Citations de Henry Miller (1056)
Aujourd’hui, nous voilà réduits aux conjectures. Il en est qui se satisferont de vous traiter d’imbécile, d’autres, de fanatique, et d’autres encore vous proclameront un héros.
Dans l’objet le plus humble, nous pouvons trouver tout ce que nous cherchons – que ce soit la beauté, la vérité, la réalité ou la divinité.
Si l’on en finissait de vouloir tripoter le monde, peut-être nous apparaîtrait-il comme un endroit bien meilleur que ce que nous le croyons être. Après tout, il n’y en a pas d’autre.
Il n’y a rien de mal dans la vie même. Elle est l’océan où il faut nager – ou bien l’on s’y adapte, ou bien l’on coule par le fond.
Après l’amour, l’amitié est à mon avis le bien le plus précieux que la vie ait à offrir.
Surtout ne croyez pas une seconde que la vie de génie ce soit la vie en rose. Loin de là. Bénissez-vous de n’être rien du tout.
Cela faisait maintenant quinze ans qu’il avait renoncé à boire ; chaque fois qu’il évoquait ce moment déterminant de sa vie, c’était avec un accent de résignation douloureuse, comme s’il avait fait là une énorme bêtise, car depuis ce jour mémorable les choses n’avaient cessé d’aller de mal en pis.
Quelle absurdité, qu’un mot comme platonique pût sortir de ses lèvres ; cela équivalait à prétendre qu’il fallait toujours tenir un fil sous tension à main nue.
Paris ! Sa tête en était pleine. Durant tous ces derniers jours, elles ne chantaient que cela, Paris, Paris, Paris… Que d’évocations dans ce nom ! Les dimanches sur la butte Montmartre, les pique-niques au bois de Boulogne, les manèges aux Tuileries, le bassin du Luxembourg, sur lequel les enfants faisaient voguer leurs bateaux. Il songeait aux amoureux qui se pressaient l’un contre l’autre dans le métro, aux amoureux qui s’enlaçaient en public, dans les squares, dans la rue, partout. Mon dieu, comme on s’aimait, à Paris !
Partout où étaient la vie et les chants, l’ivresse, la foi et le triomphe, était le sang.
Les hommes naissaient dans le sang, et dans le sang ils mouraient. Le sang était puissant, fécond, magique. Le sang était une extase de souffrance et de beauté, un miracle de destruction créatrice, un atome de l’essence divine, peut-être l’essence divine elle-même. Là où coulait le sang, la vie était forte.
L’idée qu’elle pût avoir une personnalité multiple éveillait sa curiosité. Telle une actrice, elle était lasse de jouer toujours le même rôle, celui que le destin avait choisi pour elle. Elle ressemblait à tous ceux qui croient pouvoir, en changeant de nom ou d’adresse, modifier le cours imbécile de leur vie. En dépit de son âge et de ses limites, elle avait presque tout essayé. Elle avait même tenté de devenir un homme.
Dieu sait que les femmes avaient leurs petites misères, surtout quand la lune et les marées se conjuguaient en une configuration mystique.
Si un homme pouvait aimer son prochain, il avait une chance de se respecter soi-même.
Je m’assis et me mis à ruminer. En un rien de temps, mes pensées étaient revenues à Coleridge. Quel soulagement, de laisser l’esprit se prélasser parmi les problèmes de pure esthétique !
Un jeu d’enfants. Voilà à quoi l’on s ‘amuse dans les grandes entreprises ! Voilà l’unique porte de sortie qu’on laisse à ce qu’il y a d’humain en nous !
Quand un amphibie, accoutumé aux noires profondeurs monte au-delà d’un certain niveau ; quand la pression à laquelle il s’est adapté, cesse de s’exercer, le corps explose, implose, dans mille et mille directions. Ce spectacle ne nous est-il pas également familier dans le cas de l’être humain ? Les anciens Scandinaves que prenait le délire furieux de détruire, les Malais en proie à la rage subite de tuer, ne sont-ils pas des exemples d’implosion et d’explosion ? Quand la coupe est pleine, elle déborde. Mais quand la coupe et son contenu ne sont qu’une seule et même substance, alors ?
Toujours l’acteur. Tu l’as aimée naguère ; mais tu étais si content de toi, à l’idée que tu pouvais aimer quelqu’un d’autre en dehors de toi-même, que tu n’as rien eu de plus pressé, pratiquement, que de l’oublier.
Un clown c'est autre chose Malgré ses bouffonneries ou singeries , il vous laisse un peu triste à la fin .Mais les comédiens du burlesque nourrissaient la liberté .Ils vous donnaient du courage , courage de dire ou faire n'importe quoi.
N'essayez pas de changer le monde , changez de monde!