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Citations de J.M.G. Le Clézio (1811)


Elle a une couverture écossaise sur ses jambes grêles, pour qu’on ne voie pas qu’elle porte des couches. Elle sait en rire, tout de même. Elle dit : « C’est pour qu’on ne voie pas que j’ai les jambes qui tremblent, je ne veux pas perdre mon bonheur ! » C’est vrai, moi aussi je connais cette légende, j’aime bien qu’elle ait le courage de se moquer d’elle-même.
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Il y a des gens qui disent : « Les pigeons, ce sont les animaux les plus bêtes de la nature ! » Pour appuyer leur dire, ils parlent de ces oiseaux qui essaient de s’échapper en passant par un trou si petit que seule la moitié de leur bec y trouve sa place. « Avez-vous vu la taille de leur cerveau ? » disent-ils. À quoi bon discuter ? M. Cho a bien essayé une fois ou deux de les contredire : « Mais ils volent, vous imaginez ce que c’est de voler, est-ce que ce n’est pas autre chose que de conduire une voiture ou de faire un sudoku  ? »
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Soit les gens sont dans les voitures, et là tu les domines parce que le bus est plus haut, soit, lorsque le bus s’arrête ou avance lentement le long du trottoir, tu as le temps de bien les voir, et d’imaginer toutes sortes de choses à leur sujet. D’où ils viennent, ce qu’ils font dans la vie, leurs soucis, leurs problèmes sentimentaux, leurs difficultés d’argent, ou bien ce qu’ils ont vécu autrefois, leurs souvenirs, leurs familles, leurs tristesses.
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C’est durant cette première année que j’ai pris l’habitude de regarder les gens sans qu’ils s’en doutent. Ce n’est pas toujours facile. Il faut que tu trouves un bon poste d’observation, pas trop loin, mais pas trop près non plus. Dans le métro, il y a le reflet dans les glaces, mais ce n’est pas toujours très net, et de plus, les gens te repèrent assez vite parce qu’ils se tournent vers les glaces et ils rencontrent ton reflet.
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« Tu es une ingrate, avec tout ce qu’on fait pour toi, tout ce qu’on fait pour t’aider dans la vie, si je n’étais pas là tu serais une mendiante dans la rue, ou bien tu n’as qu’à retourner auprès de tes pêcheurs, là-bas, au Jeolla-do, à écailler et vider les poissons sur le marché ».
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Je m’appelle Bitna. J’ai bientôt dix-huit ans. Je ne peux pas mentir car j’ai les yeux clairs, et ça se verrait tout de suite dans mes yeux. Mes cheveux aussi sont clairs, il y a des gens qui pensent qu’ils sont décolorés à l’eau oxygénée, mais c’est comme ça que je suis née, avec des cheveux couleur de maïs, parce que ma grand-mère a souffert de carences après la guerre et ma mère aussi.
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Ils sont en moi depuis l’enfance
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C'est vrai que l'idéal serait de vivre de façon permanente dans l'un ou l'autre de ces continents. Je le sens très bien : ce n'est pas confortable d'être entre deux mondes. D'un autre côté, pour toutes sortes de raisons, par choix personnel, je ne peux me faire à l'idée d'être entièrement d'un monde, ou de l'autre. Je crois qu'apparten'ira aux deux m'aide dans ce que je fais actuellement, dans ce que j'écris, dans le goût que j'ai d'écrire. C'est une situation inconfortable où je trouve mon confort. J'ai besoin de ce déséquilibre. J'ai besoin d'avoir deux portes.
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Alma. Je sais dire ce nom depuis que je suis tout petit. Je dis : Mama, Alma. Mama c’est Artémisia. Maman, je ne m’en souviens pas bien. Elle est morte quand j’ai six ans. Elle est grande et pâle. Il paraît qu’elle est en train de mourir lentement, du sang, ou des os. C’est une grande chanteuse, c’est ce que tout le monde dit, c’est pourquoi mon papa l’aime malgré les gens méchants qui veulent qu’elle parte parce qu’elle est créole, de l’île de La Réunion, avec beaucoup de cheveux frisés. Très maigre, toujours droite. Je me souviens d’elle avant sa mort, elle est debout devant la porte de la cuisine, elle est blanche, vêtue d’une chemise de nuit blanche. Harekrishna le jardinier dit qu’elle ressemble à un fantôme. Où est Artémisia ? Mama, c’est elle que je veux. Je crie vers le fantôme, ce n’est pas toi que j’appelle, c’est Mama, Artémisia, ma nénéne.
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Les noms apparaissent, disparaissent, ils forment au-dessus de moi une voûte sonore, ils me disent quelque chose, ils m’appellent, et je voudrais les reconnaître, un par un, mais seule une poignée me parvient, quelques syllabes dérisoires, arrachées aux pages des vieux bouquins et aux dalles des cimetières. Ils sont la poussière cosmique qui recouvre ma peau, saupoudre mes cheveux, aucun souffle ne peut m’en défaire. De tous ces noms, de toutes ces vies, ce sont les oubliés qui m’importent davantage, ces hommes, ces femmes que les bateaux ont volés de l’autre côté de l’océan, qu’ils ont jetés sur les plages, abandonnés sur les marches glissantes des docks, puis à la brûlure du soleil et à la morsure du fouet. Je ne suis pas né dans ce pays, je n’y ai pas grandi, je n’en connais presque rien, et pourtant je sens en moi le poids de son histoire, la force de sa vie, une sorte de fardeau que je porte sur mon dos partout où je vais. M
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J.M.G. Le Clézio
J'aime pas mal
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Où était la belle lumière d'autrefois, celle que j'apercevais sur le fronton du faux temple, entre les feuilles ? Même l'ombre n'était plus pareille, à présent : grands lacs sombres au pied des résidences, ombres géométriques des réverbères et des grillages, ombres dures des voitures arrêtées. Je pensais alors à l'ombre légère qui dansait entre les feuilles, l'ombre des arbres enchevêtrés, des vieux lauriers, des palmiers. Tout d'un coup je me souvenais des taches rondes que faisait le soleil en traversant les feuilles d'arbre, et aux nuages gris des moustiques. C'était cela que je cherchais maintenant sur le sol nu, et mes yeux brûlaient à cause de la lumière. Cela qui était resté au fond de moi, durant toutes ces années, et qui, à présent, dans la nudité terrible, dans la brûlure de la lumière du présent, faisait comme un voile devant mes yeux, un vertige, un brouillard : l'ombre du jardin, l'ombre douce des arbres, qui préparait l'apparition éclatante de la belle maison couleur de nacre, entourée de ses jardins, de ses mystères et de ses chats.
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j'ai cette impression de la grande proximité, du nombre de corps autour de moi quelque chose que je n'avais jamais connue auparavant, quelque chose de nouveau et de familier à la fois, qui excluais la peur.
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J.M.G. Le Clézio
PUIS IL DIT EN 1587 (ACCUNAMATATA) CELUI CI INVENTE LA PHRASE RÉVOLUTIONNAIRE QUI APPARAÎT PLUS TARE DANS LE ROI LION
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J.M.G. Le Clézio
PUIS IL DIT EN 1587 (ACCUNAMATATA) CELUI CI INVENTE LA PHRASE RÉVOLUTIONNAIRE QUI APPARAÎT PLUS TARE DANS LE ROI LION
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L'Afrique brûle comme un secret, comme une fièvre. Geoffroy Allen ne peut pas détacher son regard, un seul instant, il ne peut pas rêver d'autre rêve. C'est le visage sculpté des marques itsi, le visage masqué des Umundri. Sur les quais d'Onitsha, le matin, ils attendent, immobiles, en équilibre sur une jambe, pareils à des statues brûlées, les envoyés de Chuku sur la terre.

C'est pour eux que Geoffroy est resté dans cette ville, malgré l'horreur que lui ins­pirent les bureaux de la United Africa, mal­gré le Club, malgré le Résident Rally et sa femme, leurs chiens qui ne mangent que du filet de bœuf et qui dorment sous des moustiquaires. Malgré le climat, malgré la routine du Wharf. Malgré la séparation d'avec Maou, et ce fils né au loin, qu'il n'a pas vu grandir, pour qui il n'est qu'un étranger.
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Il y avait quelque chose de puissant qui attirait Maou vers le spectacle des hommes oiseaux. La musique des tambours maintenant résonnait jusqu'au fond d'elle-même, creusait un vertige. Elle était au coeur même de ce roulement mystérieux qu'elle entendait depuis son arrivée à Onitsha.
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Paille-en-queue : c'est le phaeton aethereus, l'oiseau mythique, presque magique par sa beauté, volant au-dessus des falaises sombres de la rivière Noire, avec derrière lui sa longue queue de lumière, comète qui traverse l'immensité de l'horizon de la mer.
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C'était difficile pour moi, parce que j'ai toujours cru, au contraire, que le monde était plein de secrets. Qu'on entend un mot, une parole, et mille autres restent cachées. Que les êtres humains se servent du langage principalement pour mentir.
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C’était cela, la vie, rien du tout, un phénomène uniforme et vague, si facile à réduire ; et la douleur, cette passion incohérente faite de vibrations et de graphiques, la douleur coulait dans ce filet d’air, liait les poumons aux objets voisins.
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