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Citations de Ivan Jablonka (426)


Notre école était"élémentaire" par le socle décidés apprentissages, mais aussi par la puissance de ses normes, qui faisaient d'elle un milieu à la fois sécurisant et autoritaire dès lors qu'on apprenait, avec les règles, à ne pas les enfreindre.
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La culture de la brutalité, de la querelle, du danger ou même de la drague n'est décidément pas la mienne. Ma capacité d'affirmation virile étant très réduite, il arrive qu'on croie me blesser en me rangeant dans la "catégorie" des femmes ou des gays. Peine perdue: je m'honorerais d'y appartenir.
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Ce qui me touchait chez lui, ce n'était pas la puissance, ni la gloriole: c'était la vulnérabilité, le sentiment de la perte et du deuil, la tristesse sans remède. Et c'est précisément la fragilité d'Actarus qui rendait si jubilatoire l'invincibilite de son robot-armure, protection contre les forces du chaos.
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En tant qu'homme au sens masculin, c'est encore pire. Si je ressens parfois de la gêne auprès de Jessica, c'est parce que je suis un homme et que les hommes, tout au long de sa vie, lui ont fait du mal. Les hommes, ce sont ceux qui règlent les disputes à coups de cutter, qui vous démontent à coups de poing, qui éjaculent dans le sopalin que vous devez tenir, qui vous poignardent, vous brisent le cou comme à un poulet. Pour eux, vous êtes soit un objet de plaisir soit un souffre-douleur. Ou bien, ce sont les ministres, les dirigeants, ceux qui parlent à la télé, qui savent, qui commandent, qui ont raison, qui parlent de vous, sur vous, en vous, à travers vous. A la fin, ce sont toujours les hommes qui gagnent, parce qu'ils font de vous ce qu'ils veulent. (p. 333)
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A la fin des années1960, le pédopsychiatre Maurice Berger écrit qu'un enfant a besoin de nouer un lien avec une figure d'adulte "stable, fiable, prévisible, accessible, capable de comprendre les besoins et d'apaiser ses tensions". Sans ce "donneur d'attention", pas de sécurité affective, pas de confiance, pas de point d'ancrage et donc pas de disponibilité pour partir à la découverte du monde.
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Si Dieu apporte Sa protection à tous, nul ne peut tirer gloire de son sexe ni de son genre. Et si Dieu est une femme, Elle ne peut être qu'irritée par l'arrogance phallique de Ses prêtres.
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Sartre a écrit dans Les Mots que son « lieu naturel », fixé par l’enfance, est « un sixième étage parisien avec vue sur les toits ». Sartre a réussi à se sauver tout seul. Moi, c’est le camping-car qui m’a préservé de la parisianité, de la satisfaction haussmannienne, de la connivence entre les élites, de la morgue, de la conviction de déplacer l’univers, ou, plus exactement, il les a déplacées dans un camion farfelu où elles ont perdu tout esprit de sérieux, toute prétention, pour n’être plus que des dérisions de soi. Mon altimètre ne s’est jamais détraqué : l’alezan de métal faisait deux mètres au garrot.
Si le camping-car a joué un rôle si décisif dans ma formation, c’est pour son indélicatesse, sa simplicité crasse, son brin de ridicule fièrement assumé, cette sorte de je-m’en-foutisme allègre, affirmation d’une originalité point trop rebelle, d’une incompatibilité somme toute acceptable, mais qui rendait plus fort, plus joyeux, conscient de la valeur de son idiosyncrasie. Le camping-car n’avait le droit à aucun honneur, il ne connaissait que l’honneur de vivre.
À certains moments de ma vie, lors de réceptions à la Sorbonne ou à l’Élysée, j’ai toujours eu une pensée pour mes quatre grands-parents artisans, pour mon arrière-grand-mère illettrée, pour les habitants du misérable shtetl de Pologne, avec ses roulottes et ses chevaux, où mon grand-père faisait de la sellerie. Quels que soient mes succès et mes échecs, je n’ai jamais oublié d’où je viens. Je viens du pays des sans-pays. Je suis avec ceux qui traînent leur passé comme une caravane. Je suis du côté des marcheurs, des rêveurs, des colporteurs, des bringuebalants. Du côté du camping-car.
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Notre style de vacances était aristocratique parce qu'il valorisait la liberté, le plaisir, la découverte, l'échappée belle, mais il était aussi foncièrement démocratique: pas cher, pas consumériste, pas tape-à-l’œil, pas couche-tard, pas compliqué, quelque chose d'accessible, de proche, de simple, quasiment rudimentaire, une locomotion terrestre, un contact direct avec les gens, des haltes toujours respectueuses de la nature, des coutumes et des produits locaux [...]. En un mot, une grande vadrouille à l'échelle de l' Europe. Maître de soi, mais pas chez soi.
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L'ascension de l'Etna reste un des sommets de mon enfance, mon prodigieux Golgotha, et le soufre ici n'est pas ce qui brûle, mais ce qui guérit, ce qui vient soulager les étouffements, les asthmes de l'enfance. (p. 60)
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La vérité de la mort de Laëtitia serait de peu d'importance si on la séparait de la vérité de son existence, de la solitude qu'elle a endurée, des voies qu'elle s'est choisies, du milieu et de la société qui furent les siens. Le travail de tous ces enquêteurs, qui permet de comprendre ce que Laëtitia a fait et ce que les hommes lui ont fait, n'est pas sans rapport avec la démocratie. On arrête les malfaiteurs parce que la sécurité est un droit. On les juge au nom du peuple français. Et je me suis dit que raconter la vie d'une fille du peuple massacrée à l'âge de dix-huit ans était un projet d'intérêt général, comme une mission de service public.
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Chez certains, le silence est vacuité, tandis qu’il est pudeur chez d’autres.
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– Aucune société, fût-elle totalitaire, ne peut éradiquer le crime. Le mal, le désir de transgression, l’envie, la folie étant constitutifs de l’espèce humaine, le risque zéro n’existe pas.
– La récidive a aussi des causes sociales : misère, échec scolaire, absence de perspectives, surpopulation carcérale. Puisque la prison a un rôle important dans la fabrique de la délinquance (et du terrorisme), il faudrait, en même temps que le « problème de la récidive », se saisir du problème de la prison, cet incubateur de rage.
– Dans son acception politique et médiatique, la « récidive » désigne les crimes et délits commis par des hommes jeunes en situation d’exclusion (pas nécessairement d’origine urbaine ou étrangère, comme le montre l’exemple de Meilhon). Il y a une autre récidive, endémique elle aussi, mais souvent impunie : celle des délinquants en col blanc, par exemple les hommes politiques qui sautent du trafic d’influence à la corruption active et de l’abus de confiance au financement illégal de campagne.
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Meilhon n'est pas sorti de son silence : au meurtre, il a ajouté la profanation, la dérision, l'obscénité, la déshumanisation de Laëtitia, le mépris pour ses proches.
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Sous Sarkozy, les pouvoirs publics ne sont plus des régulateurs de paix sociale. Le criminopopulisme des années Laetitia trahit la recherche de la division, l'instillation de la méfiance et de la haine dans le corps social - un président de la République blessant la République.
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Chez certains, le silence est vacuité, tandis qu'il est pudeur chez d'autres.
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Il n'y a pas de "grand" criminel: tout criminel est un petit minable, non parce qu'il est souvent un gagne-petit de la délinquance (...) mais parce qu'il est un criminel.
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Le révolutionnaire sans peur et sans reproche se rétracte en Juif de la diaspora. Le communiste polonais est dépouillé :il n'est plus qu'un être humain nu, sans protection, sans Etat , que tout le monde rejette, de Parczew à Paris, de Stockholm à Rome, de l'extrême droite au PCF.
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Passer sa vie à regretter un amour perdu prouve que l'on a aimé vraiment et que notre existence ne fut pas totalement vaine.
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La concision de cette lettre, intéressante par ce qu'elle ne dit pas, m'émeut: la vraie souffrance n'a pas de mots.
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Certains spécialistes affirment que les jumeaux vivent dans une « fusion gémellaire » jusqu’à l’âge de deux ans. Entre deux et six ans, ils entrent dans une « phase de complémentarité » qui se traduit par un développement tout en oppositions : l’un est calme quand l’autre est nerveux, l’un est bavard quand l’autre se tait, l’un domine l’autre, etc. À l’âge scolaire et pendant l’adolescence, les jumeaux s’autonomisent, même s’il arrive que l’éducation ou des circonstances particulières prolongent la phase de fusion jusqu’à l’âge adulte.
Dans tous les cas, un cojumeau est le compagnon d’une vie. On s’aime, on s’agace, on se connaît par cœur.
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