Critiques de J. M. Erre (853)
Si vous avez le moral au plus bas ou en berne, si vous avez des idées noires, si voulez détendre vos zygomatiques, alors ce livre est fait pour vous.
J’ai ri aux éclats tout au long du livre. L’humour de J.M. ERRE est décapant. Un vrai bon moment où j’ai pris beaucoup de plaisir à suivre les pérégrinations d’Alice et de Julius, qui se sont échappés de la maison psychiatrique où ils étaient internés.
Il y a également les débats entre le commissaire Gaboriau, à 4 jours de la retraite, et son lieutenant, Matozzi, qui sont pertinents et pleines de railleries et qui valent d’être lus.
Merci à Fannyvincent de m’avoir fait découvrir cet auteur.
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Ah Julie. Elle est contente Julie, elle jubile Julie, elle engrange Julie. Enfin, enfin, enfin.
Et oui, elle a bien du mérite Julie, dans son "Jolly Jumpers" comme elle a nommé son fauteuil, équipé du même ordinateur que celui de Stephen HAWKING (vous suivez ?). Car seul, un de ses index est mobile chez Julie. Tout le reste est « légume ». Sauf l'essentiel, son cerveau ! et quel cerveau !
Elle va d'ailleurs épauler Pascalini, gendarme, chargé de l'enquête du meurtre de Joseph ZIMM, dit «l'Homme-Homard », dans le très petit village du Lozère, le Margoujols, pour son plus grand plaisir. Elle saisit l'occasion de ce crime pour noter le maximum de choses afin de s'en servir pour écrire un polar, elle qui rêve de devenir écrivaine. Il faut dire que les options, vu son état, sont plutôt limitées.
Voilà pour la mise en bouche.
Julie est la narratrice de ce nouveau roman de J.M. ERRE et vous savez quoi ? J'ai beaucoup ri. Bien que ce petit village soit habité de « monstres », que des meurtres se succèdent, j'ai ri ri et encore ri. Mais ne vous méprenez pas, c'est vraiment un polar, un très bon polar. Atypique, mais jouissif.
J.M. ERRE utilise Julie pour décrire « comment écrire un bon polar », dénoncer les clichés, à travers cette histoire que l'on suit avec délectation.
Génial !
Merci à Babelio et aux éditions Buchet Chastel, de m'avoir permis de découvrir le dernier opus de J.M. ERRE à travers une masse critique privilégiée. Un très bon J.M. ERRE.
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N’importe quoi ? C’est sûr !
Grand ? C’est une autre histoire…
Arthur, foireux de première, écrivain raté, cocu magnifique, aussi pathétique que maigrelet (n’en jetez plus…) erre une nuit entière dans le costume de spiderman à travers les rues du village de Gourdiflot-le-Bombé envahi par des extra-terrestres (ouf !!!).
Quelques saillies drolatiques m’ont beaucoup fait rire. Mais entre elles, que d’ennui… Le vide intersidéral… Le seul point positif retiré de ce livre, c’est qu’il m’a vraiment donné envie de relire « La soupe aux choux » de René Fallet.
Je n’ai absolument rien compris à ce roman. Peut-être l’auteur voulait-il, avec cette histoire loufoque, burlesque, irrationnelle, invraisemblable, montrer toute l’absurdité de la condition humaine… Peut-être !!! Mais alors quel ratage !!!! N’est pas Douglas Adams qui veut…
De J.M. Erre, je préfère me souvenir du désopilant « L’affaire Sherlock », et oublier bien vite ce livre au titre étrangement prédestiné.
J'achève cette critique en vous livrant ce petit extrait qui m’a fait sourire.
« Pendant près de quarante ans, le professeur Poyotte avait été l’un de ces inlassables chercheurs qui ont à chœur de rester fidèle à l’étymologie de leur activité en cherchant sans jamais, au grand jamais, trouver quoi que ce soit. La spécialité à laquelle le professeur avait consacré sa vie était des plus pointues. Ce qu’il recherchait dans le sol, c’étaient des preuves de l’existence des extraterrestres. Alors que tout le monde scrutait les petits hommes verts dans les étoiles, lui s’était tourné vers la direction opposé. Ce qui démontre une personnalité originale, pour employer un adjectif destiné à ne vexer personne. »
Je remercie chaleureusement Babélio et les éditions Buchet Chastel pour m’avoir offert ce livre dans le cadre d’une opération masse critique.
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Un thrilleur ésotérique rocambolesque peuplé de personnages farfelus et loufoques dont un pigeon unijambiste et borgne à collerette blanche fraichement détonant, coup de cœur !
Petit résumé de cette quête burlesque :
Julius, patient amnésique, chaussé de lunettes sans verres et dopé aux capsules de Nespresso ne tient plus en place dans la clinique psychiatrique Saint-Charles. Il est convaincu de l'existence d'un vaste complot planétaire. Il va entrainer une jeune patiente Alice , privée d'émotion et de mémoire mais pas de punch, dans une quête trépidante à travers les rues de Paris pour s'emparer du fameux codex de Tirésias, livre sacré qui permettra de dévoiler au grand jour la véritable existence de l'humanité. Ils vont se faire aider par Ours, geek amateur de pizza froides et fan de Star Wars et par Chewbacca, un hacker dingue de jeux vidéos.
Nos deux amnésiques vont être poursuivi par le commissaire Gaboriau, lecteur de Cioran et futur bien heureux retraité (la quille dans quatre jours) accompagné de son infidèle malpoli lieutenant Matozzi et par deux paparazzis aux allures très inquiétantes.
Les deux tourtereaux en fuite vont être hébergés dans l'hôtel de la révolution tenus par des 68tards qui valent le détour, Amaury Flauricourt de Saint-Phalle, fin de race sauvé par la révolution que tout le monde appelle Mao, et madame Danielle qui a la particularité d'être toujours disponible après 23 heures.
Leur course-poursuite va les amener à se réfugier dans les catacombes où ils feront connaissance avec Marco, cadre dynamique, qui se croit rescapé de la fin du monde (selon la prédiction Maya) et Morgane, cataphile passionnée des carrières souterraines de Paris.
Dans leurs périples, ils croiseront d'autres personnages attachants comme une mamie qui croie dur comme fer à l'assassinat de Lady Di , le libraire pilonneur de la "librairie en soins palliatifs" ou l'abbé Saint-Freu, "quelque chose" entre Don Camillo et Frankenstein.
C'est jubilatoire, loufoque, absurde et l'intrigue est menée de main de maître.
On ne s'ennuie jamais dans cette épopée remplie d'humour, de jeux de mots, de gags désopilants, de références à la culture populaire (Matrix, Star Wars, Men in Black...) et classique (Platon, Homère, Ulysse..).
Les héros déjantés sont inoubliables, la chute est surprenante et le rythme tellement entraînant que j'ai bouclé la fin du monde très en avance.
Cerise sur le gâteau, il y a des quiz pour les lecteurs de babélio :
A tester : le Quiz de la caverne pour calculer votre coefficient d'aveuglement
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Totalement politiquement incorrect ! Je me suis régalée ! Si l'humour type Groland ne vous fait pas peur, allez-y de bon coeur. C'est drôle et irrévérencieux !
Tout est l'avenant depuis la victime (le fameux "homme-homard" du titre), la narratrice (exceptionnelle, elle sort vraiment des sentiers battus), les enquêteurs, les habitants. Le tout a pour décor la Lozère.
Un livre hilarant avec peut-être une pointe de tristesse sur la fin....
Je n'ai pas boudé mon plaisir et je retenterai volontiers un livre de cet auteur !
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On s’était habitué aux parodies de Sherlock Holmes qui nous plongent dans une atmosphère glauque et victorienne à souhait, où l’Eventreur menace de surgir à chaque page des brouillards de Whitechapel, le poignard sanglant et levéééé, égorgeant nos fils et nos compaaaagnes, abreuvant d’un sang impur les caniveaux de Londres. Rares sont les parodies de Sherlock Holmes (sans parler des polars actuels) qui misent tout sur l’humour. Or, c’est clairement le parti-pris de ce livre de J.M. Erre, à contre-courant, donc. Pour faire mon érudit, je pourrais citer quelques pépites d’humour dans le mythe holmésien : certaines nouvelles (Sherlock Holmes et le caleçon de la Mort, L'aventure du clitoris en feu) extraites de Sherlock Holmes dans tous ses états, des films méconnus comme Elémentaire mon cher… Lock Holmes, avec Michael Caine et Ben Kingsley, qui tournent le mythe en dérision. Mais avouons qu’il ne s’agit là que de quelques broutilles face à ce livre événement, cet ovni littéraire, ce remède anti-déprime (mais non remboursé) que constitue l’hilarant livre hommage de J.M. Erre. Hommage à Conan Doyle, mais également à Agatha Christie.
Nous sommes à Meiringen, celles et ceux qui ont bien suivi savent que cet endroit est situé en Suisse, que l’on y trouve aujourd’hui un musée consacré à Sherlock Holmes ainsi que de nombreux hôtels qui accueillent les pèlerins de passage. Je dis bien pèlerins, et pas touristes, car tous les fondus du mythe holmésien viennent ici se recueillir sur les chutes du Reichenbach, qui engloutirent en 1891 le célèbre détective et son ennemi de toujours le Professeur James Moriarty (cette scène est raconté par Watson dans Le dernier Problème, Holmes ressuscitera plus tard, en 1994 dans La Maison vide, à peine mouillé et en pleine forme). Il n’est donc pas étonnant qu’un groupe d’universitaires se rende à Meiringen pour participer à un colloque d’holmésologie organisé par le professeur Bobo. Maître de cérémonie, celui-ci doit juger la qualité des thèses et les contributions au mythe holmésien de chaque participant, et désigner son successeur à la première chaire d’holmésologie de la Sorbonne ! Le colloque se déroule à l’hôtel Baker Street, aussitôt coupé du reste du monde par la neige à peine les candidats enfin réunis (J.M. Erre n’hésite pas à utiliser des ficelles éculées). Un huis clos digne des Dix Petits Nègres d’Agatha Christie peut alors commencer.
On l’aura compris, le propos de J.M. Erre n’est pas de bâtir une enquête de polar classique où le sinistre le dispute au tragique. Et pourtant, accumulation de cadavres, morts violentes et mystère sont bien au rendez-vous, puisqu’au fil des pages, le lecteur se demande qui est l’assassin et se surprend à échafauder ses propres théories sur les coupables possibles. De plus, comme dans tout bon polar, une surprise de taille arrive à la fin. Digne héritier de Conan Doyle, d’Agatha Christie, et de Groucho Marx, J.M. Erre ose tous les clichés du polar pour mieux les détourner, dans un scénario forgé par ses délires jouissifs et son érudition holmésienne de premier plan, distillée fort à propos pour les non-spécialistes dans les extraits du journal d’un des personnages intitulés « Sherlock Holmes pour les nuls ». Ajoutons à cela un sens de la formule et un humour dévastateur pratiquement dans chaque phrase, des personnages bien campés et désopilants, un comique de situation que n’auraient pas désavoué les Marx Brothers (l’entassement sous le lit des personnages venus commettre quelques exactions dans une chambre n’est pas sans rappeler une fameuse scène d’Une nuit à l’opéra) et vous admettrez qu’il y a de quoi être conquis. Marre des polars angoissants ? Vous voulez changer d’air ? Entrez vite dans le nouvel Erre !
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Mais dans quoi s’embarque-t-on en ouvrant ce bouquin. C’est plus un livre sur la science fiction qu’un livre de science fiction. J.M. Erre nous envoie faire un tour du côté de la SF comique, Fredric Brown, Douglas Adams... C’est bourré de références, et pas uniquement chez les auteurs précités, ça va jusqu’à Marcel Proust, Albert Camus et Victor Hugo et bien sûr Platon avec sa fameuse caverne. On peut même y voir une référence à la soupe au chou, fallait oser ! C’est totalement déjanté, drôlissime, iconoclaste, mais surtout, ce que j’ai adoré, c’est qu’il nous propose un vaste panorama de la science fiction, invasion extraterrestre, voyage dans le temps, Hard SF, paradoxes… qu’il triture dans tous les sens, j’ai adoré le cours de physique quantique. J.M. Erre va jusqu’à se moquer de lui-même, de l’écrivain de science-fiction, il nous embarque dans plusieurs niveaux de lecture, il parvient à englober tout ça dans un délire jubilatoire, c’est totalement fou et pourtant très cohérent et solide. Il y a de la matière, ce ne sont pas juste des répliques drôle et un ton humoristique qui constituent la trame de son roman, il y a tout un jeu sur la notion de science-fiction qui est formidablement analysé avec des personnages hauts en couleurs, dont le rôle est parfois surprenant, J.M. Erre nous prend au dépourvu, on se fait plusieurs fois prendre au piège de l’interprétation classique, il va là où on ne l’attend pas et pour couronner le tout, il provoque quelques grosses crises de fous rires.
J’ai lu dans une des critiques “N’est pas Douglas Adams qui veut”, cela m’irrite toujours ces jugements péremptoires qui voudraient que parce que c’est anglo-saxon, c’est forcément meilleur, j’ai pour ma part trouvé justement que J.M. Erre n’avais pas à rougir de la confrontation, une confrontation qu’il a d’ailleurs lui-même provoqué sous forme d’un hommage respectueux et très réussi. Bref, j’ai adoré, et ça vaut franchement le détour.
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Margoujols, son Comité pour la réhabilitation de la Bête du Gévaudan et une consanguinité enrichie par les gènes monstrueux apportés par le cirque de Balthazar Britiescu de la lointaine Transylvanie et qui avait échoué au village en 1945.
Meurtre de 'l'homme homard', détesté de tous. Débarque la gendarmerie française avec tous ses clichés qu'arborent l'adjudant Pascalini et son stagiaire, le deuxième classe Babiloune et à qui le maire a adjoint l'aide de sa fille Julie, la narratrice, complètement paralysée dans son fauteuil roulant high-tech, et délicieusement sarcastique.
Je ne suis pas trop fier d'avoir kiffé un livre qui ne vole pas très haut, quoique les clichés sont admirablement rendus (ah! la tirade du complotiste!), J.M. Erre excelle dans différents registres, et sa prose coule agréablement, ça tombe bien, ça fait rire, ça fait du bien!
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Un horrible meurtre dans un village paumé de Lozère. Un enquêteur un peu dépassé qui vient de la ville pour résoudre le mystère et tout un village qui veut l'aider, témoigner, laisser ses empreintes ou son ADN. Ils sont connectés, ont regardé des séries alors ils savent comment se passe une enquête et ont bien l'intention de participer.
Et puis, il y a la fille du maire qui est là pour accompagner les enquêteurs ; son rêve ? devenir auteure de polars alors une occasion comme çà, cela ne se rate pas.
Une enquête placée sous le signe de l'humour avec des personnages disons...particuliers.
C'est très rigolo à lire et, même si l'intrigue n'est pas particulièrement fouillée ni effrayante, on s'amuse avec ce roman sans prétention mais efficace.
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J.M. Erre est un auteur épatant, il est comme un magicien qui expliquerait son tour, qui malgré cela, resterait magique. Il analyse et démonte les mécanismes du polar et du rire - en filigrane, comme dans un essai, mais beaucoup plus marrant - Il déboulonne aussi la chaise roulante de son héroïne tétraplégique, Julie, et cela reste pourtant drôle et même très drôle. Bluffant ! Il prend ses lecteurs par la main et les emmène entre les lignes, vers des fausses pistes, il se moque un peu d’eux et de lui-même. Il parodie et s’amuse des auteurs de genre ; polar & thriller, des séries télé aussi. Il se fout de la littérature « feel-good » mais la sienne va vous faire un bien fou. Mais attention, ne lisez pas ce bouquin dans un lieu public ou les transports en commun, vous allez passer pour un zinzin ! Fou rire garanti. Au début j’ai pensé mettre quelques citations ... Je me suis rendu compte qu’il y en avait trop, une par phrase, j’exagère à peine ; des punch-lines à la mitraillette. Avec lui on peut rire de tout ; des handicapés, des monstres... car l’humanité entière est monstrueusement handicapée, le freak show global ... Et puis mettre une citation de Cioran en exergue d’un roman policier aussi poilant (5 étoiles), il fallait oser. Mon troisième Erre (il ne faut jamais manquer d’Erre ) mais pas le dernier, merci Jean-Marcel, merci Buchet-Chastel et Babélio. Allez, salut, et bisou* à la femme à barbe !
P.S. *Un seul bisou, parce que ... quand même hein ça pique !
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Un court roman qui se lit d'une traite et nous fait sourire à chaque page.
Le personnage principal est un chômeur dépressif qui vient de se faire larguer au petit matin et il se lance le défi de reconquérir sa "femme", qu'il a rencontré il y a trois semaines, avant la fin de la journée.
Il va donc passer en revue tout ce qui est à la mode dans le domaine du développement personnel, de l'alimentation, les conseils des coachs, les diverses théories sur le bonheur, les bienfaits des médicaments, mais aussi les discours de campagne des présidents de la République, sans oublier de parler de tout ce qui fonctionne ou ne fonctionne pas dans notre société, au gré des pensées qui lui passent par l'esprit, esprit souvent embrumé par de nombreuses bières il faut bien le reconnaître.
C'est un roman décalé, une critique féroce de notre société actuelle et de très nombreux passages sont vraiment drôles, notamment les nombreuses interventions de ses voisins ou l'application des conseils pratiques d'une célèbre japonaise qui nous explique comment ranger notre intérieur pour atteindre le bonheur.
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Je me suis faite encore piéger. Comme je m’astreins à ne pas lire les critiques des autres avant d’acheter un livre, je tombe parfois dans le panneau. J’avais aimé le titre, la promesse d’une rigolade en ces temps plombés par la pandémie et les révélations crasses d’une génération sur le déclin.
Au début, j’ai eu le sentiment que l’auteur avait de l’humour, certes, mais aussi de l’esprit : « notre naissance est une expérience de mort imminente. Reste juste à connaître la durée de l’imminence ». Tiens, un disciple de Raymond Devos et de Pierre Desproges.
Et bien non, la verve s’épuise rapidement. J.M. Erre, groupie de Houellebecq, est à classer dans la catégorie des ricaneurs avec Arnaud Le Guilcher, Fabcaro, Frédéric Beigbeder (dans ses derniers livres) ou Guillaume Meurice, des gens qui, à leurs moins bons niveaux, font un commerce excessif du mépris des autres (et là j’entends les commentaires : « mais non, il y a tellement de tendresse dans leur livres » - pardon, mais je bâille).
Pour être honnête, il faut préciser que J.M. Erre se moque de lui-même, enfin de son personnage, un Mr Bean dépressif qui cherche à reconquérir la copine qui l’a quitté et qui, pour y parvenir, ne nous épargne aucune fantaisie. C’est parfois drôle (quand il joue avec les statistiques p25, 37 et 96), souvent répétitif et bourré des clichés qui envahissent la toile. En fait ce bouquin, c’est un « meme ».
Agaçant aussi, cette référence permanente à la page 111, sans doute pour maximiser ses chances de remporter le prix du même nom, piloté par une autre bande de bateleurs-ricaneurs (dans un style plus raffiné).
Oui, je sais, pour, survivre, les éditeurs doivent vendre et pour vendre, il faut une belle tête de gondole (ex : Foenkinos) et un bouffon (ex : Fabcaro) dans son catalogue, mais alors, pourquoi appeler ça un roman ?
Bilan : 🔪
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J'ai commencé l'année un peu barbouillé, certes. Mais aussi avec le très pétillant La fin du monde a du retard et une joyeuse envie de remettre le couvert dès que possible avec J.M. Erre. J'avais hâte de vérifier si ce livre époustouflant n'était qu'une comète isolée ou, au contraire, ferait bientôt partie d'une toute nouvelle constellation illuminant un peu du vide sidéral de cet inconnu que nous avons tendance à ignorer. Aussi, lorsqu'une masse critique spéciale me proposa le grand n'importe quoi, je n'étais pas déjà parti (ce n'est pas tous les jours le réveillon^^), mais j'étais bien évidemment partant, car si J.M. Erre écrit pour n'importe qui, il vaut mieux, croyez moi, ne pas le lire n'importe comment. Si le premier ouvrage cité dissèque l'allégorie de la caverne de Platon, qu'allais-je trouver dans celui-ci ? Sous des dehors de science fiction vers où me mènera cet auteur ? Hors des sentiers battus : ça j'en avais la conviction profonde. Jamais je n'aurais pu deviner, jamais je n'aurais pu imaginer ...
Je tiens à remercier Babelio et Buchet Chastel l'éditeur pour cette belle vitrine qu'est l'opération masse critique et pour attirer l'attention des babeliottes sur un auteur aussi original et intéressant que J.M. Erre. Je pourrais paraphraser Francis Blanche dans le fameux sketch du faux-fakir avec Pierre Dax en vous disant : J.M. Erre est exceptionnel, tout à fait exceptionnel ! Il est tout simplement vareuse. Lol. Voilà, il est unique !!!! Entendu, mais qui a-t-il dans son nouveau bouquin ? Il y a absolument de tout : de la variété, il y en a aussi ;), du rural qui fleure bon la France, un brin de philosophie, un peu de bon sens et beaucoup plus de non-sens, un petit détour par la physique quantique, mais pas de chants grégoriens^^. Bref, il faut s'accrocher pour ne rien manquer dans ce qui au premier regard pourrait passer pour un bric-à-brac de l'humour absurde. Et du coup, tout naturellement, s'est imposée à moi la filiation avec Gotlib, ses rubriques à brac et surtout ses dingos dossiers. Souvenirs émerveillés d'une autre imagination foisonante et sans limites .... dans le temps, dans l'espace et dans la drôlerie aussi.
Il y a tant à dire sur cette oeuvre littéraire qui s'intérroge sur la création du même nom. Bien sûr beaucoup de grands écrivains ont écrit sur le même thème mais avec J.M. Erre c'est différent. Pas mieux peut-être, mais différent, assurément ! Ce n'est bien évidemment pas un effet du hasard si l'auteur se projette en Spiderman pour tisser sa toile quadridimensionelle dans l'espace-temps. Pour les passionnés de théâtre j'ajouterai qu'il y a unité de lieu et de temps, bien que J.M. Erre fleurte avec les limites par son recours aux boucles spatio-temporelles. Pourquoi s'embarrasser de tout cela ? Peut-être pour souligner que cette suite de la fin du monde a du retard - qui peut aussi se lire séparémment - s'adresse à n'importe qui s'intéressant au théâtre de la vie...
Par accident, la majorité de ma lecture eût lieu dans une chambre d'hôpital, univers clos et répétitif s'il en est, ce qui me permet de partager un peu les effets ressentis dans une boucle temporelle.
8h42
- M1 : Alors, qui avons-nous ici ? Hum ... Mr Krout. Donc vous retournez aujourd'hui ...
- K : Euh, non. Je n'ai pas pu fermer l'oeil de la nuit, tellement la douleur était insupportable malgré les anti-douleurs par intraveineuse.
- M1 : Bon, demain donc.
- K : Si je suis en état !
Pas d'Elfes dans cette clinique et ce n'est pas suite à la lecture du roman que je m'y retrouve, mais bien à cause d'une chute malencontreuse qui a engendré la déchirure traumatique du quadriceps droit au pole supérieur de la rotule. J'en profite pour une petite dédicace à mon amie Stelphique qui je sais aime les rencontres extra-terrestes : p. 27 " earazeiruaetçàaufioudjfioqsdurfà âqçdfuqsdklfjqdfioqsdfôihq^fioq hcgio^qugjqàdiguq$^^pjzgaaojjvgbn!!!!!!!!!!!!!!!!!!" MDR
8h42
- M2 : Et ici nous avons... Mr Krout. Alors tout ce passe bien. Comme cela vous sortez aujourd'hui.
- K : Eh bien, il vaudrait mieux pas, c'est vrai que j'ai un peu moins mal, mais j'ai toujours mon drain. Je ne me sens vraiment pas encore en état et il faudrait d'abord voir sans les anti-douleurs par baxter.
- M2 : Hum ... Il faut enlever le redon et changer le pansement.
- I1 : C'est prévu, docteur.
- M2 : Demain, alors
- K : Demain ce serait déjà mieux, en effet.
Ce jour : rencontre avec les deux philosophes du Dernier Bistrot avant la fin du monde après avoir lu avec délectation un Extrait de l'Incroyable Révélation, par le grand Joël aux éditions Bételgueuse (2042). Un roman dans le roman, c'est malin ...
8h42
- I2 : J'ai vos papiers de sortie.
- K : Cela m'étonnerait car le chirurgien a convenu hier avec mon médecin traitant de me tenir jusqu'à demain.
- I2 : Vous êtes sûr ???
- K : Tout à fait sûr.
Alors vraiment de la S.F. ce dernier roman de J.M. Erre ? Sans être spécialiste, je réponds sans hésiter pas vraiment, malgré l'apparition du chat de Schrödinger dans une des boucles temporelles, mais FANTASTIQUE : OUI ABSOLUMENT !!! Dans tous les sens du terme. Merci à lui pour cet OVNI littéraire. Vraiment oui, il est vareuse.
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J'ai cru comprendre que ce livre n'était peut-être pas le meilleur de l'auteur. Tant mieux aurais-je envie de dire car déjà j'ai bien aimé celui-ci ! J'ai ri, c'est caustique, pas trop long (de toute façon plus long ç'aurait pu devenir irritant !).
Je pense aller me pencher vers d'autres livres de cet auteur. De temps à autre, ce genre de livre, drôle mais acide, j'aime bien !
Donc une parenthèse qui m'a bien plu, pas le livre de l'année mais ma foi une bonne lecture.
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Loufoque, déjanté, nous sommes dans l’absurdie la plus totale. …. C’est du « Grand N’importe quoi ». Plongez-vous dans cette histoire, qui ne se résume pas, inracontable, vous ne le regretterez pas. Attention à vos zygomatiques. Vous les solliciterez tellement qu’ils risquent de rester figés.
A quoi carbure JM ERRE pour nous avoir pondu une telle histoire loufoque ? Surtout à ne pas pendre au premier degré. Les dépressifs oublieront leurs soucis après avoir lu ce livre. Je le recommande à tous ceux qui sont mal dans leur peau. Cela les sortira de leur marasme. Enfin je l’espère ! A lire sans modération.
Je vous recommande la critique de Krout, qui en parle mieux que moi.
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Zazie a eu un journal intime et elle en profite pour raconter sa vie. L’année qui commence, la venue de son cousin, la lecture de Dracula interdit par son père… Zazie a un cheveu sur la langue et un sacré caractère ! Quand sa maitresse est remplacée par Monsieur Labat, elle voit aussitôt en lui un vampire qui est prêt à mordre les élèves. Vite, un plan pour le contrer !
J’ai choisi ce roman jeunesse parce que j’avais apprécié l’humour de l’auteur dans d’autres romans (Le mystère Sherlock, Le grand n’importe quoi). Dans Comment se débarrasser d’un vampire, il y aussi beaucoup d’humour, j’ai souri souvent mais l’intrigue ne m’a pas transporté. L’imagination de Zazie n’a pas de bornes ainsi que ses réparties ! Elle me fait un peu penser à Greg Heffley d’Un journal d’un dégonflé, en plus jeune. Je n’ai pas adhéré aux dessins qui sont parfois trop marqués sur leur sens… Un bon moment de divertissement, idéal pour des jeunes lecteurs.
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As-tu déjà gobé un poulpe
rue du figuier mou le le 7 juin 2042 à 20h42 ?
Arthur réfugié monégasque déguisé en Spiderman pour l'occasion en a encore le goût dans la bouche...Beurk !
Le petit village de Gourdiflot-le-bombé jusque là très calme est brusquement réveillé par l'arrivée d'une soucoupe volante et les extraterrestres qui vont avec, ce qui n'est pas du gout du père Cadick . Alain Delon, plus très adroit bascule de sa chaise , Arthur pas dégourdi glisse dans une faille spatio-temporelle devant le dernier bistrot avant la fin du monde.
Au même moment, les verres se vident et les langues se délient au comptoir du dernier bistrot . On y refait un peu le monde et on se fout un peu de la tronche de Lucas qu'a pas pécho Marylin Monroe, la compagne attitrée de Superman jaloux à ses trousses.
Deux poivrots ont le sens de la répartie :
"Tu n'aimes pas l'eau en général remarqua J-Bob"
"Faux, répliqua Francis en se servant un petit jaune. J'aime les glaçons".
Pendant ce temps à la TV, le" le Pas très Normal Show" donne l'antenne et la parole à deux habitants de Gourdiflot, le précoce Philippe José, 12 ans, docteur en Astrophysique et à Grand Noël, auteur du futur best seller "l'incroyable révélation" qui a la réponse à la question primordiale "Qui nous a crées ?"
Et ça si ce n'est pas du grand n'importe quoi...
J.M erre ne laisse pas un instant de répit pour reprendre son souffle. Il nous gave d'actions, de révélations et de poulpes. Cette cavalcade frise l'indigestion à tout moment. C'est à la fois grotesque, foutraque, jubilatoire, du grand n'importe quoi...Pas tout à fait , il en connaît un rayon en littérature et en film SF et glisse sa science en bon professeur en présentant l'air de rien , la loi de Clarke , le Paradoxe de Fermi, un exposé de physique quantique et j'en passe.
j'avais bouclé son précédent livre La fin du monde du monde a du retard très en avance.
Le Grand n'importe quoi , j'ai eu du mal a le gober jusqu'au bout, même si son imagination débridée, son style imagé et son sens de la dérision font souvent mouche.
Je suis resté sur la fin mais pas de quoi ronger un Poulpe.
J'attends son prochain.
Merci à Babélio, Masse critique et Buchet-Chastel pour la découverte de cet OVNI
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Dix professeurs d’université spécialistes de Sherlock Holmes enfermés dans un hôtel suisse coupé du monde par une avalanche de neige, ça ne vous évoque rien ? Ces spécialistes du célèbre détective anglais dont l’existence réelle est pour eux une évidence, s’étaient rendus à ce colloque dans l’espoir d’obtenir la première chaire d’holmésologie… Le ton est donné, les personnages farfelus, décalés et parfaitement insupportables, les cadavres s’entassent, sans que le lecteur ne cesse de sourire.
Car même les crimes ont leur note d’humour, et même si le décors est parfaitement sinistre, l’électricité coupée, la marmotte carnivore et l’aquarium propice à la noyade, cette histoire loufoque nous fait rire d’autant qu’elle n’est pas si loin de la réalité…d’un monde universitaire partagé entre des recherches parfois très ésotériques , des mesquineries inavouables et des coucheries improbables.
Pour en revenir à notre enquête, qui a bien pu mettre en œuvre un pareil massacre ? A qui profite le crime ? Qui ne s’est jamais senti la proie d’une imagination trop nourrie de polars ? J.M. Erre nous offre un roman plein d’humour, se moquant gentiment des spécialistes obsessionnels pris au piège de leur érudition, et une intrigue tout à fait digne des romans d’Arthur Conan Doyle. Élémentaire mes chers lecteurs !
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J'ai reçu Qui a tué l'homme homard dans le cadre d'une opération Masse Critique privilégiée. Je remercie chaudement Babelio et les éditions Buchet Chastel pour le cadeau.
Il faut dire que j'adore les romans de J.M. Erre, aussi j'attendais avec impatience la sortie de son nouveau livre. Une fois de plus le charme a opéré : j'ai adoré.
J.M. Erre est connu pour son humour décalé et loufoque et avec son Homme-homard il ne faillit pas à sa réputation.
Habituellement, le handicap est traité avec un respect frisant la guimauve. Ici, on est dans l'irrévérence pure et ça fait du bien. Rien de choquant, je vous rassure ! Au contraire : sous couvert d'humour, l'auteur nous retourne le couteau dans la plaie en nous mettant face à nos réactions idiotes devant le handicap. En gros, en s'en prend plein la tronche mais on se marre ! Bien joué, J.M. ;-)
Le roman décortique également le travail de l'écrivain. J.M. Erre se moque (gentiment) de ses confrères et aussi des lecteurs de polars. C'est totalement jouissif.
L'enquête, car il y a bien une enquête, file ventre à terre. Le rythme est échevelé, il y a de nombreux rebondissements et le dénouement est digne des meilleurs polars (mais en beaucoup plus drôle).
En bref, je me suis régalée du début et la fin. Ce roman est un vrai délice !
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