheresse ou d'humidité , des lubies passagères, des amours avortées, des amitiés déçues, des oppressions, des dépressions, des nerfs à soigner, des yeux à guérir, des crises d'euphorie ou de neurasthénie, l'important, le vital, au bout du compte, étant, en quelque lieu qu'il soit, que s'y trouvent des pavés pour y poser les pieds, des chemins pour y marcher des lieues, des routes pour fatiguer son corps et endormir ses plaies afin de libérer sa tête et parvenir à enfanter aphorismes, chants, poèmes, dans lesquels, les jours de grâce et d'illumination, ressusciteront des dieux païens, grecs, hindous, inexistants, antéchristiques, métaphoriques ou perses, qui referont le monde à l'image de la vraie vie, et non de sa caricature, ou pire, de sa soumission à la morale des hommes (...)

(p.14)
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Je lisais comme certains boulimiques se gavent de nourriture [...] à outrance, de façon névrotique, je me suis enfermé à l'intérieur des pages comme derrière des barreaux.
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Je l'aimais bien ce monde féminin de linge et de lingerie, ce monde clos de buée, ces grosses cuves à eau où l'on bouillait, brassait, touillait les draps, ces baquets de lavage où se mêlaient cendre et suif, ces maelströms de lin, de couleurs ou d'écru, ces cotons qui cloquaient, ces bulles de savon, l'odeur des lessives, la torsion des mains, la sueur des femmes, ce linge que l'on battait comme l'on fesse un vaurien, que l'on secouait dans de grands claquements, et la beauté sans nom de leurs drapés flamands quand on les laissait choir.
[...]Je devais m'écarter, puis agaçant les femmes, quitter sans barguigner cette pièce enfumée nommée chambre à lessive ; alors j'allais dans la cour, m'asseyait au mitan du muret et m'amusais tout seul avec les pinces à linge. Je leur ouvrais le bec d'une simple pression et les faisais parler, mordre, rire ou bailler, selon qu'elles devenaient humaines, gorgones, fantômes, licornes ou crocodiles.
[...]Puis je me rasseyais sur mon muret, prêtais l'oreille : les tintements des gouttes qui s'écoulaient du linge et s'écrasaient sur le ciment rugueux , les bruits de la forge au loin, les tchoutchous du dépôt, les cris ou les ahans de quelques cheminots, les oiseaux, les rares autos de l'époque ; je n'en demandais pas plus , dans le fond, à la vie.
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Il obéit, mon père, comme toujours. Il doit avoir vingt ans, désormais, la Seconde Guerre mondiale vient de déposer ses armes au pied des bâtiments en ruines, ainsi que ses lauriers au pied des monuments aux morts. Il faut reconstruire la France, et, dans le même temps, bâtir sa propre vie. Lui, il obtempère, ne se pose pas vraiment de questions. Il est là pour agir. Faut grandir ? Soit, grandissons. Travailler ? Soit, travaillons. Toujours il obéit. A sa mère,à la vie, à la petite et à la grande Histoire. Au destin qu'il se forge, entre enclume et marteau, phalanges et sac de frappe.
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L'église de Saint-Martin des Chaprais est assez laide : il est préférable d'avoir la foi avant d'y entrer.
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"Non !
- Si, dit le curé : un chouine-gomme ! Mais vous rendez-vous compte que notre monde, façonné par deux mille ans de prières et de privations, est en train de s'écrouler ? En pantalon, à la cure, maquillée, un chouine-gomme dans la bouche, et me regardant crânement, dans le blanc des yeux, comme si j'étais un poisson dans un aquarium. Et tout ça pour oser me demander la permission d'aller montrer ses cuisses aux mâles, en jupette, dans un habit de majorette !"
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Il y a dans la boxe et le linge qui sèche. Les escaliers cirés, le cornet à pistons, le père en uniforme prisonnier dans son cadre. Le dictionnaire, bien sûr, ses mots échevelés dont nul ne sait user. Il y a aussi la forge, ses masses et son enclume, puis les rails du dépôt. Tableaux de son enfance qui serait triste et vide s'il n'existait l'humain pour lui donner une âme.
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J'ignorais que mon père avait des rêves si grands. Toujours on sous-estime les gens qu'on aime trop, ou ceux qu'on aurait dû aimer davantage.
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La boîte mortuaire était si petite que l'on avait du mal à croire que puisse y reposer une créature humaine. Un oiseau semblait y être plus adapté, ou une belette, voire une crevette. Mon père avait fouillé dans sa poche, s'était avancé près du cercueil et avait posé en son milieu, à même le chêne clair, sa ceinture. Il avait dit à l'abbé :
« On l'enterrera avec. »
Puis il avait prévenu l'abbé :
« Je ne jouerai plus Jésus. »
Et il avait ajouté, la voix ferme et les yeux dans les siens :
« Je ne t 'appellerai plus « père abbé », comme j'avais plaisir à le faire. Maintenant, de nouveau je t'appellerai Pierre, comme quand on était gosses, mais ne me parle plus jamais de Dieu. »
L'abbé avait répondu :
« D'accord René, il sera fait selon ta volonté. »
Ma mère ne dit rien et ne dira plus jamais rien. Jusqu'à sa propre mort, dans ses entrailles, elle portera son fils, le cercueil, les poignées, les tréteaux, et une folie douce pour que la vie, enfin, l'emporte sur la matière. Et le néant sur la douleur.
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- Le théâtre, c'est ça ? Hurler de l'intérieur ?
-Parfaitement , un transfert d'émotions. (p. 133)
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Ainsi le petit frère était devenu un ange. Le seigneur Tout-Puissant l'avait rappelé à lui comme on rappelle un chien pour qu'il rapporte un os, sauf que l'os, c'était lui.
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S'il devait rencontrer Dieu , la seule chose qui l'intéresserait serait de savoir dans quelle catégorie il boxe, combien de combats il a gagnés, combien il en a perdu et surtout, essentiel, si c'est un battant ou un tocard. Quant au sacre suprême, que les choses soient claires: lui, c'est la couronne mondiale qui le fascine, pas la couronne d'épines. (p. 119)
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Marguerite-des-oiseaux possédait des culottes semblables à des voiles .Des culottes de trois- mâts que l'on imaginait gréés sur son fessier et que le moindre pet gonflait comme un grand foc afin de la propulser de la cuisine aux latrines
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