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Citations de Haruki Murakami (4501)


Je suis d’avis en effet que l’imagination est faite d’une combinaison de souvenirs fragmentés, disparates. Cela pourra paraître contradictoire dans les termes, mais parler de “souvenirs sans lien, efficacement assemblés”, c’est faire preuve d’une vraie intuition, d’une prescience. C’est ce qui deviendra forcément le moteur de l’histoire.

p. 78
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Peut-être que je vais perdre. Ou me perdre. Ou que je n'arriverai finalement nulle part. Peut-être que tout est tellement détérioré que je ne pourrai rien réparer malgré mes efforts acharnés. Peut-être suis-je seulement en train de fouiller inutilement les cendres d'une maison en ruine, et que je suis le seul à ne pas m'en rendre compte. Peut-être que personne ne parierait sur moi. "Ça m'est égal", dis-je d'une voix basse, mais ferme, à quelqu'un qui était là. "Voilà tout ce que je peux dire : au moins, j'ai quelque chose à attendre, quelque chose à chercher."
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Que votre vie ait de l'importance pour vous, je le conçois. Vous n'en avez qu'une, une seule. Je le sais. Mais elle m'est indifférente. À mes yeux, vous n'êtes que des figurines en papier découpé qui se déplacent devant un décor. Tout ce que je vous demande, c'est de ne pas me déranger. Restez ce que vous êtes, des silhouettes de papier.
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Nul ne peut voir son visage directement. La seule solution est de regarder son reflet dans le miroir. Et notre expérience nous fait croire que l’image renvoyée par le miroir est la bonne, c’est tout.
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- Eux, ils peuvent oublier, dit Ayumi. Mais moi, jamais je n'oublierai.
- Evidemment, dit Aomamé.
- C'est comme les génocides de l'histoire.
- Les génocides ?
- Les auteurs de ces faits peuvent rationaliser leurs actes avec des arguments appropriés et même finir par oublier. Ils peuvent aussi détourner le regard de ce qu'ils n'ont pas envie de voir. Mais ceux qui en ont été victimes ne peuvent oublier. ni détourner les yeux. Le souvenir se transmet des parents aux enfants. Le monde, vois-tu, Aomamé, c'est une lute sans fin entre un souvenir et un autre souvenir, qui lui est opposé.
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"- [...] L'Histoire nous enseigne que, au fond, nous sommes les mêmes, autrefois comme aujourd'hui. Même si nos vêtements ou nos modes de vie ont beaucoup changé, nos pensées et nos actes sont très différents. L'être humain, finalement, n'est qu'un simple véhicule, ou un vecteur, pour les gènes. Nous sommes leurs montures tout au long de leur voyage, de génération en génération, exactement comme des chevaux que l'on remplace lorsqu'ils vont mourir. Et les gènes n'ont aucune notion de ce que est bien ou de ce qui est mal. Ni la moindre idée de ce que nous éprouvons. Ils ignorent si nous sommes heureux ou malheureux. Nous ne sommes pour eux qu'un moyen. Leur priorité, c'est obtenir pour eux-mêmes le meilleure rendement.
- Néanmoins, nous ne pouvons pas ne pas réfléchir au bien et au mal. N'est-ce pas ?"
La vieille acquiesça. "Vous avez raison. Les humains ne peuvent pas ne pas réfléchir à cela. Mais au fond, ce sont les gènes qui régissent notre mode de vie. Evidemment, la situation génère des contradictions" ajouta la vieille en souriant.
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Quand on lit la même chose que tout le monde, on ne peut que penser comme tout le monde.
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On ne peut pas choisir ses sentiments observa aomame.
Ça vous tombe à l'improviste. Ce n'est pas comme si on choisissait ses plats sur une carte.
Oui mais quand tu t'aperçois que tu t'es trompée, dans les deux cas, tu le regrettes !
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Du moment que je peux aimer quelqu'un du fond du coeur, et même s'il n'existe pour moi que lui et que lui seul, l'aimer m'aide a vivre. Même si je ne peux pas être avec lui.
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— Ça vous arrive de regretter d’avoir abandonné votre ombre ?
— Je ne le regrette pas, dit le vieillard en secouant plusieurs fois la tête de côté. Je n’ai jamais regretté, pas une fois, parce qu’il n’y a rien à regretter.
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Avant de presser la sonnette, elle toussota pour s'éclaircir la gorge. Aucune réponse. Elle resta figée devant la porte vingt secondes environ. Elle s'apprêtait à sonner une deuxième fois quand le battant s'ouvrit soudain. Apparut alors un vieillard frêle, de petite taille. Il avait sans doute une bonne dizaine de centimètres de moins qu'elle. Vêtu d'un complet sombre, il portait une cravate dont la nuance, sur sa chemise blanche, évoquait les feuilles mortes. Son apparence était propre, nette. Vêtements impeccablement repassés, cheveux blancs soigneusement lissés. On aurait dit qu'il se préparait à rejoindre quelque soirée mondaine. Sur son front, ses rides nombreuses et sévères, creusées, lui firent penser à une photo aérienne de ravines aiguës.
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Je me lève. Je tire le vieux rideau aux couleurs fanées par le soleil. J'ouvre la fenêtre. Je passe la tête au-dehors et je regarde le ciel sombre au-dessus de moi. Pas d'erreur : un croissant de lune à l'air moisi est suspendu là-haut. Bien. Nous sommes dans le même monde. Nous regardons la même lune. Nous sommes rattachés à la réalité par le même fil. Je n'ai qu'à le tirer lentement vers moi.
J'écarte les doigts, j'examine mes paumes. J'y cherche les traces de sang. Mais il n'y en a pas. Pas d'odeur de fer non plus, ni de tache coagulée. Sans doute ce sang est-il déjà absorbé, silencieusement, quelque part.
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Le dimanche fut aussi un jour de très beau temps. Il n' y avait pas de vent et le soleil automnal faisait joliment resplendir les feuilles des arbres des montagnes en leur conférant toutes sortes de nuances variées. De petits oiseaux à gorge blanche voletaient de branche en branche, picorant des baies rouges avec habileté.
Assis sur la terrasse, je ne me lassais pas de contempler ce paysage. La beauté de la nature est prodiguée impartialement aux riches comme aux pauvres.
Comme le temps....Non le temps, ce n' est pas la même chose. Avec de l' argent, je crois que les favorisés de ce monde peuvent s' acheter du temps en plus.
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Quand la face du disque se termina, je me senti soudain ensommeillé ; j'étendi sur moi une couverture et je dormi un moment sur le canapé. Mon sommeil fut profond mais court, d'une duré de vingt minutes tout au plus. J' en l' impression d'avoir beaucoup rêvé_ Lorsque je m'éveillai pourtant, j'avais tout oublié. Il existe des rêves de ce genre, des rêves dont on ne se souvient pas. Des rêves dont les brides s'entrecroisent sans aucun lien entre elles. Chacun de ces fragments a un sens concret, présente une certaine cohérence, mais une fois entremêlés, ils s'annihilent.
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P16
A ma connaissance, Sumire n'avait jamais eu ce qu'on peut appeler un "amant attitré". Elle avait eu, au lycée, quelques amis du sexe masculin avec lesquels elle était allée à la piscine, ou au cinéma. Mais je ne crois pas que ses relations avec eux étaient très approfondies. D'une part, parce qu'elle était trop obnibulée par son désir de devenir écrivain ;d'autre part parce que aucun de ces garçons ne l' attirait réellement. Si elle avait eu une expérience sexuelle (ou quelque chose d'approchant) à cette époque. Ce n'avait pu être que par pure curiosité littéraire, non par désir ou amour.
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P15 à partir de ce moment, Sumire désigna Miu intérieurement, sous le nom de Spoutnik chérie. Elle aimait l'echo de ces mots. Il faisait penser à la chienne Laïka. Spoutnik : Satellite artificiel traversant en silence les ténèbres de l'univers. Les yeux noirs et luisants de la chienne regardant à travers le hublot. Que pouvait-elle bien voir dans cette infinie solitude intersidérale?
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Il y a des temps incroyablement lourds et longs, d'autres légers et brefs. Et puis il arrive que l'ordre du temps se renverse, que l'avantage et l'après se remplacent , et parfois même , au pire, que Le temps disparaisse. Il peut aussi d'en rajouter qui n'étaient pas prévus. Il est vraisemblable que Les hommes ont ordonné le sens de leur propre existence en y intégrant arbitrairement la régulation du remis.pour le dire autrement , s'ils ont pu préserver leur santé mentale ,c'est uniquement grâce à cette opération . Les hommes n'auraient pas pu tenir le coup psychiquement s'ils leur avait fallu accepter que Le temps qui passe soit uniforme et ordonné.
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Ca paysage urbain, nous l'observons à travers les yeux d'un oiseau de nuit qui volerait très haut dans le ciel. Depuis ce point de vue panoramique, la ville apparaît comme une gigantesque créature. Ou même comme un agrégat de corps vivants. S'étendant jusqu'à d'insaisisables confins, de vaisseaux sanguins, innombrables, irriguent les cellules, les régénèrent inlassablement. Les vaisseaux convoient des informations nouvelles, recyclent les anciennes.
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C'était uniquement que la question m'avait traversé l'esprit en rentrant de l'école. Et que depuis tout petit, j'avais été éduqué à me rendre à la bibliothèque et à y faire des recherches dès que j'ignorais quelque chose
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Les parents d’Izumi étaient fous de tennis et chaque dimanche, raquette en main, ils se rendaient sur un court voisin. Les dentistes communistes fous de tennis me paraissent une espèce des plus rares.
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