Citations de Jacques Expert (499)
Les animaux, les chats en particulier, développent une sorte de sixième sens, qui leur fait sentir le danger. Le magazine racontait l’histoire de ce matou californien qui, comme pris de folie, avait sauté sur son maître, plantant ses griffes dans son dos si profondément que l’homme s’était arrêté net sous l’effet de la douleur. La seconde d’après, un énorme lampadaire se détachait du plafond. Un pas de plus et l’homme était écrasé, son chat lui avait sauvé la vie. L’instinct incroyable de ce chat l’avait impressionnée, et cette anecdote n’était qu’un exemple parmi des dizaines.
Ce soir encore, je prends l’une de ces pilules, je ne peux plus m’en passer ; sans ces cachets, je sais que je ne pourrai pas m’endormir. Peut-être même que, grâce à eux, je vais enfin partager les cauchemars qui hantent les nuits de la femme que j’ai toujours aimée.
On ne donne jamais assez d'amour à son enfant.
Voilà ce que je suis devenue. Rien. Même pas un fantôme. Un fantôme, on finit toujours par le voir. Moi je ne suis rien, depuis une éternité, et cela m’indiffère.
À l’orée de ce récit, celui où je vais raconter ma vie, car c’est bien de cela que j’ai l’intention de parler, je me dois d’être tout à fait honnête. Même si les gens l’ignorent, j’ai la rancune tenace.
"Franck et Antoine vivent une relation exclusive qui rend impossible toute idée de séparation. Ils se sont fondus en un individu unique, même s'ils continuent de s'affranchir l'un de l'autre...ils se comportent comme si leur ressemblance l'emportait toujours sur leur différence."
Pas question de jeter la poupée, offerte par ma mère, dont elle avait arraché les yeux. Je l'avais sévèrement grondée, mais elle s'était expliquée avec candeur : « C'est pour qu'elle ne voie plus, comme la dame du premier étage. Ce n'est pas juste, je veux que ma poupée soit comme elle. » Un couple d'aveugles vivait au premier étage, à cette époque. Je lui avais pardonné, émue devant son intérêt candide pour le monde, et nous avions joué à être des aveugles.
(p. 128)
j'avais aussitôt compris que c'était terminé. il m'avait abandonnée et j'allais accoucher seule.
en quelques secondes, l'amour immense et inconditionnel que j'avais pour lui s'était mué en une haine profonde.
je ne l'ai plus jamais attendu.
je l'ai effacé de ma vie.
Comme elle, j'aurais voulu avoir une de ces poupées mannequins si jolies quand j'étais petite. Mais mes parents étaient inflexibles. « Pas de ces merdes américaines », avait décrété mon père. Je n'avais jamais joué avec des Barbie, enfant, et je me suis bien rattrapée avec mon Hortense.
(p. 14)
La photo a longtemps figuré en bonne place dans le bureau de mon père, au garage...
dans un cadre argenté, elle attirait l'œil des clients...
Le grand chanteur est au milieu, sa femme à gauche, papa, torse nu et muscles bandés à droite. Il passe son bras autour de l'épaule de Brel...
A la mort de Brel, la photo de vacances prendrait des allures tragiques. "Mon grand ami s'en est allé", dirait mon père au bord des larmes.
Quand je suis dans mon jardin, je ne pense pas à tous ceux qui m'emmerdent. Pourtant, il y en a un paquet.
Comme elle, j'aurais voulu avoir une de ces poupées mannequins si jolies quand j'étais petite. Mais mes parents étaient inflexibles. « Pas de ces merdes américaines », avait décrété mon père. Je n'avais jamais joué avec des Barbie, enfant, et je me suis bien rattrapée avec mon Hortense.
Tout ça pour dire que je n’aime pas les râleurs, encore moins les râleuses. POSITIVER, c’est mon crédo.
Mais je garde mon secret et je dissimule mon dégoût. Jean-Pierre se croit à l'abri. Pourtant, je ne suis pas aussi naïve
( ou aussi conne ) qu'il le pense. Il ne soupçonne pas à quel point je le méprise. Il ne se doute pas que je tiens sa vie entre mes mains. Il ne sait pas encore que je sais.
On avançait, à pas de fourmis géantes...
A l'époque, il était fréquent d'apporter son transistor ou sa radiocassette à la plage. On ne pouvait pas monter le son trop fort dans la journée, et quand un voisin demandait de baisser, vous obtempériez sans discuter. Poliment.
Ce n'était qu'en fin d'après-midi que les jeunes mettaient leur musique à fond. Ils dansaient, s'amusaient, mais ne gênaient personne. Les familles rentraient chez elles, il fallait bien "que jeunesse se passe", comme disaient les anciens.
Je flotte dans une douce euphorie. Béate, et un brin pompette. "Pompette", un joli mot, c'est bien comme cela qu'on dit, lorsqu'on ne s'appartient plus tout à fait, sous l'effet de la boisson ?
Parfois, le monstre redevient humain,...
"Qu'est-ce qui est clair, madame ?" demande timidement Rachel ?
Elle pense avoir compris, mais elle connaît sa patronne : elle n'aime pas trop qu'on comprenne trop vite.
C'est incroyable comme on devient inoubliable le jour de ses funérailles... Les louanges comme les fleurs, il vaut mieux les recevoir de son vivant...