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Citations de Haruki Murakami (4481)


- Tu connais le dicton : "C'est une perte de temps de réfléchir quand on ne sait pas penser."
- C'est bien dit, ça.
- En effet, c'est plein de sens.
- Il y a aussi : "Tâche que les tasses de thé tachetées que tu as achetées soient attachées et tassées."
- Qu'est-ce que c'est que ça ?
- Une phrase difficile à dire. Je l'ai inventée.
- Et as-tu une raison particulière de la placer maintenant ?
- Aucune. J'avais juste envie de la dire. (p. 461)
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Au moment de la diffusion de l'annonce, Satsuki était plongée dans ses pensées. Elle ne comprit pas tout de suite le sens des syllabes que le steward thaïlandais prononçait dans un japonais douteux. A la deuxième répétition, elle comprit enfin :
"Nous traversons actuellement une zone de turbulence. Tous les passagers sont priés de retourner à leurs sièges et d'attacher leurs ceintures."
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C'est comme la roue des passions, au Tibet. Chaque fois que la roue tourne, les valeurs et les émotions qui se trouvent sur le bord de la roue montent ou descendent. Les unes et les autres sont tantôt éclairées, tantôt dans l'ombre. Mais l'amour véritable, fixé à l'essieu, ne bouge pas.
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Ce que je ne supporte pas, ce sont les gens creux. Ceux-là me font perdre tout contrôle. Je finis par dire des choses que je ne devrais pas dire. [.] Des esprits étroits, sans aucune imagination est très intolérants. Des thèses déconnectées de la réalité, les termes vidés de leur sens, les idéaux usurpés, les systèmes rigides. Voilà ce qui me fait vraiment peur. Je crains toutes ces choses et de les exècre du fond du cœur. Qu'est ce qui est juste ? [.] Quand on a le courage de reconnaître ses erreurs, on peut les réparer. Or l'étroitesse d'esprit et l'intolérance sont des parasites qui changent d'hôte et de forme, et continuent éternellement à prospérer. Je sais que c'est une cause perdue, mais je refuse que ce genre de choses entre ici. Pages 247 et 248.
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- [] les dieux existent seulement dans la conscience humaine. Et c'est un concept qui n'a pas arrêté de changer selon les circonstances, surtout au Japon. La preuve, avant la guerre, Dieu, c'était l'empereur, mais quand le général de l'armée d'occupation américaine Douglas MacArthur lui a intimé l'ordre de quitter cette fonction, il a fait un beau discours pour déclarer : « écoutez-moi tous, à partir de maintenant, je ne suis plus Dieu » et, en 1946, c'était terminé. Pour te dire à quel point les dieux Japonais sont accommodants. Il change de statut comme ça, il suffit qu'un militaire américain avec des lunettes de soleil sur le nez et une pipe bon marché au bec le leur ordonne et pfut ! ils filent leur démission. Complètement postmoderne, comme concept, non ? Si tu crois qu'il existe, il existe. Si tu n'y crois pas, il n'existe pas. Alors pourquoi on se ferait du mouron à cause de lui ?
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L'embêtant, avec les labyrinthes, c'est qu'on ne saura qu'à la fin si l'on a choisi le bon chemin ou pas. Et si en fin de compte on s'est trompé, il est en général trop tard pour repartir en arrière et recommencer. C'est le problème avec les labyrinthes.
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« L’oiseau à ressort existe réellement. Je ne sais pas à quoi il ressemble. Je ne l’ai jamais vu. La seule chose que je connaisse de lui, c’est son cri : ki kii kiii ! Il se perche sur une branche d’arbre et remonte régulièrement la pendule du monde. Sans son intervention, le monde ne peut pas fonctionner. Tout le monde l’ignore. Les gens sur terre croient que le monde fonctionne correctement grâce à un mécanisme gigantesque, complexe, splendide. Eh bien, non. En fait, l’oiseau à ressort se rend dans toutes sortes d’endroits, et là où il est, il remonte peu à peu les petits rouages qui font marcher le monde. C’est un oiseau tout simple, à l’image d’un jouet mécanique. Mais son mécanisme est spécifique de l’oiseau à ressort. »
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C'était la lune jaune et solitaire, celle de toujours. La lune qui flottait en silence au-dessus des champs de miscanthes, qui laissait refléter sa blême silhouette arrondie à la surface étale des lacs, qui éclairait paisiblement les toits des maisons endormies. La lune qui poussait la marée haute sur les rivages, qui illuminait tendrement la fourrure des bêtes sauvages, qui veillait sur les voyageurs la nuit. La lune éternelle. Qui, en phase de croissant aiguisé, rognait la peau de l'âme. En nouvelle lune, qui instillait dans la terre ses gouttes sombres de solitude. C'était cette lune.
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"C’était simplement la menotte tiède d’une fillette de douze ans. Mais il y avait rangé à l’intérieur de ces cinq doigts et de cette paume comme dans une malette d’échantillon, tout ce que je voulais et tout ce que je devais savoir de la vie. C’est elle qui m’apprit, en me prenant la main, qu’il existait bel et bien un lieu de plénitude au coeur même de la réalité. Au cours de ces dix secondes, je m’étais senti comme un parfait petit oiseau. Je volais dans le ciel, sensible au vent dans mes plumes. Depuis le ciel, je contemplais des paysages lointains. Même s’ils étaient trop loin pour que je puisse distinguer avec exactitude, ce qui s’y trouvait, je savais désormais qu’ils existaient. Un jour ou l’autre, je pourrais y aller. Cette vérité me coupait le souffle, faisait vibrer ma poitrine. »
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Les montagnes environnantes étaient chargées de lambeaux de nuages bas. Ils s'effilochaient quand soufflait le vent, et telles des âmes égarées venant d'un temps révolu, flottaient sur les pentes dénudées à la recherche chancelante des souvenir perdus.
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Si, alors que vous vous lancez dans une entreprise importante pour vous, vous ne ressentez ni joie spontanée, ni plaisir, ni frissons d’excitation, c’est que vous vous êtes trompé quelque part, qu’il y a quelque chose qui ne colle pas. Dans ce cas vous devez revenir à votre point de départ et abandonner l’un après l’autre les éléments qui entravent votre joie ou ceux qui sont artificiels.
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Le Japon, (que ce soit un bien ou un mal), est un pays qui pose l’harmonie comme valeur suprême : on ne doit pas causer de troubles. Il y a aussi une tendance forte à centraliser la culture à l’extrême. En d’autres termes les conditions structurelles inclinent à la rigidité ce qui laisse le champ libre à l’autorité.
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À mon avis, écrire des romans n'est pas une entreprise vers laquelle se tournent les gens intelligents.
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" (...) Mes propres romans, je souhaite qu'ils s'adressent à tous les lecteurs, hommes ou femmes, qu'ils les touchent et les émeuvent. Rien ne m'est plus agréable que de penser que des amoureux, des groupes d'hommes et de femmes, des couples ou encore des parents et des enfants discutent passionnément de mes livres. Je suis en effet persuadé que les romans ou les histoires ont pour fonction d'adoucir les antagonismes entre les sexes, les générations, ou autres catégories arbitraires, du moins d'atténuer leur acuité. Une fonction, il va s'en dire, fabuleuse. J'ai l'espoir secret que mes romans rempliront aussi ce rôle positif - si minime soit-il."
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Nous aurons beau faire de notre mieux, nous ne finirons, tout au plus, que sous la forme de bœuf séché.
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Les écrivains sont comme certaines espèces de poissons. S'ils ne nagent pas en permanence à contre-courant, ils meurent.
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Si nous mourrons et disparaissons, c'est parce que le monde repose sur un mécanisme d'anéantissement et de perte. Nos existences ne sont rien d'autre que les ombres projetées par ce principe. Le vent souffle. Mai - tempête déchaînée ou brise douce - il finit par décroître et disparaître. Le vent n'est pas un corps matériel. C'est just un terme général pour désigner les déplacements d'air. Tends l'oreille et tu comprendras cette métaphore.
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Est-il possible pour un être humain d’en connaître un autre à fond ? Connaître quelqu’un nécessite du temps et des efforts sincères, mais jusqu’à quel point peut-on approcher l’essence de cette personne ? Savons-nous le plus important sur ceux dont nous sommes persuadés être les intimes ?
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1Q84 - Voilà comment je vais appeler ce nouveau monde, décida Aomamé.
Q , c’est la lettre initiale du mot Question. Le signe de quelque chose qui est chargé d’interrogations.
(...)
L’année 1984 que je connaissais n’existe plus nulle part. Je suis maintenant en 1Q84.
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Le 20 septembre s’était tenu à Jakarta le plus grand rassemblement mondial de cerfs-volants, avec plus de dix mille participants. Qu’Aomamé ignore ce fait là n’avait rien de bizarre. Qui se souviendrait d’un rassemblement de cerfs-volants qui avait eu lieu à Jakarta plus de trois ans auparavant ?
Le 6 octobre, le président égyptien Sadate avait été assassiné par des extrémistes islamistes. Aomamé se souvenait de cette affaire et elle plaignit de nouveau le malheureux Sadate. Non seulement la tête presque chauve du président lui plaisait, mais elle éprouvait invariablement une profonde aversion à l’encontre des fondamentalistes, toutes religions confondues. Songer à leur conception du monde étriquée, à leur condescendance, à leur arrogance et à leur insensibilité vis-à-vis d’autrui la submergeait d’une colère irrépressible. La question n’avait pourtant pas de rapport avec son problème. Après s’être calmé les nerfs en respirant profondément à plusieurs reprises, Aomamé passa à la page suivante.
Le 12 octobre, à Tokyo, dans la zone résidentielle de l’arrondissement d’Itabashi, un collecteur de la NHK (56 ans) s’était disputé avec un client qui refusait de payer sa redevance. Il avait grièvement blessé au ventre le jeune homme avec un couteau qu’il emportait toujours sa sacoche. Le collecteur avait été arrêté par des policiers accourus sur place. L’homme, qui tenait encore à la main son couteau ensanglanté, était resté là, presque prostré, et n’avait opposé aucune résistance lors de son arrestation. Un de ses collègues avait expliqué qu’il travaillait comme collecteur depuis six ans, que son comportement au travail était irréprochable et que ses résultats étaient excellents. Aomamé ne savait pas qu’une telle affaire avait eu lieu. Abonnée au Yomiuri, elle le lisait assidûment chaque jour dans les moindres détails. Les faits divers – en particulier ceux qui étaient liés à des crimes -, elle les étudiais avec beaucoup d’attention. Et cet article occupait presque la moitié de la page consacrée aux faits divers. Inconcevable qu’un aussi long article lui ait échappé. Bien sûr, il n’était pas impossible que pour une raison quelconque, elle ait négligé de le lire. La chose était tout à fait improbable, mais elle ne pouvait affirmer le contraire.
Des rides se creusèrent sur son front tandis qu’elle réfléchissait quelques instants à cette possibilité. Puis elle rédigea un résumé de l’affaire en notant la date.
Le nom du collecteur était Shinnosuke Akutagawa. Un nom splendide. Comme celui du grand écrivain. Il n’y avait pas de photo de l’homme. On voyait seulement celle du blessé, M. Akira Tagawa (21 ans), étudiant en troisième année de droit, à l’université Nihon, et deuxième dan de kendô. S’ul avait eu en main son sabre de bambou, il n’aurait sans doute pas été aussi facile de le blesser. Mais un individu normal ne discute pas avec un collecteur de la NHK, un sabre de bambou à la main. Pas plus qu’un collecteur n’emporte de couteau dans sa sacoche. Elle essaya de suivre l’incident sur plusieurs jours mais ne dénicha pas d’article signalant la mort de l’étudiant blessé. Peut-être avait-il finalement survécu. (P192)
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