Citations de Jacques Sternberg (220)
Pour la quatrième fois je passai devant ce groupe d'immeubles.
Le fait, pour la quatrième fois, s'affirma indéniable, grotesque, mais évident: je ne retrouvais plus ma maison.
En revanche, Mai 68, à défaut de sexe, le seul organe encore en vie du Français : la langue. (p. 57)
De Gaulle : … République...
Le général Massu (en pensée) : Poil au nez !
De Gaulle : … Constitution...
Massu (en pensée) : Poil au nez !
De Gaulle : … Légitimité nationale...
Massu (en pensée) : Poil au nez !
De Gaulle : … Communisme totalitaire...
Massu (poignard dégainé, trépignant de fureur) : Hein ? Communistes Hein ? Hein ? Hein ? Où ça ? Hein ? Où ça ? Hein ?
De Gaulle : …Merci Massu... Je savais que je pouvais compter sur la loyauté de l'armée...
(Massu salue)
Cabu, page 181
- Allons, allons ! A quoi pensez-vous ?
- A rien, je ne pense pas, je suis.
Mais chaque homme s'imagine volontier être immortel et les preuves de ce mirage ne suffisent pas, dirait-on, à ébranler cette certitude .
(Si loin du monde...)
Il avançait vers nous et,à cet instant, sa lenteur me donna froid dans le dos.
LES EPHEMERES
La cause
Les vieilles légendes ont toujours un sens. Secret, le plus souvent.
Ainsi, personne ne le saura jamais, le fait est cependant réel : chaque fois que cette humble couturière de la planète Achtros coupait un fil, sur terre à des milliards de kilomètres de ce monde, un homme mourait.
En réalité,le monde est toujours là, à peu près intact et l'or est toujours enfouis dans les caves des banques, de même que le bonheur demeure toujours un mythe dont les chefs d'état et les sociologues pimentent leurs discours ou leurs théories.
(BONNES VACANCES)
Le rien
La scène ne représente rien. L'action ne se passe nulle part. D'ailleurs, il n'y a pas d'action. Il n'y a pas non plus de personnages. Bien entendu, ils ne disent rien.
Le rideau ne se lève pas encore, car il est chez le teinturier.
Il est difficile de dire si la salle est vide ou pleine ; elle n'a pas encore été construite. Pour l'instant, il n'est pas question de la construire. Le sera t'elle un jour ? Qui sait ?
Quant à l'auteur qui, ce matin, avait décidé d'écrire la pièce, il vient de mourir cet après midi.
Le rien
La scène ne représente rien. L'action ne se passe nulle part. D'ailleurs il n'y a pas d'action. Il n'y a pas non plus de personnages. Bien entendu, ils ne disent rien.
Le rideau ne se lève pas encore, car il est chez le teinturier.
Il est difficile de dire si la salle est vide ou pleine : elle n'a pas encore été construite. Pour l'instant, il n'est pas encore question de la construire. Le sera-t-elle un jour ? Qui sait ?
Quant à l'auteur qui, ce matin, avait décidé d'écrire la pièce, il vient de mourir cet après-midi.
LA TIMIDITÉ
Il avait un tel souci de ne pas causer de dérangement qu'il referma la fenêtre derrière lui, après s'être jeté dans le vide du haut du sixième étage.
LE DÉBUT
Le crépuscule qui tombait sur l’univers tout neuf annonçait la première nuit. Adam s’approcha d’Ève, d’un air engageant, visiblement satisfait de lui, le sexe dressé, les mains ouvertes. Qu’il projeta vers les beaux seins de sa compagne. Qui accusa un imperceptible mouvement de recul. - C’est ennuyeux, lui dit-elle, mais vous n’êtes pas du tout mon type.
A quoi pouvait bien servir ce monde? Que devait-il représenter? Questions que personne, peut-être n'avait jamais réussi à résoudre. Peut-être la banlieue figurait-elle un vaste centre de repos où, par le vide et le cauchemar, l'indifférence et la constante injection de gris, on soignait les grands malades mentaux. Ou simplement les inadaptés professionnels.
Tous sentaient le terrestre à plein nez, le terrien, le terrier, le terre à terre.
Dieu créa le monde en six jours, on l'avait assez dit. Puis il se reposa le septième jour.
Cela lui permit de réfléchir. Et terrifié par le monstre galactique qu'il venait de jeter dans les espaces infinis, il créa la mort le lendemain.
Cà ne sert à rien de savoir des choses. L'intelligence, c'est avoir l'intelligence de ne rien apprendre.
Au commencement, Dieu créa le chat à son image. Et bien entendu, il trouva que c'était bien. Et c'était bien, d'ailleurs. Mais le chat était paresseux. Il ne voulait rien faire. Alors, plus tard, après quelques millénaires, Dieu créa l'homme uniquement dans le but de servir le chat, de lui servir d'esclave jusqu'à la fin des temps. Au chat, il avait donné l'indolence et la lucidité ; à l'homme, il donna la névrose, le don du bricolage et la passion du travail. L'homme s'en donna à coeur joie. Au cours des siècles, il édifia toute une civilisation basée sur l'invention, la production et la consommation intensive. Civilisation qui n'avait en réalité qu'un seul but secret : offrir au chat, le confort, le gîte et le couvert.
Mais j'ai certaines facultés, je vous l'avais déjà dit. Ce qui me manque avant tout, c'est la faculté d'employer ces facultés.
[ Bien sincèrement à vous ]
Ignorance et arrogance ne riment pas seulement, ils vont souvent de pair.
La force des penseurs était de toujours promettre pour le lendemain jamais pour le jour même.