AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Ilaria Tuti (357)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Sur le toit de l'enfer

Je viens tout juste de tourner la dernière page de ce polar et de me rendre compte qu'en fait , malgré un nombre de pages conséquent, il m'avait fallu fort peu de temps pour arriver au terme de l'intrigue , un signe qui , pour beaucoup d'entre nous , ne trompe pas . Oui , pour moi , c'est vraiment un excellent bouquin .

D'abord , il y a un lieu envoûtant et mystérieux, voire inquiétant, les montagnes sauvages du Frioul , en Italie , et plus précisément le village de Traveni , un "pseudo " pour désigner un endroit qui a vu naître l'auteure , d'où des descriptions parfaitement précises et surtout belles . Dans ce village , on ne parle pas , les secrets sont enfouis , bien gardés , les secrets de famille ne sont pas révélés aux étrangers même si c'est à l'église qu'on rencontre le plus grand nombre de pères " illégitimes" ...les innombrables " bâtards " du village peuvent dormir tranquilles ...

Un village comme il en existe partout , du reste , en Italie comme dans bien d'autres pays ...Oui , sauf que là, on va découvrir un cadavre ...Bon , déjà , trouver un cadavre , ce n'est pas courant ( heureusement...) mais trouver un cadavre auquel on a " arraché " les deux yeux ... c'est plutôt rare , non ? ( heureusement bis ) . Bon ça , c'est fait mais le plus dur n'est pas réalisé, vous "verrez" bien puisque vous n'êtes pas victime mais lecteur... Ce que je veux dire c'est que les morts , c'est comme les verres d'apéro , un , ça va mais plusieurs , bonjour les dégâts...Dans les deux cas , vous risquez de voir surgir la maréchaussée . Et comme des morts , il va y en avoir un paquet , ils sont là pour un moment , les flics.

Pour mener l'enquête, un sacré personnage , ou plutôt une sacrée bonne femme répondant au doux nom de Teresa Battaglia .Le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle semble être une " sacrée peau de vache " avec ses subordonnés , ( et les autres ...) notamment l'inspecteur Massimo Marini qui arrive dans l'équipe , reçu comme " un chien dans un jeu de quilles " . Une femme de 60 ans bourrue à l'excès mais intègre, dynamique et pleine d'empathie comme on pourra le constater tout au long du roman.Ce personnage , et je n'en dirai pas plus , va vous captiver , c'est certain , son histoire personnelle occupe une grande place dans l'ouvrage et nous " accroche " sacrément, presque autant que l'intrigue elle - même . Suivez bien , surtout , hein et vous aurez un bonbon....(oui , oui , on en reparlera).

L'intrigue puise son origine dans le passé et s'avère très émouvante et perturbante mais ...il faudra bien la résoudre, c'est bien un peu le but quand même .

Et c'est là qu'interviennent les qualités de l'auteure . de belles descriptions des paysages , de l'atmosphère et des caractères, des paragraphes courts et vifs , des retours au passé de ci , de là, des indices ...L'écriture ( traduction ) est fluide et " facile d'accès ". Les scènes les plus violentes ont été transcrites avec tact , intelligence et , si elles sont bien présentes car indispensables , elles ne sont pas de nature à faire " passer leur chemin " aux plus sensibles d'entre nous , enfin à mon avis .

Peut- être peut - on noter quelques passages un peu lents au début mais il faut bien mettre en place les pièces du puzzle et on plonge assez vite au coeur d'une action passionnante où Teresa va exercer tout son talent tout en suscitant bien des interrogations quant à sa propre personne . Là aussi , mystère , une " corde à son arc" de plus pour Ilaria Tuti car Teresa , qu'on le sache reviendra dans un opus suivant . Une très bonne nouvelle pour moi et , je l'espère, pour vous aussi . Mais à lire les critiques , cela ne fait guère de doutes ...tant mieux.
Commenter  J’apprécie          853
Sur le toit de l'enfer

La découverte d'un jeune talent est un plaisir alors merci à l'équipe de Masse Critique privilégiée et aux Editions Robert Laffont .

Pourtant, la pluie d'éloges inondant la couverture , au début m'a rendue méfiante ...voyons donc !





Tout de suite, je dois dire que dès les premières pages , le récit m'a emportée . On entre au coeur d'un thriller qui a du rythme , de la matière, un décor et du mystère !

En effet, d'horribles drames vont se jouer autour d'un petit village , isolé dans des montagnes sauvages du Frioul en Italie , entouré de forêts millénaires .



On peut dire que c'est le personnage principal ,Teresa Battaglia qui , par sa personnalité , va porter le roman .

Flic émérite , bourrue , intègre , sensible et humaine , Teresa est attachante et parfois bouleversante . le fil du récit la dévoile par bribes , au milieu de ses coups d'éclat qui décoiffent .

Elle m'a un peu rappelé Vera Stanhope , l'inspectrice britannique d'une série télévisée , héroïne humaniste elle aussi et tellement drolatique !





Si le récit revêt le genre thriller c'est pour mieux présenter une foultitude de thèmes dont la solitude, la mort , la maltraitance , la maladie , le couple etc ...

C'est pour évoquer les arcanes de l'âme humaine et leurs mystères .

C'est pour opposer science , religion et rites païens .

Et enfin, c'est pour dénoncer des excès et des dérives expérimentales comme celles d'un psychanalyste autrichien qui priva les enfants d'un orphelinat de stimuli émotionnels : l'allusion à ces tortures ponctue le récit par évocations épistolaires régulières et lancinantes .

Et j'en oublie !



Tous ces thèmes s'articulent , se côtoient, se mélangent , se complètent pour tisser la trame d'un étonnant roman , très dense .

Parfois un peu trop à mon goût : j'aurais souhaité que certains sujets soient plus approfondis , qu'on s'attarde sur d'autres .

La vulgarisation psychanalytique ne m'a pas non plus convaincue : les mélanges de données réelles et de fiction ont souvent abouti à l'invraisemblance .

Alors, je préfère penser que par moment , on frôle le fantastique .



A la fin du livre, l'auteure se présente et explique que son roman " plonge ses racines dans sa terre d'origine " .

Alors, , j'aurais aimé me perdre plus profondément , plus longtemps dans ces contrées sauvages , hors du temps .

Le rythme est assez soutenu mais, j'espère y revenir puisque ce n'est que le premier tome d'une série .



Malgré quelques petites critiques , le roman de Ilara Tuti reste une belle découverte , un bon moment de lecture .

Nul doute que je suivrai cette auteure .

J'ai aimé la passion qui émane de son écriture fougueuse .

J'ai aimé sa terre

J'ai aimé sa sensibilité .



Un jeune talent très prometteur qui a déjà obtenu un prix : le " Prix Bête Noire des libraires " 2018 .



Et, de ce fait , découvrant cette collection : " La Bête Noire " de chez Robert Laffont , je vais y jeter un oeil ...enfin... façon de parler !











Commenter  J’apprécie          722
Sur le toit de l'enfer

Un décor prégnant, en adéquation avec l’intrigue : les paysages sauvages de l’Italie septentrionale , le Frioul qui borde l’Autriche, le froid glacial d’un hiver particulièrement rigoureux, le silence feutré, angoissant des forêts enneigées , juste quelques bruissements insidieux et funestes,

Des personnages attachants, terriblement humains , malmenés, cabossés par la vie,

Une histoire palpitante,

Une écriture scandée,

Voilà de riches matières composant un thriller captivant

Des analepses qui nous plongent dans des époques différentes et qui sont autant d’indices pour tenter de décrypter le mystère. Pourtant, dès les premières pages on imagine sans peine, que quelques expériences infernales menées par de personnages sataniques, et sûrement d’anciens nazies (plusieurs scènes se déroulent en Autriche , quelques décennies après la fin de la guerre) en recherche constante d’expériences monstrueuses , inhumaines sont la clé de voûté de ce roman .

Alors pourquoi comparer cette jeune écrivaine talentueuse à un pilier masculin de la littérature policière italienne ? Il faut juste lui souhaiter une belle et prolifique carrière due à une plume faconde et originale et lui permettre de faire épanouir pleinement sa propre personnalité !



Un grand Merci à Babelio et aux éditions Robert Laffont pour cette découverte.

Commenter  J’apprécie          597
Sur le toit de l'enfer

Une autre découverte. Quel bonheur. D'autant que j'aime bien l'Italie, les italiens et leurs polars. Ici, une commissaire dans la soixantaine , spécialiste du profilage , accompagné d'un jeune inspecteur qui veut tout apprendre mais qui devra laisser l'arrogance à sa chef . J'aime déjà ce genre de caractère. Donc, dans les montagnes du Frioul, un petit village où un meurtre des plus violents a été commis. Et comme notre commissaire, Therese Battaglia, ne lâche rien, comme elle est convaincue que le tueur frappera de nouveau, je me suis laissée happer par son acharnement à vouloir comprendre et découvrir qui est donc ce tueur si difficile à cerner. Une intrigue qui réussit à amalgamer le passé et ses erreurs avec ses conséquences bien vivantes au présent. Bref laissez-vous prendre par ces montagnes, ce décor, ce village, cette intrigue rythmée et vous passerez un bon moment de lecture. Une belle découverte que cette Ilaria Tuti.
Commenter  J’apprécie          582
À la lumière de la nuit

Une petite fille égarée dans un décor lugubre, la nuit, une mélopée étrange, les premières lignes de ce roman créent une ambiance mystérieuse et propice à l’angoisse.



Rêve ou réalité, la fillette évoque la présence d’un enfant enterré. Les premières recherches autour de la maison ne donnent rien. Le père est hostile vis à vis des enquêteurs, pour protéger sa fille ou pour éviter d’attirer l’attention sur lui ?



Même si l’inspectrice Battaglia nous confie peu à peu ses difficultés personnelles, qui risquent de mettre à mal ses talents de flic, elle ne peut se résoudre à abandonner et laisser la fillette aux bons soins de ses parents pour apaiser ses peurs d’enfant. D’autant que les appels de Chiara sont de véritables appels au secours.



Pas de personnage banal dans ce polar, inspectrice fragile, enfant atteinte d’une maladie rare, ermites en tout genre, la galerie de portraits contribue à l’ambiance sombre.



En filigrane le thème des migrants dans les années 90 alors que les frontières italiennes étaient en première ligne pour des migrants qui n’avaient d’autres choix que de fuir leur pays d’origine.



Très bon polar, accrocheur et bien structuré.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          560
Fleur de roche

Je viens de terminer ce roman dans sa version italienne (Fiore di roccia) et attends avec impatience sa traduction pour l’offrir à mon épouse.



C’est un superbe récit qui se déroule en 1915, pendant la grande guerre, dans le Frioul, à Timau à la frontière Italo-Austro-hongroise, sur la ligne de front.

Là, des femmes courageuses ont escaladé la montagne pour apporter au front dans leurs hottes armes, munitions, explosifs et lettres destinées aux soldats italiens. Le poids sur leurs épaules était pesant, le trajet dans la neige épuisant.

Nous suivons Agata, jeune femme au caractère fort et ses compagnes. Toutes susciteront l’admiration et le respect des combattants.



Ilaria Tuti rend justice et sort de l’oubli le rôle historique qu’ont joué les femmes sur ce front, les “ Portatrici carniche”



Un livre sur le courage, la pauvreté, les blessures, l’entraide, la mort sans occulter néanmoins d’autres réflexions sur l’obéissance aux ordres, sur la condition des femmes.



Certains protagonistes sont inoubliables : Agata d’abord, les autres porteuses, mais aussi le capitaine Colman, le curé Don Nereo, le médecin Janes et le mystérieux Ismar.



J’ai adoré ce roman pour ses superbes descriptions de la montagne, pour ses protagonistes, pour la beauté de sa langue et pour l’art de l’autrice de nous surprendre en nous entraînant sur des chemins inattendus !

Commenter  J’apprécie          552
Fleur de roche

Fleur de roche de Ilaria Tuti, très beau livre, un récit prenant et poignant. Cela fait un moment que je voulais le lire, je suis heureuse de l’avoir fait.



Juin 1915, la guerre fait rage, dans le Frioul italien, les soldats alpins face aux autrichiens, surnommés les diables blancs. Plus d’hommes valides à Timau, il ne reste plus que des louves exténuées, des louveteaux affamés et des invalides cloîtrés dans leur maison. Si, il y en a un, Francesco, mais intouchable. Un officier s’invite dans l’église et demande des bras pour assurer la liaison, entre les dépôts de la vallée et la zone de la Carnie. Le prêtre Don Nereo, hésite, il n’y a pas de voies carrossables menant aux contreforts, ni de sentiers pour les mulets. Il faut escalader ces versants impitoyables pendant des heures et le faire sous les obus.



A la tombée de la nuit, Agata, Lucia, Viola, Caterina, Maria, se réunissent et décident de répondre à cet appel à l’aide, personne d’autre ne le fera et ces pauvres soldats mourront de faim. Elles ont des enfants, des parents alités et une lire cinquante par voyage seront les bienvenus. Aux premières lueurs du jour, elles se présentent munies de leur hotte, aussi vide que leur ventre. Leur tenue : le mouchoir noué dans le cou, les chemises aux manches retroussées, les jupes et jupons superposés, les pelotes de laine qui dépassent des poches du tablier et puis les souliers, les scarpetz traditionnels faits d’un velours noir brodé très léger.



« Nous sommes sur le point de gravir une paroi verticale où se déroule un rituel sanglant, comme lors de l’abattage des cochons avant l’hiver, et nous le faisons comme ces montagnes nous l’ont enseigné. »



Pour la première fois de leur histoire, les hottes qu’elles utilisent depuis des siècles pour porter les nouveaux nés, les trousseaux des jeunes mariées, la nourriture, le bois, vont accueillir des instruments de mort : grenades, munitions, armes, de la balistite et des poudres mais aussi des vivres, des lettres. Elles sont tellement lourdes que les bretelles blessent les épaules. 16 km de lignes de crêtes, avec un dénivelé de mille deux cent mètres d’une montée tendue face à l’abîme.



Ce récit s’inspire de faits et de personnages réels, Ilaria Tuti, nous parle de ces porteuses, qui sous les tirs, la neige, ont soutenu leur armée, commandé par le capitaine Colman, un homme exemplaire. Il était secondé par le médecin Janes. Elles portaient des charges énormes de munitions, de ravitaillement. A la descente, elles ramenaient les blessés, les morts, les vêtements. Elles le faisaient chaque jour, au péril de leur vie. Avec Agata, nous découvrons les conditions précaires des habitants, la peur de l’avenir, mais l’amitié, l’entraide, l’amour de leur pays, les pousse au sacrifice et aux limites de leur douleur. Nous ferons la connaissance d’Ismar, un tireur d'élite, un soldat ennemi blessé, qui fera réfléchir Agata, sur le sens de la guerre.



Un roman magnifique que je vous conseille, les personnages sont sublimes et parfaitement décrits, une montagne grandiose, un géant de pierre, qu’il faut respecter et dompter. Un coup de cœur, pour ces femmes fortes, simples, mais d’une force morale extraordinaire.

Commenter  J’apprécie          4938
Fille de cendre

Ah que j'ai aimé Theresa Battaglia. J’ai aimé d’amour cette femme si compréhensive, pleine de bonté, de compassion, d’humanité, d’amour.

Une de ces femmes qui se sont battues pour leur place , qui n’ont rien volé et tout mérité.

Battaglia c’est une intelligence vive, une perspicacité qui en jette et elle a su transmettre et bien entraîner ses garçons (collègues) comme elle les appelle, pour qu’elle puisse se retirer en paix.

Non je ne réclamerai pas à cor et à cri une autre enquête au commissaire Battaglia. Je la laisserai reposer ce corps vieillissant, meurtri de mille maux qui ne se guérissent pas. Je laisserai son âme méditer, contempler, apprécier bien tranquille.

La fin de cette tétralogie est parfaite. Tout, de l’écriture au récit à la structure narrative est des plus maîtrisés.  

Ilaria Tuti par Battaglia et son équipe, amis et détracteurs, collègues et partenaires vrais ou faux jetons, a tout dit. La boucle est parfaite.

Elle a tracé la voie à son adjoint Marini depuis le tout début, mais, ici, on découvre aussi ses relations avec Parri, Lona et la jeune Blanca.

Cette commissaire atypique, souffrant, que l’on connaît depuis « Sur le toit de l'enfer »nous est livré ici dans son entièreté ce qui nous permet de comprendre ce personnage complexe, qui n'a vécu que pour son métier et qui aujourd’hui doit lâcher prise.

Battaglia devra renouer avec un tueur en série qu’elle avait traqué il y a plus de vingt cinq ans et qui lui demande protection après avoir commis/avoué un autre meurtre.

Mais au-delà de l’intrigue policière, ce roman aborde des thèmes toujours d'actualité : les batailles menées par les femmes pour être reconnues dans leur métier, les violences conjugales, le machisme et bien sûr la maladie.



Ilaria Tuti m’a arraché des larmes avec ce titre. Je me suis tellement attachée à ses personnages que cette lecture fut intense et très émouvante.

Alors voilà, je termine cette série le cœur gros mais oh combien enchantée.
Commenter  J’apprécie          4610
Fleur de roche

Je vais commencer ce billet en citant l'auteur qui cite elle-même Donato Carresi dans son roman "La femme aux fleurs de papier"

« Combien de femmes auraient mérité une place dans l'histoire de l'humanité et ont disparu parce qu'un monde d'hommes a décidé de ne pas leur accorder la même dignité ? Un véritable génocide, si on y réfléchit. »

"Fleur de roche" est un roman et il y a donc des inventions mais la trame ainsi que l'abnégation dont ont fait preuve ces femmes, celles qu'on a appelé les porteuses, ainsi que certains hommes bien sûr sont réels.

Ilaria Tuti leur rend hommage en montrant leur courage, leur souffrance et comme dit plus haut, leur abnégation.

L'histoire se déroule durant la Première Guerre mondiale dans les montagnes du Frioul.

Les soldats Italiens affrontent les Autrichiens et des femmes vont, au risque de leur vie, soutenir les soldats.

Ces femmes sont un peu le lien entre la vie et la mort, elle nourrissent les enfants dans le village et grimpent au sommet pour nourrir les soldats et les aider à affronter l'ennemi.

Agata, l'héroïne de ce roman, montre que le combat des femmes au début du 20e siècle a été couronné d'un certain succès puisqu'elles ont su se faire une place et qu'elles ont été acceptées et reconnues pour leurs actions essentielles dans cette guerre.

Belle découverte.
Commenter  J’apprécie          455
Sur le toit de l'enfer

Un polar haletant avec une héroïne hors du commun, puisqu’il s’agit d’une femme commissaire de police, la soixantaine, au caractère pas commode et qui souffre d’une maladie grave.

Elle va devoir enquêter, en compagnie d’un tout jeune flic avec lequel les relations vont s’avérer un peu compliquées, sur le meurtre d’un homme dans des conditions étranges.

L’intrigue se passe dans les montagnes italiennes dans un climat hivernal et oppressant.

Un roman qui se lit avec grand plaisir, et j’aurai plaisir à retrouver ces personnages dans une prochaine enquête.



Commenter  J’apprécie          450
Sur le toit de l'enfer

A Travenì, un village du Frioul italien, le corps d'un homme nu est retrouvé au coeur de la forêt. Comme mise en scène, la dépouille a été protégée des animaux par des pièges et semble veillée par un épouvantail fait de bric et de broc. Dépêchée sur les lieux, la commissaire Teresa Battaglia identifie immédiatement l'oeuvre d'un tueur en série et prévoit d'autres meurtres. Flanquée d'un nouvel inspecteur fraîchement arrivé de la ville, elle se lance dans une enquête de longue haleine, freinée par l'hostilité des montagnards soucieux de garder leurs secrets, mais aussi par ses propres défaillances. Trop vieille, trop grosse, trop abîmée par la vie, Teresa n'a plus prise sur un corps qui lui échappe, une mémoire qui flanche et va devoir batailler pour démasquer le tueur qui rôde dans la montagne.



Un polar qui se démarque par le lieu de l'action et la personnalité de son enquêtrice. L'action se déroule en effet dans les montagnes du Frioul, un endroit isolé où les habitants vivent repliés sur eux-mêmes, presque en autarcie. Des pentes escarpées, des forêts centenaires, le silence, les mystères, les traditions ancestrales, le gel, la neige et le froid de l'hiver, des villageois taiseux...et tout est réuni pour créer une atmosphère inquiétante, oppressante, un mur qu'il va falloir percer pour obtenir des réponses. Un défi à relever pour Teresa Battaglia, l'autre originalité du roman. Une femme dans un monde d'hommes qui a su s'imposer, se faire respecter et aimer par ceux qu'elle commande; même si le petit nouveau apporte la contradiction, peu familier des méthodes de la dame, profileuse expérimentée. Une femme brisée aussi, qui a subi son lot d'épreuves, qui doit en affronter une nouvelle : sa mémoire défaillante. Mais c'est aussi une policière douée, pugnace, empathique, sensible mais au caractère bien trempé. le suspect est lui aussi atypique, insaisissable car il connaît les montagnes comme sa poche, étrange car ses motivations sont différentes des tueurs habituels. Son histoire nous plonge dans le passé de la région et touche aux expérimentations réalisées par les médecins nazis et par ceux qui ont continué leur oeuvre dans le plus grand secret.

Pourtant, à trop vouloir en faire, Ilaria Tuti passe un peu à côté de son sujet. L'étude psychologique de sa commissaire prend le pas sur l'intrigue et on finit par se lasser des états d'âme de cette femme souvent cinglante, cynique, et surtout au bout du rouleau, qui serait mieux chez elle ou à l'hôpital plutôt que sur le terrain. le rythme est un poil lent, l'intrigue longue à se mettre en place et la fin est trop vite expédiée. Mais l'auteure a du potentiel et fera sans doute mieux la prochaine fois.
Commenter  J’apprécie          433
À la lumière de la nuit

Quelle joie de retrouver la commissaire Teresa Battiglia toujours en train de malmener le pauvre Marini, un petit nouveau venu de la grande ville quelques semaines plus tôt.



Alors qu'ils viennent de résoudre une affaire éprouvante, les enquêteurs reçoivent l'appel à l'aide d'une mère inquiète. Sa fille, la jeune Chiara fait des rêves troublants qui semblent plus vrais que nature. Cette fillette de 9 ans, condamnée à se cacher de la lumière à cause d'une maladie rare vit chaque nuit des événements cauchemardesques et traumatisants. Malgré l'étrangeté de la situation, Teresa va prendre au sérieux les propos de jeune fille.

Et si ces cauchemars avaient une explication logique et rationnelle? C'est donc tout naturellement que Teresa et Marini vont mener l'enquête et découvrir où les rêves de Chiara peuvent les conduire...



J'ai été contente de pouvoir découvrir le nouveau roman policier d'Ilaria Tuti qui fait suite à "sur le toit de l'enfer" et dont de nombreuses références en sont tirées. Polar se lisant très facilement on est rapidement emporté par l'histoire que j'aurais aimé plus longue pour rester un peu plus avec les personnages.

Il ne me reste maintenant plus qu'à sortir "la nymphe endormie" de ma pal pour retrouver Teresa Battiglia sur le terrain lors d'une nouvelle enquête...
Commenter  J’apprécie          400
Sur le toit de l'enfer

Non décidément je n'ai pas trouvé comment on met l'accent grave sur le i du village de Traveni ; la première fois, j'ai essayé d'ôter cette chiure de mouche dans mon livre, mais elle n'est pas partie car nous sommes dans les montagnes sauvages du Frioul.



J'ai d'abord apprécié le style qui crée l'ambiance faite de mystères feutrés lors de l'installation de ce roman. Le cadre de cette province italienne longtemps inaccessible est décrit avec passion.



La commissaire a son propre secret qui fait d'elle une atypique acariâtre, bourrue et empathique à la fois ; paradoxalement, elle mène sa traque avec une humanité en regard de ce qu'elle a vécu, peu aidée par l'omerta des habitants repliés dans leur village.



De courts chapitres mystérieux avivent le suspens et maintiennent très longtemps l'opacité de l'enquête. Les nuages laisseront apparaître par petites touches le tableau cohérent des crimes très singuliers, avec l'étude psychologique de René Spitz sur la "dépression anaclitique" en filigrane.



Captivant, ce premier livre d'une jeune auteure annonce une série, il vous tiendra en haleine et vous sentirez le froid descendre de la montagne!

Commenter  J’apprécie          395
Sur le toit de l'enfer

On retrouve un père de famille disparu depuis deux jours, après avoir conduit son fils à l’école. La voiture avait été poussée au fond d’un ravin et se trouvait cachée par des arbres à une centaine de mètres du corps. La police a trouvé également un épouvantail fait de cuivre et de corde, de quelques branchages et de vêtements ensanglantés. La tête avait été confectionnée par le maillot de corps de la victime, bourré de feuilles et de paille, deux baies pourpres à la place des yeux. Autour du corps des pièges avaient été disposés pour que le corps reste le plus intact possible. Elément troublant, on ne retrouve pas ses yeux.

C’est la commissaire Teresa Battaglia et sa brigade dont l’inspecteur Massimo Marini fraichement arrivé qui vont prendre en charge cette affaire. Teresa en est persuadée, ce tueur va frapper de nouveau.



Bonne lecture mais je n’irais pas jusqu’à dire que j’ai eu un coup de cœur. J’ai aimé ce duo Teresa/Massimo et tout particulièrement Teresa avec ses reparties cinglantes et son empathie pour les victimes. Le sujet du livre est très intéressant. J’aurais apprécié que les parties sur les faits se déroulant en Autriche en 1978 soient plus développées pour apporter plus de tension à l’histoire (en sachant que ça a vraiment existé) même si cette version a permis à mon imagination de travailler. Le rythme est un peu trop lent pour moi mais pour les personnages qui aiment se plonger progressivement dans l’univers du roman, ce livre sera peut être un coup de cœur.

Commenter  J’apprécie          380
Sur le toit de l'enfer

Nouveau flic dans le monde du polar, on peut d’ores et déjà compter sur Teresa Battaglia, bourrue, sensible et humaine, attachante, le lecteur la découvre au fil d’une intrigue aux thèmes qui touchent à notre sensibilité, mais surtout qui va remuer les tripes…



L’action se déroule dans les montagnes du Frioul, où les habitants vivent repliés sur eux-mêmes. Ils sont à l’image de ces forêts, silencieux, mystérieux, où règne la neige et le froid. Des villageois suspicieux, taiseux, créant une atmosphère inquiétante et oppressante.



Une enquête policière doublée d’un thriller psychologique avec un personnage principal qui aime étudier avec finesse la psychologie de ceux qu’elle traque. J’ai apprécié cet aspect, car Teresa Battaglia, ne tombe pas dans la facilité et remet à chaque fois l’accent sur la psychologie. Beaucoup de thèmes sont abordés, à travers cette histoire peu banale. La solitude, la maltraitance, la maladie, la mort et notamment la peur qu’elle engendre.



L’auteur nous entraîne dans les peurs profondes qui touchent chaque être humain et qui parlera à chacun d’entre nous, au-delà de l’intrigue elle-même.



L’auteur revient sur les travers de l’être humain, avec notamment les expérimentations que certains ont faites au niveau de la psychologie. Et là on bascule dans l’horreur totale et on a des images qui nous collent à la peau, comme celles des orphelinats où l’enfant ne recevait aucun geste de tendresse et je ne parle même pas d’amour… Aucun stimuli émotionnel, élevés comme des bêtes que l’on étudie… C’est horrible, c’est bien construit, même si j’ai déploré quelques passages ennuyeux.



On découvre l’intrigue par bribes, au fil de la lecture ponctuée des coups de gueule de Teresa Battaglia à qui on s’attache. J’ai souvent pensé à Vera Stanhope inspectrice dans la série du même nom.


Lien : https://julitlesmots.com/201..
Commenter  J’apprécie          352
La nymphe endormie



Deuxième volet des enquêtes de la commissaire Thérèsa Battaglia et de son inspecteur Massimo Marini.

J’ai été séduite dès le T.1 (Sur le toit de l’enfer) par ce personnage de femme policier, spécialiste en profilage, dans la soixantaine, diabétique et qui a la mémoire qui fuit.

Avec son jeune inspecteur Marini, Battaglia traque le mal en essayant de comprendre et de s’arracher à son emprise. Car les enquêtes de cette femme commissaire prennent des allures de véritables batailles contre le mal qui ne la laissent pas sans cicatrices. Personnage bougon, arrogant mais généreux et humain, sa bienveillance fait en sorte que l’on s’attache sincèrement à celui-ci.

La nymphe endormie c’est un tableau peint il ya 70 ans avec du sang humain qui est retrouvé et qui bien sûr intrigue et que l’on veut expliquer. Le peintre de se tableau, aujourd’hui vieillard, est muré dans le silence et l’immobilité de son corps depuis tout ce temps. Est-ce lui l’assassin ?

La quête et l’enquête de Battaglia nous mènera dans le Val Resia, vallée alpine dominée par les monts Musi et le torrent Resia et abritant de petits hameaux isolés et un millier d’âmes parlant un dialecte proche du slovène. Vivant dans une nature préservée, ces gens ont également su conserver culture, traditions, cultes paiens et c’est ce que devra déchiffrer et comprendre Battaglia pour résoudre le mystère de ce tableau peint de sang.

L’action donc se situe de nos jours mais on devra remonter le temps, chez les résistants, chez les nazis, durant cette seconde guerre aux violences militaires, policières d’une intensité terrifiante et qui a aussi touchée une région aussi isolée que le Val Resia.

Mais notre commissaire n’aura pas que les démons du passé à combattre. Les siens et ceux de Marini, son adjoint, n’auront de cesse de remonter à la surface.

Malgré des longueurs et des répétitions, j’ai apprécié ma lecture car j’aime les personnages d’Ilaria Tuti. J’ai appris aussi sur les Résians de la région du Frioul, habitants de souche slave établis là depuis le VIIe siècle.

J’apprécie aussi la façon de cette jeune autrice pour nous parler des femmes, et des zones d’ombre et de lumière de l’âme et de sensibilité et d’amour.

Clairement le T.3, À la lumière de la nuit, et le T.4, Fille de cendre, m’attendent.

Commenter  J’apprécie          315
Sur le toit de l'enfer

Une personnalité porte ce policier au scénario quelque peu usé, mais que resterait-il sans elle? Teresa est une femme forte, meurtrie dans sa chair et dans son coeur, capable de se faire violence et de déverser aussi toute une violence verbale à tous les tièdes qui l'entourent. L'un d'entre eux, Massimo, inspecteur frais émoulu, finira par la comprendre et leurs silences seront plus fructueux que leurs joutes verbales.



En toile de fond, la forêt, la montagne, leurs essences, leurs animaux, la magnificence des éléments naturels, qu'il s'agisse d'une simple pluie, de l'eau des cascades, des cristaux de la neige constituent un décor qui sauve une intrigue des plus classiques.



Toutefois, un autre point m'a paru intéressant : l'articulation des événements et de l'enquête autour de l'enfance et de la famille. Ces deux sujets sont fort bien abordés et maîtrisés par Ilaria Tuti qui sait créer une atmosphère très dense tout en restant pudique sur les sentiments exprimés ou tus.



En conclusion, un livre à découvrir davantage sous l'angle psychologique de l'étude des personnalités que sous celui du thriller, une écriture de qualité qui s'abstient des clichés et pilote le lecteur là où elle a choisi de l'emmener, n'est-ce pas la richesse de la plume d'un écrivain?



Commenter  J’apprécie          310
Sur le toit de l'enfer

Merci à Babelio et aux Éditions Robert Laffont de m'avoir permis de découvrir, grâce à cette Masse Critique privilège, l'univers de celle que l'on présente déjà comme la reine du thriller italien, un "Donato Carrisi" au féminin.



Ce qui fait l'originalité de ce premier roman c'est sans conteste son personnage principal. Ici, pas de flic "testostéroné" mais Teresa Battaglia, commissaire à la cinquantaine bien tassée, qui cache ses blessures, passées et présentes, derrière un caractère bien trempé mais qui, en même temps, considère affectueusement ses jeunes collègues comme les enfants qu'elle n'a pas eus. Il suffit juste d'avoir fait ses preuves. Nouvellement débarqué dans sa brigade, l'inspecteur Massimo Marini va en faire les frais, d'autant plus rapidement que l'enquête qui leur est confiée se déroule dans un petit village italien, en pleine montagne, où la règle principale est de se serrer les coudes et surtout de ne pas collaborer avec l'étranger, qu'il soit policier ou non.

L'intrigue est intéressante car basée sur un fait réel que j'ignorais : l'expérimentation menée en 1945 par un psychanalyste autrichien, Spitz voulait observer les effets de la privation affective sur des nouveaux-nés. A part cela, j'ai trouvé que globalement, ce "thriller" manquait un peu de rythme, l'accent étant surtout mis sur la psychologie des différents personnages. J'ai été aussi un peu déroutée par le commencement multidirectionnel. Si cela est fréquent pour débuter un roman, j'ai mis longtemps dans celui-ci à faire le lien entre les différents tableaux. J'ai par contre beaucoup aimé les différentes descriptions du lieu du drame (notamment au fil des saisons), cette région que l'auteure connait bien et dont la situation isolée semble influencer le caractère de ses habitants.



Sans être totalement hypnotisée par ce titre auquel j'attribue un 14/20, j'ai passé un bon moment de lecture. Comme il est beaucoup question de manque d'affection, le lecteur est sentimentalement pris en otage. Comment résister à cette femme commissaire atypique, qui sait nous faire rire par ses réparties cinglantes et nous émouvoir en même temps ?

Voilà ce que l'auteure dit en postface : "Ce roman est aussi dédié à toutes les Teresa Battaglia qui, tous les jours, se réveillent un peu plus fatiguées, qui luttent contre la solitude, la maladie, celle qui mine le corps, mais aussi l'esprit, afin qu'elles ne cessent pas de vouloir se faire du bien." Alors bien évidemment que j'ai hâte de connaître la suite de ses aventures.
Commenter  J’apprécie          310
Fille de cendre

Merci à Lecteurs.com et aux éditions Pocket de m'avoir permis la lecture de ce bon polar .La commissaire Teresa Battaglia perd doucement la mémoire ce qui n'est pas un avantage dans son métier .Ses amis et collègues tentent de l'aider mais la maladie est inexorable .Quand Giacomo Mainardi ,un tueur en série incarcéré depuis vingt-sept ans ,la demande au parloir ,elle ne s'attend pas à ce que ces révélations rouvrent les cicatrices du passé .Un bon polar bien écrit d'une auteure que je découvre et suivrais avec plaisir .
Commenter  J’apprécie          302
La nymphe endormie

Petite déception pour ce roman dont j'avais beaucoup aimé le premier tome de la série.

On retrouve un duo d'enquêteur très particulier, entre une femme commissaire qui a une grave maladie dont elle n'a parlé à personne, et un jeune policier qui a de très gros soucis personnels.

Cette enquête concerne un tableau, et il a été prouvé qu'il avait entièrement été peint avec du sang humain, alors que la victime était probablement encore vivante au moment des faits.

J'ai bien aimé la partie concernant la recherche autour de ce tableau atypique, et cela nous emmène dans une vallée italienne où vivent des personnes assez singulières.

Cette partie historique était vraiment passionnante, d'autant qu'elle est en partie vraie.

Par contre, j'ai trouvé que le récit était un peu trop étiré en longueur, avec beaucoup de répétitions, et que la fin était assez invraisemblable.
Commenter  J’apprécie          301




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Ilaria Tuti (1158)Voir plus

Quiz Voir plus

Molière

Qui est l’auteur de cette pièce de théâtre ?

Molière
Jean-Jacques
Michelle
Gertrude

25 questions
29 lecteurs ont répondu
Thème : Le Bourgeois Gentilhomme de MolièreCréer un quiz sur cet auteur

{* *}