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Georges Belmont (Traducteur)Hortense Chabrier (Traducteur)
EAN : 9782234046405
18 pages
Stock (30/11/-1)
3.8/5   27 notes
Résumé :
Publié en 1973, Virage à 80 fut écrit par Henry Miller pour son quatre-vingtième anniversaire. Dans ce texte, comme dans Voyage en terre antique, Préface à l'ange est mon filigrane ou Réflexions sur la mort de Mishima qui composent l'ouvrage, Miller remet en question les choses qu'il plaçait très haut, accusant le monde actuel de manquer de grandeur, de beauté, d'amour et de liberté, et il cherche encore, toujours, une explication de l'univers et de la sagesse que c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
En poursuivant mes classements et tris de bibliothèque, je suis retombée sur ce petit volume de recueil de textes de H. Miller, dont ce "Virage à 80", publié en 1973, pour son 80e anniversaire. Il y clame son amour de la vie, comme dans cette profession de foi
"(...) si vous pouvez tomber amoureux sans relâche, si vous pouvez pardonner à vos parents le crime de vous avoir mis au monde, s'il vous est égal de ne pas savoir où va la vie, s'il vous suffit de prendre chaque jour comme il vient, si vous êtes capable de pardon aussi bien que d'oubli, si vous pouvez vous empêcher de tourner entièrement au vinaigre, à la hargne, à l'amertume et au cynisme, alors, mon gars, c'est plus qu'à moitié gagné" (p.10)

Cinq écrits dont je retiens plus particulièrement "Virage à 80", "Préface à "L'Ange est mon filigrane" où l'écrivain narre sa passion et ses rapports à la peinture, et le texte le plus important , que je préfère, "réflexions sur la mort de Mishima" où Miller s'adresse par flashs, directement à l'auteur japonais, en l'interpellant sur son suicide, son oeuvre, sa vision de la vie...Un très beau texte qui exprime fortement la fascination, l'admiration de Miller pour Mishima

" Tel un musicien, il n'en finit pas de répéter ces trois leitmotive: jeunesse, beauté, mort. Il donne le sentiment d'être exilé ici-bas. Obsédé qu'il était par l'amour des choses de l'esprit, des choses éternelles, comment pouvait-il s'empêcher de n'être qu'un exilé parmi nous ?" (p.85)
Un recueil qui offre un ensemble d' éléments variés pour apprécier et appréhender différemment la personnalité de Miller . Ce dernier y parle aussi de sa passion pour les ruines dans "Voyage en terre antique"

Une lecture fort plaisante qui présente cinq textes aux thématiques très éclectiques... qui ont le mérite de dégager la philosophie de Henri Miller face à l'existence, et à son travail d'écrivain...
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Je repense à ce livre en amorçant mon virage à 60, je ne suis pas un fou de la vitesse. Inutile d'avoir fait des hautes études de philosophie pour aborder ces cinq textes auxquels on peut reprocher leur côté assez pessimiste mais non dépourvu d'espoir.
Une réflexion éclectique riche écrite dans la dernière ligne droite, un retour d'expérience à lire et à relire...
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Insomnia ou le Diable en liberté, 1973, publié chez Stock traduit par Georges Belmont et Hortense Chabrier.

Que c'est chiant de lire en écriture manuscrite, coquetterie de l'éditeur, à la faveur des 80 ans de l'auteur, cette histoire d'amour, autobiographique touchante et passionnée, qui lui est arrivée à 75 ans, comme si on lisait une ordonnance de médecin, pour ceux qui ne sont pas du sérail évidemment. Maintenant qu'on s'est habitué au texte dactilographié, il ne faut pas nous la refaire, le temps du parchemin a ses limites :
Henry Miller excelle dans ces récits comme Jours tranquilles à Clichy écrit en 3 semaines, inspiré, la plume qui crisse sur le papier sans discontinuer et voilà l'air de rien emballé, pesé, un petit chef d'oeuvre. Ici même je pense qu'il lui a fallu moins de temps encore pour écrire ce court récit d'une quarantaine de pages. C'est brillant et tellement Henry Miller !
"Cela a commencé par un doigt de pied cassé, puis c'est la tête que je me suis cassée , et pour finir c'est le coeur qui s'est brisé. Mais, comme je l'ai dit quelque part, le coeur résiste à tout. On croit seulement qu'il est brisé. La râclée, c'est l'esprit qui la prend. Mais l'esprit aussi est fort ; on peut toujours le ressusciter : question de volonté.."
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C'est à l'âge de 17 ans que je lisais les 3 tomes de la crucifixion en rose, tropique du cancer et tropique du capricorne à la grande surprise d'un de mes profs, allez savoir pourquoi ? Il venait me voir bouquiner à la pause, intrigué et un peu condescendant ; "alors comme ça vous lisez Miller ?" la conversation qui s'en est suivie m'a permis de constater qu'il était fan également de cet auteur. Alors lorsque 40 ans après, je découvre ce virage à 80, inconnu au bataillon, je me précipite...
Et je retrouve instantanément le Miller que j'ai apprécié plus de 40 ans plus tôt : la même verve, la même impertinence, sa truculence, son foisonnement d'idées. Si vous êtes sensible à un roman bien construit avec un schéma narratif impeccable, passez votre chemin.
L'essentiel de l'ouvrage parle de la mort de Mishima, mais Miller peut me parler de n'importe quoi, j'adhère à 200 %.
3 petites citations pour vous mettre l'eau à la bouche :

Page 135
Supposons que tout ce que je dis soit dingue et tordu, qu'est-ce que ça change ? du moins sait-on où j'en suis. Et vous cher lecteur, êtes-vous si sûr d'être tellement d'aplomb ? Prouvez-le !

Page 137
Ce que j'aimerais recommander pour les quelques années, mois ou semaines qui nous restent, c'est de laisser pisser le mérinos le plus agréablement possible.

Page 142
Ainsi donc, que le monde tombe en morceaux ou non, que vous soyez dans le camp des anges ou le diable soi-même, prenez la vie pour ce qu'elle est, payez-vous-en, et répandez joie et chaos.

Challenge multi-défis 2021.

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Pour dire la vérité, je ne pensais pas que dans une bibliothèque consacrée au Japon il y aurait un livre d'Henry Miller. Comme il l'écrira lui-même il n'est jamais allé au Japon, s'intéresse surtout à la Chine et le Zen, comme conception de l'existence, le passionne.

En feuilletant ce recueil de quatre textes portant pour titre Virage à 80 (écrit pour son quatre-vingtième anniversaire, soit 1971), je suis tombé sur ses « Réflexions sur la mort de Mishima », où Miller, ni ne blanchit ni ne condamne l'écrivain Mishima, mais écrit-il, « sa mort, comme la manière et le sens qu'il lui a donnés, m'ont incité à mettre en question certaines des choses que je plaçais très haut ou que je chérissais ».

Il reconnaît Mishima comme un fanatique, mais surtout un patriote, vivant depuis toujours avec la pensée de la mort, mort comme un artiste, par sa conception du suicide et l'idée de servir son pays.
En comparaison Miller pointe que son pays n'a aucune tradition, sauf chez les pionniers. Seules les pionniers, autrement dit les iconoclastes trouvent grâce à ses yeux, soit ceux qui ont l'esprit de courage et de défi. Mishima était en un sens un pionnier.

Aussi les idées les mobiles de Mishima devraient pousser le monde à s'interroger : quelles croyances, quelles valeurs, quelles vérités défendait-il ?
Mishima ne voulait pas d'une rébellion armée mais réveiller ses compatriotes. Miller aussi n'a jamais été tendre sur son pays. Cette lucidité se lit encore ici dans quelques paragraphes bien senties contre la guerre menée au Vietnam et les maux multiples qui gangrènent les états-unis. Miller loue le fait que le Japon n'a plus d'armée, et espère qu'il en sera toujours ainsi. Suit une réflexion fort intéressante sur l‘éthique des samouraïs et sur la volonté de vivre : l'héroïsme dans la mort n'a jamais rien changé dans le monde. C'est par l'habileté à vivre, à profiter de l'existence que l'on change le monde. le sabre, la rivalité, le pouvoir change-t-il vraiment les esprits ?

Si Miller reproche quelque chose à Mishima, ce serait son manque d'humour : « si l'on vise à changer ou à faire bouger le monde, quel meilleur moyen que de brandir le miroir, pour s'y voir soi-même tel qu'on est vraiment, de façon à pouvoir rire de soi et de ses problème  ». Mishima avait-il épuisé ses forces, si jeune 45 ans ? Miller fait le parallèle avec les travailleurs japonais travaillant comme des fourmis, à en crever.

Pour Miller, Mishima déplorait « le cancer de la vie moderne » : argent, confort, sécurité, matérialisme. Une vie qui n'a pas l'air d'avoir de sens, sans émerveillement.

Dans le dernier tiers du texte, Miller s'adresse directement à l'écrivain japonais ("Oui, mon cher Mishima, il y a mille et une questions que j'aimerais vous poser, non que je croie que vous connaissiez les réponses aujourd'hui - où il est trop tard - mais parce que la mécanique de votre esprit m'intrigue") et regrette de n'avoir pu débattre avec lui de nombreux sujets. Tous deux avaient le désir «  de faire de ce monde un endroit plus vivable ». Miller reconnaît la futilité de cette tache. Sans être aveugle aux souffrances et à la réalité, écrire ne sert qu'à créer un univers propre. Fallait-il si échec il y a aller jusqu'au seppuku comme le fit Mishima ?

Mille ne se fait jamais juge et déplore la perte des artistes et des penseurs – et surtout pas les généraux : « quoi que vous fussiez, votre absence est une perte pour ce monde ».
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Citations et extraits (80) Voir plus Ajouter une citation
Réflexions sur la mort de Mishima

Oui, mon cher Mishima, il y a mille et une questions que j'aimerais vous poser, non que je croie que vous connaissiez les réponses aujourd'hui- où il est trop tard-mais parce que la mécanique de votre esprit m'intrigue. Vous avez tant travaillé, et si dur, toute votre vie- mais à quelle fin ? Ne pouvez-vous nous donner encore un livre, de l'au-delà, sur la futilité de l'œuvre ? Vos compatriotes en ont grand besoin; ils travaillent comme des abeilles et des fourmis, mais savourent-ils les fruits de leur labeur, comme l'a voulu le créateur ? (p.97-98)
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Réflexions sur la mort de Mishima

Tel un musicien, il n'en finit pas de répéter ces trois leitmotive: jeunesse, beauté, mort. Il donne le sentiment d'être exilé ici-bas. Obsédé qu'il était par l'amour des choses de l'esprit, des choses éternelles, comment pouvait-il s'empêcher de n'être qu'un exilé parmi nous ? (p.85)
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J'ai toujours adoré ce qui m'est étranger. J'aime ce qui me stimule, me heurte, m'étonne. (p.39)
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L'une des grandes différence entre le sage véritable et le prêcheur, c'est la gaieté. Le rire du sage monte des tripes, des profondeurs; le rire du prêcheur- et il ne rit pas souvent- tord le visage du mauvais côté. Le véritable sage- et même le saint ! -n'a que faire de la morale. (...)
Avec l'âge qui avance, mon idéal, que j'ai l'habitude de renier, a décidément changé. Mon idéal est aujourd'hui d'être libre d'idéaux, libre de tous principes, libre de tous les "ismes" et de toutes les idéologies. Je veux plonger dans l'océan de la vie comme le poisson dans la mer. (p.20)
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Préface à "L'Ange est mon filigrane"

Si l'on finissait de vouloir tripoter le monde, peut-être nous apparaît-t-il comme un endroit bien meilleur que ce que nous le croyons être. Après tout, il n'y en pas d'autre. Et qu'il soit nôtre pour quelques millions d'années de plus, de toute façon jamais nous ne parviendrons à le connaître-rien qu'à le savourer, à l'apprécier, à l'aimer pour ce qu'il est. A la fin comme au commencement, le monde est mystère. Ce mystère existe ou foisonne dans la moindre particule de l'univers. Ce n'est pas une question de taille ou de distance, de grandeur ou d'obscurité lointaine. Tout dépend de la façon dont on considère le monde. (p.142)
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Vidéo de Henry Miller
Un roman envoûtant sur celle qui fût la muse de l'écrivain Henry Miller.
Au fin fond de l'Arizona, une femme affaiblie s'est réfugiée dans le ranch de son frère. À ses pieds, des malles contiennent les derniers souvenirs de son grand amour : le sulfureux écrivain Henry Miller. Après leur coup de foudre dans un dancing de Broadway, elle l'a encouragé à écrire, a été son épouse et l'a entretenu pour qu'il puisse donner naissance à son oeuvre. Elle s'appelle June Mansfield. Tour à tour entraîneuse, serveuse ou comédienne, June n'a eu de cesse de brouiller les pistes. Sous la plume de l'auteur de Tropique du Cancer et d'Anaïs Nin, avec qui elle a formé un célèbre triangle amoureux, elle est devenue un personnage de fiction, mais n'a jamais livré sa vérité. Emmanuelle de Boysson nous entraîne dans le New York de la Prohibition et le Paris des années 1930. Elle fait revivre cette personnalité fantasque, ô combien attachante, et recompose le puzzle d'une existence aux nombreuses zones d'ombre. https://calmann-levy.fr/livre/june-9782702185117
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