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Critiques de Isabelle Wéry (38)
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Rouge western

Les petits neveux de Mademoiselle Vanina, l'Ancienne, lui ont offert pour ses mille ans un Airbnb dans le désert andalou, Airbnb géré par le Chat, un peu naze mais doté d'une étrange clairvoyance, tandis qu'à côté le Chien et ses ouvriers construisent un bâtiment secret et que la fille girafe erre nue à la recherche de plantes pour son herbier.



Et c'est que c'est une marrante l'Ancienne!



Le petit miracle avec Isabelle Wéry c'est que sous l'abord déjanté, transpirent une étonnante poésie, un récit frais et parfumé, des personnages touchants, fragiles, et des sujets sérieux comme le réchauffement climatique ou les abus sexuels.

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Rouge western

Quel bonheur de suivre les pérégrinations de l’Ancienne, cette femme de 1000 ans, dans une Andalousie de décors de cinéma en papier maché, de flamenco et de gitanos, sous un soleil cuisant et une chaleur mortelle. Ah comme j’ai aimé accompagner l’Ancienne dans ses aventures déjantées, dans cette célébration de la vie, cette femme qui a tout connu mais n‘en garde pas moins une joie de vivre, un esprit libre et un appétit intact : « J’aime ça ! J’aime tout, c’est la fiesta ! J’aime ! j’aime !, j’aime ! ».



L’Ancienne, c’est aussi une tata qui n’a pas froid aux yeux : « J’ai un peu envie de provoquer ce petit animal. Ce n’est pas parce que je suis un dinosaure venu du fin fond des temps que je vais me laisser traiter comme une savate ringarde et coincée. Petit con de jeune. Il ne dit plus rien. Oui, mon gars, de mon temps, voire de tous les temps, les filles embrassent les filles. Et c’est bon».



Texte très près du corps et de l’oralité, la marque de fabrique d’Isabelle Wéry. Une langue qui bouscule et tangue, de la musique « qui est le plus doux des guides », des scènes colorées et tendres (comme celle du caïd arrosant ses géraniums à la tombée du soleil, géraniums impeccablement taillés et débarrassés de feuilles et fleurs mortes) une imagination sans limite et sans tabou, pour ce rendez-vous avec le passé, une prise de conscience tardive et douloureuse d’abus et une tentative de régler les comptes afin de partir l’esprit léger.



Du très bel ouvrage, Madame Wéry. Vous êtes une épicurienne et vous donnez envie à vos lectrices et lecteurs de croquer la vie. Merci pour ça, Isabelle.

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Rouge western

Vanina a mille ans, ou du moins c’est ce qu’elle prétend.

Ses petit-neveux, qu’elle déteste, lui offre pour son anniversaire un séjour dans le sud de l’Espagne, en Andalousie.

Le Chat, modèle réduit d’Arnold Schwarzenegger, mais en chat, l’accueille à l’aéroport pour la conduire au volant d’une vielle BMW sans âge dans son lieu de villégiature, la ferme “cortijo del pescado”, soit “la ferme du poisson”.

Pas loin de la ferme, une grange dans laquelle il y a des travaux qui sont dirigé par Le Chien, grand et maigrichon comme une échelle, sans doute d’origine asiatique car il a des yeux en amande d’un noir scarabée.



Absurde ?

Oui, mais pas seulement.

Isabelle Wéry nous prend par le cervelet avec humour pour nous raconter cette histoire où se mélange des fantômes, des chinois, des histoires d’argent, d’amour.

Mais aussi des pastilles plus sérieuses où sont abordées l’oppression du patriarcat, la crise du changement climatique, l’acceptation de l’autre.

Envie de passer un bon moment ? Foncez dans ce western andalou au goût de chorizo !
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Rouge western

En route pour le soleil de l'Andalousie. Mademoiselle Vania fête ses 1000 ans, un millénaire ce n'est pas rien, elle en a vu et vécu des choses, elle a roulé sa bosse un peu partout dans le monde et en Europe mais la Sierra Alhanilla, elle ne connaît pas. En route pour cette terre inconnue, cadeau d'anniversaire de ses neveux. C'est le chat qui vient la chercher à l'aéroport et la conduit au "Cortijo del pescado", où elle rencontrera le chien, un joueur invétéré et la girafe, une jeune fille qui a tout plaqué pour vivre en harmonie avec la nature loin de notre société de consommation.

Vous vous doutez bien qu'il va arriver des tas de choses à notre vieille dame, toujours alerte, un genre de "mémé Cornemuse" (personnage truculent de Nadine Monfils), elle n'a peur de rien, ni de la chaleur, de ce désert qui a pourtant failli lui faire passer l'arme à gauche. Elle se souvient de sa jeunesse, de ses peurs, des violences sexuelles subies, de ce patriarcat dominant toujours sur la condition des femmes.





Elle se souvient, écoute ses nouveaux amis qui se confient et complotent pour tuer ce patriarcat. C'est un peu loufoque, on rit, c'est vraiment drôle et décomplexé et pourtant ce sont des sujets graves qui sont abordés.





On est dans le désert qui a souvent servi de décor au cinéma, aux westerns de Sergio Leone, aux films d'Almodovar et autres. On parle du réchauffement climatique aussi mais avec beaucoup de bonne humeur.





Bravo à Isabelle Wéry d'aborder de cette manière des sujets importants, de nous pousser à la réflexion avec autant de bonne humeur. Merci pour le gros fou rire aussi apporté en cours de lecture, ça fait un bien fou.





Ma note : coup de coeur ♥♥♥♥♥





Sélection finaliste Prix Rossel 2023




Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
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Rouge western

Vanina a 1000 ans! Ça se fête! Ses neveux lui ont offert un séjour dans un charmant Airbnb en Andalousie. le Chat (hihi) vient la chercher à l'aéroport et la conduit dans le charmant “Cortijo del pescado" (haha) en pleine Sierra Alhamilla, désert unique du continent Europa où de nombreux westerns ont été tournés. Elle y découvrira le Chien, la jeune fille Girafe, des fantômes, des orangers, des chinois, un fleuve asséché et surtout une envie d'en découdre avec son passé, le présent aussi, et tous ceux qui commettent des agressions sexuelles.



C'est la mention : “western chorizo en Andalousie ! Les vacances rocambolesques d'une vieille dame délurée embarquée dans une vendetta farfelue, entre mémoire traumatique et reconquête joyeuse d'elle-même” qui m'a fait un clin d'oeil. On découvre l'Andalousie, de beaux paysages certes, et une vieille dame qui tente de guérir de son passé traumatique.



Le cadre est dépaysant, ça, c'est sûr! Il faut partir avec l'esprit ouvert au fantastique, au “n'importe quoi”. On parle de personnes millénaires, de 9G, d'un continent Europa, de mutations génétiques. On mélange tout ça avec des traumatismes, des souvenirs atroces qui nous sont balancés à la tête comme ça, nous transformant en voyeurs, mais “qui sont bien racontés” selon certains personnages. On ajoute un humour parfois très lourd et vulgaire, un vocabulaire et des tournures de phrase pour faire “djeuns” comme il est écrit ou parfois très (trop) imagé pour moi! : “Ils beuglent des injures qui sentent le vieil étron coulant […] en hurlant des grosses phrases en langue d'Asie gorgées de sang de mygale ” (gné?). Au début, j'ai pensé que cette femme était morte ou mourante et qu'elle rêvait, délirait et revoyait sa vie, réfléchissait à tout ce qu'elle a vécu, ce qu'elle aurait voulu changer. Bon, ce n'est pas le chemin qu'à prit ce roman.



J'ai été trop distraite du fond par la forme qui ne m'a vraiment pas plu et par tous ces petits évènements, ces rencontres qui m'ont parus parfois n'avoir ni queue ni tête. Et pourtant, les paragraphes plus “sérieux” sur la lutte contre les agressions sexuelles, le trauma, la résilience, la guérison sont bien là, bien écrits, bien justes. Trop d'humour pour faire passer la violence du propos? Déçue donc car le thème et le cadre avaient tout pour me plaire et faire réfléchir.

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Rouge western

Je découvre Isabelle Wéry avec ce roman. J’avais pourtant repéré son Poney Flottant qui avait eu de bon retours à sa sortie. Il semblerait qu’il y ait des points communs entre les deux, un côté loufoque côtoyant la dureté de certains évènements. J’ai assisté en fin de semaine à la rencontre @vleel_ avec l’autrice, et j’ai eu un éclairage tout autre sur le roman. En effet, je me suis rendue compte que l’avais lu avec un angle bien différent de la réalité…



À l’occasion de son 1000ieme anniversaire, Mademoiselle Vanina s’est vu offrir par ses petits-neveux ( qui convoitent son héritage), un séjour dans un Airbnb au Sud de l’Espagne. En 1000 ans, elle en a vu du pays Vanina, mais l’Espagne reste pour elle un territoire complètement inconnu. À l’aéroport, elle est prise en charge par le Chat qui l’emmène dans son village, Sierra Alhamilla, en plein désert andalou. Cette région espagnole est connue des cinéphiles et sérivores puisqu’elle a accueilli de nombreux tournages: Sergio Leone, Pedro Almodóvar, Games of Thrones... Sur place, elle fait la connaissance, entre autres, du Chien, de la Femme Girafe mais également du spectre d’un marin mort.



Dans une forme minimaliste et épurée, Isabelle Wéry nous entraine dans une fantaisie loufoque dont l’héroïne m’a fait penser à un mélange de Mamie Luger et du Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire 😆. Mais à côté des histoires rocambolesques de l’Ancienne, il est question de thèmes beaucoup plus dramatiques, avec le traitement des violences sexuelles par le biais du passé de Vanina ou encore de l’urgence climatique.



Un texte qui reste simple mais qui emmène, malgré ces thèmes, de la fraîcheur et de la jovialité en ces temps troublés…
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Rouge western

J’avoue avoir sélectionné ce livre en lisant uniquement du résumé “Un western chorizo en Andalousie ! Les vacances rocambolesques d’une vieille dame délurée […]”.

Je pensais lire un récit truculent et rocambolesque qui allait me sortir de ma zone de confort.



Alors en effet cela m’a totalement sorti de mes habitudes, beaucoup trop en fait.

Je referme ce roman en ne sachant pas trop quoi en penser. L’histoire est ubuesque et même si elle m’a parfois fait sourire, les récits enchâssés, revenants sur le passé traumatique des protagonistes, m’ont trop abasourdi pour que je réussisse à comprendre le travail de guérison à travers l'humour.

Ajouté à cela, des paroles et actes malaisants qui jalonnent le récit et qui restent assez flous quant à leur réalité, et une narratrice très intéressante mais qui nous décrit ce qui l’entoure de manière très spéciale.

Tout cela a rendu le voyage introspectif de Vanina assez incompréhensible pour moi, alors même que sur le fonds, ce travail d’introspection et d’analyse de ses souvenirs m'a semblé d’une telle pertinence.

Je ne suis pas bien sûr d’avoir compris où voulait en venir l’autrice avec ce récit. En tout cas, je ne pense pas en être le public cible, dommage.

Opération Masse critique de septembre 2023.

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Rouge western

"Un western chorizo en Andalousie !" nous dit la 4è de couverture.

Ok pour le western, ok pour l'Andalousie, pas vu de chorizo mais bon on ne gagne pas à tous les coups et là j'ai failli tout perdre..



Madame Vanina, l'ancienne, est attendue à l'aéroport par le Chat, en route pour le "cortijo del pescado"... ses petits neveux lui y ont offert un séjour à l'occasion de son grand anniversaire.. Et le séjour commence sur les chapeaux de roue , ou plutôt sous un soleil de plomb , bienvenue à la Sierra Alhamilla, seule région désertique en Europe, lieu de tournage de nombreux films, westerns ou autres..



Honnêtement j'ai failli laisser tomber ma lecture. Je n' ai apprécié ni le style, ni le jargon "djeune" de la Tata Vanina . Ce sont les pages consacrées au désert et à ses paysages qui m'ont fait patienter jusqu'à la phrase finale moins déçue que prévue. Si l'importance des sujets abordés au fil des pages ne fait aucun doute le côté frappadingue du récit risque de décourager plus d'un lecteur, mais bien sur ce n'est que mon modeste avis.



Un grand merci aux éditions Au Diable Vauvert et à Babelio pour ce partage lors de la masse critique de septembre dernier



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Rouge western

Il y a des unions évidentes. Isabelle Wéry publiée Au Diable Vauvert, c’est une évidence. Son univers est taillé sur mesure pour se fondre dans la ligne éditoriale de la maison.



Mademoiselle Vanina a 1000 ans. Elle en a vécu des choses ! Une longue vie dissolue durant laquelle elle a trainé ses guêtres dans toute l’Europe et jusqu’en Chine. Pourtant l’Andalousie lui est encore Terra Incognita. Ses vacances espagnoles (offertes par les petits-neveux qui reluquent son héritage) vont lui faire découvrir tout un monde baroque et lui permettre de se redécouvrir elle-même.



Entre les orangers et la Sierra Alhamilla, Vanina rencontre le Chat, la Femme Girafe, le Chien et même le fantôme du Marin Mort. L’Ancienne, aussi extravagante que les autochtones, se mêle dans cette étrange fourmilière et se livre sur son passé. L’occasion pour elle de regarder dans le rétroviseur avec un regard neuf et de remettre en cause ce qu’un certain Sergio lui a fait vivre quand elle était jeune.



Rouge western est une fantaisie joviale, une folie douce qui renferme en son cœur quelques sujets lourds comme si Isabelle Wéry avait enrobé la laideur d’un papier cadeau flamboyant, comme si elle nous rappelait qu’il faut vivre plus fort malgré tout.



A l’image de Sweetie Horn, personnage principal du roman précédent de l’autrice, Vanina est une héroïne ébouriffante. Ses aventures ibériques pourront dérouter les plus cartésiens d’entre vous mais quel régal. C’est enlevé, drôle, décomplexé. Je n’en attendais pas moins de l’autrice.
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Rouge western

Un roman de la vengeance qui se découvre à elle-même, une femme que transcende un #MeToo survenu par théophanie.
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Fumer des Gitanes

Une quatrième de couverture idéale, elle n’en dit pas trop et réussit a aiguiser la curiosité ! Lisez-la car je me dispense de présenter la trame.



La nouvelle est courte (trente-quatre pages) et me replonge, après Poney flottant, dans l’univers et l’écriture d’Isabelle Wéry.



Ici toutefois moins de libertés avec l’orthographe, celles-ci se contentant de rallonger considérablement certaines lettres (« elle va finiiiiiir », « Pourquoi tu fais çaaaaaaaaa ?, etc), l’usage d’onomatopées, elles aussi allongées («  Brrrrrrrrr », “Pffffffff”), de dédoubler ou tripler les points d’interrogation ou d’exclamation.



Le langage est ultra simple, c’est du parlé.



L’autrice m’a captivé par ce récit, par sa description de cette relation amoureuse contée par le personnage principal.



L’autrice se permet quelques touches d’humour regardant des personnes connues (Ruquier et Julien Doré, voir aussi la citation publiée antérieurement



Ce fut un court moment de plaisir !

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Lily-Jane explose

C'est une belle nouvelle, C'est une belle histoire

C'est une odyssée d'hier

Ils partaient vers la Californie

Ils avaient laissé leur vie

Elle avait son Kodak

Dans le coffre les Kerouac

Un arrêt pipi pour le père

et c'est la fin de la croisière

C'était un vendredi treize

et l'histoire finit en .....



Il est dur de rivaliser avec Melody Nelson et notre amie bretonne préférée, qui m'a amenée à découvrir ces quelques pages étonnantes.

Lily-Jane en quelques mots nous décrit toute sa vie, la décision prise par son père, le départ, les changements qui agitent son corps d'adolescente. Juste quelques phrases et on la connait déjà si bien, on l'imagine, son Kodakà la main, prête à immortaliser les étapes à venir de sa vie.

Mais le compte à rebours est là, implacable.

Et pourtant comme le dit Gaëlle l'histoire n'est pas triste.




Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Lily-Jane explose





Ballade de Lily-Jane...



Ça c'est l'histoire de Lily-Jane

Qu'à part ses parents personne n'a jamais pris dans ses bras

Ça vous étonne ?

Mais c'est comme ça



Elle avait d'l'amour, pauvre Lily-Jane

Ouais, elle en avait des tonnes

Mais ses jours étaient comptés

11 automnes

Et 12 étés



Un petit animal, que cette Lily-Jane

Une adorable garçonne

Et si délicieuse enfant

Que je n'ai connue qu'un instant



Oh, Lily, Lily-Jane

Aimable petite conne

Tu étais la condition sine qua non

De leur raison



Mais tu n'pouvais pas savoir

Oh jolie p'tite Lily-Jane

T'as dégainé ton Kodak

Caché juste là sous la pile des Kérouac



L'instant parfait, clic clac

Lily-Jane explose

Dans un feu d'artifice de bonheur

Petite poussière de lune, petite araignée

parmi les étoiles





Un petit bijou que cette courte nouvelle d'Isabelle Wéry, actrice, metteuse en scène et autrice belge dont je découvre la plume singulière et audacieuse. Ici elle donne la parole à Lily-Jane, pétillante gamine de douze ans qui vit aux États-Unis. Vendredi 13 juillet 1955 : c'est le grand jour tant attendu, Lily-Jane quitte sa maison et son confort matériel de Washington DC pour une nouvelle vie pleine de promesses et de surprises en Californie, à Big Sur, un périple de 2900 miles qu'elle va parcourir en voiture avec son père et sa mère...



Dès les premières lignes je suis tombée complètement sous le charme de l'écriture d'Isabelle Wéry qui a indéniablement ce talent de réussir à insuffler de la joie là où semble-t-il va se jouer un drame terrible si on en croit le titre. L'exaltation, le ravissement, la verve de cette jeune américaine pleine de vie qui n'a pas la langue dans sa poche est à l'image de cette Amérique victorieuse que nous dépeint l'autrice, cette Amérique des années 50 dont l'optimisme paraissait alors inébranlable. La chute est remarquable.



Pas de flash forward

C'est là, à jamais

Dans la chambre noire de ton Kodak

De ta mémoire black sur white

Et quoique tu fasses

Ça te reviendra en flash back,

bordel

Jusqu'à ce que t'en claques

















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Selfie de Chine

Isabelle, petite fille, rêvait de Chine … comme moi.

Isabelle, petite fille, rêvait de théâtre … comme moi.

Isabelle, petite fille, rêvait de devenir auteure … comme moi.



Bon, à l’heure des bilans, force est de constater qu’Isabelle a été plus douée, plus chanceuse, plus déterminée, plus téméraire, plus pugnace que moi. Ainsi va la vie !



Alors Isabelle nous invite à suivre ses aventures en Chine, à travers ses portraits. La Chine, ce pays où le selfie est un sport national, on trouve même des parcs d’attraction où des pièces sont aménagées spécialement pour se faire des selfies, dans des décors de rêve ou fantastiques … Pas vraiment étonnant dans ce pays à la pointe de la modernité (dans les grandes villes), et où chaque enfant est, non pas un enfant-roi, mais un enfant-empereur. Carrément.



Je vous rassure : dans ce récit il est surtout question de la Chine, des sensations et émotions qu’elle provoque. Bien sûr c’est avant tout un témoignage, et donc ça reste assez subjectif, mais au final il est très peu question de la petite vie d’Isabelle. Tant mieux pour les amoureux et les curieux de la Chine.



Wéry dresse donc un portrait tout en odeurs (dont celle des fruits de gingko écrasés au sol. Ceux qui connaissent savent de quoi je parle, les autres, allez donc le découvrir dans ce récit !), en musiques, en couleurs, en goût (ah sa description de la cuisine chinoise, notamment des légumes) et en touchers (les fabuleux massages de Madame Ma) de cette Chine qui continue à me faire fantasmer (des restes de Marguerite Duras, je pense, et de certains films vus et revus et re-revus à l’adolescence ….pendant qu’Isabelle, elle, étudiait ses textes, planchait sur ses poèmes). C’est un portrait sans concession (je pense) où on rencontre une Chine moderne, le pays de nouveaux-riches qui s’habillent avec mauvais goût, de jeunes technocrates formatés et égocentrés. Un pays pollué, bruyant, homophobe et encore sous la coupe des mafias. Mais surtout un pays où la censure étouffe tout débat et brime la créativité des artistes. Bref un pays tout en contradiction.



Le style de Wéry est comme à son habitude, inventif et truffé de néologismes et de belgicismes, un style truculent, jovial et surtout oral …



Alors : l’écriture, un art de l’image mais aussi un art de la musique. Et vous en faites une très belle démonstration, une fois de plus, Madame Wéry.

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Des murs et des mots

Un recueil bien dans l’air du temps… hélas !



Pour le troisième recueil qu’elle souhaitait réali­ser avec ses partenaires Amnesty, Médecins du Monde, TraduQtiv, les UPT et la Compagnie Gambalo, la Foire du Livre de Bruxelles avait choisi de parler de l’enfermement. C’était en dé­cembre 2019. Les responsables étaient loin d’imaginer que le confinement viendrait apporter de la matière littéraire à ce projet ! Dix-neuf auteurs – et autrices ! – se sont ex­primé(e) s et leurs textes se retrouvent dans le recueil Des murs et des mots – Ecritures contraintes, qui marque aus­si les débuts de " Foire du Livre de Bruxelles Editions " ! La présentation du recueil aura lieu le vendredi 7 mai à 17h30 sur www.flb.be en présence de trois des auteurs – François Coune, François Filleul et Nicolas Swysen – mais aussi des représentants des partenaires et de comédien (ne) s.


Lien : https://www.rtbf.be/article/..
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Poney flottant

Êtes-vous prêts à être bousculés, choqués, déstabilisés par une écriture défiant toutes les règles, par un brassage de mots triturés, par un refus de l'orthographe, par l'irruption de franglais et d'espagnol, par une typographie absolument débridée ?



Voyez la première page de ce roman, le ton y est donné d'emblée :



« Jejeje



Où suis-jejeje?



Mon corps semble engourdi



Maismaismais



Suis-je ?

Sweetie Horn, Anglaiz, j'écris des polars. «







Voilà : Sweetie Horn, 70 ans, est hospitalisée et dans le coma. Elle est consciente mais personne ne le remarque. Elle décide d'écrire mentalement l'histoire de sa pré-adolescence.



Et si le style, l'orthographe, la mise en page ne vous a pas encore dérangé, à présent vous voilà confronté à la vie d'une petite fille entre ses dix et douze ans, loin d'être une petite fille modèle !

Elle est amoureuse de son grand-père, grand Daddy, un amour proche de l'inceste, elle hait sa grand-mère :

« Je déteste ses poils de Dracucucula dans les oreilles. Je déteste ses dents brunies de chien bâtard. Je déteste ses moignons tordus de travailleuse trop manuelle. Tant de laideur ne mérite pas Grand-père. « 

Charmante enfant, non ?

Et ce n'est pas fini, elle a décidé de se faire offrir un cheval pour ses douze ans - « Je DOIS l'avoir. » - elle s'amuse à violemment choquer ses oncles et tantes, elle nous fait part de toutes ses réactions - « Mon front perle, mes mains moitent, mes parties génitales et inter-fessières exacerbent leurs parfums coutumiers. », que ne dit-elle pas encore sur ses premiers émois sexuels, sur sa rencontre avec un enfant cancéreux qu'elle décrit de manière atroce.



Tout cela est mordant, corrosif même !



Et pourtant, malgré ce style, malgré ce dépassement des limites de la bienséance, malgré cette petite fille dont je ne voudrais pour rien au monde, ce texte est arrivé à me fasciner et cela ne cesse de m'intriguer…

Tel est sans nul doute le pouvoir de la littérature !







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Marilyn désossée

Déçue par le premier roman d’Isabelle Wéry, après avoir été emportée, il y a quelques mois, par son poney flottant.



L’histoire, d’abord, est sans intérêt. Le roman est sous-titré « féérie initiatique », et c’est vrai qu’il est question de l’initiation à la « vie » de la petite Maryline, mais j’ai trouvé le tout assez banal. Ou en tout cas pas de quoi en faire tout un foin. Il est surtout question de l’éveil sexuel de Maryline qui nous est servi avec une bonne dose de vulgarité, préfigurant les Lize Spit, Myriam Leroy et autres à venir. Le but est probablement d’être originale et décomplexée et femme libérée et tout le reste, ouais bof, quoi !



Et puis l’écriture. Moi qui aime les écritures et les formes originales, là j’ai été servie, c’est vrai. Mais je n’ai pas compris le pourquoi de cette absence de style, de ces phrases bancales, de ces mots mal orthographiés. L’oralité, me direz-vous … Ou peut-être la poésie … Ouais à nouveau je reste sceptique et j’ai l’impression que c’est juste pour être original, sans vraiment d’autre motivation là-derrière.



Un avis (et une cote) parmi d’autres, bien sûr …

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Poney flottant

En plein coma, Sweetie Horn se replonge dans les jeunes années de sa vie. A 10 ans, quand elle était la reine de son petit monde, surtout à la ferme avec son grand-père adoré. A la mort de celui-ci, elle arrête de grandir à 1,49 m, la taille d’un poney.

Dans un tel roman, déjanté-décousu, l’histoire est clairement secondaire. On adhère ou on adhère pas au jeu de l’autrice avec le langage, aux exagérations, à l’univers totalement loufoque et improbable de Sweetie Horn.



J’ai voulu tester et force est de constater que la magie n’a pas opéré. Le style ne m’a pas vraiment dérangée, mais il n’était pas justifié par un quelconque intérêt. J’ai apprécié la personnalité de Sweetie et sa manière de s’exprimer, mais comme je n’ai rien compris à l’histoire et où l’autrice a voulu nous emmener, je n’ai pas vraiment réussi à embarquer avec elle.



Si ce roman avait plus que ses 230 pages, je ne sais pas si je serais allée au bout. C’était tout simplement une lecture un peu trop OVNI pour moi ! Je dois me résoudre au fait que, malgré mes tentatives, mes goûts vont vers des lectures plus classiques.



Du coup je vous le recommande si vous voulez découvrir un roman totalement atypique, à la fois par son style et par son histoire. Il ne ressemble vraiment à rien d’autre – si, en y réfléchissant, le ton et l’ambiance font un peu penser à En attendant Bojangles. En plus trash et moins poétique – et avec un style définitivement unique.

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Poney flottant

'Poney flottant' est un roman atypique et déjanté ! le style d'écriture utilisé par l'autrice Isabelle Wéry, c'est du jamais vu ! Au début, cela m'a perturbé et j'ai eu très envie de lâcher le livre. Je ne suis pas férue des livres au langage très familier, qui plus est avec de nombreux mots inventés et orthographes inimaginables. Mais je me suis accrochée et j'ai fini par m'habituer à ce langage désopilant.



La mise en page est également des plus originales ! Au début du livre, un bon nombre de pages ne contiennent pas plus de vingt mots ce qui est plutôt déstabilisant. le même phénomène se produit à la fin du livre avec de très nombreuses pages blanches. Oeuvre d'art ou gaspillage de papier, chacun est libre de choisir son interprétation.



Et pour ne pas être en reste, l'histoire est bien entendu également abracadabrante. Sweetie Horn, alias Poney, est une jeune fille impétueuse. Enfin plutôt était, car au début de l'histoire, elle est à l'hôpital incapable de bouger et retrace le film de sa vie pour nous. Sweetie a grandi dans une ferme avec un grand rêve, se voir offrir un cheval par son grand-père auquel elle voue une admiration sans faille (à la limite de la relation incestueuse). Malheureusement, les choses ne vont pas se passer comme prévu.



J'ai aimé cet univers loufoque qu'il m'a fallu apprivoiser. C'était pétillant. Mais il y avait trop de références crues à mon goût, assez perturbantes, surtout de la part d'une gamine de 10 ans. Je suis donc partagée car ce livre est un ovni. Il est rafraîchissant, surprenant, mais également dérangeant par certains côtés.



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Lily-Jane explose

Tout d’abord, merci aux éditions Onlit de me l’avoir envoyé avec la dernière Masse Critique.



Une très courte nouvelle sur la vie d’une jeune enfant de 12 ans et de son « explosion » soudaine. La critique sera donc aussi brève, comme il n’y a pas grand-chose à commenter. J’ai ressenti la nouvelle comme étant peu probable, un peu absurde, avec un personnage principal peu attachant et des mots utilisés qui sont loin d’être utilisables par une enfant de 12 ans.



Un personnage principal un peu à la manière de la jeune fille dans l’Elégance du hérisson, sans l’étincelle. Je n’ai pas été convaincue.
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