Et pourtant.
Je pense que c'est ce qui résume le mieux mon expérience avec ce livre.
Parce que je ne suis vraiment pas fan des romans contemplatifs et pourtant, j'ai adoré. J'ai tendance à zapper les grands paragraphes descriptifs et pourtant, là non. Ce livre m'a été conseillé par une libraire dans le cadre d'un abonnement à une box. Je l'ai sentie hésitante en me proposant ce livre alors que pourtant, j'ai adoré.
Ce livre c'est un peu l'équivalent de s'asseoir à un arrêt de bus un jour de temps doux et laisser passer les bus trop pleins pour prendre celui qui sera confortable. C'est une douce attente, une découverte lente, une lecture parfaitement sereine.
Foncez si vous avez envie d'une lecture délicate et au rythme quasi immobile.
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Tsukiko, célibataire endurcie abordant la quarantaine, rencontre par hasard son vieux professeur de japonais autour d'un verre de saké. Peu d'affinités les lient, elle parce qu'elle le trouvait sévère et autoritaire, lui parce qu'elle était mauvaise élève et insolente. Une étrange liaison va pourtant s'établir entre ces deux êtres éloignés par l'âge et le tempérament mais que rapproche un même sentiment de solitude. Un amour partagé va naître, au-delà des convenances, leur permettant de vivre quelques années de presque bonheur, les années douces du titre. La douceur est donc au programme dans ce roman qui fait du bien, écrit avec un raffinement typiquement japonais et nous plongeant au cœur même des liens parfois surprenants qui se tissent entre deux êtres humains…
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Une jeune femme rencontre par hasard son ancien professeur de japonais. Entre eux va se lier un amitié qui va se tisser au fil de leurs sorties champêtres, forestières… C'est un roman que je qualifierai d' « évaporé ». Il ne se passe pas grand-chose. Mais on sent le lien qui se renforce peu à peu entre les deux protagonistes. L'esprit du « Ma », peut-être ? Ce qu'on ne voit pas, sorte de vide invisible mais qui lie les gens et les choses entre eux. Toujours très difficile, avec ce genre d'intrigue de savoir si l'auteur abuse de ce lien, comme parfois Haruki Murakami qui en fait parfois un usage immodéré pour tromper le lecteur (c'est ce que je pense), ou si ce « Ma » constitue véritablement le fil conducteur du récit. Je pense qu'il s'agit ici de la deuxième option. En effet, ça tient la route et le lecteur est d'abord intrigué, puis happé par cette non-intrigue. J'adore le Japon et sa littérature ! Comment faire ressentir cette force invisible dans notre Occident si cartésien ?
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Le titre, superbe et poétique, m'avait d'emblée donné envie de lire ce roman de Kawakami Hiromi, dont j'avais déjà fort apprécié Les années douces.
L'auteure traite ici de cette période parfois si ardue qu'est l'adolescence. Midori, jeune garçon de 17 ans, a été élevé dans une cellule familiale atypique (surtout au Japon)entre sa mère journaliste indépendante et sa grand-mère aux concepts éducatifs très arrêtés. Pas de père à l'horizon et la seule figure masculine adulte dans son entourage est cet ami de sa mère qui passe régulièrement à la maison.
Midori aspire à une vie plus ancrée dans la norme sociale. Il est également en quête d'identité, ce flou artistique qu'on cherche tous à fixer à ce moment de la vie. Sans compter les questions sur son géniteur. Pas simple de se construire quand on ignore 50% de sa provenance génétique...
Kawakami Hiromi dresse une sympathique galerie de personnages qu'elle nuance afin de les rendre plus vivants sous nos yeux. J'aime la tonalité douce et délicate de ses écrits. Lu adulte, celui-ci m'a renvoyée vers la personne que j'étais à 17 ans et je me suis très vite attachée à Midori et à ses tâtonnements.
Un beau livre, d'une grande finesse, que je ne peux que vivement recommandé pour s'immerger dans les délices de la littérature japonaise.
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La narratrice, Tsukiko, jeune femme de 37 ans, rencontre par hasard son ancien professeur de japonais dans un troquet. Il a une trentaine d'années de plus qu'elle. Il est veuf, elle célibataire endurcie et tous deux ont les mêmes goûts culinaires. Ces deux âmes esseulées vont nouer une singulière amitié faite de rencontres de hasard dans les bars où tous deux aiment boire du saké. Puis, le maître, comme l'appelle Tsukiko, lui propose des balades pour aller au marché, ramasser des champignons, admirer la floraison des cerisiers... Les saisons passent, la nature s'éveille, s'endort sous les ciels changeants et Tsukiko et le maître restent dans des échanges retenus, pudiques, emplis de non-dits même lors de quelques moments plus intimes lorsque tous deux s'enivrent. Mais Tsukiko nous laisse deviner assez vite qu'elle ne peut pas se satisfaire plus longtemps de cette relation figée...
Un roman d'une grande mélancolie, à lire par temps de pluie ou quand le vague à l'âme vous guette...
Challenge multi-défis 2020
Challenge plumes féminines 2020
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Voici un récit assez court racontant les retrouvailles d'une jeune femme avec son professeur d'antan. De rencontres en rencontres, une relation particulière va se nouer entre les deux individus, relation qui va évoluer au fil du temps.
C'est donc un livre assez atypique, raconté à la première personne par Tsukiko, notre jeune femme. Elle raconte au fil de l'eau ses rencontres avec celui qu'elle appelle "le maître", ses sentiments, ses doutes...
C'est une histoire qui parle aussi de la société japonaise et des contraintes qu'elle impose aux individus (le travail, le mariage, la construction d'une famille, la solitude) et comment certains font tout pour s'extraire de ces schémas.
Hiromi Kawakami raconte cette histoire avec beaucoup de douceur et de pudeur. Les mots sont savamment choisi pour mettre le lecteur dans une bulle. Si bien que, si dans l'absolu il ne se passe rien dans ce roman, on se laisse porter par cette relation puissante et sincère qui se développe entre les deux personnages.
Une parenthèse de lecture agréable. Un livre à lire et à relire quand le monde nous semble un peu trop dur et fade.
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C'est une histoire d'amour, un peu bizarre, ou plutôt de compagnonnage entre deux êtres solitaires, une femme et son vieux professeur. Nous suivons une succession de scènes, souvent ponctuées de délicates petites touches de poésie, de retrouvailles sans cesse renouvelées. Sans jamais se fixer de rendez-vous, mais tout en se cherchant tout de même, les deux personnages se retrouvent dans les mêmes endroits, pour boire (parfois beaucoup !) et se livrer à des confidences et des bavardages qui tournent parfois à de gentilles joutes verbales. En effet, Tsukiko assume une certaine immaturité bien qu'ayant la quarantaine et accepte que son ancien professeur quelque peu excentrique la traite parfois comme une gamine. D'ailleurs, elle persiste à l'appeler "le maître" comme lorsqu'elle fréquentait sa classe.
Mais la tendresse et l'amour, un amour que Tsukiko reconnaît la première et semble presque quémander, s'installent doucement entre eux. Une histoire contée en demi-teintes, toute en finesse, avec la délicatesse propre, je trouve, à certains auteurs japonais. Une histoire sur laquelle, à la fin, la narratrice se retourne, après la disparition du maître avec une tendre nostalgie. Ces douces années n'auront duré que trois ans. Un roman délicat et touchant.
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Une femme rencontre un de ces anciens professeurs dans un bar. Au fur et à mesure de leurs rencontres, de moins en moins fortuites et toujours arrosées de saké, ils découvrent leurs affinités. Imperceptiblement, au fil des mois, le maître et Tsukiko se rapprochent, malgré la trentaine d’années qui les sépare.
Un léger humour, les activités de la vie quotidienne, la délicatesse de l’évolution des sentiments… Ce doux roman m’a accompagnée durant un aller-retour en train et est resté dans mon esprit plusieurs heures après l’avoir fini.
C’est un très bon roman, qui se lit facilement. Comme souvent dans la littérature asiatique contemporaine, c’est un peu contemplatif, il ne faut pas s’attendre à beaucoup d’action, mais plutôt à de nombreuses touches de réflexion.
Et c’est agréable, de temps en temps !
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Dix histoires d'amour, un peu communes parfois surréalistes, tournant toujours autours du même personnage Nishino. Serais-ce ses seules histoires d'amour ? Ou bien celles qui l'ont marqué ? Nous ne le saurons probablement pas... Nishino non plus d'ailleurs.
J'ai adoré la poésie des mots, ces tranches de vies plutôt banales mais charmantes. En refermant le livre, j'ai eu l'impression de faire le deuil des personnages. Sans trop bien savoir pourquoi...
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un roman qui porte très bien son titre : c'est un livre qui fait du bien. Il traite de la relation entre une femme et un de ses enseignants qu'elle retrouve "par hasard". J'écris ce terme entre guillemets car ce personnage apparaît souvent au moment où cette jeune femme ne s'y attend pas. On a le sentiment que c'est son ange gardien. En tout cas ce roman n'est que douceur, bien écrit, dense, consistant. Il n'y a qu'un bref passage qui n'avait pas sa place à mon avis mais tout le reste fait un bien fou avec un brin d'humour
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Ce livre est exotique. C'est plus un voyage de sensations qu'une histoire avec de l'action ; un voyage japonais, de la nourriture très présente à la pudeur des sentiments, en passant par la délicatesse qu'ont les estampes et les haïkus. L'étrangeté de Tsukiko, cette femme qui semble naïve comme une jeune fille, l'étrangeté du lien qui prend forme devant nos yeux comme une calligraphie, avec le Maitre, ce vieux professeur, ont un effet magnétique. J'ai été à la limite de la lassitude dans le dernier tiers, ne comprenant pas bien les personnages, mais en tournant la dernière page, j'ai su que cette lecture laissait une trace en moi : ce livre est différent, et c'est tant mieux.
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Tsukiko, 36 ans, va souvent le soir dans un petit troquet près de la gare et rencontre par hasard le "maître", son ancien professeur de japonais. Ils savourent les mêmes plats, boivent de la bière, du saké et leurs liens se resserrent au fur et à mesure de leurs rencontres et promenades communes. Avec eux, on est attentif aux mille petites choses qui font le bonheur d'une vie simple . Tsukiko rencontre un autre homme de son âge, le maître une ancienne collègue avant de s'avouer leur amour réciproque. Beaucoup de pudeur et de tendresse dans cette relation et une écriture fort agréable à lire.
Je conseille vivement ce beau roman.
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Dans ce roman, empreint d’une profonde douceur et d’un respect infini des êtres, Hiromi Kawakami poursuit sa quête des liens amoureux en marge de la société, entamée par "Les années douces". Il s’agit ici des affinités particulières entre Miyako et Ryô, que le destin va faire se retrouver, pour vivre ensemble et partager cet amour qu’ils osent enfin s’avouer, trente années après la nuit qui les a vus s’unir à la toute fin de l’adolescence. L’histoire oscille entre présent et passé, au gré des souvenirs partagés et des événements qui les ont marqués, la mort de leur mère, personne fantasque mais terriblement attachante, le tremblement de terre de Kobé, l’attentat aveugle au gaz sarin dans le métro de Tokyô, et cet ami de la famille qui leur a révélé un jour le secret de leur naissance. Un beau roman, d’une écriture délicate, sur un sujet tabou revisité avec bonheur…
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La brocante de Nakano.. Ou le bouquin qui traînait depuis un moment.. et que ça fait longtemps que j'avais pas lu de japonais, tient oui pourquoi pas...
Pitch :
alors heu.... heu... c'est à Tokyo, dans un petit quartier commerçant, là y a une brocante, mais pas le truc chicos, hein, pas les trucs vieux de chez vieux, qui coûtent les yeux de la tête, non.. une sorte de bric à brac plutôt... Elle est tenue par Nakano, un mec d'une cinquantaine d'année qui collectionne les nanas, à la caisse y a Hitomi, une jeune femme un peu timide et effacé, et puis y a Takéo, un jeune gars encore plus timide et effacé qu'Hitomi, lui il conduit le camion pourri pour aller vider les maisons, y se transbahute la marchandise.. de temps en temps, la frangine de Nakano passe à la boutique, c'est rigolo mais elle a la fibre commerçante, elle arrive à vendre de ces trucs... et puis ?....
Et puis la vie, les amours, les emmerdes, les clients plus ou moins louches, les saisons qui passent, les ramens et autres soupes de nouilles, les katsudon ou les cury avalés alors qu'on est sous le kotatsu...
Et puis ?...
Et puis bin rien...
Nan si vous voulez de l'action, des rebondissements, des éclats de voix... bin passez votre chemin. Et je rigole... le livre où pour un européen il ne se passe strictement rien, limite la platitude...
Mais où au final pour celui qui connaît certains codes de la culture japonaise il n'en est rien... rien du tout même...
Un livre presque rentre dedans (pour un japonais), par certain aspect quant au relationnel des personnages... un livre qui pose des questions quant aux rapports humains, au rapport du travail aussi, de la ville, de la vie, de la famille...
Les traces que cela laisse... tous traumatisés quelque part pour une raison ou pour une autre, et avançant à tâtons, pour grandir d'une manière ou d'une autre, se trouver, voir juste se retrouver...
Pour nous cela est si léger, pour un japonais je ne suis pas certaine...
Hiromi Kawakami est une autrice contemporaine importante au japon, avec ce qui nous semble légèreté elle fait bouger les lignes, les questionne.
La littérature japonaise est compliquée pour un lecteur européen... car là ou pour nous sommes face à du vide et du creux, il n'en est pas de même pour eux. Une subtilité particulière, où les silences comptent bien plus que les mots. Où tout est question de temps, de souffle, et de ne surtout pas heurter l'autre de quelque manière que se soit.
Et à la brocante Nakano, ils sont particuliers...
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"Je ne comprends pas comment tu fais pour lire des livres où il ne se passe strictement rien ! Un boutiquier qui courre la gueuse, un quasi neuneu et une gamine qui ne sait pas sur quel pied danser, complété par une folle dingue et le tout dans un ramassis de bibelots poussiéreux !
je n'ai jamais pu aller jusqu'au bout ! "
Telles étaient les paroles d'une amie à qui j'ai prêté la "Brocante Nakano" parce qu'elle me disait vouloir découvrir la littérature japonaise.
Je n'ai rien dit, j'ai souri et reposé le livre à côté des "Années douces".
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