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Critiques de Hiromi Kawakami (337)
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Les Années douces

Cet ouvrage, j'ai failli l'abandonner. Je sais maintenant que je le relirai. Libéré que je serai de ma soif de sensation. Libéré que je serai de l'avidité de son l'épilogue. Je pourrai alors savourer l’humilité de chacune de ses phrases. Je pourrai comprendre la raison d'être d'autant de futilités. Celles d'une vie ordinaire. Je saurai alors qu'il ne faut pas chercher de cohérence chez qui se cherche lui-même. Je saurai alors pourquoi des années si pauvres en événements auront été … Les années douces.



Cette histoire est à la fois simple et insolite. Mais le lien qui, à son corps défendant, va unir Tsukiko à son ancien professeur de japonais est tissé par la pureté des sentiments. La démarche est hésitante et chaotique, souvent embrumée par les vapeurs de saké. Le discours est économe. Le vocabulaire est pauvre. Ce dépouillement déconcerte dans la première moitié de l'ouvrage. Il trouve sa glorification dans la seconde.



Dans notre société cupide et frivole, on oublie que la richesse est à portée de main. On oublie que les convenances sont autant d’entraves à la spontanéité. On oublie que quelques mots maladroits, mais sincères, peuvent suffire au cœur.



Ce roman n'affiche pas de prétention. Oubliées chimères et convoitise, il saura combler son lecteur et lui dire comment l'ordinaire peut devenir prospère.

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Les 10 amours de Nishino

Les dix amours de Nishino ne m'ont pas emballé et au final est-ce que je connais mieux le personnage après que dix de ses conquêtes aient raconté leur souvenir... pas franchement.



C'est dommage car l'idée de base était bonne mais dans ces dix femmes beaucoup m'ont paru insignifiantes et fades. Les dialogues sont sans grande importance et vraiment banal. Au final, l'ennui prend vite le dessus sur le lecteur et on espère juste arrive très vite au bout.



L’écriture de l'auteur reste quand même agréable, c'est un point positif mais malgré ça je ne suis pas emballée plus que ça par ce roman.
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Le temps qui va, le temps qui vient

Vie de quartier.



Voici un quartier commerçant à Tokyo. Il y règne une ambiance chaleureuse. Les habitants vont et viennent dans la poissonnerie du quartier. Ceux-ci nous racontent leur quotidien.



Il s'agit du deuxième roman d'Hiromi Kawakami que je lis. J'avais adoré "Les années douces". J'ai également beaucoup apprécié celui-ci. Ce fût une lecture apaisante. L'intrigue est simple. Chacun à son tour, les habitants du quartier prennent la parole. Toutes ces histoires sont liées et se répondent. Ainsi un narrateur d'un chapitre peut être amené a croiser ceux des chapitres précédents.



Une douce mélancolie nous accompagne durant ce roman. Les habitants ont des vies faites de joie, mais aussi de grandes et de petites peines. Souvent les sentiments se mêlent. Parfois ceux-ci sont heureux, parfois ceux-ci sont malheureux. Des occasions manquées ou des erreurs de jugement rendent nostalgiques. Chacune de ces vies est un coup de pinceau qui s'ajoute à la peinture de ce petit quartier.



Ces habitants ne font pas que vivre dans ce quartier, ils en sont la mémoire. Ce sont eux qui le font vivre, être ce qu'il est. Chacun apporte sa pierre, qu'il soit habitant de toujours ou juste de passage. Une certaine douceur de vivre imprègne le quartier, qui parfois se teinte d'amertume, de tristesse. L'auteure nous le fait ressentir avec sa plume délicate et toute en retenue.



Au final, un roman apaisant, posé et qui prend le temps de nous raconter un écheveau de vies.
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Les Années douces

Découvert grâce à la superbe adaptation en BD de Jiro TANIGUCHI, j'avais acheté ce roman il y a plusieurs années et dans une envie de littérature japonaise, je l'ai enfin sorti.

Et cette lecture me confirme à quel point j'aime cette littérature. Loin des pages turners bourrés d'action, Hiromi Kawakami nous offre un moment de lecture contemplative où le temps s'écoule doucement, tendrement. Où les personnages se rapprochent prudemment. Où la nourriture est, comme souvent, en littérature japonaise, une part importante du récit et vous mettra l'eau à la bouche.

La relation de Tsukiko et du maître m'a profondément touchée par cette tendresse et ces va et vient comme le reflux des vagues sur la grève.

On arpente les sentiers avec eux, on boit et on mange avec eux, on cherche le sommeil. Tous ces petits moments de la vie quotidienne que l'on prend peu le temps d'observer sont décrits ici. Et de cette proximité quotidienne naît un attachement magnifique.

A réserver aux amateurs de lecture qui prend son temps et qui aiment savourer des descriptions et des dialogues à demi-mots meublés de silences évocateurs.
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Les Années douces



Les Années douces est un de mes romans japonais préférés. Il est paru en 2000 et a été récompensé par le prix Tanizaki. Il raconte la rencontre entre un vieux professeur de japonais et Tsukiko, l'une de ses anciennes élèves. Hiromi Kawakami ( née en 1958) excelle à décrire les silences, les gestes discrets, la pudeur, l'impatience. Il ne se passe presque rien mais chaque instant devient profond. Un roman délicat et moderne aussi. La fille est brute de décoffrage , le professeur élégant mais maladroit. Les deux sont en complet décalage avec les autres. Une formidable découverte !
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Le temps qui va, le temps qui vient

Ce superbe roman de Kawakami entraîne le lecteur dans un petit quartier commerçant de Tokyo où on commence par visiter la poissonnerie.

C'est ce quartier qui sert de ciment pour relier chaque protagoniste qui raconte à son tour son histoire.

Sur un rythme serein, chacun se livre et les destins s'entrecroisent pour donner un roman de très belle facture qui se lit avec un plaisir immense.

On y retrouve cette atmosphère si particulière ainsi que les traditions en usage au Japon entre la fin de la guerre et nos jours.

Les histoires croisées de ces personnes sont touchantes et confèrent au roman une fond d'émotion qui contribue à la beauté du texte.
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Les Années douces

Ce petit livre est difficile à commenter car il paraît si simple que la crainte d'en dévoiler trop en quelques mot est grande! Je peux dire que durant sa lecture on a le sentiment qu'il ne se passe pas grand chose mais finalement on la quitte en constatant qu'il s'est passé beaucoup et même l'essentiel d'une vie: une rencontre, la rencontre.Il y a 3 personnages principaux:Tsukiko,"le maître" et le saké! ils sont tous les3 très liès ou reliés!? Elle en été, lui en hivers, beaucoup d'enfantillage, de jeux de cache-cache mais ils se trouvent, se retrouvent et osent même se l'avouer: ils se cherchent et s'attendent! Comme l'indique le titre, il y a beaucoup de douceur dans le rythme comme dans les coeurs.Un roman reposant qui fait du bien.
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Les Années douces

Simple, sensible, délicat, voici les qualificatifs pour ce roman agréable à lire.

L'auteure nous invite à des promenades en compagnie de Tsukiko, une jeune femme de 37 ans, célibataire et de son ancien professeur de japonais qu'elle appelle son maître.

Des rencontres au hasard, souvent autour d'un verre de saké chaud. Peu de dialogues entre eux mais ces deux là se comprennent et créent ensemble un curieux lien.

Une jolie histoire, douce, et un brin mélancolique.
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La brocante Nakano

M. Nakano Haruo tient une brocante "qui n'est pas spécialisée dans les objets anciens", comme il aime le préciser à ses clients.

Autour de lui, deux employés qui partagent son temps : Hitomi, la narratrice, et Takeo, un jeune homme introverti.

On trouve également Masayo, soeur de M. Nakano, qui réalise des poupées traditionnelles qu'elle expose.

Autour d'eux gravitent et se succèdent des personnages qui entretiennent des liens, souvent des liens amoureux, avec l'un ou l'autre des protagonistes.

Kawakami Hiromi nous offre ici le récit de toutes ces relations, parfois difficiles, parfois conflictuelles, parfois oppressantes, parfois épanouissantes qui émaillent la vie tranquille de cette brocante et des personnages qui l'habitent.

Le récit est serein et empreint de calme dans lequel flotte une certaine idée du bonheur, comme Kawakami sait si bien le décrire.

C'est un moment agréable, comme peuvent l'être les récits des années douces ou de Manazuru.

Un roman plein de sérénité à choisir pour fuir temporairement les turpitudes du quotidien.
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Les Années douces

Ce que nous avons tous en commun sont, sans aucun doute, les choses les plus élémentaires de la vie et c’est sans doute pour cela que ce très beau récit de Hiromi Kawakami nous touche. On lit rarement des textes qui montrent, de manière aussi simple, l’humanité d’un personnage. On ne se lasse pas un seul instant de Tsukiko et du maître, on a envie de rester près d’eux. Ils sont à la fois tellement proches et si différents de nous. Hiromi Kawakami aborde l’essentiel: aimer et être aimer, se laisser aimer, oser aimer. C’est très juste et très beau. Un vrai beau roman d’une grande écrivaine japonaise.
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La brocante Nakano

A l’ouest de Tokyo, dans un quartier périphérique à forte population estudiantine, M. Nakano tient une boutique de bric-à-brac depuis vingt-cinq ans : « une brocante, pas un magasin d’antiquités », comme tient à le préciser le propriétaire.

La brocante Nakano, c'est bien sûr un lieu rempli de bric-à-brac récupéré un peu partout, auprès de gens qui déménagent, ou qui vident les appartements dont ils ont hérité. Mais la brocante Nakano, c'est aussi aussi un lieu de vie, dans lequel se retrouvent le M. Haruo Nakano, le propriétaire irrésistiblement attiré par les femmes, sa maîtresse, la belle Sakiko, Masayo la soeur de Nakano, femme d'une cinquantaine d'année à l'âme d'artiste, qui coud des poupées, ainsi que deux employés. le jeune Takeo, nommé "récupérateur", conduit le petit camion chargé d'objets qu'il rapporte à la brocante, et Hitomi, la vendeuse, joue un rôle central, accueille les acheteurs, mais surtout écoute et rapporte les conversations.



Les jours passent, au gré des achats et des ventes d'objets, originaux ou non... Les vendeurs peuvent être des yakuzas, les acheteurs de riches Chinois… Les employés observent le manège de Nakano, qui, de plus en plus fréquemment, sous le prétexte d'aller à la banque, rejoint Sakiko. Des sentiments naissent entre Takeo et Hitomi qui se rapprochent, mais, les deux employés, sans véritable raison ne parviennent pas à s'aimer et finalement s'éloignent l'un de l'autre.

Que se passera t-il lorsque la brocante va « faire peau neuve » ? Cette période de travaux, c'est le moment pour chacun de suivre sa route, d'évoluer. Hitomi décide de reprendre ses études, Takeo changera d'orientation…. L'inauguration du nouveau magasin va pourtant donner à tous l'occasion de se retrouver, une nouvelle chance, un nouveau départ ?



Dans ce roman d'Hiromi Kawakami, j'ai retrouvé l'atmosphère délicate des « Années douces». Cette chronique d'une petite brocante japonaise est pleine de poésie – nous avons l'impression de partager le quotidien de ces personnages simples et attachants, qui, comme les objets qu'ils achètent et vendent, ont un côté « cabossé », un peu abîmé, mais qui leur donne toute leur valeur.



Une belle lecture.

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La brocante Nakano

Le magasin de Monsieur Nakano n'est pas un magasin d'antiquités, mais une brocante comme il aime si bien le rappeler. On y trouve des objets en tous genre et de toutes provenances, mais souvent très originaux. Dans ce magasin vous pourrez y rencontrer, si vous avez de la chance, M. Nakano, cinquantenaire plutôt excentrique qui n'a pas sa langue dans poche et qui aime beaucoup (trop ?) les femmes. Le plus souvent, vous aurez affaire à Hitomi, jeune femme qui tient la boutique lorsque Monsieur Nakano n'est pas là. Et si vous êtes réellement chanceux, vous y trouverez Masayo, soeur de Nakano, une artiste qui vient aider la boutique quand elle a un peu de temps ou pendant les périodes chargées. C'est une femme très solaire, qui quand elle est présente, augmente fortement le chiffre d'affaires. Et enfin, travaillant dans l'ombre, Takeo tient le rôle de récupérateur d'objets.



A travers différents épisodes (l'arrivée d'un nouveau client, une demande particulière, l'apparition d'un objet plein d'histoire...), nous suivons la petite vie de ces différents personnages. On suit leurs histoires d'amour, leurs états d'âme et leurs évolutions. La brocante Nakano est un roman purement "feel good" très agréable à lire et rempli d'humour. Les personnes au gré de leurs sentiments du moment, se croisent, se décroisent et s'aiment parfois. On s'attache très rapidement aux personnages et on se laisse porter par toute la douceur qui se dégage du roman.



Hiromi Kawakami est une auteure japonaise très souvent primée et est devenue l'une des auteures féminines les plus populaires au Japon. Je la découvre avec ce roman. La Brocante Nakano est un roman très frais mais qui, tout en simplicité, traite des thèmes de l'amour, de l'amitié, de la recherche de soi et des liens qui lient les êtres entre eux.
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Les Années douces

Dans le café où elle va boire un verre tous les soirs après son travail, Tsukiko rencontre un jour son ancien professeur de japonais. Au fil des soirées arrosées de saké et de grignotages gourmands, des liens ténus mais très forts vont se créer entre eux, faisant jaillir une relation faite de petits bouts de petits riens mais qui comptent tellement pour eux deux.



J’avais déjà pu vous parler de Kawakami Hiromi qui a écrit La brocante Nakano que j’avais beaucoup aimé. J’ai retrouvé son écriture douce et délicate qui fait subtilement émerger une sensibilité exacerbée et la fragilité de la vie. Dans ce petit récit qui se parcourt d’une traite, ou presque, on virevolte dans un tourbillon d’émotions charnelles et subtiles, où la magie de l’instant est omniprésente. Encore une fois, l’auteure met en lumière l’importance du détail, du regard qui se pose sur le merveilleux du moment et nous incite à nous plonger nous aussi dans cette atmosphère réconfortante.



Au-delà des interrogations et des doutes de la narratrice, de son cheminement et de la découverte progressive des différentes facettes de sa personnalité, c’est finalement le personnage de Sensei, le professeur, qui nous intrigue de bout en bout : aussi mystérieux que le sac qu’il emporte partout et tout le temps avec lui, sans raison valable, il auréole tous ses discours d’une touche de mystère qui ne laisse pas indifférent. Tout comme la relation amoureuse un peu inattendue, improbable de prime abord, mais qui est belle et authentique.



Composé en une série de chapitres de leurs vies mélangées par le hasard de la vie, sans lien apparent les unes avec les autres, ces petites histoires allant d’un bar à Tôkyô à une île où on fait de la randonnée sont touchantes et portent en elles une fragrance qui dure une fois le livre refermé. On se laisse gagner la douce ivresse de Tsukiko composée pour l’essentiel de saké et on vogue nous aussi dans un univers où l’impalpable devient une beauté vraie, car indéfinissable mais profondément ressentie.



Vous l’aurez compris, dans ce rush pré-départ – pour info, je décolle vendredi pour un an au Canada avec mon compagnon, nous avons obtenu nos PVT. Et oui, je glisse ça en conclusion d’un billet car non, je n’ai même pas eu le temps de l’annoncer mieux que ça, mais promis, je vous en reparle très vite- donc, à un jour et quelques heures du départ, Les années douces a été une lecture non seulement reposante, agréable et pleine d’espoir, qui m’a redynamisée et m’a donné le sourire !







A très vite depuis Montréal pour une prochaine lecture !
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Les Années douces

Si vous recherchez de l'action, la littérature japonaise risque de ne pas vous convenir car en général il ne se passe rien ou pas grand chose. Elle illustre à merveille l'évolution des sentiments, vous fait partager des émotions, des atmosphères, les gestes de la vie.



J'ai découvert ce style il y a un peu plus d'un an grâce à ma libraire, fan de ce genre et par le biais des magnifiques livres d'Aki Shimazaki que j'ai dévorés.



Aimant le genre, vous l'avez compris, j'ai envie de vous le faire partager et en ce mois de novembre c'est par le biais de la lecture commune de Babelio.



Tsukiko n'est pas loin de la quarantaine, elle croise par hasard son ancien professeur de japonais Harutsuna Matsumoto, de 30 ans son aîné. Elle le nommera "le maître" pendant tout le récit.



Ils se rencontrent toujours ou presque inopinément, ils mangent ensemble, boivent beaucoup de bière et de saké. Et au fil de leurs rencontres, les liens vont se resserrer.



Que ce soit la visite d'un marché, la cueillette des champignons, la fête des fleurs, un voyage dans l'île .... le temps passé ensemble va les rapprocher.



Les gestes simples de la vie (comme servir le saké), les atmosphères et ambiances nous sont décrits avec pudeur, poésie, sérénité.



Au départ avec distance et retenue, ô combien japonaise.. nous allons partager l'évolution de leurs sentiments.



C'est écrit comme le titre avec une infinie douceur, c'est lent, langoureux j'aurais envie de dire. Une histoire se tisse petit à petit mais que d'émotions ressenties dans la lecture. C'et tout simplement BEAU, PUR. Un petit bijou rempli de finesse, parsemé d'haikus (petits poèmes japonais), tout en délicatesse. Une belle histoire sur l'amour.



Un peu de douceur dans ce monde de brute cela fait du bien.



Je suis à présent curieuse de lire la version tirée par le mangaka Jiro Taniguchi, qui par le dessin apporte une autre dimension au récit, voilà une alternative intéressante pour ceux qui souhaitent approcher cette littérature.


Lien : http://nathavh49.blogspot.be..
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La brocante Nakano

Bienvenue à la Brocante Nakano. Pas de Louis ni de tub ici. Juste une petite boutique dans un quartier paisible et excentré. Pas de précieuses antiquité mais une brocante du quotidien.



Le magasin tire son nom de son propriétaire Nakano Haruo, grand amateur de femmes, toujours après un jupon. Il est secondé par la narratrice Hitomi et par Takeo une sorte de commis taiseux. Et puis sa soeur, Masayo, artiste femme libre et fantasque, vient apporter son aide à l'occasion. Un vrai soleil qui entre dans la boutique avec elle.



Le talent de Kawakami Hiromi ne tient pas dans des intrigues palpitantes au suspense insoutenable. Son domaine, à elle, tient plus du diffus, du flou, des émotions qui se tissent entre ses quelques personnages au gré des côtoiements quotidiens. Son écriture est toujours empreinte d'une grande délicatesse, aérienne et pudique, intimiste et raffinée. Ses protagonistes n'ont rien d'extraordinaire si ce n'est être eux-mêmes, avec leur singularité, leur personnalité, leurs non-dits.



Le roman parle de tout et de rien, de ce qui fait la vie avec l'amour, l'amitié, l'humour, les difficultés. Et l'auteure le fait si bien qu'on se retrouve comme ensorcelé dans la dentelle arachnéenne de ses phrases. Merci Kawakamisan et continuez de nous faire rêver!
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Les Années douces

"Oui, un vide infini s'étend sur toutes choses, le vide de l'absence.", ce sont sur ces mots que s'achève "Les années douces" mais ils reflètent également l'esprit des premiers mots du début de ce roman.

Tsukiko est une jeune femme plus proche de la quarantaine que de la trentaine, célibataire, aimant la bonne chère et le bon saké.

Gourmande et gourmet, cela lui permet de rencontrer un soir l'un de ses anciens professeur de japonais, Matsumoto Harutsuna qu'elle appelle "le maître" tout au long de l'histoire : "Pendant que je reste confondue par la similitude de mes goûts avec ceux de ce digne vieillard, je me souviens vaguement de sa silhouette dressée sur l'estrade de la salle de classe de mon lycée.".

Entre ces deux-là se noue une relation, au début basée sur la nourriture et le plaisir d'être ensemble, mais qui va dériver au fil des mois vers un amour tel qu'aucun des deux n'aura jamais connu : "J'aime autant vous dire que moi, depuis tout à l'heure, j'ai tout à fait l'impression que nous sommes amoureux l'un de l'autre !".

Ils ont tous les deux passés l'âge des disputes, des relations non sérieuses, l'un et l'autre étant marqués par la vie mais pas pour les mêmes raisons : "Nous étions graves. Nous l'étions toujours. Même quand nous plaisantions. D'ailleurs, les thons aussi étaient graves. Les bonites aussi étaient graves. En fait, tous les êtres vivants, pour la plupart, sont sérieux et appliqués.".

Pour Tsukiko, c'est une double révélation : elle rencontre un amour grave et profond mais aussi un home qui la respecte et ne cesse de la mettre en valeur et de la faire progresser sur un plan personnel : "Il me semblait que la douceur du maître venait d'un profond désir de se montrer impartial et juste. Cette gentillesse ne s'adressait pas à moi en particulier, elle découlait d'une attitude "pédagogique" qui lui faisait écouter mon avis sans idée préconçue. C'était incomparablement plus agréable que d'être traitée avec une gentillesse ordinaire.".

A travers les deux personnages de ce roman, le mot "amour" prend tout son sens : aimer c'est donner et recevoir.

C'est une histoire toute en subtilité que livre Hiromi Kawakami, brossant l'évolution des personnages et de leur histoire à travers des chapitres représentant un moment bien précis du passé : la fête des fleurs, le marché etc.

Le style est à la fois beau et léger, j'ai énormément pris de plaisir à lire ce livre bien que j'en ai déjà lu l'adaptation en bande dessinée par l'auteur et par le dessinateur Jirô Taniguchi (je confirme par la même occasion que cette adaptation est très fidèle à l'histoire et à l'esprit du livre).

J'ai été touchée par la délicatesse de l'histoire ainsi que par sa beauté.

Il y a un côté très japonais et zen avec le maître philosophant sur la vie, j'ai senti qu'une atmosphère se dégageait des mots et que le Japon n'était jamais loin.

En prime, ce roman met l'eau à la bouche avec tous les mets dont il est question, donnant ainsi envie de partir au Japon pour y vérifier si l'on y mange et boit aussi bien que cela est décrit et s'il s'y dégage autant de douceur de vivre.



"Les années douces" est un roman japonais pudique décrivant une belle relation entre deux êtres que rien ne prédestinait à se retrouver.

Une fois le livre refermé la magie des mots opère encore et laisse à chacun le soin de ne pas fuir le bonheur par peur qu'il ne se sauve.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Les Années douces

Un vieux professeur (le maître) et une de ses anciennes élèves se rencontrent par hasard au coin d’un comptoir. Ils renouvellent ses rencontres improvisées et partagent des discussions et surtout du saké.



Au long des mois des liens se tissent malgré la différence d’âge avec des promenades, des visites et des soirées alcoolisées.



Kawakami instaure une lecture douce, pratiquement sans vagues de la vie des deux protagonistes. Le texte devient finalement comme une poésie autour de cette relation. Kawakami privilégie essentiellement la forme sur le fond.



Même si l’on se laisse emporter assez facilement par l’écriture, il faut être amoureux du style et des mots pour apprécier totalement ce roman.

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La brocante Nakano

La brocante Nakano est installée dans une banlieue tranquille de Tokyo. Elle croule sous le bric à brac. Le propriétaire M.Nakano est un sympathique quinquagénaire qui aime beaucoup les femmes. Il est aidé par trois personnes: sa soeur aînée Masayo, une aaârtiste qui fabrique des poupées, toujours de bonne humeur, le jeune et taiseux Takéo qui l'aide à récupérer les objets chez les particuliers et enfin Hitomi, la narratrice, une jeune femme un peu à côté de ses pompes qui vient d'abandonner ses études.

Chaque chapitre est organisé autour d'un objet ou d'un client. On y croise celui qui veut vendre des photos osées ou bien celui qui veut se débarrasser d'un objet porte-poisse. Mais surtout on s'attache aux personnages récurrents à travers une minutieuse description de petits riens. Ils nous ressemblent tant avec leurs maladresses, leurs ridicules, leurs manies, leurs incertitudes et leur imprévisibilité ! Et on partagerait leur plat de nouilles chinoises avec plaisir !

Ce roman n'a pas la même profondeur psychologique que Les Années Douces ou le Temps qui va, le temps qui vient mais c'est quand même un très bon cru ! Hiromi Kawakami n'a pas son pareil pour capter les petits instants savoureux de la vie quotidienne.
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Manazuru

Ouvrir un roman de Kawakami Hiromi est comme faire glisser un panneau ouvrant sur un monde évanescent.

C'est elle-même, par le biais de Kei, sa narratrice, qui donne la meilleure définition de son livre: "Le récit est censé être limpide et innocent, pourtant, on ne voit pas où il mène. Et dans l'ombre de certains passages, on découvre quelque chose!"

La dernière page se ferme et on se reveille, le temps reprend son cours. L'auteure est une véritable magicienne des mots. Elle les tisse et les assemble comme un charme ensorcelant.



J'ai trouvé le personnage de Kei, cette femme plus toute jeune et dont le mari a disparu depuis douze années, infiniment attachant. Le roman étant rédigé à la première personne du singulier, on plonge dans l'intimité de ses réflexions. C'est beau, d'une beauté éthérée. Les contours apparaissent flous, plus aquarelle que peinture à l'huile. C'est ce qui donne ce côté merveilleux et fantastique au récit.

Comme Kei, on se perd parfois dans les méandres de Manazuru. Cette ville à la pointe d'une péninsule semble multidimensionnelle, à l'image des pensées et de l'imagination.



De son écriture délicate et intimiste, Kawakami Hiromi nous offre de très belles scènes, qu'elles sortent du quotidien de Kei entre sa mère et sa fille collégienne, ou de ses réflexions. Beaucoup d'intensité dans ce roman, de douceur également. A consommer sans modération.
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Les Années douces

une très beau livre , des descriptions magnifiques. Au delà de la description fidèle de ce à quoi peuvent ressembler des relations humaines profondes entre deux êtres, ce sont les description de la nourriture, des plats et des déjeuners qui me restent. Ce livre est une bonne fenêtre pour embrasser la littérature asiatique. Les descriptions sont belles et le style est d'une grande poésie. Ce roman est semblable à une toile en train d'être peinte il est tout en petites touches et se déguste de bout des lèvres tant il met l'eau à la bouche. Ce roman me renvoie à des scènes superbes d'un film qui m'a beaucoup marqué "Departures3 avec là aussi des belles descriptions de nourriture asiatique et à cette phrase du film que je cite souvent: "Je me déteste tellement que c'est bon"

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