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Critiques de J. M. Erre (853)
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Prenez soin du chien

Il s'en passe des choses rue de la Doulce-Belette !



J'avais adoré Le mystère Sherlock de J.M. Erre, et je n'ai pas été déçue par Prenez soin du chien.

Ce qui est agréable dans ce livre, comme dans Le mystère Sherlock, c'est l'alternance de l'écriture et donc du rythme entre journal intime, lettre, récit en italiques, dialogue de film...

Les personnages sont désopilants et l'auteur les affuble de noms aussi grotesques qu'incertains.

L'intrigue est bien menée et le suspens va crescendo, jusqu'au dénouement toujours loufoque et apocalyptique, un très bon moment de détente et d'humour, le sourire ne m'a pas quitté de toute la lecture.

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Le mystère Sherlock

Pour les lecteurs, actuels ou plus anciens, des œuvres de Conan Doyle et Agatha Christie, sans parler de Charles Exbrayat pour le style, ce roman est à mon avis une gourmandise.

On y trouve plein d'allusions aux romans de ces auteurs de polars aujourd'hui classiques.

Quant à ce roman, il est addictif, on ne s'ennuie pas une seconde et les fous rires sont nombreux.

Savoureux.
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Qui a tué l'homme-homard ?

Après des lectures au sujet plutôt difficile, j'ai eu envie de quelque chose de plus léger, je me suis donc tournée vers celle-ci.



Il est question d'un meurtre mais ce qui est intéressant c'est que celui-ci a eu lieu dans un milieu très rural à Margoujols en pleine Lozère et que la personne assassinée était à la tête d'un cirque itinérant "composé de monstres" (femme à barbe, soeurs siamoises etc....).



Margoujols a beau être une ville reculée, les habitants sont très connectés à internet et connaisse très bien les séries policières, ils sont donc sûr de résoudre cette énigme mieux que l'inspecteur qui se rend sur place. Le pauvre inspecteur Pascalini va avoir du fil à retordre avec ceux-ci.



D'autant plus que la fille du maire qui se nomme Julie et qui est handicapé et se déplace uniquement en fauteuil, passe son temps à baver et à communiquer uniquement de son doigt valide qui est bien entendu son majeur.



J'ai beaucoup aimé ce personnage totalement atypique dans une enquête concernant des meurtres, pour couronner le tout il y a également des touristes suédois et leurs charmants enfants qui sont sur place à Margoujols.



Tout ce petit village se connait bien et Joseph Zimm dit l'homme homard n'était pas la personne le plus aimé de celui-ci.



Une lecture plaisante, rafraîchissante et qui sous ses airs de polars potache aborde des sujets bien plus sérieux comme le handicap, la ruralité etc...



Un bémol sur la fin mais c'est souvent ce qui pêche sur ce genre d'ouvrage à mes yeux.



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Le mystère Sherlock

Diantre, quelle fantaisie !



Un hôtel, le Baker Street, perdu sous une avalanche. Dix universitaires réunis pour un colloque, et qui s’arrachent les cheveux pour la nouvelle chaire d’holmésologie. Dix cadavres dans la chambre froide. Des carnets et des lettres témoignages. Un super flic. Deux autres, un peu plus abrutis.

Ca ne vous rappelle rien ? Vous n’êtes pas poirophile alors ? (ah non, pardon, il n’apparaît pas dans Dix petits nègres)…



J’ai plongé avec plaisir dans ce roman dans lequel l’auteur joue avec nos zygomatiques et nos nerfs (un peu). Avec beaucoup d’humour et de verve, JM Erre dépeint un univers d’érudits totalement loufoques obsédés de leur importance. Les personnages sont des caricatures très crédibles. Les situations sont on ne peut plus risibles. Le ton est vraiment drôle. On rit même aux éclats face à certaines scènes, vaudevillesques. Tous les codes du roman policier et du huis-clos oppressant sont dans la ligne de mire et sont détournés d’une main de maître.



Un roman qui donne la banane, et ça fait du bien.

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Les autres ne sont pas des gens comme nous

La narratrice de ce court roman, c’est Julie, une jeune femme tétraplégique qui porte un regard plein d’humour et de causticité sur le monde et les gens qui l’entourent, et qui décide d’écrire et de raconter l’histoire de quelques personnages, dont certains qu’on a déjà pu croiser dans d’autres romans de JM Erre d’ailleurs.

On retrouve dans cette pépite tout l’humour noir et le cynisme de JM Erre, et on se laisse embarquer avec délectation dans ces quelques chapitres qui sont autant de tranches de vie complètement décalées.

Une lecture jubilatoire !
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Les autres ne sont pas des gens comme nous

Je découvre J.M.Erre avec ce livre, me rendant compte sur le tard qu’il y fait apparaître nombre de personnages principaux et secondaires de ses précédents romans. C’est une suite de nouvelles à chute, chacune introduite par une jeune paraplégique, Julie, dont les remarques liminaires sont autant pleines d’esprit et de bons mots que les histoires elles-mêmes, lui permettant largement de compenser par son intelligence exacerbée le peu de moyens dont elle dispose pour vivre sa vie très limitée. La mise en scène du personnage de Julie pour lier ces histoires est une excellente trouvaille de l’auteur, qui excelle par ailleurs dans les jeux de mots et les calembours.

J’ai passé un agréable moment avec ce livre sortant de l’ordinaire, avec lequel J.M.Erre rend attentif aux problèmes de société avec humour. A lire pour se changer les idées.
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Le bonheur est au fond du couloir à gauche

Un roman totalement jubilatoire, lu d'une traite ! J'ai tellement ri à la lecture de ce livre complètement déjanté. Le déni de cet anti-héros est d'une drôlerie extrême, les références littéraires et philosophiques sont justes, nombreuses et fort-à-propos. Que ça fait du bien de rire autant en lisant! Un roman bien écrit de surcroît! Merci Monsieur Erre !
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Le mystère Sherlock

A la suite d'une avalanche, l'hôtel Baker Street, en Suisse, se retrouve coupé du monde pendant trois jours. Seulement voilà lorsque les secours arrivent enfin sur place, ils ne trouvent que des cadavres allongés dans la chambre froide des cuisines.

Ces occupants sont des universitaires réunis pour un colloque sur le fameux détective Sherlock Holmes et il n'y a aucun survivant. Au terme de ce colloque, l'un des participants devait se voir attribuer la chaire d'Holmésologie, nouvellement créée à la Sorbonne, et le moins que l'on puisse dire c'est que tous les coups sont permis. En effet, certains sont prêts à tout pour gravir l'estrade, ce qui ne simplifie pas l'enquête du commissaire arrivé sur les lieux, qui va devoir démêler le vrai du faux.



Un huis clos déjanté, loufoque. Une brochette de personnages caricaturaux à souhait nous entraine dans un tourbillon de turpitudes et de bêtise humaine, dans les profondeurs et les mystères de l'esprit tordu attiré par le pouvoir et la postérité.

Une parodie du célèbre roman les dix petits nègres poussée au paroxysme de la dérision . J.M Erre que je découvre par ce roman est un joyeux luron. Calembours et mascarade résument assez bien ce roman décalé, où le sérieux n'est pas au rendez vous. Mais néanmoins, l'auteur réussi à intégrer une intrigue, et à manipuler gentiment son lecteur, en qui le doute s'insinue en refermant ce livre.



Ce roman n'est pas de la grande littérature, ni même une superbe enquête approfondie et ficelée comme j'ai souvent l'habitude de lire mais malgré tout, j'ai passé un bon moment sans prise de tête, il faut juste prendre ce roman comme il est réellement : une parenthèse, une pause, une trêve

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Qui a tué l'homme-homard ?

Scooby-Doo chez les Freaks. Navrant ?



Mr Erre se dit écrivain alors qu'il ne sait même pas construire une intrigue comme il se doit. Déjà, le récit se passe dans le trou du cul du monde, en province, et même pas dans son fleuron architectural et culturel qu'est la ville lumière. En second lieu, il dénigre les personnages hauts en couleur illustrant les Vogue, Elle et autres presses tendances pour un légume bavant en fauteuil roulant et un cirque de monstres. Et cerise sur le gâteau, il se permet même de rire de leurs situations. Pour le respect, on repassera.



Cela ne va guère mieux en avançant dans la lecture. Les paysans sont consanguins, les gendarmes à la ramasse. Il se permet même le luxe de critiquer notre glorieuse décentralisation et l'accès de tous aux services publics, peu importe leur lieu d'habitation reculé. Si vous n'aimez pas notre France Mr Erre, vous n'avez qu'à la quitter, vos immigrés adorés vous tiendront compagnie !



Le pitch est digne de la trame éculée : le méchant du village se fait découper, un gendarme et son fidèle stagiaire débarque. Mais dans un village reculé, avec tout une bande de taiseux, difficile d'avancer. C'est sans oublier les pratiques patriotiques de délation typiquement française, selon l'auteur. Le bon français adore aider l'administration à arrêter les coupables, surtout si ils sont juifs, basanés, noirs où ont une trogne à faire peur. L'enquête offre l'occasion de faire la ballade du village et de ses habitants, tous plus tarés les uns que les autres.



L'auteur joue avec les codes du polar, les arrange à sa sauce, passe de fausse pistes en pistes fausses. Il utilise tous les codes de la narration pour mener en bourrique le lecteur.

La narratrice remporte la palme de ce livre, elle s'amuse de son handicap et de ses représentations pour déstabiliser son interlocuteur. JM Erre se croit à la pointe des bons mots, à la mode desprogienne, ça grince, le politiquement correct en prend pour son grade.



Le résultat vous vous en doutez : j'ai adoré.

Difficile d'arrêter sa lecture pour rejoindre Morphée. C'est court, c'est rythmé, la gouaille cynique du personnage principal change des feel-good sirupeux.

On se croirait dans un épisode de Scooby-Doo, avec toutes les péripéties, les coupables à foison, c'est jubilatoire.

Bref, JM Erre s'amuse du difforme, du monstrueux, du handicap pour en faire des sujets normaux. Derrière la galéjade, une critique acerbe de la différence, des médias et réseaux sociaux voyeurs et de place de la ruralité.



Chapeau bas l'artiste.
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Prenez soin du chien

Je ne connaissais pas ce livre et n'en avais jamais entendu parler. Je l'ai pris par hasard dans une boîte à livres. Quel coup de cœur ! Je vous garantis que vous passerez un excellent moment. Un style drôle et enjoué (qu'on est loin du style ampoulé de certains...), des personnages qu'on reconnaît facilement et surtout beaucoup d'astuces narratives très inventives.
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Le mystère Sherlock

Alors là, si vous voulez un bon thriller psychologique tout y est : l'hôtel Baker Street à Meinringen (Suisse), totalement isolé du monde à cause d'une avalanche, qui bien entendu n'a plus d'électricité ni de chauffage, dans lequel se retrouve coincés une dizaine d'universitaires spécialistes de Sherlock Holmes et qui visent tous la même chose : devenir le titulaire la chaire d'holmésologie de la Sorbonne.

Et peu à peu, pendant les trois jours que va durer ce huis-clos, le drame va arriver, ces professeurs honorables vont trouver la mort les uns après les autres dans des circonstances plus étranges les unes que les autres.

Sauf que….

Au lieu d'un thriller bien oppressant, vous avez là un livre qui ne manquera pas de vous faire mourir vous aussi….mais de rire.

Un humour déjanté, de nombreuses références à l'oeuvre de Sir Arthur Conan Doyle et à bien d'autres auteurs de romans policiers, et je vous assure que vous ne verrez plus jamais les taxis ni les marmottes de la même manière.

Que vous soyez amateur de polar ou non, vous amis lecteurs, vous ne pourrez quand même que sourire à la pensée de l'un des enquêteurs « Eh ben dis donc, j'ai bien fait de ne jamais ouvrir un livre de ma vie ! Je savais bien que la lecture c'était dangereux ! »

Le danger à mon avis c'est surtout d'y prendre goût…..

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Qui a tué l'homme-homard ?

Si vous ne savez pas où passer vos vacances cet été, je vous invite une semaine, tous frais payés, à Margoujols, un petit village perdu en Lozère. Vous verrez, c'est dépaysant, les rencontres qu'on y fait sont atypiques et on ne s'y ennuie pas une seconde. Si vous avez peur d'être coupé du monde, rassurez-vous, à Margoujols, on est hyper connecté et de nombreux habitants ont pignon sur la toile. Cela va du blog de la serial-killeuse au site du nostalgique du temps où la Bête sévissait (la Bête du Gévaudan, bien sûr). Ah oui, j'oubliais, depuis peu, la tranquillité relative des habitants est troublée par des meurtres sordides !

Sans entrer dans les détails, si meurtres il y a, meurtres, il va falloir résoudre. Et le maire a décidé que ce serait sa fille Julie, 23 ans, qui aiderait les gendarmes dans leur enquête car elle connaît tout le monde dans le village. Et c'est là que le délire de l'auteur atteint son paroxysme : Julie est tétraplégique et muette. Seul, le majeur de sa main gauche bouge, ce qui lui permet à l'aide d'un ordinateur sophistiqué de s'exprimer avec des voix différentes. Ouf, on est sauvé mais ça peut surprendre... Accessoirement, Julie est fan de romans policiers et rêve d'en écrire un. Cela tombe bien puisque l'occasion lui en est donnée, c'est elle la narratrice. Ah, j'ai encore oublié un truc : elle est championne d'auto-dérision et d'humour noir.

Je vous aurai (presque) tout dit en précisant qu'en 1945, un cirque roumain avait fait halte dans la commune. Le directeur ayant été horriblement assassiné (sans qu'on en trouve le coupable), les autres membres du cirque sont restés au village et se sont reproduits avec les autochtones, faisant ainsi baisser le risque de consanguinité. Mais à quel prix... il s'agissait d'un cirque spécialisé dans le freak show c'est-à-dire l'exposition de monstruosités humaines. Ne soyez donc pas surpris de croiser au hasard des rues des sœurs siamoises, une femme à barbe, un nain, un géant ou un homme-élastique accompagné d'un perroquet chantant du Michael Jackson.



Le décor est planté. Vous l'aurez compris, même si tout est rationnel, rien n'est sérieux dans ce polar déjanté, décapant et décalé. Je découvre avec ce titre l'univers de J.M. Erre et j'ai adoré. Ici, l'auteur joue avec les règles du roman policier qu'il met en scène et en démonte tous ses clichés. Tout y passe, les auteurs, séries télévisées, films et même les lecteurs du genre La gendarmerie et les médias en prennent également pour leur grade. Question sujets, on ratisse encore plus large, cela va de la désertification des campagnes, au phénomène d'internet et des réseaux sociaux jusqu'à la mise en pièce du modèle d'éducation à la suédoise. Mais J.M. Erre braque surtout un projecteur sur la situation de handicap comme cela n'a jamais été fait. Il fallait oser, pari réussi car cette galerie de personnages est aux petits oignons, la cerise sur le gâteau étant bien sûr, notre enquêtrice à roulettes.



Quelques petites longueurs ressenties avant la fin m'empêchent de mettre la note maximale. J'accorde quand même un 19/20 à ce livre lu dans le cadre de la sélection pour le Prix Charles Exbrayat 2019 auquel participe la médiathèque de ma commune et pour lequel je vais voter sans hésitation (les autres titres en compétition étant "Le Baiser de Sophie Brocas et "S'inventer une île" d'Alain Gillot). Si vous êtes amateur de second degré, voire troisième ou quatrième, ce polar politiquement incorrect mais drôlissime est fait pour vous.
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Qui a tué l'homme-homard ?

Un régal ! Une parodie de livre policier avec tout de même une enquête menée par Julie, handicapée qui ne communique que par son fauteuil équipé d'un ordinateur. Dans un village avec des habitants peu commun mais au pointe de la technologie, qui ont trop regardé de séries policières ; 2 policiers qui débarquent et tout le monde qui veut participer à l'enquête.

Drôle, touchant, les personnages sont atypiques et on passe un super moment.

ça fait longtemps qu'une lecture ne m'a pas apporté autant de joie.

J'ai vraiment vraiment aimé
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Le mystère Sherlock

Vu le nombre de citations que j'ai partagées, il n'est pas difficile de comprendre que j'ai adoré ce bouquin.

Je ne me souviens pas d'avoir tant ri, ce livre a été une bouffée d'air frais.



L'enquête (parce qu'il y en a quand même une) est classique, c'est un mixe entre Les Dix petits nègres et le Cluedo. Mais sincèrement, ça n'a aucune importance tant l'auteur se montre drôle. Il vaut mieux aimer l'humour potache pour apprécier les blagues de J.M Erre sinon ça risque de coincer un peu.



Le mystère Sherlock est donc un livre loufoque mais pas seulement. De temps en temps, l'auteur se pose de vraies questions sur la littérature, et en particulier sur la littérature policière, et sur ses lecteurs.



Et surtout, J.M Erre est un holmésien érudit ce qui est très agréable. Il cite les aphorismes célèbres de Sherlock et se réfère régulièrement au Canon.

Ses connaissances sont bluffantes, c'est de l'excellent boulot.



Je ne sais pas si les autres bouquins de l'auteur sont du même acabits mais celui-ci me donne envie de découvrir toute ses pubications.
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Le bonheur est au fond du couloir à gauche

« le bonheur est au fond du couloir à gauche » est un livre désopilant, à l'humour grinçant dans le style « le Père Noël est une ordure ».



Le narrateur, un homme raté et pathétique, revendiquant son mode de vie d'assisté et d'alcoolique, vient de se faire plaquer (encore une fois) mais se persuade que sa bien-aimée reviendra d'ici le soir, s'il peut lui prouver qu'il est devenu heureux. Il s'ensuit « une plongée en apnée dans les abysses de la littérature feel-good », comme annoncé en quatrième de couverture. En fait cette plongée n'apparait qu'au dernier quart du roman, avec la satyre du « Le Rangement, c'est maintenant » (« à chaque nouvel objet éliminé, tes poumons psychiques s'ouvrent un peu plus à l'oxygène du bonheur ») et d'autres livres comme « S'ouvrir à la joie d'être au monde pour pas cher » ; « Vivre une dépression heureuse » ; « le bonheur par le régime tout artichaut » … Cette satyre est particulièrement savoureuse, et se termine dans l'absurde et l'humour noir.



Le début du livre, qui est très amusant aussi, si on aime ce style d'humour, m'a fait penser à un « one-man-show » : une suite de courts paragraphes dans lesquels le narrateur nous explique sa compréhension du monde (complètement loufoque et à côté de la plaque), ses soucis avec M et Mme Patusse, ses voisins, son admiration du président Macron, et son ennemi du jour (SOS Amitiés qui veut l'empêcher de se suicider). le ton est à la dérision :



« Il faut penser par soi-même au lieu de se référer à des maîtres à penser », disait un maître à penser auquel je me réfère souvent. »…



« J'envie les gens qui ont des opinions claires et définitives sur tous les sujets. Ceux pour qui le réel est simple, divisé entre le bien et le mal. Ceux qui sont assurés de détenir la vérité. Ceux qui vous regardent de haut et qui vous rient au nez quand vous ne partagez pas leurs vues.

Ça doit être tellement reposant d'être prétentieux, arrogant et obtus. »…



« C'est la pub. Patientons. le gel douche Fleur des îles respecte votre peau, hydrate votre épiderme et, d'après les mimiques de la jeune femme qui se déhanche sous la douche, facilite l'orgasme. le dernier coupé sport de chez Audi vous procure l'évasion, vous offre la liberté et, d'après les grimaces du barbu musculeux qui ricane sur son siège, facilite l'orgasme. Les protections urinaires Senior Ô Sec garantissent votre bien-être en toutes circonstances et assurent votre confort en toute discrétion. En revanche, pour l'orgasme, c'est pas garanti. »



« Pour me donner du courage, je visionne un extrait du discours d'Arras du 26 avril 2017 (un de mes préférés). le futur président y explique très bien que « quand on veut, on peut ». Il a raison, je veux, je peux. Jeveujepeujeveujepeujeveujepeu : je répète la formule magique une bonne trentaine de fois à toute vitesse en regardant Emmanuel dans les yeux, et je me sens regonflé à bloc. Merci, Président. »

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Qui a tué l'homme-homard ?

Deux conditions indispensables avant d’ouvrir ce livre:

Avoir le sens de l’humour décalé et corrosif

Si vous n’aimez pas Desproges ( mais qui n’aime pas Desproges?) , si vous détestez San Antonio, Les Monthy Python et Groland ( je sais, c’est plus facile), ne lisez surtout pas ce roman

Seconde condition : avoir le cœur bien accroché car dans les premières pages, c’est un peu sévère , comme aurait dit Audiard

Mais, heureusement, et rapidement, l’humour prend le dessus

Oui, on peut rire de tout, même d’une tétraplégique enquêtrice, mais pas avec n’importe qui.

D’ où l’entame de cette critique

On peut d’autant plus en rire que notre détective en herbe si j’ose dire, vu sa position en fauteuil roulant, se moque de tout et de tout le monde à commencer par elle-même

Elle fait même de son lourd handicap un sujet de moquerie

Réjouissant ou révoltant, le lecteur jugera
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Qui a tué l'homme-homard ?

Je suis très bon public d'auteurs comme J.M Erre qui pastichent les genres littéraires pour mieux leur rendre hommage.

J'ai dégusté toutes ses parodies depuis "Prenez soin du chien" et je crois pouvoir dire que le titre de l'un de ses romans précédents, "le Grand n'importe quoi", résume assez bien son oeuvre.

Dans "Qui a tué l'homme Homard ?", la réponse à cette question importe peu. Agatha Christie ne risque pas de l'accuser de plagiat. Elle n'aurait pas osé transformer Hercule Poirot en jeune femme tétraplégique qui tourne en dérision son propre handicap et qui juge férocement tous les personnages qui croisent son fauteuil roulant.

Ce n'est pas le genre à s'apitoyer sur son sort où sur celui de cette galerie de suspects qui collectionnent les troubles psychiques (nymphomanie, cleptomanie...) et les difformités physiques.

J.M Erre, par ses bons mots, ses dialogues impitoyables et ses situations surréalistes s'amuse des codes du genre, transforme les lieux communs en fosses communes.

Il démolit , tel un "Monsieur pas si Loyal" , tout un village dont les habitants sont accros aux réseaux sociaux et doivent cohabiter, depuis plusieurs décennies, dans la plus grande méfiance, avec des phénomènes de foires abandonnés sur place par un cirque en perdition.

Le meurtre de l'homme Homard ébranle tout l'équilibre fragile du village, sort du fumier les vieux secrets enfouis et bat la mesure d'une cacophonie policière dont l'issue ne peut être que tragi...comique.

Avec de tels personnages, difficile de ne pas penser au célèbre film de Tod Browning "Freaks", mais si J.M Erre évoque aussi le rejet et la stigmatisation des gens différents, chez lui, le rire prend toujours le pas sur l'horreur.





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Qui a tué l'homme-homard ?

Le summum de la loufoquerie avec de l'humour cinglant, noir, sans retenue, sarcastique et plein de vérités. Facile à lire pour passer un bon moment à éclater de rire. Mais c'est aussi un vrai roman policier avec crimes, suspects, enquêteurs et trices. Tout prend fin avec une chute impossible à prévoir, et géniale. De plus, l'auteur J.M. Erre est un bon critique et analyste du roman policier.
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Le mystère Sherlock

Un colloque rassemble les dix étudiants spécialistes de Sherlock Holmes pour que le professeur Bobo désigne, parmi eux, son successeur.

Mais une tempête de neige isole complètement le chalet où ils logent et quatre longues journées vont commencer avant que les secours n'arrivent.

Mais ceux-ci découvrent… tous les participants morts.

Parmi eux s'était glissée une journaliste venue incognito faire un reportage sur le congrès, retrouvée morte elle aussi, mais elle est précieuse car elle a tenu un journal pendant les quatre jours…jusqu'à sa mort.



J.M. Erre nous propose là une fantaisie brillante, déjantée et irrésistible sur le monde des experts en Sherlock Holmes. I

ls vivent, respirent et agissent en parfaits « Holmesiens », ne reculant devant aucun coup bas pour obtenir le titre convoité de titulaire de la chaire de « Sherlock Hommes-éologie ».

L'atmosphère de ce huis-clos va monter crescendo au fur et à mesure que meurent les participants.

Morts naturelles ?

Apparemment oui au début…



Cet hommage aux « Dix petits nègres » est une vraie réussite, littéraire, humoristique, érudite, farfelue, que l'on ne peut qu'apprécier si on aime le roman policier mais surtout l'humour noir et la fantaisie.

Et la cerise sur le gâteau est bien sûr la chute, excellente et toute holmesienne !

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La fin du monde a du retard

À peine commencé, le livre est déjà fini. Il faut dire qu'il est court ce livre et qu'il m'a tellement plu que je l'ai dévoré.

J'ai retrouvé avec plaisir l'humour bien barré de J.M. Erre et son regard taquin sur ses contemporains.



L'air de nous amuser, l'auteur se montre penseur sur les médias, la désinformations, les réseaux sociaux ou encore les théories du complot. Ses arguments sont pertinents et font mouche.



Et puis il y a beaucoup de références aux polars et à la SFFF ce qui m'a évidemment réjouie. D'autant plus que le roman casse les codes du genre polar, l'auteur n'hésitant pas à s'asseoir sur les lignes narratives habituelles.



En bref, J.M. Erre fait du J.M. Erre et c'est très bien !



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